2003 - UN BILAN ALPHABETIQUE Dernière ligne droite de 2003, c’est l’occasion de faire le bilan pour voir qu’en reste-t-il de cette année. A - COMME ARNOLD - Dernier symbole du rêve américain: obscure immigrant autrichien débarqué à 20 ans aux US, les poches vides, Arnold Schwarzenegger fera ensuite une carrière d’exception, en passant du Terminator au Governator. La star hollywoodienne et républicaine s’est vue ses rêves politiques accomplis, avec son élection en octobre dernier à la tête du Golden State californien, le plus riche et le plus peuplé des USA, mais aussi plombé par un colossal déficit public 20 milliards de dollars. Des efforts dignes de Hercule seront nécessaires pour renflouer ce déficit, mais Arnold en a l’habitude: convaincre la législature démocrate de voter une émission obligataire record de 15 milliards de dollars. Bonne chance, Mr. Muscle! Ah, parlant de la Californie, une autre affaire qui a fait du bruit en 2003 vient de trouver son dénouement: le dossier Executive Life. Crédit Lyonnais et l'homme d'affaires François Pinault se sont finalement mis d’accord avec la justice californienne, en acceptant une amende record de 770 millions de $, afin d’éviter un procès au pénal pour le rachat illégal de l’assureur au début des années 90. Distribution des frais: la France- 475 M de $, François Pinault 185 M de $, le Crédit Lyonnais - 100 M et MAAF- 10 M. B - COMME BUSH. - résident américain, très libériste en théorie, guerrier et exportateur de la «liberté», anti-keynésien par nature et par dogme, défenseur du budget en équilibre. Probablement (quelle ironie!), il restera dans l’histoire comme le plus grand keynésien du siècle après Roosevelt. Il a été capable de composer le cocktail le plus explosif pour la production de croissance de son pays et de transformer un surplus budgétaire en un trou béant, un déficit que seulement les générations futures pourront payer. Il voulait lutter contre la récession: il a réussi. Il voulait « remplacer » Saddam: il a tout fait pour y réussir, la preuve: la guerre contre l’Irak (commencée le 20 mars, officiellement déclaré finie 6 semaines plus tard, mais jamais finalisée..), mais l’après –guerre lui échappe du contrôle. L’Histoire nous dira s’il a été un bon au un mauvais président… Entre temps, il travaille pour garder sa place et gagner les élections de novembre 2004…avec un grand cadeau pour sa popularité, l’arrestation de Saddam. C - COMME CHINE. - beaucoup de livres ont été écrits sur le moment où la Chine se réveillera…mais probablement plus de la moitié de l’humanité se réveille tous les jours avec des réveils fabriqués en Chine! Le pays est en train de devenir le plus grand centre industriel du monde et le marché qui arrive le plus facilement à attirer une grande majorité des investissements réels réalisés sur la planète. La e Chine figure au 7 rang dans les statistiques du PIB mondial; mais si l’on tient compte de la valeur réelle du dollar au pays, monnaie dans laquelle on rédige les statistiques, la Chine figure à la deuxième place, immédiatement après les USA et devant le Japon…Officiellement, le pays reste communiste, mais probablement est devenu la copie des USA et de la philosophie du «Go West!» des pionniers… sauf que cette fois-ci c’est le «Go East! » qui domine le mouvement démographique au pays, avec 450 millions de personnes concentrées dans une bande d’une centaine de kilomètres sur la Côte….On ne pourra plus oublier la Chine, avec son chaudron de consommateurs, de producteurs, d’épargnants qui cherchent le « bien -être » occidental et leur envie de succès… D - COMME DOLLAR. - Monnaie universelle que Mr Snow, secrétaire au Trésor US, essaye de faire baisser systématiquement, avec des phrases de type « nous voulons un dollar fort… ». Depuis le début de l’année, le dollar n’a fait que baisser, avec quelques soubresauts de correction. Le choix de l’Administration américaine est clair: il faut laisser filer le dollar pour permettre de réduire le déficit de la balance commerciale et soutenir ainsi la conjoncture, afin de permettre à Bush de regagner les élections du mois de novembre 2004. Les banques centrales du Japon et de la Chine ont essayé de s’opposer à ce mouvement, par des achats systématiques et des interventions (BoJ en a dépensé 145-150 milliards en 2003 !!), mais avec un succès limité, car elles ont seulement permis à leurs devises de ne s’apprécier autant que le surplus de leur balances commerciales le voudrait. D’autres banques centrales asiatiques ont acheté des dollars tout le long de l’année, mais à partir du mois de novembre, elles ont décidé de sortir de ces positions, car elles craignent une chute ultérieure de la monnaie américaine. E - COMME EUROPE - le Vieux Continent a eu une année plus qu’agitée. En proie aux déchirements internes au moment de la guerre des US contre l’Irak (avec la Grande Bretagne, l’Italie et l’Espagne ouvertement pour, face au « non » décidé de la France, Allemagne et Russie), le passage prochain de l’Union de 15 à 25 membres est un nouveau casus belli. La pomme de la discorde est la nouvelle Constitution européenne: la Pologne et l'Espagne ne veulent pas renoncer à l'architecture décidée en 2000 à Nice qui leur donnerait un pouvoir de blocage équivalent à celui de l'Allemagne. Les autres pays seraient prêts à adopter l’alternative proposée par la Convention européenne présidée par Valéry Giscard d'Estaing: les décisions seraient prises après approbation par la moitié des pays représentant 60% de la population de l'Union, un système qui rendrait à César (les « grands » pays) ce qui est à César. Cela dans une nouvelle Europe où les « petits » seront très largement majoritaires, 19 sur 25... Les négociations se font à Bruxelles, qui baigne dans une atmosphère de pessimisme… comme quoi l’Union (même à 25) ne fait pas obligatoirement la force. F - COMME FREDDIE-MAC, FANNIE MAE. - Les deux agences fédérales (1600 mlds de $ d’actifs), leaders du financement hypothécaire, sont au centre du scandale de manipulations comptables qui ébranle les US. Freddie Mac, le no. 2 du secteur a été la cible des révélations en janvier dernier portant sur des grosses manipulations comptables, une opération qui avait abouti en juin au départ de ses dirigeants. Plus tard, en novembre dernier, l’agence reconnaissait avoir surestimé son bénéfice 2001de 989 M de $, après avoir sous-estimé de plus de 5 milliards ceux de 2000 et 2002, afin d'afficher une croissance régulière de nature à satisfaire Wall Street … Cerise sur le gâteau, Fannie Mae, no.1 du secteur, annonçait la révisons de ses comptes du T3, pour les mêmes rasions. De quoi obliger les autorités américaines à endurcir la réglementation des agences fédérales, dans un cadre législatif plus strict et plus contrôlé… valable aussi pour le nouveau code de déontologie des analyses et la comptabilité des firmes en général- Mr. Eliot Spitzer, procureur général de New York, et la SEC y ont apporté leur pierre. G - COMME GREENSPAN - probablement l’homme le plus puissant de la planète en ce moment. Il ne dispose pas d’armes, ni de beaucoup de capitaux ou d’une idéologie religieuse ou philosophique. Grâce à son pragmatisme très réaliste il a gagné la confiance du monde financier et politique, car il sait conduire la politique économique de son pays et indirectement du monde entier avec le doigté d’un Schumacher sur une Ferrari ou d’un « teamster » qui traverse du nord au sud la route transaméricaine avec une cargaison de 40 tonnes…Grand philologue et sémiologue, il arrive par la parole à convaincre les acteurs économiques et à influencer les marchés internationaux. Homme de grand charisme, il sait établir la politique monétaire sur des critères non fixés et qui sont déterminés en fonction de la conjoncture…. Homme difficile à remplacer, car il va laisser un héritage complexe à son successeur, il a probablement commis une erreur de parcours vers mi-2003, quand il a laissé les marchés anticiper des interventions massives pour acheter des bons du trésor américains. Le contenu du dernier communiqué du FOMC du mois de décembre l’a remis en selle… et la célèbre phrase « for a considerable period » en fait toujours le tour du monde des agences de presse. H - COMME HOUSING - Le marché immobilier aux US et ailleurs est dans une phase très positive. Les taux qui sont très bas dans la tête de l’acheteur d’immobilier, favorisent en large mesure le marché, qui a été longtemps déprimé. Les principales grandes villes mondiales ont enregistré des hausses importantes du prix de l’immobilier, surtout à Londres et à New York, mais aussi dans les capitales des pays de l’Europe de l’Est, qui se préparent à entrer dans la communauté Européenne. Cette hausse des prix de l’immobilier n’est pas considérée dans les statistiques nationales sur l’inflation, comme les hausse des valeurs des actions, mais il faudrait en tenir compte, car c’est aussi un symptôme d’inflation: en effet, combien d’achats d’immobilier sont réalisés par les investisseurs pour se protéger contre l’inflation ? I - COMME IPP. - On parle de Greg Ipp, journaliste vedette du WSJ qui suit de près l’action de la FED. C’est un insider et très souvent, comme dans le cas de John Berry ( son rival du WP, qui va quitter le journal fin décembre pour devenir éditorialiste de Bloomberg), les hommes de la FED parlent aux marchés à travers eux, des ambassadeurs gris qui corrigent le tir des marchés et leurs interprétations, indiquent la nouvelle orientation du FOMC et les sujets de préoccupation sur lesquels les hommes de la FED focalisent leur attention. Il n’y a pas de cas semblable en Europe auprès de la BCE, ou bien auprès de la BoJ au Japon. C’est une formule étrange que la FED a inaugurée et qui semble fonctionner à merveille, car ce canal de communication n’est pas officiel et il peut être activé à tout moment, sans obliger un homme important de la FED de faire des confidences autour d’un whisky ou sur un terrain de golf à un banquier, qui serait ainsi privilégie par rapport à ses concurrents… J - COMME JAPON – Pendant une bonne dizaine d’années, tous les analystes et les investisseurs avaient lancé des critiques et vendu les «Nippon assets», mais depuis une dizaine de mois, beaucoup de monde a retourné sa veste. Les investisseurs ont recommencé à acheter des actions japonaises à tour de bras et les fonds spécialisés sur le Japon ont reçu des milliards de dollars à investir dans ce pays. Pourquoi ce virage à 180°? La perception et que le Japon est en train de sortir de la crise et qu’il peut y réussir, même si la croissance n’est plus celle des années 60-80. Il y a encore beaucoup de problèmes à résoudre, mais probablement le pire est passé et le pays peut compter sur le fait qu’il e e reste la 2 puissance économie mondiale et le 1 producteur d’épargne et exportateur de capitaux du monde. Par contre, il a clairement renoncé à jouer un rôle sur la scène politique internationale (mis à part la décision d’envoyer des troupes en Irak, pour remplacer les pauvres GI, victimes de trop d’attaques depuis la fin de la guerre .. ), ou au moins dans la région du Pacifique occidental. Sur ce plan, l’Empire du soleil levant pourrait nous surprendre dans le futur… K - COMME KING. - Un nouveau souffle à la Bank of England à partir de juin dernier, Mr. Mervyn King, le nouveau gouverneur qui remplace Eddie George serait, avec ses 446.784 dollars par an, le mieux payé des banquiers centraux des grands pouvoirs économiques du monde. Donc bien devant le célèbre sphinx du Potomac (Mr Greenspan n’en perçoit que 171 900 $/an). Parmi les autres gouverneurs nommés en 2003, celui de la Bank of Japan, Toshihiko Fukui, ancien vice-gouverneur de la banque. Mais aussi Jean-Claude Trichet pour la BCE, remplaçant finalement le bonhomme Wim Duisenberg, champion des gaffes monétaires et des déclarations de presse farfelues. Réputé comme un faucon de la politique monétaire, depuis l’époque d’or de la Bundesbank, Trichet toucherait environ 470 000 $/an. Une rémunération qui est au niveau de la tâche qu’il doit accomplir: faire en sorte que la politique de taux d’intérêt de la BCE permette le reprise économique d’une Euro Zone de 8 0000 milliards de $ en PIB, la macro région no. 2 du monde, toujours en proie à une faible conjoncture et à une inflation qui guète. D’ailleurs, vu les faibles espoirs d’une forte croissance, la BCE devait ne pas bouger ses taux pour encore une bonne période, or reste donc dans la ligne de stand-by pratiquée avec assiduité par le père Wim. L - COMME LABOR MARKET AUX USA. - Le marché du travail est l’obsession des hommes de la FED et des hommes de l’entourage de Bush. Les premiers souhaitent une réduction du chômage pour obtenir des signes de stabilisation de l’économie et du cycle, les autres veulent une amélioration du marché du travail parce que depuis l’arrivée de Bush au pouvoir, il y a eu presque 3 millions de personnes qui ont perdu leur job!! En effet, le secteur industriel US embauche, mais à travers ses multinationales, des travailleurs étrangers localisés en Asie et en Amérique Centrale et du Sud. De plus, les entreprises se sont lancées dans un processus de recherche de la productivité à tout prix et elles ont réduit drastiquement les coûts de production par des coupes drastiques dans le personnel. Ces deux phénomènes semblent être beaucoup plus structurels que conjoncturels, et le secteur des services n’arrive pas complètement à combler le vide dans les rangs des «blue & white collars » de l’industrie, e qui est ainsi la plus pénalisé aux USA. Et même la hausse furieuse du PIB du 3 trimestre de cette année (8.2% en chiffres révisés) a permis seulement en moindre mesure de réduire le chômage, à 5.9% en novembre … M - COMME MMS… - La nouvelle folie de la téléphonie mobile, les ados en raffolent déjà, les Multimedia Message Service sont des SMS (Short Message Service) améliorés, d’une taille maximale de 50 ko, permettant d’envoyer par un portable du texte formaté en divers styles et couleurs, mais surtout des images animées et de haute qualité (gif et jpg par ex.) et des photos ! … Trop tard pour en demander un à Père Noël, il est déjà en rupture de stocks, de même que les producteurs mondiaux comme Nokia, Siemens, Philips qui n’avaient pas anticipé une telle ruée vers l’or, pardon, vers les mobiles photo….Ah, une autre proposition pour le « M » : les Mp3 : format compacté des donnée audio (raccourci de Motion Picture Experts Group, Audio Layer 3) avec un ratio de compression de 1 à 10 sans perte de qualité sonore; en outre, gros scandale pour les droits d’auteurs des chansons piratées sur Internet en Mp3, et succès fou de Napster et d’autres portails du genre. Quant aux baladeurs Mp3, en format clé USB de 5 cm, une vraie merveille technologique qui peut stocker des centaines d’heures de musique, il en reste quelques-uns dans le sac à cadeaux, si voue le méritez bien... N - COMME NIKKEI. - L’indice phare de la bourse de Tokyo, actuellement à 10170 points (v. GRAPH) s’est battu toute l’année, comme l’économie nippone, pour rebondir sur ses niveaux d’avant la dépression. Au plus bas en avril dernier, à 7607 points, il a fallu que la croissance japonaise revienne d’une façon surprenante, au T2 et T3, pour que l’indice retrouve sa voie à la hausse, en surpassant en fin d’année son « rival » de New York, le Dow Jones. Une hausse de 17 % pour l’année, c’est pas mal, domo arrigato ! O - COMME OR… 2003 a certainement été l’année de l’or. Le métal jaune, jeté aux oubliettes pendant une bonne vingtaine d’années, est de retour, et le retour est triomphal! La baisse du dollar, les tensions géopolitiques, les craintes d’une reprise de l’inflation et surtout (il ne faut pas l’oublier) l’abandon par les principales compagnies minières du monde des programmes des vents à terme de leur production ont fait flamber les prix. Relique barbare avec laquelle Lénine voulait recouvrir les planchers de latrines de Moscou (sic !), l’or est à nouveau sous les feux de la rampe dans un monde technologique et de financiarisation immatérielle des marchés des capitaux.. Il y a des banques centrales qui regrettent d’avoir vendu de l’or pour encaisser des dollars… mais d’autres BC comme celles de l’Extrême Orient ont craqué au charme scintillant du métal jaune, en le gardant précieusement dans leurs caveaux, paradoxalement localisés aux USA (NYC et Fort Knox) ou dans la City londonienne, ou dans les caves de Banhofstrasse à Zurich… P - COMME PACTE DE STABILITE - Il faut se rappeler que le titre de cet important accord est « Pacte de stabilité et de croissance », car on oublie toujours le dernier des termes…Idée proposée par le tandem Kohl-Mitterand pour pousser l’Italie, l’Espagne et d’autres pays sur lesquels le couple franco-allemand avait des doutes quant à leur capacité de respecter les contraintes pour entrer dans l’euro, le pacte a été sabordé par un autre couple franco-allemand, Chirac - Schroeder…Paradoxalement, la France et l’Allemagne sont les mauvais élèves de la classe euro: les 2 pays n’ont pas pu respecter la fameuse condition d’un déficit budgétaire à 3% du PIB maximum, à cause d’une conjoncture morose et de conditions politiques délicates pour lancer un processus d’austérité. Déclenchée par la gaffe (?) du président Romano Prodi qui l’avait nommé «pacte de stupidité », la crise du pacte est salutaire, car elle permet de discuter son contenu qui est pervers, car il faut renoncer à l’instrument de politique budgétaire dans les moments de conjoncture difficile. La nouvelle version du Pacte devrait s’inspirer beaucoup de la parabole des 7 ans de vaches maigres et des 7 ans de vaches grasses… Q - COMME AL - QUEDA - Depuis 2 ans ce nom est devenu pour l’Occident l’équivalent de la peste à l’époque médiévale. Il y a seulement 2 ans, très peu de monde le connaissait… probablement même pas certains services secrets! Le monde occidental se sent menacé par le terrorisme qui fait recours à une nouvelle idéologie qui dépasse les Capitales du monde développé et surtout à des martyrs capables de sacrifier leur vie pour la « grande cause». Selon un document de la revue d’études stratégiques et militaires «Jane’s», le risque d’attentats de «piétons dans la rue » est en train de devenir la nouvelle mode du terroriste désespère, quand il se sent traqué et menacé. Les marchés commencent à intégrer ces risques, même s’ils sont beaucoup plus capables d’absorber des choques comme celui du 11/9... R - COMME ROLLING-STONES. La tourné anniversaire du groupe rock mythique, la « Forty Licks Tour » fut l’événement musical de l’année, fastueusement mis en scène et interprété par le 4 bad boys anglais, en tête avec l’éternel rebelle, Mick Jagger, pardon Sir Mick, en vertu de son titre reçu en juin dernier et effectivement investi chevalier par la Reine le vendredi dernier à Buckingham. Véritable event économique, cette dernière tournée devant 3.2 millions de fans fait encore une fois la fortune des Stones: presque 300 M$ de profit, soit le 2e tour le plus lucratif de l’histoire (derrière le marathon « Steel Wheels » de 1994-95, avec 320 M$ de profits).Fin des concerts: le 2 octobre à Zurich, mais l’aventure Stones continue. Née il y a 40 ans à la suite d’une heureuse rencontre à Dartford, dans la banlieue londonienne, de Mick (à l’époque étudiant à la prestigieuse London School of Economics) et son éternel rival et ami, Keith Richards, tous les deux fans du blues américain. Depuis là, la magie opère à travers les parfaites compositions du duo Jagger/Ricchards qui n'ont pas pris une ride (ce qui e n’est pas, malheureusement, valable pour les auteurs, la 60 joyeuse): 40 ans de succès énormemaintenant Sir Mick ne pourra plus dire: « I can’t get no Satisfaction »! S - COMME SRAS. - Avec la faiblesse du dollar et la guerre en Irak, l’épidémie du virus de SRAS est e l’un des événements majeurs de 2003. Première maladie grave et transmissible du 21 siècle, le syndrome respiratoire aigu sévère sévit en Chine fin 2002, pour éclater au niveau mondial en 2003, faisant plus de 8000 infectés et plus de 900 morts, sans parler des effets désastreux sur un plan économique, à travers le tourisme, pour les pays de l’Asie de Sud-est…A remarquer l’alerte déclenchée par l’OMS avant même que la Chine n’admette l’existence de la maladie, causée par un corona-virus totalement inconnu, qui avait déjà tué en février 2003 une centaine de personnes dans la province de Guangdong en l'espace d'une semaine! … Dire merci à la politique de type communiste : je suis bien, tout va bien …si c’est le Parti qui le dit! T- TWIN DEFICITS - Formule très élégante et imaginée pour indiquer que le système économique américain vit à crédit. Pour arrondir, il s’agit de presque 500 milliards de dollars de déficit budgétaire et autant de déficit commercial. On peut affirmer que le trou commercial est partiellement dû aux importations de biens que les citoyens consomment et qui sont produits par…les entreprises américaines à l’étranger, mais il faut trouver quelque part quelqu’un prêt à absorber les dollars ainsi exportés. Par ailleurs, on sait que Bush a décidé de recourir largement à la politique fiscale et budgétaire pour relancer l’économie US, mais le trou budgétaire doit, en ce cas aussi, être financé par quelqu’un…Pendant longtemps, l’économie américaine a pu attirer des capitaux financiers qui ont été investis dans le pays et comblé les twin déficits, mais depuis deux ans, les investisseurs internationaux trouvent d’autres places plus intéressantes pour leurs fonds. Et alors, faut-il trouver d’autres candidats: il s’agit surtout des banques centrales asiatiques, qui ne veulent pas de réévaluation de leurs monnaies (maintenues sous leur valeur réelle pour stimuler les exportations) et donc achètent des dollars, investis dans des bons du trésor. C’est un peu l’équilibre qui existait à l’époque de la guerre froide: les USA ont besoin des dollars de la Chine et du Japon, mais ce couple oriental ne peut pas abandonner le dollar: sa chute implique une violente réévaluation mécanique de leurs monnaies. COMME U - COMME USA. - Quand on dit “Americana” on veut dire avec un seul mot que tout est grand et énorme, comme dans les grandes plaines ou les grandes villes de la mythique Amérique. Et en effet,,ici tout est monumental: le pays a des déficits astronomiques, une croissance explosive, enregistre des gains de productivité «stellaires »…tout est vraiment exceptionnel ! Quand les données sortent sur les écrans des médias, tout le monde a toujours peur qu’elles soient fausses, tellement elles sont fortes… La croissance à 8,2% du T3 rappelle un taux de croissance d’une Banana Republic, d’un pays sous-développé; les gains de productivité à plus de 10% sont dignes des donnes de la première révolution industrielle… Et le pays a aussi choisi de devenir le grand gendarme du monde et d’imposer sa vision de la démocratie. La guerre contre Saddam, pas contre l’Irak, et la guerre contre un certain régime en Afghanistan, représentent un cas évident d’une nouvelle orientation de la politique extérieure du pays, idéalisée par certains faucons des grandes «think tanks» et probablement encouragée par des lobbies de plus en plus puissantes. Et la crise politique du début de cette année entre le camp des favorables à la stratégie américaine et le camp des « pacifistes » a montré d’une façon dramatique la crise des Nations Unies, une institution qui est en train de perdre progressivement du pouvoir (et d’utilité) face à la superpuissance américaine. V - COMME VIVENDI-UNIVERSAL. - Le groupe qui a fourni le scandale financier de l’année en France, avec le renvoi de son PDG, le gourou des médias, Jean-Marie Messier, et son histoire de ses indemnités de départ de 20,5 millions d'euros! Au printemps dernier, en pleine crise de confiance sur la solvabilité du groupe, J2M avait accepté de démissionner en échange de sa clause de type golden parachute, stipulée dans une convention signée par son bras droit Eric Licoys. Depuis, l’ex patron s’est adressé à un tribunal US qui lui a donné raison, le 27/06. Mais les avocates de VU ont déclenché une procédure parallèle en France, pour réclamer à J2M et Eric Licoys des dommages et intérêt d'un montant égal à celui des indemnités majoré des frais de justice. .. Affaire compliquée, à suivre car le procès qui oppose Vivendi à son ex-PDG est prévue en mars2004. W - comme Wall Street. La rue qui abrite la Bourse de New York, temple de la finance mondiale, n’est en fait qu’une petite voie bien serrée entre les sky- scrapers. Parlant de Wall Street comme le NYSE, symbole du marché Us actions, en recul depuis 2001, il retrouve que fin 2003 les niveaux de son bel âge. Avec le Dow Jones (v. GRAPH) qui clôturait la semaine dernière au-dessus de 10 000 points, pour la première fois depuis plus de 18 mois, soit 17% de gains cette anée, et le Nasdaq (v. GRAPH) qui monte de 40% cette année, on peu bien dire que c’est enfin la sortie du tunnel de la dépression. Grâce en bonne partie à la politique de la Fed, qui a su retenir les taux d’intérêts à des niveaux historiquement bas, (le plus bas depuis 1958, à 1% pour le Fed Fund rate) et qui pourrait encore y les maintenir, comme la reprise complète du marché du travail n’est attendue que fin 2005, ou même plus tard… quant aux actions, c’est le départ dans le rallye 2004: ready, steady, go! X - COMME X-MAS --ou Merry Christmas, mais pour la partie Fêtes et meilleurs vœux, voir la lettre Z ! Y - COMME YOUKOS - L’affaire russe de l’année, selon le nom du géant pétrolier du pays qui avait prévu de fusionner (en fait, il s’agissait d’une reprise) avec le no.2 du pétrole, Sibneft. Une opération évaluée à 13.9 mlds de $, qui aurait donné naissance au no. 4 mondial du de la production de produits pétroliers, mais qui a été annulée in extremis. On se rappelle l’énorme publicité qu’on avait fait à Youkos cet automne à l’occasion de l’arrestation de son PDG, le magnat Mikhaïl Khodorkovski, avec une fortune évaluée à 8 mlds de $, sur accusations de fraude fiscale et malversations comptables, avec un fort parfum politique en provenance du Kremlin… Z - comme Z3 - l’échéance Décembre dans le langage des futures (pas le super-bolide de James Bond). L’année 2003 est aussi arrivée à son échéance. C’est le moment de vous souhaiter de mieux profiter de la vie, avec santé, espoirs et beaucoup d’amour… Joyeuses Fêtes et bonne année 2004! ALESSANDRO GIRAUDO & CRISTINA VASILESCU