Les tests de ce type saturent le facteur de vitesse perceptive décrit comme la rapidité
avec laquelle un individu peut comparer des figures et les retrouver au sein d’un
ensemble d’autres figures (cf. chapitre 3).
******************************************************Fin de l’encadré
Mais cette description a posteriori des variables latentes dont l’analyse factorielle
révèle l’existence n’est que peu satisfaisante si les conclusions tirées ne sont pas
ultérieurement mises à l’épreuve. Cette prise de conscience va conduire au
développement d’une approche dans laquelle les différences individuelles dans le
fonctionnement cognitif sont étudiées à partir de données d’observation recueillies
dans des situations expérimentales.
3. L’étude expérimentale des bases cognitives de l’intelligence
Les premiers travaux réalisés dans ce domaine reposent sur l’hypothèse qu’un
nombre réduit de mécanismes cognitifs généraux joue un rôle fondamental dans la
performance aux tests. Certains chercheurs ont ainsi étudié les corrélations entre la
vitesse d'exécution et/ou l'efficacité de processus élémentaires mesurés dans un
cadre expérimental spécifié et la performance aux tests d’intelligence ou d’aptitudes.
D’autres ont proposé de décomposer l'activité mentale mise en jeu lors de la
résolution d’items de tests d’intelligence en modélisant les étapes du traitement de
l’information. Quelle que soit l’approche privilégiée, on admet que les valeurs des
paramètres de traitement de l’information ainsi mesurés sont fonction de l’efficacité
de processus cognitifs de base qu’il s’agit d’identifier (section B). L’interprétation
de ces paramètres est souvent réductionniste.
Note marginale*******************************************************
Réductionnisme : réduction systématique d’un niveau de description et
d’explication à un autre niveau de description et d’explication ; réduire par exemple
le psychologique au biologique (les différences d’intelligence sont principalement
dues à des différences dans la vitesse de transmission de l’influx nerveux), le
psychologique au social (les différences dans le développement cognitif sont
essentiellement dues à des facteurs sociaux).
************************************************Fin de la note marginale
Un autre courant de recherches, plus soucieux que les précédents de références
théoriques explicites et validées par la psychologie cognitive, s’est ensuite tourné
vers les notions d’allocation des ressources attentionnelles et de capacité de la
mémoire de travail pour expliquer les différences de performance aux tests
d’intelligence. L’objectif des travaux effectués dans cette perspective est d’élucider
le rôle des ressources de traitement de l’information dans la performance aux tests
tout en considérant que les processus sous-jacents opèrent de manière relativement
indépendante des contenus symboliques (section C).
Les postulats qui fondent ces approches générales se sont cependant révélés parfois
peu compatibles avec les faits. L’approche élémentariste de l'activité mentale s’est
par exemple heurtée à la diversité des procédures mises en jeu pour résoudre une
tâche donnée. L’approche des ressources de traitement n’apporte de son côté qu’un
éclairage limité au rôle des connaissances dans la perception et la compréhension de
l’information à traiter. Si l’individu face aux demandes de la tâche peut en effet ne
pas allouer les ressources de traitement suffisantes pour mettre en œuvre une
stratégie de résolution adaptée, il peut aussi ne pas disposer des connaissances
nécessaires lui permettant la sélection de la stratégie la plus adaptée. On conçoit
donc, sur les bases de ce qui précède, l’intérêt à adopter un point de vue qui tienne à
la fois compte des contraintes imposées par la tâche et des connaissances et
ressources de l’individu. Plusieurs voies de recherche ont été empruntées.
L’une d’entre-elles a consisté à décrire les stratégies individuelles utilisées lors de la
résolution d’items de tests d’intelligence et à étudier l’évolution des choix
stratégiques avec l’apprentissage. Quantitative jusqu’alors, l’approche des bases
cognitives de l’intelligence s’est intéressée à des aspects plus qualitatifs du
traitement de l’information en tentant de mieux comprendre le rôle des choix
stratégiques et celui de la flexibilité de ces choix dans les différences de
performance aux tests (section D).
L’idée que les différences de performance aux tests d’intelligence renvoient, au