Prévention THÈME cardiovasculaire Adhésion aux statines : mise à jour et plan d’action Drs MARINE BAUWENS a, MARIE-PAULE SCHNEIDER b et DAVID NANCHEN a Rev Med Suisse 2016 ; 12 : 445-50 Les statines sont considérées comme le traitement de référence de l’hypercholestérolémie, car elles permettent de diminuer le risque cardiovasculaire de 25 %. Pourtant, un tiers des patients chez qui une statine a été prescrite ne les prennent pas régulièrement. L’intolérance aux statines est l’une des causes de ce manque d’adhésion, mais le manque de compréhension et d’éducation du patient par rapport au bénéfice cardiovasculaire joue également un rôle majeur. Une meilleure communication médecin-patient, en tenant compte des perspectives et valeurs du patient, permettra d’aider à trouver des solutions efficaces. Cet article met en lumière la problématique de l’adhésion aux statines et suggère plusieurs pistes afin de l’améliorer. Adherence to statins : updates and practical proposals Statins are an established treatment for dyslipidemia, because they were shown to decrease the cardiovascular risk by 25 %. However, one third of patients using statins don’t take them regularly. Statin intolerance is an important risk factor for nonadherence, but health literacy and lack of education regarding the cardiovascular benefits are also important triggers for poor adherence to statins. A better communication between the caregiver and his patient, by taking ­patient’s perspectives into account could help find effective solutions. This article reviews the issue of statins adherence and suggests solutions to improve it. « Drugs don’t work in patients who don’t take them. » C. Everett Koop Introduction On alloue d’énormes ressources afin de développer de nouvelles thérapies, alors que le problème sous-jacent d’une mauvaise adhésion médicamenteuse est largement sous-estimé. Une récente méta-analyse a démontré qu’environ un tiers des patients en prévention secondaire et la moitié des patients en prévention primaire ne sont pas adhérents aux médicaments de prévention cardiovasculaire.1 L’adhésion décrit la manière dont un patient prend ses médicaments. Elle implique un partenariat entre le patient, son médecin et les autres profession­ nels de la santé. Elle se définit en deux dimensions complémentaires : 1) la persistance au traitement, soit la durée pendant laquelle le patient poursuit son traitement avant de l’interrompre prématurément et 2) l’implémentation du traitement, soit la façon dont le patient persistant utilise son traitement jour après jour.2 Le seuil accepté pour une bonne adhésion est habituellement ≥ 80 %, mais il est arbitraire. De manière générale, le manque d’adhésion diminue la qualité de vie, augmente la morbi-mortalité et les coûts des soins de santé. En somme, quand un patient est trop peu adhérent, tout le monde y perd. 194 000 décès par an au sein de l’UE ­seraient dus à un manque d’adhésion, tous médicaments con­ fondus. La non-adhésion affecte la prise en charge du patient, en engendrant une escalade thérapeutique, une augmentation des coûts et potentiellement des dommages pour le patient (figure 1).3 Manque d’adhésion aux statines : qu’en est-il ? Les inhibiteurs de l’hydroxyméthylglutaryl-CoA réductase (HMG-CoA réductase), ou « statines », sont considérés comme le traitement de référence de l’hypercholestérolémie. De nom­ breuses études ont démontré leur effet bénéfique aussi bien en prévention primaire que secondaire lorsqu’elles sont prises régulièrement. Pour chaque réduction de 1 mmol du LDLcholestérol, les statines diminuent le risque d’événements cardiovasculaires de 20 %.4 Pourtant, l’adhésion aux statines reste problématique. La persistance au traitement hypolipémiant est globalement de 70 % seulement un an après la première prescription.1 Or, les études récentes sur l’adhésion aux statines montrent pourtant que plus la thérapie est maintenue, meilleurs sont les résultats au niveau cardiovasculaire.5 fig 1 Le cercle vicieux d’une faible adhésion Faible adhésion Traitement plus complexe Echec du traitement Progression de la maladie a Centre de prévention clinique et communautaire, b Centre de pharmacie communautaire, PMU, 1011 Lausanne [email protected] www.revmed.ch 2 mars 2016 21_26_39057.indd 445 445 25.02.16 09:27 REVUE MÉDICALE SUISSE Le tableau 1 résume les résultats d’adhésion de quelques études observationnelles en préventions primaire et secondaire concernant les statines. L’adhésion aux statines est très variable d’une étude à l’autre pour plusieurs raisons : grande diversité des profils parmi les populations étudiées, variation dans la durée et le design des études, définitions et méthodes de mesure d’adhésion multiples. L’adhésion diminue de manière importante au fil du temps. Ce comportement, appelé pill-fatigue, est multifactoriel. Il peut être lié à l’apparition d’effets secondaires, un suivi trop faible des patients, une mauvaise perception des bénéfices / risques, ou à une lassitude du traitement. Les études montrent également que l’adhésion est nettement inférieure en pré­ vention primaire qu’en prévention secondaire. Pourtant, les statines prescrites en prévention primaire réduisent la mor­ talité toutes causes confondues.6 Pour mieux communiquer les bénéfices d’un traitement de statines en prévention primaire, un outil développé par la Mayo Clinic et adapté par la Policlinique médicale universitaire à Lausanne est maintenant disponible pour les médecins. Cet outil interactif, disponible à l’adresse http ://statindecisionaid.mayoclinic.org, permet de prendre une décision partagée lors de l’introduction d’un traitement par statines en prévention primaire.7 Tableau 1 Premier auteur Année Les différentes barrières à une bonne adhésion Les premières recherches sur l’adhésion, alors définie par la compliance, partaient du principe que le patient était directement et seul responsable de sa non-adhésion. Une étude, parue en 2015, a sondé le point de vue des patients après un syndrome coronarien aigu. Les résultats montrent que dans plus de la moitié des cas, les statines seraient arrêtées par un médecin, alors qu’une discontinuation spontanée (non-persistance) serait beaucoup moins fréquente (10,8 %) (figure 2).8 Enfin, les patients disent arrêter leur statine une fois sur trois à cause d’effets secondaires. La figure 3 reprend les différen­ tes barrières à l’adhésion et leurs solutions en se plaçant à différents niveaux : traitement, patient, médecin et système de soins.3,9 « Je dois prendre tellement de pilules docteur, à la fin je ne sais plus exactement lesquelles. » Les traitements chez les patients à risque sont souvent très complexes (polypharmacie) et peuvent engendrer de multiples effets secondaires. Les patients ne savent plus que prendre, quand les prendre et pourquoi les prendre. En conséquence, ils ne les prennent pas du tout. Adhésion aux statines en préventions primaire et secondaire Localisation Population étudiée Durée (mois) Adhésion aux statines (%) Design Age (années) En prévention primaire Jackevicius17 2002 Ontario 85 020 24 25,4 Rétrospective ≥ 66 Benner18 2002 New Jersey 34 501 60 26 Rétrospective ≥ 65 Grant19 2004 Boston 5488 12 68 Prospective Moyenne 52,7 En prévention secondaire Jackevicius17 2002 Ontario 22 379 24 40,1 Rétrospective ≥ 66 Simpson 20 2003 Canada 2970 12 79,7 Rétrospective ≥ 65 Kopjar 21 2003 Canada, Etats-Unis 8768 18 71,2 Rétrospective Tous Blackburn 22 2005 Canada 1221 Tous Gislason 23 2006 Danemark 18 350 12 60,3 Rétrospective 60 48,8 Rétrospective 12 85 Rétrospective 60 82 Rétrospective ≥ 30 Ho 24 2007 Colorado 13 596 52 74 Rétrospective Moyenne 65,9 Rasmussen 25 2007 Ontario 14 345 12 80,5 Rétrospective > 66 Rodriguez 26 2013 44 pays 25 737 12 74,3 Rétrospective > 45 48 76,7 Rétrospective Shah 27 2009 Minnesota 12 79 Prospective 36 44 Prospective 12 92,9 Prospective > 18 Rétrospective > 18 Prospective ≥ 65 Gencer 8 2015 292 Suisse 3261 Moyenne 65 Pas de distinction entre la prévention primaire et secondaire Huser 28 Avorn 29 2005 1998 Indianapolis Canada, Etats-Unis 140 7287 446 21_26_39057.indd 446 3 81 13 35 12 64,3 WWW.REVMED.CH 2 mars 2016 25.02.16 09:27 Prévention THÈME cardiovasculaire fig 2 Raisons de l’arrêt des statines après un syndrome coronarien aigu Point de vue des patients. Arrêt par le médecin ; Effets secondaires ; nécessaire ; Autres (coûts, médias). Poursuite du traitement non 52,2 % « Ces médicaments sont trop chers, du coup je ne prends qu’une demi-pilule par jour, au lieu d’une entière. » Enfin, de façon plus large, le système des soins de santé participe au problème et devrait évoluer pour mieux répondre aux besoins des patients chroniques du 21e siècle : impliquer les patients activement, former les professionnels à une prise en charge structurée de la non-adhésion, et valoriser les approches inter­ disciplinaires. 33,1 % 10,8 % 3,8 % « Je ne me sens pas du tout malade, alors à quoi bon prendre des pilules ? » Le patient, par ses croyances, son éducation, sa culture et son âge, peut être résistant à initier ou à continuer un traitement. Notamment envers les statines qui, dernièrement, ont eu mauvaise presse. Notons que l’effet « nocebo » autant que l’effet placebo peut avoir un grand impact sur les patients. fig 3 « Pourquoi mes patients ne font-ils pas simplement ce que je leur demande ? » Les médecins contribuent au manque d’adhésion en prescrivant parfois des traitements trop complexes ou trop onéreux, en oubliant d’impliquer le patient dans la décision, de parler des effets bénéfiques du traitement, en ne prêtant pas assez attention aux craintes de leur patient, leur ressenti, leur besoin et leur style de vie. Propositions pour améliorer l’adhésion aux statines : solutions concrètes pour le médecin Identifier les facteurs de risque généraux de non-adhérence Les indicateurs sont nombreux (> 700 répertoriés) et leur identification est délicate.10 Parmi les facteurs importants ­péjorant l’adhésion thérapeutique, citons : les troubles de Barrières et solutions à l’adhésion aux statines Quelles barrières ? • Effets secondaires et peur des effets secondaires • Complexité et durée du traitement, nombre de médicaments, fréquence des prises • Coût • Croyances et convictions personnelles ou familliales • Culture • Genre, âge • Niveau d’éducation • Santé mentale • Croyances du bénéfice du traitement • Communication pauvre, manque de temps d’écoute • Complexité des prescriptions, non génériques • Trop grande importance portée sur les effets secondaires potentiels lors de la prescription • • • Manque de coordination Coût trop élevé Remboursement trop faible Y a-t-il des solutions ? Traitement • Plus grande implication et responsabilité dans son traitement, self-monitoring • Changement de son mode de vie, sans pour autant vouloir le substituer aux médicaments • Compréhension du traitement Patient Médecin • Meilleure communication sur les bénéfices du médicament • Augmenter la prescription de génériques, discussion autour des croyances du patient • Eviter la polypharmacie • Utilisation d’un vocabulaire simple, demande de feedback • Formation continue des médecins, prescription EBM (evidence-based-medicine) Système de soins • Conscientiser la population sur l’importance des problèmes cardiovasculaires • Renverser la balance de la presse négative des statines dans les médias • Améliorer la coordination des soins • Diminuer les coûts, augmenter l’accès aux médicaments, augmenter le temps par consultation www.revmed.ch 2 mars 2016 21_26_39057.indd 447 • Simplifier les prescriptions, pilulier, rappels de prise (par exemple, alarme sur le téléphone portable) • Génériques à moindre coût • Diminuer la fréquence des prises 447 25.02.16 09:27 REVUE MÉDICALE SUISSE l’humeur, le manque de soutien social, les troubles cognitifs, la polypharmacie, les effets indésirables ou des soins non centrés sur les perspectives du patient. fig 4 Guide pratique lors des myopathies sous statines, sans élévation des CK CK : créatine kinase ; PCSK9 : proprotéine convertase subtilisine / kexine de type 9. S’assurer de l’indication aux statines S’assurer que le patient perçoit les bénéfices cardiovasculaires qu’il pourra retirer du traitement • Etre vigilant si le patient a un (des) facteur(s) de risque (FR) pour développer une intolérance aux statines • • FR endogènes des myopathies liées aux statines : • Antécédents : douleurs musculaires, articulaires ou tendineuses, élévation des CK ou de myopathie • Constitution : âge avancé, sexe féminin, IMC bas, facteurs génétiques • Maladies : infection aiguë, infection par le VIH, diabète sucré, hypothyroïdie, grave maladie rénale, maladie hépatique décompensée / aiguë, obstruction des voies biliaires, maladies neuromusculaires + FR exogènes des myopathies liées aux statines : • Traumatisme : effort physique intense, interventions chirurgicales, traumatisme sévère • Nutrition : jus de pamplemousse (> 1l / j), jus de grenade (> 1l / j) alcool en excès • Médicaments : statines à haute dose, antipsychotiques, ciclosporine, gemfibrozil, amiodarone, antifongiques azolés, antibiotiques macrolides, inhibiteur de la protéase, vérapamil • Drogues : cocaïne, amphétamines • Si une intolérance est constatée sans élévation des CK Modifier le traitement des statines • Essai d’une statine à plus faible dose : diminution des effets secondaires en diminuant la dose • Essai d’une autre statine : toutes les statines peuvent être essayées en cas d’intolérance • Statine par intermittence : avec la rosuvastatine principalement, qui a une longue demi-vie. Mais d’autres statines comme l’atorvastatine ou la simvastatine ont également montré leur efficacité R à utiliser tous les 2 ou 3 jours en fonction de la tolérance En cas d’échec de toutes ces mesures Utilisation des non-statines en supplément ou en remplacement • Ezétimibe : baisse du LDL-C de 15-20 % en monothérapie • Résines échangeuses d’ions : baisse du LDL-C de 15-25 % • Fénofibrate si hyperlipidémies mixtes (avec hypertriglycéridémies) : baisse du LDL-C de 15-20 % Communication, éducation et sensibilisation du patient Favoriser l’adhésion implique en premier lieu une bonne com­ munication avec son patient en prenant le temps de lui poser des questions sans jugement. Il peut être rassurant de dire « je sais et je comprends qu’il est difficile de prendre tous ces médicaments de manière régulière. Vous arrive-t-il de les oublier ? Avez-vous des difficultés à prendre votre statine ? » Cette approche permet de percevoir les perspectives des patients, de répondre à leurs besoins, puis de cibler des stratégies individualisées pour soutenir l’adhésion. Le patient en difficulté peut également être aidé par la mise en place d’interventions éducationnelles et / ou comportementales avec des infirmières, des pharmaciens ou des thérapeutes spécialisés. Il est parfois aussi possible de mieux programmer la prise des médicaments, par exemple grâce à un pilulier ou des rappels sur téléphone portable. Eviter les traitements complexes Le médecin devrait éviter au maximum la polymédication en favorisant les médicaments à prise unique, ceci aussi pour ­diminuer les risques d’intolérance médicamenteuse. En cas d’intolérance aux statines L’intolérance aux statines sous forme de myalgies sans élévation des enzymes musculaires est un problème très fréquent.11 La figure 4 propose un algorithme de prise en charge lors­ qu’une intolérance aux statines apparaît.12,13 Notons que la prise en charge lors de myopathie avec élévation de la créatine kinase (CK) a déjà été décrite précédemment dans cette revue.14 La prescription de statines à des posologies plus faibles ou intermittentes, un jour sur deux ou trois fois par semaine, est pour l’instant la méthode la plus efficace pour diminuer l’intolérance. Toutefois, les patients qui sont sous statine de manière intermittente ont une réduction plus faible de leur LDL-C que ceux sous dose journalière, mais ils auront malgré tout des résultats bien meilleurs que ceux qui les prennent de manière discontinue.15,16 Une prise intermittente n’étant pas plus simple qu’une prise quotidienne, il est important de bien assurer la continuité des soins entre le médecin et le pharmacien via l’ordonnance. Ainsi, le pharmacien renforcera le message médical et évaluera les meilleurs jours de prise dans la semaine et l’attitude à adopter en cas d’oubli pour ne pas décaler le rythme de prise défini. Parfois encore, il suffit de changer de statine pour faire disparaître les effets secondaires. Il a récemment été démontré que la grande majorité des patients (72,5 %) souffrant d’une intolérance aux statines a la possibilité de tolérer au long cours une certaine classe de statines, dont 63,2 % en gardant une dose journalière.15 En cas d’échec de toutes ces mesures Envisager des nutraceutiques • Aliments enrichis en stanols / stérols végétaux (± 2 g / j) • Fibres alimentaires liposolubles : psyllium • Régime portfolio : phytostérols, protéine de soja, fibres alimentaires, noix • A éviter : les traitements complémentaires pour améliorer la tolérance aux statines : vitamines D, coenzyme Q • A l’étude : inhibiteur de la PCSK9 448 21_26_39057.indd 448 Conclusion L’adhésion au traitement constitue un problème fortement sous-estimé auquel trop peu d’importance est consacré. Plus spécifiquement, la non-adhésion envers les traitements par statines a des effets délétères chez les patients à risque cardiovasculaire. Des solutions existent, qui peuvent améliorer ce problème dans la majorité des situations, notamment en cas d’intolérance musculaire. Il faudra parfois être créatif, investir WWW.REVMED.CH 2 mars 2016 25.02.16 09:27 REVUE MÉDICALE SUISSE un certain temps d’écoute et de communication. Devant ce terme d’adhésion, encore très médico-centré et l’amélioration que l’on espère obtenir, il faudra également basculer dans un système basé sur une notion plus ouverte d’alliance thérapeutique et de soins centrés sur la personne. Conflit d’intérêts : Les auteurs n’ont déclaré aucun conflit d’intérêts en relation avec cet article. Implications pratiques La persistance aux statines est d’environ 70 % un an après la première prescription de statines Une bonne communication médecin-patient, en tenant compte des perspectives du patient, reste le meilleur partenaire afin d’améliorer l’adhésion aux statines L’intolérance aux statines peut se résoudre dans 75 % des cas en adaptant soit la dose, soit le type de statines 1 ** Naderi SH, Bestwick JP, Wald DS. Adherence to drugs that prevent cardiovascular disease : Meta-analysis on 376’162 patients. Am J Med 2012;125:882-7 e881. 2 Vrijens B, De Geest S, Hughes DA, et al. A new taxonomy for describing and defining adherence to medications. Br J Clin Pharmacol 2012;73:691-705. 3 Van Eeckhout T. Traitement médicamenteux et manque d’adhérence. Recommandations pour l’approche d’un problème très répandu avec des conséquences importantes pour la qualité des soins et le budget santé. 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