PÉRISCOPE Forum Med Suisse No3 15 janvier 2003 51
Complications. Ponctions et biopsies hépa-
tiques: des actes diagnostiques de routine? Selon
une analyse simulée, 9 sur environ 300 patients
ayant subi soit une biopsie hépatique (200), soit
une ponction hépatique (100), développeraient
des complications hémorrhagiques significati-
ves, dont une entraînerait même la mort du
patient (7 hémorragies intra-abdominales, 1 hé-
matome de la paroi abdominale, 1 hémothorax).
S’agit-il juste d’une question de destin? Jamais!
Chez 5 patients, les facteurs de coagulation ne
satisfaisaient pas le minimum exigé pour cet acte
(2association de l’aspirine au clopidogrel;
1thrombopénie/thrombocytopathie; 2Quick
<70%). Chez 2 patients, un traitement d’anti-
coagulation a été instauré dans les 24 heures sui-
vant l’acte. On ne pourrait invoquer le destin
«que» dans 4 cas! – A propos de complications
hémorragiques: l’association de l’aspirine au
clopidogrel prolonge le temps de saignement
d’un facteur de quatre! (Provenant de la Liste
des Complications de l’Association des Méde-
cins Chefs de la SGIM, mai 2002.)
Variante de la maladie de Creutzfeldt-Jakob –
un résumé après l’analyse des 100 premiers cas
observés en Angleterre. Dans les stades les plus
précoces de la maladie, le diagnostic est très dif-
ficile, voire impossible à poser. Pourtant, l’asso-
ciation des problèmes neurologiques et psychia-
triques peut fournir les premiers indices, vu que
dans 22% des cas, des tableaux cliniques psy-
chiatriques particuliers (dysphorie, isolation,
anxiété, insomnie, perte d’intérêts) sont obser-
vés en ces stades précoces. Dans 15% des cas,
ils sont précédés par des particularités neurolo-
giques, comme une défaillance de la mémoire,
des douleurs, d’autres symptômes sensoriels,
une démarche mal assurée, ainsi qu’une dysar-
thrie). – Cela pourrait être intéressant, au cas où
la variante de la maladie de Creutzfeldt-Jacob
deviendrait effectivement épidémique à l’avenir!
– Spencer MD, et al. First hundred cases of va-
riant Creutzfeldt-Jakob disease. BMJ 2002;324:
1479–82.
Statines et syndrome coronaire aiguë. Dans la
prophylaxie secondaire, le traitement par des
statines est incontesté. Or, la place de cette thé-
rapie est-elle dans les sept premiers jours après
un syndrome coronaire aigu, comme les auteurs
de l’étude MIRACL l’ont proposé? – Pas sûr! De
1997 à 1999, 12 365 patients souffrant d’un syn-
drome coronaire aigu ont été randomisés et
soit traités par des statines durant 2 jours en
moyenne, soit ils ne recevaient pas de statines.
Résultat: pas de différence entre les deux grou-
pes, ni après 90 jours, ni après un an. – Patien-
tons et attendons les résultats d’autres études! –
Newby LK, et al. Early statin initiation and out-
comes in patients with acute coronary syn-
dromes. JAMA 2002;287:3087–95.
Staphylocoques résistants à la méthicilline
(MRSA) – d’étranges différences. Les données
épidémiologiques de toutes les institutions hos-
pitalières suisses, tessinoises inclues, ont été
analysées. Résultat: en 1997, on avait observé
385 cas de MRSA au total dans les cinq hôpitaux
universitaires, dans 33 hôpitaux de soins d’ur-
gence mineurs, et dans 14 institutions de réha-
bilitation suisses, correspondant à une faible
incidence. Cependant, la localisation de ces cas
est intéressante: 328 en Suisse romande, 57 en
Suisse allemande. La moitié de ces cas était re-
censée à l’hôpital universitaire de Genève, où le
MRSA est endémique avec une occurrence de
41/10 000 hospitalisations. Des 200 cas environ
restants, plus de 50% concernaient des institu-
tions de soins non aiguës. – S’agit-il de vraies dif-
férences, ou est-ce plutôt une question de sur-
veillance et de contrôle plus rigoureux en Suisse
romande? – Blanc DS, et al. Epidemiology of
methicillin-resistant Staphylococcus aureus:
results of a nationwide survey in Switzerland.
Swiss Med Wkly 2002;132:223–9.
Faux espoir? Les méthodes de dépistage de la
trisomie 21 (syndrome de Down) sont moins ef-
ficaces par rapport à ce qu’on attendait: dans
une étude rétrospective sur 6 ans, 171 sur 323
cas de syndrome de Down ont été diagnostiqués
avant la 24esemaine de grossesse: 57% par
dépistage dans le sérum; 52% par l’âge de la fu-
ture maman + dépistage dans le sérum, et/ou la
clarté nuchale; et 54% par détection d’anomalies
fœtales dans l’échographie en cas où la future
maman était âgée de >37 ans. La surprise est
que 15% de toutes les femmes enceintes avaient
plus de 35 ans, c’est-à-dire un pourcentage du
double de ce que l’on attendait. Chez 58% des
enfants atteints du syndrome de Down, la future
maman avait >35 ans. Conclusion: les nouvelles
techniques ne devraient être utilisées que dans
le cadre d’études contrôlées. Pour le moment, en
tant que dépistage en vue d’une utilisation éven-
tuelle de méthodes invasives, l’âge de la future
maman, ainsi que la recherche des anomalies
fœtales, sont suffisants. – Wellesley D, et al. Re-
trospective audit of different antenatal screen-
ing policies for Down’s syndrome in one health
region. BMJ 2002;325:15–7.
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