Chapitre 1
Rappels sur l’int´egrale au sens de
Riemann
Et d’abord, que doit-on entendre par Zb
a
f(x)dx ? Pour r´epondre `a cette ques-
tion, prenons entre aet bune s´erie de valeurs x1,...,xn−1rang´ees par ordre de
grandeur, depuis ajusqu’`a b, et d´esignons pour abr´eger x1−apar δ1,x2−x1
par δ2, ..., b−xn−1par δn; soient en outre ǫides nombres positifs plus petits
que l’unit´e. Il est clair que la valeur de la somme
S=δ1f(a+ǫ1δ1) + δ2f(x1+ǫ2δ2) + δ3f(x2+ǫ3δ3) + ...+δnf(xn−1+ǫnδn)
d´ependra du choix des intervalles δet des fractions ǫ. Si elle a la propri´et´e,
de quelque mani`ere que les δet les ǫpuissent ˆetre choisis, de s’approcher
ind´efiniment d’une limite fixe A, quand les δtendent tous vers 0, cette limite
s’appelle la valeur de l’int´egrale d´efinie Zb
a
f(x)dx.
Bernhard Riemann, Sur la possibilit´e de repr´esenter une fonction par une
s´erie trigonom´etrique (1854), in : ”Oeuvres math´ematiques de Riemann”,
Trad. L.Laugel, Gauthier-Villars, Paris, 1898.
Dans ce chapitre, nous rappelons et compl´etons les r´esultats ´etablis en premi`ere et
deuxi`eme ann´ee sur l’int´egrale au sens de Riemann. Kd´esigne soit le corps des r´eels, soit
celui des complexes.
1.1 D´efinition et propri´et´es ´el´ementaires
Soit aet bdeux r´eels distincts v´erifiant a < b.
D´efinition 1.1 (Subdivision et pas de subdivision).On appelle subdivision (d’ordre
N) du segment [a, b] tout (N+ 1)-uplet σ= (a0,...,aN) tel que a=a0< . . . < aN=b.
On appelle pas de la subdivision σla quantit´e max
i∈{0,...,N−1}(ai+1 −ai).
Il s’agit donc d’un d´ecoupage en Nintervalles [ai−1, ai] du segment [a, b].
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