alternative ou une association à la zidovudine s’impose aussi en cas de résistance
prouvée (ou raisonnablement envisagée) à la zidovudine du virus maternel.
Les autres molécules dont la pharmacocinétique et la tolérance ont été
étudiées en période néonatale sont la lamivudine à la posologie de 2 mg/kg x 2 et
la névirapine en monodose post-natale à la posologie de 2 mg/kg. D’autres
molécules ont des présentations galéniques adaptées mais les données
pharmacocinétiques chez le nouveau-né sont beaucoup plus limitées : il s’agit de
la didanosine, du nelfinavir (évaluation en cours dans le PACTG 353), et de la
stavudine (évaluation en cours dans le PACTG 332). Une bithérapie associant
zidovudine + lamivudine est l’association la plus souvent proposée en cas de
risque élevé de transmission, éventuellement associée à une monodose de
névirapine. L’utilisation des autres molécules doit être prudente et menée en
centre spécialisé, si possible dans le cadre d’un protocole de recherche ou d’un
programme spécifique de surveillance et d’évaluation de la toxicité. Les dosages
d’antirétroviraux sont ici indispensables à l’adaptation du traitement.
L’association de deux analogues nucléosidiques est un choix classique dont
l’effet additif, voire synergique, pour l’inhibition de la réplication virale se justifie.
Toutefois, les craintes d’une toxicité accrue – bien que non formellement
démontrée dans le domaine de la prophylaxie materno-fœtale – pourrait justifier à
court terme d’autres types d’association. Dans tous les cas, la mère doit être
informée des incertitudes concernant la toxicité potentielle des antirétroviraux
chez le nourrisson et des raisons du choix proposé par l’équipe médicale.
Surveillance des enfants exposés aux antirétroviraux
pendant la grossesse
Actuellement, plus de 95 % des enfants nés de mères séropositives ne sont
pas infectés. Les conséquences à long terme de l’exposition aux antiviraux durant
la période embryonnaire et/ou fœtale ne sont pas connues avec précision mais la
possibilité d’une dysfonction mitochondriale à expression neurologique est
désormais bien démontrée dans la cohorte française. Son incidence à 18 mois est
de l’ordre de 0,3 % pour les formes les plus sévères mais pourrait être plus élevée
si l’on rapproche des observations cliniquement très similaires où la dysfonction
mitochondriale n’est pas totalement établie, mais très fortement suspectée sur un
ensemble d’arguments cliniques, neuroradiologiques, biochimiques et
histologiques. Enfin, les données récentes issues de la cohorte française
suggèrent un risque plus élevé de convulsions fébriles de 3 à 18 mois, chez les
enfants exposés aux antirétroviraux. Les enfants exposés in utero aux
antirétroviraux doivent donc être suivis attentivement au moins jusqu’à 18 mois, en
s’assurant notamment de l’absence de symptôme neurologique. En l’absence de
symptômes cliniques, aucun autre examen que ceux requis par la procédure
diagnostique vis-à-vis du VIH (voir plus haut) ou pour un protocole particulier n’est
nécessaire. À l’inverse, la survenue de symptômes inexpliqués – quels qu’ils
soient – justifie une démarche diagnostique active. Tout effet indésirable grave ou