Mécanique Chapitre 7 PTSI Introduction La vitesse et l’accélération d’un point dépendent du référentiel d’étude. Un changement de référentiel s’accompagne donc d’une modification de ces grandeurs. Nous allons établir dans ce chapitre les lois de composition des vitesses et des accélérations qui donnent la relation (vectorielle) entre les expressions des vecteurs vitesse et accélération dans deux référentiels différents que l’on notera R1 et R2. Nous considérerons alors le mouvement d’un point M dans un référentiel R2 non galiléen en se limitant aux cas suivants : R2 est en translation rectiligne accélérée par rapport à R1 supposé galiléen, R2 est en rotation uniforme autour d’un axe fixe de R1 supposé galiléen. La RFD, le TEC et le TMC, valables jusqu’à présent uniquement en référentiel galiléen, seront modifiés pour être valables dans un référentiel non galiléen en introduisant les « forces d’inertie ». I. Changement de référentiel : aspect cinématique Position du problème Soient R1 et R2, deux référentiels en mouvement quelconque l’un par rapport à l’autre. Les rôles de R1 et R2 peuvent être inversés mais par commodité, on les distinguera comme suit : R1 est appelé référentiel absolu, la vitesse v (M )/ R1 et l’accélération a (M )/ R1 de M par rapport à ce référentiel seront alors qualifiées d’absolues ; R2 est appelé référentiel relatif, la vitesse v (M )/ R2 et l’accélération a (M )/ R2 de M par rapport à ce référentiel seront alors qualifiées de relatives. Décomposition d’un mouvement quelconque : Le mouvement quelconque de R2 par rapport à R1 est analogue à celui d’un solide lié à R2 décrit par rapport à R1 : en SI le mouvement d’un tel solide est caractérisé, à chaque instant, par son vecteur rotation et la vitesse de l’un de ses points (éléments qui définissent le torseur cinématique d’entraînement). On admettra donc qu’un mouvement quelconque de R2 par rapport à R1 peut toujours être décomposé quelque soit l’instant t en : un mouvement de translation de R2 par rapport à R1 caractérisé par la vitesse de O2 (centre dO1O2 dt du repère lié R2) à par rapport à R1 : v (O2 )/ R1 = et R1 un mouvement de rotation de R2 par rapport à R1 caractérisé par un vecteur rotation instantanée de R2 par rapport à R1 : Ω R2 / R1 . Remarque sur la notion de translation : Au sens de la mécanique, R2 est en translation par rapport à R1 si tout vecteur constant dans R2 1 Mécanique Chapitre 7 PTSI reste également constant dans R1. Exemples : le référentiel géocentrique par rapport au référentiel héliocentrique, une nacelle d’une grande roue par rapport au sol. Dérivation d’un vecteur par rapport au temps La dérivée par rapport au temps d’un vecteur dépend du référentiel dans lequel s’effectue cette dérivation. La relation entre les dérivées dans les référentiels R1 et R2 d’un vecteur quelconque U est donnée par la formule suivante (dite de Varignon) : dU dt dU dt = R1 + Ω R2 / R1 ∧ U R2 En appliquant cette formule au vecteur O1M = O1O2 + O2 M on obtient les loi de composition qui suivent. Par la suite Ω R2 / R1 sera noté Ω . Loi de composition des vitesses Cas général : v(M )/ R1 = v(M )/ R2 + v(O2 )/ R1 + Ω R2 / R1 ∧ O2 M soit en notant v r = v(M )/ R2 et v e = v(O2 )/ R1 + Ω R2 / R1 ∧ O2 M : va = vr + ve Cas d’une translation : v e = v(O2 )/ R soit v(M )/ R1 = v r + v(O2 )/ R1 . 1 Cas d’une TRU1 : v e = v(O2 )/ R1 = cte = V soit v(M )/ R1 = v r + V . Cas d’une rotation uniforme : v e = Ω R2 / R1 ∧ O2 M soit v(M )/ R1 = v r + Ω R2 / R1 ∧ O2 M . Loi de composition des accélérations Cas général : ( ) a (M )/ R1 = a (M )/ R2 + a (O2 )/ R1 + Ω ∧ Ω ∧ O2 M + ( dΩ dt ) soit en notant a r = a(M )/ R2 , a e = a(O2 )/ R1 + Ω ∧ Ω ∧ O2 M + a c = 2Ω ∧ v(M )/ R2 = 2Ω ∧ v r : aa = ar + ae + ac Cas d’une translation : a e = a (O2 )/ R1 et a c = 0 soit a (M )/ R1 = a r + a (O2 )/ R1 . 1 TRU = translation rectiligne uniforme. 2 ∧ O2 M + 2Ω ∧ v(M )/ R2 R1 dΩ dt ∧ O2 M et R1 Mécanique Chapitre 7 PTSI Cas d’une TRU : a e = a (O2 )/ R1 = 0 et a c = 0 soit a(M )/ R1 = a r = a(M )/ R2 : l’accélération est la même dans les deux référentiels. Cas d’une rotation uniforme : ( ( ) ) a e = Ω ∧ Ω ∧ O2 M soit a(M )/ R1 =a r +Ω ∧ Ω ∧ O2 M + 2Ω ∧ v r . Expression usuelle de l’accélération d’entraînement : Très souvent les problèmes en PTSI se ramènent au cas d’une rotation autour d’un axe fixe Oz. En notant H le projeté de M sur cet axe, on obtient (après calculs) : a e = −Ω 2 HM (terme d’accélération centripète) H En coordonnées sphériques : a e (M ) = −Ω 2 r e r . II. Lois de la dynamique en référentiel non galiléen Relation fondamentale de la dynamique - forces d’inertie Soit un point M(m) soumis à des forces de résultante F = f ext,mat dans un référentiel R1 galiléen. Dans R1 la RFD s’écrit ma(M )/ R1 = ma a = F . On cherche la RFD dans R2 a priori non galiléen, c' est-à-dire à quoi est égale ma(M )/ R2 = ma r . ( ) En utilisant la loi de composition des accélérations ma a = m a r + a e + a c = F on obtient : On pose alors f i ,e ma r = F − ma e − ma c . = −ma e force d’inertie d’entraînement et f i ,c = −ma c force d’inertie de Coriolis (ou complémentaire). On en déduit la RFD pour un référentiel quelconque non galiléen : Soit R un référentiel non galiléen en mouvement par rapport à un référentiel galiléen Rg , la relation fondamentale de la dynamique reste valable dans R à condition d’inclure des forces d’inertie qui traduisent le caractère non galiléen de R : ma(M )/ R = ma r = F + f i ,e + f i ,c . Remarques : 3 Mécanique Chapitre 7 PTSI F est la résultante des forces matérielles c’est-à-dire autres que les forces d’inertie pour lesquelles il n’est pas possible d’identifier un système acteur de ces forces. f i ,e = −ma e est aussi appelée force centrifuge. f i ,c = −ma c = −2mΩ ∧ v r s’annule si R est en translation par rapport à Rg ou si M est à l’équilibre (relatif) dans R ( v r = 0 ). Si R est en TRU par rapport à Rg alors a a = a r et f i ,e = f i ,c = 0 . La RFD s’écrit alors de la même manière dans les deux référentiels : ma (M )/ R = ma (M )/ Rg = F . La RFD a la même expression dans les deux référentiels. Ainsi les phénomènes observés seront strictement identiques. C’est le principe de relativité galiléenne. R est alors un référentiel galiléen. Théorème du moment cinétique Soit R un référentiel non galiléen en mouvement par rapport à un référentiel galiléen Rg , le TMC reste valable dans R à condition d’inclure les moments des forces d’inertie qui traduisent le caractère non galiléen de R : dLA dt = m AM ∧ a (M )/ R = m AM ∧ a r = ( ) ( ) ( ) M A f ext,mat + M A f i ,e + M A f i ,c . R Énergie en référentiel non galiléen Rappel : Le travail élémentaire d’une force dépend du vecteur vitesse donc du référentiel δW = f .dr = f .v( M ) R dt . Dans le cas de la force d’inertie de Coriolis, on a ( ) δW f i ,c = f i ,c .v r = −2mΩ ∧ v r ⋅ v r = 0 . Par conséquent, cette force « ne travaille pas ». TEC en référentiel non galiléen : Soit R un référentiel non galiléen en mouvement par rapport à un référentiel galiléen Rg , le TEC reste valable dans R à condition d’inclure le travail de la force d’inertie d’entraînement : ∆Ec = W f ext,mat + W f i ,e . ( ) ( ) Cas usuel où la force d’inertie dérive d’une énergie potentielle : Dans le cas où l’accélération d’entraînement s’écrit a e (M ) = −Ω 2 r e r , on a f i ,e = mΩ 2 r e r et ( ) 1 mΩ 2 r 2 . Dans ce cas particulier, la force d’inertie 2 1 dérive d’une énergie potentielle E p f i ,e = − mΩ 2 r 2 (ne pas retenir ce résultat). 2 δW f i ,e = mΩ 2 r e r .dr = mΩ 2 rdr = d ( ) III. Caractère galiléen approché de quelques référentiels usuels Les référentiels usuels Référentiel de Copernic ( référentiel de Kepler) : Le référentiel de Copernic est considéré comme le référentiel galiléen de base. Il est constitué 4 Mécanique Chapitre 7 PTSI du centre de gravité C du système solaire (quasiment confondu avec le centre du Soleil) ainsi que de 3 étoiles lointaines considérées comme fixe. Son repère a donc pour centre C et pour axes Cx, Cy, Cz dirigés vers les 3 étoiles lointaines. Référentiel géocentrique : Le mouvement des satellites autour de la Terre est étudié dans le référentiel géocentrique en translation elliptique (quasi circulaire) par rapport au référentiel de Copernic. Il est constitué du centre O de la Terre ainsi que des 3 étoiles lointaines du référentiel de Copernic. Son repère a donc pour centre O et pour axes Ox, Oy, Oz parallèles respectivement à Cx, Cy, Cz. Référentiel terrestre (ou référentiel du laboratoire) : Le solide de référence est ici la Terre. Ce référentiel n’est pas considéré comme galiléen. Définition pratique des référentiels galiléens Le référentiel de Copernic étant considéré comme un référentiel galiléen, il existe donc une infinité de référentiels galiléens, tous animés, par rapport au référentiel de Copernic, d’un mouvement de translation rectiligne uniforme. En pratique, pour des expériences ne nécessitant pas une grande précision ou ne s’étendant pas sur une longue durée, le référentiel terrestre sera souvent considéré comme galiléen. Définition du poids d’un corps Le poids d’un corps est défini comme la somme de la force d’attraction gravitationnelle et de la force d’inertie d’entraînement due à la rotation de la Terre sur elle-même. Pour un objet M de masse m immobile dans le référentiel terrestre et situé à une altitude z, on a f ie = mω2 HM et f grav = −G MT mM T 2 er . e . On obtient alors P = m ω HM − G 2 r (RT + z )2 (RT + z ) z ω er M H f grav λ équateur 5 P f ie