Il invente aussi, avec Leibniz, le calcul diff´ererentiel et le calcul int´egral, et r´esout les premi`eres ´equations
diff´erentielles.
Tout le 18`eme si`ecle est occup´e `a r´esoudre des ´equations diff´erentielles vari´ees, venues en particulier de la
m´ecanique. C’est `a cette ´epoque que se d´egagent les principaux r´esultats du calcul diff´erentiel (th´eor`eme de
Rolle, accroissements finis, formule de Taylor).
C’est au d´ebut du 19`eme que se d´egage, avec Cauchy en particulier, la notion plus g´en´erale de fonction
continue. Ce n’est que dans la deuxi`eme moiti´e du 19eme que la th´eorie est solidement fond´ee, avec une
d´efinition pr´ecise des nombres r´eels, et la preuve des grands th´eor`emes que nous verrons aujourd’hui.
L’ordre dans lequel nous ferons ce cours: fonctions ⇒fonction continues ⇒fonction d´erivables ⇒s´eries
est donc le contraire du d´eveloppement historique!
Remarquons que l’histoire ne s’arrˆete pas l`a: la fin du 19`eme voit l’arriv´ee de fonctions continues non
d´erivables (pas facile `a construire: essayez!) qui jouent un rˆole important aujourd’hui (mouvement brownien,
fractals) et celle des mesures; le milieu du 20`eme si`ecle voit la cr´eation des fonctions g´en´eralis´ees et des
distributions (Sobolev, Schwartz). Nous nous arrˆeterons pour ce cours `a la fin du 19`eme.
1.2. Fonctions: notions de base.
D´efinition 1. Soit Eun sous ensemble de R. Une fonction fd´efinie sur Eet `a valeur dans Rassocie, `a
tout ´el´ement xde E, un unique ´el´ement f(x) de R. L’ensemble Eest appel´e le domaine de d´efinition de f.
On suppose connues les notions enseign´ees au lyc´ee: domaine de d´efinition, fonction croissante, d´ecroissante,
monotone, paire, impaire. . .
Remarque 1.Comment d´efinir de nouvelles fonctions?
Il y a des op´erations standards qui permettent de d´efinir de nouvelles fonctions `a partir de fonction
d´ej`a connues: la somme, le produit, le quotient (l`a o`u le d´enominateur n’est pas nul) et la composition.
Classiquement, r´esoudre un probl`eme portant sur une fonction, c’est d´eterminer la fonction inconnue comme
somme, produit, quotient et composee de fonctions classiques (polynˆomes, trigonom´etrique, exponentielle
et logarithme). S’il est vrai que ces fonctions permettent de r´esoudre plusieurs probl`emes important (en
particulier, les ´equations diff´erentielles lin´eaires `a coefficients constants), il existe bien d’autres fa¸cons de
d´efinir des fonctions.
Il y a d’abord les d´efinitions algorithmiques directes: par exemple, la fonction fd´efinie par f(x) = 1 si
x∈[0,1] et f(x) = 0 sinon est bien d´efinie.
Il existe ensuite divers outils analytiques, reposant sur des th´eor`emes; tout d’abord, la fonction r´eciproque
sur un intervalle o`u la fonction donn´ee est continue et strictement monotone, ce qui permet de contruire
plusieurs fonctions importantes: racines carr´ee ou n-i`eme, Arc sinus, Arc cosinus, Arc tangente.
Ensuite, la d´eriv´ee; mais c’est un cas tr`es particulier: comme on connait la d´eriv´ee des fonctions usuelles,
les th´eor`emes de d´erivation (chapitre suivant) permettent, de fa¸con automatique, d’exprimer la d´eriv´ee d’une
fonction obtenue par somme, produit, quotient et compsition de fonctions de base `a partir de la d´eriv´ee de
ces fonctions.
Une autre op´eration est la primitive, mais on n’a pas ici de th´eor`eme analogue au cas de la d´eriv´ee, et la
primitive d’une fonction continue, dont on montre qu’elle existe, ne peut en g´en´eral pas s’exprimer `a partir
d’autres fonctions. Ainsi, une fonction tr`es connue, la fonction d’erreur, primitive de la fonctions gaussienne
1
√2πe−x2/2, est une nouvelle fonction qui ne peut s’exprimer en terme d’exponentielle et de polynˆomes. Ce
n’est que dans certain cas, d’ailleurs importants, que l’on peut effectivement calculer une primitive; il en est
de mˆeme d’un probl`eme analogue, la solution des ´equations diff´erentielles.
1.3. Limites, continuit´e: d´efinitions.
1.3.1. limites.
D´efinition 2. soit x0un point de l’intervalle ]a, b[; soit fune fonction d´efinie sur l’intervalle ]a, b[, sauf
peut-ˆetre en x0. On dit que fadmet la limite len x0, et on note
lim
x→x0
f(x) = l
si f(x) est arbitrairement proche de lquand xest proche de x0, ou plus pr´ecis´ement: pour toute pr´ecision
> 0, il existe un petit intervalle centr´e en x0sur lequel f(x) est proche de l`a la pr´ecision .
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