Licence première année Mathématiques discrètes 1 SUJET et CORRIGE Responsable Patrick Delorme, Janvier 2006 Documents et calculettes non autorisés Parties A et B à rendre sur des copies séparées Partie A I Question de cours Déterminer le cardinal de l’ensemble des bijections entre 2 ensembles à n éléments. On énoncera le résultat et on donnera sa démonstration. II Soit p un nombre premier strictement plus grand que 2, donc impair. On écrit p = 2k + 1 avec k ∈ N∗ . a) Montrer que si x et y sont des entiers avec 1 ≤ x, y ≤ k et x2 ≡ y 2[p], alors x = y. b) En déduire que les restes modulo p des entiers 12 , ..., k 2 sont 2 à 2 distincts. III a) Rappeler la définition de la borne supérieure: on attend la définition complète, telle qu’elle apparait dans le cours. b) Soit A une partie non vide majorée de R. Rappeler le théorème du cours qui permet d’affirmer que A admet une borne supérieure, que l’on notera Sup A. c) On suppose que SupA > 0. Montrer que A possède au moins un élément strictement positif. Partie B IV Soit f : R2 → R l’application définie par f (x, y) = x − y 2 , pour tout x, y ∈ R. a) Montrer que l’application f n’est pas injective. b) Montrer que l’application f est surjective. V Soit E un ensemble à 2n élément et A un sous-ensemble de E à n éléments. a) Soit Y une partie de A à p éléments. Quel est le nombre de parties X de E telles que X ∩ A = Y . P n b) Montrer que np=0 Cnp Cnn−p = C2n VI a) Rappeler la définition d’un diviseur d’un entier n. b) On suppose n = p1 ...pr , où p1 , ..., pr sont des nombres premiers deux à deux distincts. Déterminer le nombre de diviseurs de n, en justifiant la réponse. On pourra commencer par r = 2 puis 3. c) Même question si exactement 2 des pi sont égaux? 1 Corrigé d’examen Mathématiques Discrètes 1, Janvier 2006 Patrick DELORME 0.1 Partie A (I) Voir cours (II) (a) Si x2 ≡ y 2 [p] alors x2 − y 2 est divisible par p = 2k + 1, ie (x − y)(x + y) est divisible par 2k + 1. Comme 1 ≤ x, y ≤ k on a (0 <)2 ≤ x + y ≤ 2k(< p). Puisque −k ≤ −y ≤ −1 et 1 ≤ x ≤ k on a 1 − k ≤ x − y ≤ k − 1. D’après le lemme d’Euclide p doit diviser x + y ou x − y . La seule possibilité est que x − y soit divisible par p avec x = y. (b) résulte de (a) car x ≡ y[p] équivaut à ce que les restes de la division de x et y par p soient égaux. Plus précisement soit r, s ces restes. Alors x ≡ r[p]. Donc x ≡ y[p] équivaut à r ≡ s[p] avec 0 ≤ r, s ≤ p − 1 ie r − s est divisible par p, or −(p − 1) ≤ r − s ≤ p − 1 car 0 ≤ r ≤ p − 1 et −(p − 1) ≤ −s ≤ 0 la divisibilité par p équivaut à r − s = 0, i.e. r = s. (III) (a) Définition: Soit A une partie d’un ensemble ordonné. La borne supérieure de A est le plus petit élément (s’il existe) de l’ensemble des majorants de A. (b) Théorème: Toute partie non vide de R qui possède un majorant, admet une borne supérieure. (c) Si tous les éléments de A sont ≤ 0, 0 est un majorant de A. Donc SupA qui est le plus petit des majorants de A est ≤ 0. Une contradiction qui prouve (c) (IV) (a) f (0, 1) = f (0, −1) = −1, donc f non injective. (b) Soit x ∈ R. Alors f (x, 0) = x, donc f est surjective. (V) (a) Une parie X de E avec X ∩ A = Y est déterminée entièrement par X ′ = X ∩ CE A. On a X = Y ∪ (CE A ∩ X): 2 Le nombre de choix pour X ′ est le nombre de parties de CE A i.e. 2n , puisque CE A à n éléments. (b) On compte le nombre, N, de parties de E à n éléments de 2 manières: n (1) N = C2n (c’est le cours) (2) puis N est la somme sur Y ⊂ A, du nombre nY de parties X de E à n éléments telles que X ∩ A = Y . Comme précédemment X est déterminé par X ′ = X ∩ CE A qui à n − p éléments si Y à p éléments. Donc nY = nombre de parties à n − p éléments de CE A. Or CE A a n éléments. Alors nY = Cnn−p . Donc N= n X X nY p=0 {Y ⊂A,|cardY =p} P Donc: N = np=0 Cnn−p × nombre de parties de A à p éléments. P D’où N = np=0 Cnp Cnn−p comme désiré. (VI) (a) Un entier a est un diviseur de n si et seulement si il existe q ∈ Z avec n = aq. (b) D’abord si n = p1 p2 , les diviseurs positifs sont 1, p1, p2 , p1 p2 auquel il faut ajouter leurs opposés. Si n = p1 p2 p3 , les diviseurs positifs sont 1, p1 , p2 , p3 , p1 p2 , p1 p3 , p2 p3 , p1 p2 p3 . En général, un diviseur positif est donné par un produit de pi (ou un produit se résumant à 1). Donc ces diviseurs sont associés à une partie de {1, ..., r}. à I ⊂ {1, ..., r} on associe le produit des pi avec i ∈ I (pour l’ensemble vide, on prend ce produit égal à 1). Donc le nombre de diviseurs de n est le nombre de parties de 1, ..., r c’est à dire 2r . Les autres diviseurs sont les opposés des diviseurs positifs. Justification: si d est positif et divise n et d 6= 1, un facteur premier de d divise n, donc est l’un des pi . Par ailleur p2i ne peut diviser d car il diviserait n ce qui n’est pas ( pi diviserait p1 , ..., pi−1 pi+1 , ..., pr , en ayant divisé une fois par pi ), or les pj sont distincts. Donc d à la forme annoncée. Réciproquement un produit de pi divise d. (c) Supposons pr−1 = pr et les autres pi sont distincts deux à deux. Alors les diviseurs positifs sont un produit de pi , 1 6= i 6= r − 2 et multipliés par 1, pr−1, p2r−1 . Donc 3 × 2r−1 diviseurs positifs de n. 3