552 PAUL
LEVY
dans le cas transfini (alors
17
=
w2).
Mais si on repart de
—
oo,
on est dans le
troisième cas. Dans un cas comme dans l'autre, d'ailleurs, on aura une infinité
de phases successives ayant toutes une même durée probable finie.
2°.
Modifions l'exemple précédent en supposant que l'état
Ah
ait deux formes
différentes
Ah
et
Ah,
et qu'à chaque changement de A, l'indice supérieur ait une
probabilité
jh
de changer.
Supposons d'abord
_^ì»
TA
fini. Alors, pour chaque phase, l'indice supérieur
ne change qu'un nombre fini de fois; il a une valeur initiale et une valeur finale
bien déterminées. Nous pouvons supposer qu'il ne change pas de la fin d'une
phase au début de la suivante. Alors on peut considérer qu'au moment du
changement de phases, il y a deux
états
fictifs possibles; ils sont éphémères et
ne sauraient subsister un temps fini; mais chacun d'eux implique un certain
souvenir du passé immédiat et sa transmission à l'avenir immédiat.
Si la série
^5°
TA
est divergente, les circonstances sont bien différentes. Suppo-
sons pour fixer les idées tous les
TA
égaux à 1/2. Les valeurs successives de
l'indice supérieur sont alors indépendantes, et aucun souvenir des indices anciens
ne peut réapparaître. Il n'y a alors qu'un seul état
fictif.
3°.
Établissons maintenant une correspondance biunivoque entre les indices
A
et les nombres rationnels r =
p/q;
H(t)
devient une fonction R(t) à valeurs
rationnelles. Nous pouvons supposer que les états se succèdent dans l'ordre des r
croissants; si par exemple
XA
=
1/g3,
tous les états correspondant aux r d'un
intervalle semi-ouvert
(r0,
n
+ 1] se succèdent en un temps presque sûrement
fini,
de valeur probable
f(2)/f(3).
La fonction R(t) est alors continue et prend
successivement toutes les valeurs réelles, rationnelles, ou irrationnelles, ces
dernières correspondant à un ensemble de valeurs de t de mesure nulle, et n'ayant
aucune chance d'être réalisées pour un t donné.
Physiquement, un tel processus est sans doute irréalisable. Mais nous voyons
qu'une théorie mathématique, pour être complète, doit prévoir l'existence de
processus comprenant une infinité
non-dénombrable
d'états fictifs, susceptibles
d'être tous réalisés successivement. Ce sont des états de transition, mais tous
distincts, chacun transmettant du passé à l'avenir un héritage différent.
7. Définition du processus; le cas
transfini.
Supposons
H(t)
déterminé jusqu'à
un instant r, et que
H(r
— 0) n'existe pas, de sorte que ce point est un point
d'accumulation d'intervalles e. Pour définir la suite du processus, il
s'agit
d'abord
de déterminer la probabilité
qk
que H(T + 0) existe et ait la valeur k. Si, en
plus de (5), on a toujours
^2qk
= 1,
H(t
+ 0) existe toujours et on est dans le
cas transfini.
Remarquons d'abord que, si le processus est défini par la donnée des fonctions
Ph,k(t),
les
qk
s'en déduisent par la formule
(8)
qk
= lim lim
PH(t),k(e).
Pour l'appliquer, il n'est d'ailleurs pas nécessaire de connaître H(t) dans un
intervalle
(tQ,
r); il suffit de connaître la succession des valeurs de
H(t),
ou
même une suite partielle extraite de cette succession, mais qui aille
jusqu}au
bout.