Les échos du collège-lycée : Pourim à l’Alliance… בס''ד La Page דף הברית de l'alliance israélite Publication de l'alliance Vendredi 12 AVRIL 2014 Sommaire ETUDE DE LA PARACHA PESSAH LES ECHOS DU COLLEGE LYCEE POURIM A L’ECOLE Directeur Rédacteur Publication E.Benarroch Jacky Milewski A I U Nice PESSAH : Lundi 14 avril au mardi 22 avril Copyright © 2014 - AIU NICE Nous vous remercions de ne pas transporter le Daf le Chabbat Tél : 04.92.07. 88.10 Allumage 19h59 בס''ד universelle Fin de chabat 21h02 israélite universelle - Délégation 12 NISSAN 5774 ibre malgré l’exil Le peuple juif a toujours été un peuple libre. Cette affirmation peut paraître surprenante car durant la majeure partie de leur histoire, les juifs ont été asservis, dominés, persécutés. Bien sûr, je ne parle pas ici de liberté politique ou nationale mais de la liberté existentielle qui est appelée, plus tard, à se déployer dans tous les domaines de la vie. « Par le chalom, il libère mon âme de la lutte menée contre Moi » (Psaume 55). Le Talmud (Berakhot 8a) interprète ce verset ainsi : D.ieu déclare : « Quiconque s’occupe de Torah, de bonté et prie avec la communauté, Je le considère comme M’ayant libéré, Moi et les enfants de Ma nation ! ». Rachi explique le lien entre le verset, la Torah et la bonté : le chalom désigne la Torah à propos de laquelle il est dit que « ses sentiers sont de paix » (Prv 3). Le chalom désigne aussi la bonté puisque la bonté est facteur de paix dans le peuple. Le chalom désigne enfin la prière récitée avec la communauté. Par la Torah, la bonté et la prière collective, désignées par « chalom », le juif « Me libère, moi et Mes enfants puisque Ma Chekhina jamais ne les a quittés » (cf. Maharcha). Le Maharal de Prague (Netivot ‘Olam, netiv guema’h 1) nous oriente dans la direction suivante : quand les juifs se rassemblent pour prier, ils échappent à la dispersion, à l’exil, ils échappent à la domination des nations, et s’élèvent à un autre degré de vie. On peut expliquer cet enseignement du Maharal ainsi : quand les juifs se rassemblent pour réciter leurs antiques et traditionnelles prières, pour énoncer leur foi et leur espérance, pour rappeler leur histoire et les promesses formulées dont ils attendent la réalisation, ils montrent par là que ni les nations ni l’exil ne sont parvenus à transformer le juif, à le priver de son identité, à l’emprisonner dans leur valeur et leur mentalité. Le juif qui prie à la schoule reste libre puisqu’il reste attaché à sa vocation, à sa mission, à son idéal. Le Maharal écrit ensuite que la bonté permet de s’élever au-delà des contingences imposées par l’exil. La pitié, la rah’amanoute, est censée fait partie intégrante de la structure de l’être juif. Si l’exil et l’hostilité qu’il entraîne n’ont pas défiguré cette humanité d’Israël, si la confrontation avec l’adversité, n’a pas effacé la compassion juive et son geste altruiste, c’est que le juif est resté Collège lycée de l'alliance israélite universelle www.aiu-nice.org Est אחרי מות AHARE MOT Etude de la Paracha Sud 22, rue Michelet 06100 NICE Tél. 04.92.07.88.10 Fax 04.92.07.88.11 Email : [email protected] libre c'est-à-dire qu’il est parvenu à évoluer mentalement, psychologiquement, spirituellement, existentiellement ailleurs que dans ce monde qui le poussait tant à se renier et à devenir mauvais. De même pour l’étude de la Torah : le juif qui continue d’étudier ces textes plusieurs millénaires, qui pour certains d’entre eux n’ont pas de lien direct avec la réalité (comme toutes les lois relatives au Temple, aux sacrifices, à la pureté et à l’impureté), ce juif qui étudie selon des modes de pensée et de raisonnement spécifiques à la tradition juive et qui reste imperturbable à toutes sortes de logiques qui ne nous appartiennent pas, ce juif est vraiment libre, détaché de la pensée ou pseudopensée ambiante qu’on veut lui imposer. Rabbin Jacky Milewsky e la délégation Telle est l’unique finalité de la sortie d’Egypte : la rencontre avec D.ieu et Sa Loi. C’est bien ce que dit le dernier verset du troisième paragraphe du Chema, répété deux fois par jour : « Je suis Hachem votre D.ieu qui vous ai fais sortir de la terre d’Egypte pour être Elokim pour vous, Je suis Hachem votre D.ieu ». Nous découvrons ici que le sens ultime du séder de Pessa’h consiste à se rapprocher de notre vocation, de ce que la hagada appelle « le service de D.ieu ». « Au début, nos ancêtres étaient des idolâtres mais à présent, D.ieu nous a approché de Son service ». Cette phrase de la hagada de Pessa’h est saisissante : «mais à présent, D.ieu nous a approché de Son service » ; « à présent » ?! Mais cela fait 3500 ans que D.ieu nous a approché de Son service au moment du don de la Torah ! L’auteur du Alé Chour (II p. 390) explique : « c’est à cet instant de la soirée du séder que D.ieu saisit chacun de nous par la main et nous rapproche de Son service ». Autrement dit, le séder n’est pas une cérémonie mémorielle. Il est un engagement au présent, et pour l’avenir, un engagement dans la voie de la Torah. Au soir du séder, le juif quitte l’Egypte pour s’établir dans une vie éminemment juive, une vie pleine de Torah et de mitsvot. Concernant la pratique des mitsvot, on peut entendre ces types de remarques : « je pratique à mon rythme », « mon retour à la religion est progressif », « il ne faut pas brusquer les choses », « petit à petit… ». Oui, mais voilà, le temps presse ! L’âme ne peut plus patienter, elle a soif de Torah même si on ne le sait pas de manière consciente. Pessa’h vient de la racine « passa’h » qui signifie : sauter, bondir. Si l’on désire vivre ardemment et véritablement la fête de Pessa’h, il nous faut brûler des étapes en même temps que le ‘hamets, bondir rapidement dans une vie juive authentique, se précipiter dans l’étude, se presser dans l’accomplissement de soi par l’accomplissement de la loi de la Torah. Pessa’h doit faire accélérer le rythme du cœur juif. ur le « Chéhé’hiyanou » n engagement immédiat llons, pressons-nous ! En introduction au séder, à la fin du kidouche, nous réciterons la bénédiction du Chéhé’Hiyanou où nous exprimons à D.ieu notre gratitude « pour nous avoir fait vivre (Chéhé’Hiyanou), pour nous avoir fait exister (vekiymanou) et nous avoir permis d’arriver (vehuguiyanou) à ce moment ». Ces trois termes se ressemblent mais n’ont pas la même intention. L’être humain se compose de trois dimensions : la première est biologique et physiologique, la deuxième est émotionnelle et affective, la troisième est celle de l’intellect qui ouvre la porte sur la spiritualité. Autrement dit, par la bénédiction du Chéhé’Hiyanou, nous affirmons que nous sommes présents à la table du séder non seulement physiquement et émotionnellement mais aussi intellectuellement et spirituellement. Autrement dit, le corps consommera la matsa et les herbes amères, les sentiments de compassion face à la souffrance et de joie face à la libération se manifesteront, et l’intellect comprendra que le récit de la sortie d’Egypte doit établir un lien avec le D.ieu de nos ancêtres qui est aussi le notre. C’est dans l’intégralité de la personnalité humaine que nous sommes attendus à la table du séder. La hagada de Pessa’h insiste bien sur l’idée que la nuit de la libération des enfants d’Israël d’Egypte, c’est D.ieu Lui-même qui est intervenu, Lui et non un ange, Lui et non un émissaire, Lui et non un séraphin mais D.ieu Lui-même « bikhevodo ou beatsmo », Lui en personne. Cette insistance nous parle : face à des êtres humains en souffrance, différents types de réaction sont possibles : l’indifférence, la compassion, l’accompagnement, le soulagement actif… et aussi la délégation. Un mandat est donné chargé de nous représenter. Pour mettre un point final à l’oppression égyptienne, D.ieu n’envoie pas d’émissaire et invite ainsi à soulager la détresse d’autrui en s’investissant personnellement, sans compter sur les institutions et autres. D.ieu est unique. C’est cette perspective d’esprit que l’homme adopte : créé à Son image, il est seul, seul pouvoir soulager et alléger autrui de son fardeau, « lui et non un émissaire, lui et non un mandaté, lui et non un séraphin ». L’expression de la hagada « bikhevodo ou beatsmo » peut se traduire : « avec Sa dignité et Son essence ». Quand l’homme agit ainsi et libère son frère de l’enfermement, il devient digne et révèle son essence. C’est aussi cela le sens du verset qui rappelle que les enfants d’Israël ont quitté « précipitamment » l’Egypte, « les chaussures aux pieds, la ceinture aux reins et le bâton à la main », les chaussures pour se rendre dans les maisons d’étude et de prière, la ceinture pour distinguer les aspirations spirituelles des désirs instinctifs et le bâton pour cheminer dans une vie de Torah. es mains qui vont ici ou là… Concernant les cavités qui se situent dans les murs de la maison, on devra y procéder à la recherche du ‘hamets si elles ne sont pas trop élevées car on a alors l’habitude d’y poser des aliments ‘hamets. Mais les cavités qui sont si élevées que la main ne les atteint pas, il n’est pas nécessaire d’y rechercher du ‘hamets (Choul’han Aroukh, Ora’h ‘Haïm 633, 4). Rabbi Yeochoua Ayzik Chapira de Slonim avait l’habitude, à l’approche de Pessa’h, de récolter des fonds pour les pauvres. A cette occasion, il rencontra un homme, particulièrement avare qui ne voulait jamais rien donner, en train de vérifier si ses poches ne contenaient pas de ‘hamets. Le Rav lui dit alors : tu es dispensé de recherché le ‘hamets dans tes poches puisque tu n’y mets jamais les mains… (Chana bechana 5733 p. 385). Dans le cadre de nos semaines langagières, après l’anglais et l’espagnol, une semaine autour de l’Ivrit… preuves à l’appui :