Par le Rav Morde’haï Bendrihem
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Nous vous remercions de ne pas jeter ce Dvar Torah, ni de l’introduire dans des endroits ne correspondant pas à son contenu,
ni de le transporter à l’extérieur pendant chabbat.
La sidra de cette semaine nous relate
l’épisode tragique des fils d’Aaron,
morts pour avoir pris une initiative trop
personnelle concernant le service de D.ieu.
Pourquoi cette attitude a-t-elle été jugée
avec tant de gravité. La réponse dans le
commentaire de nos Sages…
Cette semaine, nous allons lire la paracha
de Chemini, où il est question de Nadav
et d’Avihou, les fils d’Aaron Hacohen, le
Grand Prêtre. Épisode très amer puisqu’ils
vont mourir, dévorés par un feu envoyé
par D.ieu. Et quelle aura été la raison de
leur mort ? Celle d’avoir voulu faire un
sacrifice pour D.ieu, matérialisé par un feu
que la Torah définit comme étant « un feu
étranger ». En voulant faire une offrande à
D.ieu, ils vont donc être anéantis.
Cet épisode est douloureux et pourtant,
on rappelle la mort de ces hommes dans la
sidra d’A’haré moth qui est lue tous les Yom
Kippour. Nos sages nous révèlent dans le
Talmud que la raison de cette lecture en ce
jour particulier est que la mort des enfants
d’Aaron va expier les fautes du peuple
juif : ils étaient deux justes, et leur mort
va être expiatoire pour tous les Juifs (cf.
Yérouchalmi Yoma 1 ; 1).
Mais une question subsiste : comment
peut-on parler d’eux comme étant
destinés à devenir de grands hommes,
et comprendre que D.ieu a préféré qu’ils
meurent. Les réponses ne manquent pas.
Les commentaires et les explications pour
expliquer la faute de ces hommes sont tout
à fait passionnants. Mais nous allons nous
concentrer sur une première lecture de ce
verset. Lorsque la Torah nous parle de ce
feu étranger qui était la concrétisation du
sacrifice de Nadav et Avihou, il est écrit :
« En quoi ce feu était-il étranger ? En cela
que D.ieu ne leur avait rien demandé. »
C’est peut-être l’idée maîtresse qui va nous
permettre de répondre à cette question.
Dans son livre le « Kuzari », Rabbi Yéhouda
Halévy raconte l’histoire du roi des Khazars.
Cet homme était non-Juif et avait une
grande recherche de D.ieu, il voulait être
pieux : il faisait des sacrifices et cherchait,
par tous les moyens, à se rapprocher de
D.ieu. Cependant, la nuit un ange venait
lui parler en rêve : « Tes intentions sont
agréées par D.ieu mais ton comportement,
tes actes ne le sont pas. » C’est ainsi que cet
homme a commencé une vraie recherche
spirituelle, en allant poser des questions à
un prêtre chrétien, à un imam et enfin à un
rabbin. Après des questions approfondies et
des discussions à la recherche de la vérité,
il décida de se convertir, lui et tout son
peuple, au judaïsme.
Quand Tu voudras, où Tu voudras…
Quel enseignement tire-t-on de cette
histoire ? Que les bonnes intentions ne
suffisent pas : servir D.ieu, c’est le servir
comme Lui le veut et quand Il nous le
demande. Si quelqu’un vient à apposer les
phylactères (tefilines) le jour du chabbath,
ou faire le kiddouch quand chabbath tombe
Yom Kippour, on comprend aisément
qu’aussi bonnes soient ses intentions, elles
n’en restent pas moins vaines, et qu’elles
coûteront même un châtiment céleste à son
auteur.
Dans l’épisode avec Nadav et Avihou, le cas
est tout à fait semblable. Ils avaient de très
bonnes intentions. Peut-être même avaient-
ils un niveau qui dépassait celui de Moché
et Aaron (cf. Lévitique 10 ; 3 et Rachi). Ce
qu’ils avaient voulu faire pour offrir quelque
chose à D.ieu, personne ne leur avait
demandé. C’est en cela qu’ils ont fauté.
C’est donc un sujet de réflexion pour
chacun d’entre-nous. Nos bonnes intentions
sont importantes, mais il faut qu’elles
soient « acher kidéchanou bemitsvotav
vetsivanou…» (qui nous a sanctifiés par Ses
commandements et qui nous a ordonné…).
C’est-à-dire qu’il faut que nos intentions
répondent à une demande de D.ieu. Ce que
Lui me demande, je le fais. Et quand Il ne me
demande rien, je ne dois pas imaginer des
prescriptions, qui ne sont que des inventions
de mon esprit.
Contrairement à ce que l’on pourrait croire,
servir D.ieu ne doit pas être matérialisé par
des initiatives personnelles. Notre initiative
doit être de choisir de servir D.ieu de toutes
nos forces. Mais pour être un bon serviteur
de D.ieu (évèd Hachem, selon l’expression
de nos Sages), il faut écouter Sa parole, et
non ses propres impulsions, ses propres
volontés. N’oublions pas que l’idolâtrie
(avoda zara) est le service étranger qui est
justement la résultante de ces mauvaises
initiatives. Comme le disent nos Sages, c'est
en faisant nôtre Sa volonté, il fera Sienne
notre volonté (cf. Avoth 2 ; 4).
Chabbath Chalom
Parachat Chemini
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Ce Dvar Torah est un extrait de "Ciel et Essentiel", le livre du
Rav Bendrihem en librairie à partir du 7 avril prochain
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