Figure I. 3. Synthèse de la méso-tétraphényl-porphyrine (TPP) selon Adler et
Longo.
Cette méthode consiste à condenser quatre équivalents de pyrrole avec quatre
équivalents de benzaldéhyde, en solution dans de l'acide propionique, en
chauffant à 141°C, le tout à l'air libre. En effet, Adler et Longo ont établi que le
rendement de cette réaction dépendait de l'acidité du milieu, de la température
(élevée) et de la concentration initiale des réactifs. La condensation des deux réactifs
conduit à la formation d'un intermédiaire, un porphyrinogène, qui est directement
oxydé en porphyrine du fait de la présence d'oxygène dans le milieu (Figure I. 3).
Dans le cas de la synthèse de la méso-tétraphényl-porphyrine (TPP), celle-ci
est obtenue au bout de 30 minutes avec un rendement de l'ordre de 20%. Mais cette
méthode présente des inconvénients ne permettant pas la synthèse de toutes les
porphyrines désirées. En effet, elle ne s'applique pas à l'utilisation de benzaldéhydes
portant des groupes sensibles à la température ou ionisables. De plus, concernant la
purification, celle-ci se fait par cristallisation ou précipitation dans l'acide propionique.
Ceci exclut donc certains types de porphyrines. Un autre inconvénient est le fait que
le rendement est souvent non reproductible
.3. Méthode de Lindsey (1986)
J. S. Lindsey a mis au point une méthode concernant la synthèse de
porphyrines mésosubstituées, dans des conditions plus douces et permettant
l'utilisation de benzaldéhydes sensibles. Elle évite, également, les problèmes
éventuels de purification. La TPP est ainsi obtenue avec un bon rendement,
reproductible, en petites quantités.La condensation entre quatre équivalents de
pyrrole et quatre équivalents de benzaldéhyde se fait dans du chloroforme, voire du
dichlorométhane, sous atmosphère contrôlée, en présence d'un catalyseur acide et à
température ambiante. Cette réaction correspond à un équilibre, fonction, entre
autres, de la concentration initiale des réactifs. Elle est donc réversible. Lorsque
l'équilibre est atteint, c'est à dire quand le tétraphénylporphyrinogène est l'espèce
majoritaire, on oxyde irréversiblement celui-ci pour obtenir la porphyrine désirée
(Figure I. 4).
Les conditions expérimentales ont été optimisées. Ainsi, la concentration pour
chacun des réactifs doit être de 10-2 M et le catalyseur acide est soit le BF3.OEt2 soit
l'acide trifluoroacétique (TFA). La concentration pour le premier est de 3,3.10-3 M,
tandis que pour le second, elle est de 10-2 M. Par contre, ce dernier favorise la
formation de dipyrrylméthanes Lors de la première étape, il se produit la réaction de
cyclisation voulue mais également une polymérisation, réaction parasite. Celle-ci
explique le fait que le rendement final en porphyrine ne soit que de 50% au
maximum. Avec une concentration en benzaldéhyde de 10-2M, la réaction de
cyclisation est favorisée, tandis qu'à des concentrations de 10-1 ou 10-3 M le
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