Chaire de physique quantique. Année 2002-2003. Deuxième leçon (29 Octobre 2002) Survol de l ’optique quantique Les superpositions macroscopiques d ’états (SME) que nous considèrerons dans ce cours impliquent soit des photons, soit des bosons condensés. Pour comprendre ces systèmes, le formalisme de l’optique quantique joue donc un rôle essentiel, soit de façon directe (cas des photons) soit en raison de l’analogie entre condensats atomiques et champs électromagnétiques (cas des bosons). Cette leçon est donc consacrée à un survol du formalisme utile de l ’optique quantique. Nous commencerons par rappeler l ’analogie entre le champ électromagnétique et un ensemble d ’oscillateurs harmoniques quantifiés caractérisés par leurs opérateurs de création et d ’annihilation de photons. Nous introduirons ensuite les observables importantes du champ (énergie, nombre de photons et quadratures). Puis nous décrirons des états du champ associés à un seul mode, en insistant particulièrement sur les états cohérents ou états quasiclassiques du champ et sur leurs superpositions (états « chats de Schrödinger »). Nous rappellerons ensuite comment on peut décrire le couplage du champ avec des atomes et nous montrerons comment une source atomique permet de générer des photons uniques alors qu ’une source de courant classique crée des champs cohérents. Nous présenterons enfin un modèle simple de détecteur de photons et parlerons de signaux de comptage de photons simple et double. Décomposition du champ électromagnétique libre en ondes planes ik j .r * * − ik j .r A(r,t) = ∑ A j a j ε j e (2 − 1) + ajε j e j E(r,t) = − Potentiel vecteur dA(r,t) = i ∑ E j a j ε j e ik j .r − a*j ε*j e− ik j .r ; (E j = ω j A j ) (2 − 2) dt j Champ électrique E j B(r,t) = ∇ × A(r,t) = i∑ a j κ j × ε j e i k j .r − a*jκ j × ε*j e− ik j .r c j (2 − 3) Champ magnétique εj kj εj ’ κj = kj / | kj | ωj = c |kj| aj ( t ) = aj ( 0 ) e- i ωj t : variables normales Le champ est une somme d ’oscillateurs harmoniques indépendants Somme discrète de modes (« boîte de quantification ») Hamiltonien (énergie) du champ: 2 ε0 2 2 3 3 2 * * H = ∫∫∫ E + c B d r = ε 0 L ∑ E j (a j a j + a j a j ) (2 − 4) 2 j !ω j !ω j * * E H =∑ a j a j + a j a j ) (2 − 5) avec: j = 3 ( 2 L ε 0 2 j H = ∑ !ω j (X j + P j ) (2 − 6) j a j = mω j / 2! x j + (i / 2m!ω j ) p j = X j + iPj (2 − 7) 2 L Kx = nx 2π / L, ky = ny 2π / L, kz = nz 2π / L Σj L 3 ← → 2 ∫∫∫ d 3 k 2π 2 Quantification (opérateurs d ’annilation et de création de quanta): x → xˆ j ; p j → pˆ j j [ ] avec i → Xˆ j , Pˆk = δ jk → 2 [xˆ j , pˆ k ] = i! δ jk [aˆ ˆ j , a k ] = δ jk + (2 − 8) (2 − 9) Les opérateurs sont représentés «sans chapeau» dans la suite Quantification en onde plane ou ondes stationnaires d’une cavité Au lieu de décomposer le champ en ondes planes, on le décompose alors sur les ondes stationnaires qui satisfont les conditions aux limites de la cavité. Le champ dans un de ces modes s ’écrit (point de vue de Schrödinger): Opérateurs associé à un mode (k, ε) dans le point de vue de Heisenberg: ( ) a( t) = a (0 ) e− iω t (2 − 10) ! ω + −ik .r i k.r (2 − 11) ε − E r, t = i a(t) e a e (t) 3 2ε 0 L () + 1 = ω + (2 − 12) H ! a a 2 ( Dans le point de vue de Schrödinger où E ne dépend pas de t, le champ est donné par les expressions cidessus où a(t) est remplacé par a) E0 = !ω 2 ε0 L3 (2 −13) Fluctuations du vide ou « champ par photon » dans la boîte de quantification de volume V=L3 L est souvent un paramètre de quantification que l ’on fait tendre vers l ’infini à la fin des calculs, de façon à retrouver un continuum de modes. Le champ par photon tend alors vers 0. Dans le cas de l ’Electrodynamique en cavité, le volume V de quantification reste fini et a un sens physique précis: c ’est le volume physique de la cavité réelle dans laquelle le champ est confiné. () + * E (r) = i E 0 ε a f r − a f r (2 − 14) où f (r) est la fonction décrivant la variation spatiale du champ dans le mode.Le volume du mode est: V= ∫∫∫ () 2 f r d 3r et le champ par photon: (2 − 15) E0 = !ω 2 ε0V (2 − 16) Cavité Fabry-Perrot: le mode de symétrie cylindrique correspond à une onde sinusoidale stationnaire le long de 0z multipliée par une Gaussienne de z largeur w dans la L=pλ/2 r direction transverse 2 2 f ( r, z = 0) = exp (− r / w ); w π 2 V = Lw 4 Opérateurs quadrature du champ Base des états propres d ’une ( quadrature Opérateurs qui dans chaque mode correspondent aux observables X et P de l’oscillateur: a + a+ X= 2 a − a + e −iπ / 2 a + e iπ / 2 a + = ;P = 2i 2 analogie avec un oscillateur mécanique) L ’état propre de la quadrature Xϕ correspondant à la valeur propre réelle (2 − 17) continue x sera noté |x>ϕ : et de façon plus générale les combinaisons de a et a+ dépendant d ’une phase ϕ de la forme Xϕ = e −iϕ iϕ a+e a e ;Xϕ + π /2 = 2 + −iϕ iϕ a −e a 2i + (2 − 18) qui satisfont les relations de commutation: [Xϕ , Xϕ + π / 2 ] = i 2 (2 − 19) correspondant aux «relations d ’incertitude»: ∆Xϕ ∆Xϕ + π /2 1 ≥ 4 (2 − 20) Si on préfère introduire des quantités ayant la dimension d ’un champ électrique, on écrira plutôt: X E ϕ = E 0 Xϕ ; [X , X E ϕ 2 0 E ϕ+ π /2 ] = iE / 2 = i !ω 4ε 0V E E E X X ∆ ϕ ∆ ϕ + π /2 ≥ = ! ω 8ε 0V 4 2 0 (2 − 21) Voir plus loin comment on mesure ces observables Xϕ x ϕ =xx (2 − 22) ϕ Les états |x>ϕ , non normalisables, obéissent aux relations d’orthogonalité et de fermeture: ϕ x x' ϕ = δ ( x − x'); ∫ x ϕϕ x dx = 1 (2 − 23) et le passage d ’une base | x>ϕ à la base de l ’observable conjuguée | x>ϕ+π/2 s ’écrit (transformation de Fourier) : x ϕ + π /2 = = ∫ dy y 1 π ϕϕ y x ϕ+π /2 ∫ dy e 2i x y y ϕ (2 − 24) Facteur 2 à cause du choix de normalisation des variables conjuguées (1/2 dans Eq.2-19) Etats propres du nombre de photons a+a dans un mode Le vide: a+a |0> = 0 Etat de Fock à n photons (énergie (n+1/2)hω): Etat à zéro photon: état fondamental du champ dans le mode (d ’énergie !ω / 2 ) et état propre de valeur propre 0 de a: a |0> = 0 (2-25) Valeurs moyennes nulles des quadratures du champ dans cet état: 0 Xϕ 0 = 0 (2 − 26) Fluctuation de la quadrature: ∆Xϕ( 0 ) = 0 Xϕ2 0 = 1 / 2 (2 − 27) (Le vide a des fluctuations isotropes «minimales») an = a+a |n> = n+ |n> (2-29) n n −1 ; a n = n +1 n +1 a +n n = 0 n! (2 − 30) (2 − 31) Valeur moyenne et fluctuation des quadratures: 1 (n ) 2 n Xϕ n = 0 ; ∆ Xϕ = n Xϕ n = 2 n + 1 (2 − 32) 2 (un état de Fock de n > 0 a des fluctuations isotropes non minimales) Distribution de probabilité P(0)(x) de la mesure d ’une La distribution de probabilité P(n)(x) de la mesure quadrature Xϕ dans le vide (analogie avec l ’état d ’une quadrature Xϕ dans l ’état |n> s’obtient à partir fondamental d ’un oscillateur mécanique): de l ’expression déduite de l ’analogie avec un 1 /2 oscillateur: 2 2 (0 ) −2 x 2 2 (2 − 28) P ( x) = ϕ x 0 = e π P (n ) ( x) = ϕ x n = Le vide présente des fluctuations gaussiennes et isotropes du champ autour de 0. 2 1 /2 1 −2 x 2 e Hn (x 2 ) π 2 n n! ( ) 2 (2 − 33) où Hn(x) est le polynôme d ’Hermite de rang n. Représentation graphique qualitative des fluctuations de quadrature dans un état de Fock Le vide présente des fluctuations gaussiennes et isotropes du champ autour de 0. La largeur de la distribution de ces fluctuations est (en unité de champ E0 ) égale à 1/2. Xπ/2 Xϕ ϕ X0 Xπ/2 X0 Représentation dans l’espace des phases de la quadrature Xϕ comme un axe faisant l ’angle ϕ avec l’axe X0. Un ensemble de mesures de Xϕ dans le vide donne une distribution gaussienne de points. Il est naturel de représenter le vide comme un cercle de diamètre unité centré à l ’origine de l’espace des phases Distribution de la quadrature Xϕ pour les états de Fock n = 0, 1, 2 et 3 Représentation qualitative dans l ’espace des phases de l ’état de Fock n = 2: l ’intersection avec l ’axe Xϕ indique les segments correspondant aux valeurs x les plus probables... Xπ/2 Xϕ X0 Etats cohérents d’ un mode du champ (voir leçon 3 du cours 2001-2002) L’opérateur unitaire D (α) = exp[α a+-α∗a] décrit une translation dans l’espace des phases dans la direction dont les projections sur X0 et Xπ/2 sont α1 = Re(α) et α2 = Im(α). Lorsqu’on applique cette translation au vide, le paquet Gaussien centré à l’origine est déplacé. Il se met ensuite à tourner dans l’espace des phases sans se déformer. Il s’agit d ’un état cohérent quasi-classique, la meilleure approximation possible d’un oscillateur classique. Xπ/2 ( P ) |Ψ(0) > = | α > = D(α)| 0 > = exp (α a+- α* a) | 0 > (2 - 34) A partir du théorème de Glauber (e A + B = e A e Be - [A , B] / 2 si [A,B] commute avec A et B), on montre: X0 (X) D(α ) = e −iα 1α 2 Déphasage ω exp( 2i α 2 X 0 ) Translation de α2 le long de la quadrature Xπ/2 exp( − 2iα 1 X π / 2 ) (2 − 35) Translation de α1 le long de la quadrature X0 Evolution: |Ψ(t)>=e - i ω t /2 | αe-i ω t > (2−36) Interprétation simple en terme d ’oscillateur mécanique Rappel des propriétés des états cohérents * D(α ) = exp [α a − α a ] = + exp( − α 2 2 + ) exp( αa ) exp( −α a) * (2 − 37) Décomposition sur les états | n > et l ’ évolution dans le temps de l ’état cohérent: 2 α = ∑n Cn (α ) n α αn C n (α ) = exp( − ) n! 2 avec α ( t) = ∑ n α n − i( n +1/ 2 )ωt e n = e− iω t /2 α e −iω t n! P(n) La loi de Poisson pour la distribution de n: n=α 2 1 ∆n 1 = = n α n ; (2 − 38) (2 − 39) n ∆n | α > est état propre de a avec la v.p. a (attention: a non hermitique et les | a > non orthogonaux): aα = α α α a+ = α α * et Produit scalaire: αβ = −α ( e 2 (2 − 40) Relation de fermeture: /2 − β 2 /2 + α * β ) ; αβ 2 = e− α− β Etats quasi - orthogonaux lorsque | α − β | >> 1 2 (2 − 41) 1 ; dα1 dα 2 α α ∫∫ π = 1 (2 − 42) Distribution de la quadrature X0 dans un état cohérent: L ’amplitude de probabilité de trouver x lorsqu ’on mesure X0 dans l ’état | α > est : x α = x D(α ) 0 = exp (−iα 1α 2 ) x exp(2iα 2 X 0 ) x x exp(− 2iα 1 X π / 2 ) 0 x α = exp(− iα 1α 2 )exp(2i α 2 x) ∫ dy (2 − 43) Relation de fermeture sur la base |y>π/2 des états propres de Xπ/2 0 xy π/2 exp( −2iα 1 y)π /2 y 0 Utiliser eq (2-24): 2 1/4 1 exp(− iα 1α 2 )exp(2i α 2 x) ∫ dy exp[2i(x − α 1)y)] exp(− y 2 ) = π π (2 − 44) L ’intégration sur y fait apparaître la Gaussienne translatée le long de la quadrature X0: 2 1/4 2 x α = exp( −iα 1α 2 )exp(2iα 2 x)exp[−(x − α 1 ) ] (2 − 45) π Modulation exprimant la translation le long de Xπ/2 D’où la distribution de probabilité de X: 2 1/2 2 P(x) = exp −2(x − α1 ) (2 − 46) π [ ] et son évolution temporelle: 2 1/2 2 P(x) = exp −2(x − α 1 cosωt − α 2 sinω t) π [ La rotation de l ’état cohérent dans le plan de phase entraîne une oscillation du centre du paquet Gaussien le long de X0 (ainsi que dans n ’importe quelle autre direction de quadrature) ] (2 − 47) X0 Superposition d’ états cohérents Parmi les états du rayonnement, nous allons nous intéresser particulièrement aux superpositions de deux états cohérents quasi-orthogonaux, représentés par deux cercles disjoints de l ’espace des phases. Ces états seront des prototypes des « chats de Schrödinger ». Nous verrons plus loin comment on peut les préparer et les étudier et s ’en servir pour analyser le phénomène de décohérence. Nous nous limiterons ici à en donner quelques propriétés remarquables. −β β réel: β=β1;β2=0 β Ο Ψchat Exemple de « chat de phase »: superposition de deux états cohérents quasi-orthogonaux de phases opposées: Xπ/2 X0 β + −β = ≈ (1/ 2)( β + −β −2 β 2 21+ e Distribution de la quadrature X0: (chat ) 0 P ( x) ≈ (2 − 48) Ou encore sous forme d ’opérateur densité: 1 ρ chat ≈ ( β β + − β −β + β −β + −β β ) (2 − 49) 2 Termes de cohérence 1 ρ chat ≠ ρ mélange = ( β β + −β − β ) 2 (2 − 50) Somme de deux gaussiennes symétriques par rapport à x=0. Pas d ’interférence. Distribution de la quadrature Xπ/2: ) Pπ(chat x) ≈ /2 ( ) 2 −2( x + β ) 1 −2(x− β )2 e +e 2π avec: π/2 π /2 x β =0 x βe soit: (chat ) π /2 P 1 2 x β + π /2 x − β − iπ / 2 1 /2 e −2 x 2 (2 − 51) = 0 x − iβ = 2 1 /4 exp( −2iβ x) exp( − x 2 ) π 2 ≈ π 2 (1 + cos 4 βx) (2 − 52) (2 − 53) Gaussienne centrée en x=0, modulée par un terme d ’interférence avec franges de période 1/4β d ’autant plus petite que β est plus grand. Evolution en fonction de ϕ de la distribution de quadrature Xϕ pour un chat de phase La quadrature en phase (ou en opposition de phase) avec les deux composantes du chat a une distribution correspondant à la somme de deux Gaussiennes disjointes. Lorsqu ’on mesure une quadrature faisant un angle non nul avec la direction précédente, les deux Gaussiennes se rapprochent symétriquement. Lorsqu’on atteint un angle ϕ voisin de π/2, les deux Gaussiennes se chevauchent et interfèrent. Les franges résultantes sont d ’autant plus fines que les deux composantes sont plus séparées. L ’interférence, qui ne se produit pas pour un mélange statistique, est une signature du caractère cohérent de la superposition. Au lieu de faire tourner la quadrature à t fixé, on peut décrire de même l ’évolution d ’une quadrature en fonction du temps: image de deux paquets d ’onde Gaussiens qui oscillent en opposition de phase et interfèrent quand ils se croisent en x =0 Couplage entre champ et charges: modèles de sources et de détecteurs Le champ interagit avec des particules chargées Si le mouvement des charges est imposé (électrons atomiques, courants…) et ces interactions (indépendant du champ) et classique (fluctuations négligeables des ri et pi ), le Hamiltonien du champ sont essentielles pour décrire l ’émission du champ (sources) et sa mesure (détecteurs). Le Hamiltonien se réduit à: 1 décrivant l ’évolution du système « charges + champ » H sources classiques = ∑ ! ω j a +j a j + − ∫∫∫ d 3 r A (r). j(r, t) champ peut s ’écrire en jauge de Coulomb et à la limite non 2 j relativiste: dr j(r, t) = ∑ q i v i (t) δ r − ri ; vi = i (2 − 55) 2 dt i 1 Hch arg es+ champ = ∑ i 2mi (p − q A(r )) + U (r,r ,...,r ,...) i i + 1 a a ! + ∑ ω j j j + 2 j i 1 2 ( ) i (2 − 54) Les qi, mi, ri, pi sont respectivement la charge, masse, position et impulsion de la particule i. U est le potentiel Coulombien des charges, qui ne dépend que de leurs positions. La version classique de ce Hamiltonien redonne l ’équation dynamique des charges sous l ’effet de la force de Lorentz produite par le champ, et les équations de Maxwell décrivant l ’évolution des champs produits par la distribution de charges et de courants. J(r,t) est la distribution classique de courants. Ce Hamiltonien peut s ’obtenir à partir de l ’expression du Lagrangien classique du champ. On peut également le retrouver à partir de l ’expression générale de Hcharges+champ en y faisant tendre les mi vers l ’infini tout en maintenant les pi /mi =vi finis. Le mouvement des charges ne dépend plus alors de A. Il faut cependant garder le terme linéaire en A du Hamiltonien pour décrire l ’action des courants imposés sur le champ. Le terme d ’interaction devient: H int = − ∑ q i v i ( t).A( ri (t)) i (2 − 56) ce qui est bien identique au terme de (2-55). Source atomique de photon: oscillation de Rabi et préparation d ’un état de Fock n=1 dans une cavité Atome à un électron couplé à un mode du champ dans une cavité. Processus résonnants ou résonnants à 1 photon (on néglige le terme en A2 qui crée ou annihile 0 ou 2 photons): quasi- H ch arg es+ champ = H at + H champ + H int + p2 1 H at = + U (r) ; Hchamp = !ω a a + 2m 2 q E H int = − [(p.ε) a f (r) + ( p.ε * ) a + f * (r)] (2 − 57) mω Hat a deux niveaux d ’énergie |e> et |g> tels que la transition e → g est résonnante (ou quasirésonnante) avec le champ. L ’approximation du champ tournant («RWA ») permet d ’écrire: q E [ f (r) ( p.ε) eg e g a + f * (r)(p.ε* )ge g e a + ] (2 − 58) mω Absorption de photon Émission de photon Hint ≈ − Soit, en introduisant la fréquence de Rabi Ω(r) : !Ω + [ e g a + g e a ]; 2 q 2 Ω(r) = − f (r)(p.ε )eg m !ω ε0V Hint ≈ Emission et absorption réversible d’un photon à résonance exacte (atome en r=0; on pose Ω (0) = Ω) Ψ(0) = e 0 → (2 − 59) (on peut prendre sans perte de généralité f et (p.ε)eg réels). Ψ( t) = cos(Ωt / 2) e 0 − i sin(Ω t / 2) g 1 (2 − 60) Oscillation de Rabi et Intrication atome-champ. Pour Ω t = π ,création d ’un état de Fock à un photon dans le mode Atome à deux niveaux et continuum de modes: émission spontanée de photon dans l ’espace libre Hamiltonien à l ’approximation RWA: Hint = − Ej q ik .r (p.ε j ) eg e j e g a j ∑ m j ωj − Ej q − ik .r ( p.ε *j ) ge e j g e a +j ∑ m j ωj (2 − 61) Solution de l’équation d ’évolution en représentation d ’interaction (d ’après Wigner-Weisskopf, on néglige le terme de Lambshift de déplacement des niveaux, qui renormalise leurs énergies): −Γt / 2 Ψ(0) = e,0 → Ψ (t) = e 1 1 − e −Γt /2 e ( eg j ) e,0 + ∑ g,1 j H int e,0 g,1 j i! j i(ω eg − ω j − iΓ / 2) − i ω −ω t (2 − 62) Γ est la largeur naturelle de l ’état e, qui s’exprime simplement en fonction de (p.ε)eg et ωeg. Au bout d ’un temps t>>1/Γ, le champ est décrit par une superposition d ’états |1j> à un photon, (distribution Lorentzienne en fréquence de largeur Γ). Le paquet d’onde à un photon correspondant s’écrit (on laisse au lecteur le calcul de l ’expression des cj à partir de 2-61 et 2-62): + Ψ(t >> 1 / Γ) = ∑c j a j 0 (2 − 63) j Paquet d ’onde d ’un photon dont la distribution angulaire est déterminée par (p.ε)eg dont les cj dépendent. On décrit de même une source atomique pouvant émettre une paire de photons en coïncidence, sur une cascade de deux transitions Source de courant classique: génération d’ états cohérents et translation du champ dans l ’espace des phases Hamiltonien du champ couplé à un courant classique: Hchamp = H libre − ∫∫∫ d r j(r,t).A(r) (2 − 64) 3 D ’où l ’évolution du champ à partir du vide à t=0: ˜ ( t) = e Ψ Considérons le cas où un courant monochromatique de densité: j(r,t) = j0 (r)cos ω t excite un mode résonnant du champ dans une cavité. En faisant l ’approximation RWA, on met l’interaction sous la forme: 3 Hint = − ∫∫∫ d r j(r,t).A(r) ≈ ! s0 = 8ε 0ωV ∫∫∫ d 3 ( ) (2 − 66) r f (r) j 0 (r).ε et en passant en représentation d ’interaction: − iHlibre t / = e iH libre t / H int e int = D(is 0 t / ! ) 0 = α = is 0 t / ! (2 − 68) Le courant classique génère un état cohérent dans le mode, dont l ’amplitude croît proportionnellement au temps (nombre moyen de photons en t2). !ω t is 0 t / ! = 2 ε0V 4 ε 0V décrit le recouvrement du mode avec la distribution de courant source. H˜ i s 0 t a+i s *0 t a + 0 ! 0 = e ! L ’amplitude moyenne du champ généré est: − (s0 e iωt a + s0*e −iωt a+ ) (2 − 65) où −i H˜ int t /! = −(s0 a + s*0 a + ) (2 − 67) ∫d 3 ( r f ( r) j0 (r).ε ) (2 − 69) qui est une quantité indépendante de h (c ’est l’amplitude donnée par un calcul entièrement classique): le champ rayonné par une source classique imposée est un état cohérent dont l ’amplitude est donnée par le calcul classique correspondant. Il correspond à une translation du vide et possède les mêmes fctuations que celui-ci. Translation du champ dans l ’espace des phases par action d ’une source classique pendant un temps donné t Une translation quelconque D(γ) d ’un champ dans l’espace des phases est réalisée par l ’application pendant un temps t donné d ’une source classique d ’amplitude et de phase appropriées (γ = i s0t / h ). Translation d ’un champ cohérent: ˜ (0) = β → Ψ ˜ (t) = D(γ = is t / !) β Ψ 0 a + − γ * a) exp(βa + − β * a) 0 = e exp( = γ i (β 1γ 2 − β 2γ 1 ) β +γ (2 − 70) (translation du vecteur représenté par le complexe γ accompagnée d ’un déphasage global de l ’état) Translation d ’un chat de phase (β = β1 réel, β2=0): ˜ (0) = 1 ( β + −β → Ψ ˜ ( t) = 1 ei (β γ 2 ) β + γ + e −i ( βγ 2 ) −β + γ (2 − 71) Ψ 2 2 Cas particulier γ = β : 1 ˜ (t) Ψ = [ 2β + 0 2 ] (2 − 72) Chat de phase transformé en chat d ’amplitude (voir leçon 1) Modèle de compteur de photons Atome possédant un niveau fondamental g et un « continuum » de niveaux excités i (modèle de photo-ionisation). ei g Processus d ’absorption gouverné par le terme d ’interaction champ-atome (RWA): Hint Ej q q i k .r a je j + h.c. (2 − 73) ≈ − p.A(r) ≈ − ∑ (p.ε ) ig e i g ∑ m m i j ωj On a représenté ici l ’interaction d ’un champ multi-mode de polarisation donnée e avec l ’atome. On notera que le processus résonnant concerne essentiellement des modes dont la fréquence ωj est voisine de la fréquence moyenne ω0 de la « bande d ’absorption ». On peut donc écrire: H int ≈ − ∑ i q ( p.ε ) ig e i g im ω 0 ∑ iE j aje ik j .r + h.c . (2 − 74 ) j κig E+(r) Il est commode de séparer les parties de fréquence positive et négatives du champ électrique: E (r) = i ∑ E j a j e + j ik j .r ; E (r) = −i ∑ E j a j e − + j −i k j .r (2 − 75) Modèle de compteur de photons (suite) E+ et E- annihilent et créent respectivement des photons. En définissant les coefficient de couplage kig, on met le terme d ’interaction sous la forme: ( H int = − ∑ κ ig ei i + − g E (r) − κ ig g e i E (r) * ) (2 − 76) Passons enfin en représentation d ’interaction par rapport à l ’hamiltonien non couplé: i(H H i( H H )t / )t / H˜ int = e at + champ Hint e − at + champ ( = − ∑ κ ig ei i g e ω ig E + (r,t) − κ *ig e − ω ig g ei E − (r,t) i t i t ) (2 − 77) ce qui fait apparaître E+ et E- dans le point de vue de Heisenberg (opérateurs dépendant du ˜ (0) = gonΨ ˜obtient au Ψ temps). En supposant qu ’à t=0 le système est dans l ’état champ premier ordre de la théorie des perturbations l’état à l’instant t: 1 t ˜ ˜ ˜ Ψ(t) ≈ g Ψchamp + ∫ dt' H˜ int (t') g Ψ champ 0 i! t 1 iω t' ˜ ˜ e dt'e ig E + (r,t') Ψ = g Ψ − κ ∑ champ ig i ∫0 champ i! i (2 − 78) On obtient alors la probabilité totale de photo-ionisation à l ’instant t en sommant les contributions de tous les états finals: ˜ (t) e e Ψ ˜ (t) Pe (t) = ∑ Ψ i i i (2 − 79) Taux de comptage de photons simple et double La probabilité totale d ’excitation de l ’atome à l’instant t , Pe(t), s ’écrit: Pe (t) = ∑ i ˜ (t) e e Ψ ˜ (t) = 1 ∑ κ Ψ i i ! 2 i ig 2 ∫∫ t t 0 0 dt' dt''e iω ig ( t'− t") ˜ ˜ E − (r,t")E + (r,t') Ψ Ψ champ champ (2 − 80) La sommation sur les états finals i de l ’atome est assimilable à une intégration sur un continuum. On suppose la variation du couplage |κig|2 suffisamment lente pour le remplacer par une constante |κ0|2 sur la largeur du continuum. L’intégration de l ’exponentielle sur ωig fait alors apparaître la fonction 2π δ (t’-t ’’). On obtient donc finalement: 2 t 2π ˜ champ E − (r,t')E + (r,t') Ψ ˜ champ Pe (t) = 2 κ 0 ∫0 Ψ ! (2 − 81) La dérivée dPe (t)/dt représente la probabilité de détecter un processus de photo-ionisation par unité de temps à l ’instant t, à l ’aide d’un atome en r. C’est le taux de comptage simple w1 (r,t): 2 dP (t) 2π ˜ champ E − (r,t)E + (r,t) Ψ ˜ champ w1 (r,t) = e = 2 κ 0 Ψ dt ! (2 − 82) w1 (r,t) est proportionnel à la valeur moyenne dans l ’état du champ de l ’opérateur hermitique E(r,t)E+(r,t), produit des parties de fréquence négative et positives du champ électrique (attention à l ’ordre: la partie de fréquence positive est à droite). Si l’état du champ est connu par son opérateur densité ρchamp, le taux de comptage devient: [ ] 2π 2 Tr ρ champ E − (r, t) E + (r, t) κ 2 0 ! (2 − 83) w1 (r, t) = On définit de même le taux de comptage double décrivant la probabilité de détecter une photoionisation au point r, dans un intervalle de temps unité autour de t et une photo-ionisation au point r’, dans l ’intervalle unité autour de t’: w 2 ( r, t; r', t') ∝ Tr [ρ champ E − ( r, t) E − ( r', t')E + ( r', t') E + (r, t) (2 − 84) ]