ÀLA RECHERCHED’UN MÉDECINDE FAMILLE
PASCALEBRETON
L’implantationdesgroupesde
médecinede famille(GMF)ne
constituepasune solutionmira-
cle,maiscelaapporteunpeu
d’espoiraux omnipraticiensetà
leurspatients.
LesGMFsontdesgroupesde
médecinsquitravaillentensem-
ble danslamême clinique, accré-
ditée parle gouvernement.Des
infirmières y travaillentaussi.
La cliniquedoitêtreaccessible
uncertain nombred’heurespar
semaine, ycomprisle soiret
lesweek-ends,pour une clien-
tèleavecousansrendez-vous.
Lepatientest davantage prisen
charge.
«Lesuividupatientest plus
facile»,souligneJohanneCha-
rette, consultante en gestion, qui
aaidéplusieursGMF à voirle
jour.Une infirmièrepeut ainsi
s’occuperd’unpatientquivient
pour son diabèteousatension
artérielle, pendantquele méde-
cin voitunautrepatient.
Maistout n’est pas rose. L’in-
térêtdesmédecinspour lesGMF
n’est pastoujoursaurendez-vous.
Mêmele ministrede laSantéet
desServicessociaux,Philippe
Couillard, areconnuqu’il est
parfoisdifficilede convaincreles
médecinsde sejoindreàde tel-
leséquipes,surtout àMontréal.
«Lesmédecinsquiontdémarré
lesGMFjusqu’àmaintenant
sontpeut-êtreplus dévouésà
leur clientèle», convientMme
Charette.
Àcejour,on compte116
GMFauQuébec.ÀMontréal,
on retrouvesurtout desclini-
ques-réseaux.Une autreaété
créée en Montérégie.Différentes
desGMF,cescliniquessont
surtout vouéesàl’accessibilité.
Lesheuresd’ouverturesontplus
longuesqu’ailleurs,de façon que
lespatients sansrendez-vous ne
sebutentpasàdesportescloses
comme ailleurs.Lespatients qui
doiventêtresuivisrégulièrement
sontdirigésvers desmédecinsde
famille.
C’est unprogrès,maisplu-
sieurscliniques-réseaux etGMF
peinentencoreàtrouverdes
médecinsdisponiblesle soir,les
week-endsetlescongésfériés.
D’autrespistessontàexplo-
rerpour améliorerlaprise en
charge dupatient.Cetteannée,
tous lesnouveaux diplômésqui
viendronttravailleren Montéré-
giedevronts’engageràtravailler
dansuncabinetprivé, unCLSC
ouunGMF,expliquele DrLau-
rentMarcoux,directeur régio-
nalde lamédecinegénérale en
Montérégie.
Lesjeunesmédecinssontdéjà
obligésde consacrer12heures
parsemaineàdesactivitésmédi-
calesparticulières,notamment
aux urgencesdeshôpitaux. «Le
médecin continuerade devoirtra-
vailleràl’hôpital, maisil devra
aussinous assurerqu’il vafaire
de laprise en charge ettravailler
dansdescliniquesquiexistent.
Onarenversélavapeur», lancele
DrMarcoux.
Ilfaut aussimieux guiderle
patientdansle système. «Ily
apeut-êtreune possibilitéde
créerunguichetuniquepour la
prisede rendez-vous,comme une
échographie ouunscan. Dans
lesGMF,peut-êtremême quele
personnelpourraits’en occuper,
prendrelesrendez-vous pour les
patients», avancele DrBernard
Lessard, porte-parole duCol-
lège desmédecinsde familledu
Canada.
Des pistes desolutions,
mais pasdemiracle
PHOTOAP
Lesuivides patientsestplusfaciledans lesgroupesdemédecinefamiliale,
mais cen’estpaslaseule solution.
PHOTOPC
Demoinsen moinsdemédecinsappellentleurs patientspourleurcommuniquer lesrésultatsdeleurs tests.
SEMÉ D’EMBÛCHES
Leproblème est réel. Lesméde-
cinsquicontinuentde travailler
en médecinede famillecom-
posentavecune fortepression,
expliquele DrLaurentMarcoux,
porte-parole de l’Association
médicale duQuébecetdirecteur
régionale de médecinegénérale
en Montérégie.
«Lerésultatest quenous fai-
sonsune pratiquequial’airde
moinsbonne qualité. C’est vrai
quele patientdevraitpouvoir
avoirson résultatmême s’il est
relativementnormal, parceque
lanormalité, cen’est pastoujours
noiroublanc.Parfois,il yades
zonesgrisesoùl’on pourrait
exercerune certaineprévention
auprèsdupatient.Maislesméde-
cins,devantcettepressiondu
système, sontobligésde fairece
qu’ilspeuventetd’allerauplus
urgent.»
LeCollège desmédecinsde
familleduCanadaest ausside
cetavis.L’organisationaprésenté
cettesemaineundocumentde
réflexionsurlestempsd’attente.
Onpeut ylireque15%desgens
quiontunmédecin de famille
affirmentavoirde ladifficultéà
accéderàdessoinsde routine. Le
quart d’entre eux n’arriventpasà
obtenirimmédiatementdessoins
mineurs.
Ledocumentde réflexionsou-
lignequ’il ne faut passeulement
tenircomptedutempsd’attente
entrelaconsultationchezle
médecin généralisteetl’obtention
d’unrendez-vous pour unexa-
menouune consultationchezle
spécialiste. Ilfaut lancerle chro-
nomètrebeaucoupplus tôt.Tenir
comptede l’attentepour voirun
médecin de famille.
Impactdirect
Unproblème quiserépercute
directementsurlasantéde la
population. «Plus lesgensont
accèsaux services,meilleurssont
lesindicateursde santéd’un
pays», expliquele DrBernardLes-
sard, porte-parole duCollège des
médecinsde familleduCanada.
La préventionest undomaine
importantdutravail des
médecinsde famille. «Pre-
nonsunhommed’âge
moyen quialachancede
voirunmédecin régulière-
ment.Nous allonspouvoir
surveillersatensionarté-
rielle, son alimentation,
son cholestérol etpeut-être
quenous allonsluiéviter
de faireune crisecardiaque
dans10ou15 ans», ajoutele
DrLessard.
Bienqu’elle considèrequele
nombrede Québécoisquin’ont
pasde médecin de familleest
moinsélevéquecequeprétend le
Collège desmédecinsde famille
duCanada,laFédérationdes
médecinsomnipraticiensduQué-
bec(FMOQ)reconnaîtqu’il ya
unproblème.
Vrai, il yaunmanquecriant
de médecinsgénéralistes.Mais
il faut aussi entreprendreune
réflexionde société, avancele
DrJeanRodrigue, porte-parole
de laFMOQ.Certainsvoient
le systèmede santécomme
unsecteur de consommation
ordinaire.
«Lesgensconsommentdes
soinsde santé. Ilsseprésentent
parfoischezle médecin avec
desattentesdéraisonnables.Un
patientquiamalaudosdepuis
une semainevaexigerde pas-
serunscan. Ilfaut seposerdes
questions.Desexemplesont
démontréquecertainsmaux de
dos,qu’on intervienneoupas,
rentrentdansl’ordreaprèsquel-
quessemaines.»
«C’estvraiquele patientdevraitpouvoiravoirson
résultatmême s’il estrelativementnormal,parce
quelanormalité,cen’estpastoujours noir oublanc.
Parfois,il yades zones grises oùl’on pourrait
exercer une certainepréventionauprès dupatient.»
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LA PRESSE MONTRÉALDIMANCHE 5NOVEMBRE 2006 A3