1 CARDIOMYOPATHIE Définition Etiologies Circonstances de

N. BENAMEUR 2014/2015 (Référence : http://www.besancon-cardio.org/cours/)
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CARDIOMYOPATHIE
DILATEE (CMD)
HYPERTROPHIQUE (CMH)
RESTRICTIVE
Définition
Dilatation bi-ventriculaire avec importante
altération de la fonction systolique et/ou
diastolique avec stase intra cavitaire
importante.
- Hypertrophie totale ou partielle du myocarde
sans dilatation de la cavité faisant plus ou moins
obstacle au libre passage du sang durant
l'éjection systolique.
- Généralement asymétrique touchant le plus
souvent le septum inter-ventriculaire.
- Les cardiomyopathies hypertrophiques sont
obstructives dans 25% des cas.
- Pathologie rare
- Gêne au remplissage ventriculaire du fait
d'anomalies de la compliance cardiaque par
atteinte de l'endocarde, du sous endocarde
ou du myocarde.
Etiologies
- Causes indéterminées probablement
hétérogènes et multifactorielles.
- Notion de facteurs métaboliques, toxiques,
infectieux, inflammatoires et génétiques
- Il existe des CMH familiales avec une
transmission AD avec dans environ 60% des cas,
une pénétrance incomplète.
- Ces mutations concernent les protéines
contractiles sarcomériques, qui entraîneraient
des modifications de la vitesse de contraction
cardiaque due à l'altération de la cinétique de
l'interaction des différents filaments fins et
épais sarcomériques.
- Ces modifications morphologiques induisent
une hypertrophie des myofilaments
compensatrice avec secondairement
modifications de la vitesse de contraction
cardiaque, voire désorganisation de certaines
zones.
- L'amylose est la cause la plus fréquente de
cette maladie de l'endocarde et du
myocarde.
- Il existe dans les régions tropicales des
causes de cardiomyopathies restrictives
comme la fibrose endomyocardique avec sa
forme européenne, la maladie de LOEFFLER.
Circonstances de
découverte
- Découverte fortuite/ anomalies ECG, TLT
- Interrogatoire
* ATCDs personnels : infectieux,
dysimmunitaires, inflammatoires.
* ATCDs familiaux : cardiopathie dilatée,
antécédent de mort subite, antécédent
d'infections neuro musculaires.
* le diagnostic n'est retenu qu'après avoir exclu
les causes secondaires : HTA ++
* découverte fortuite d'un souffle systolique
entraînant un diagnostic échographique de
cette cardiopathie.
* Peut être découverte dans le cas d'une
enquête génétique familiale
SF
- Asthénie, fatigue.- Dyspnée d’effort,
paroxystique, nocturne, décubitus
-signe d'IVD
- Douleurs thoraciques multiples atypiques
- Palpitations
* Dyspnée d'effort des palpitations ou rarement
des accès de tachycardie. *
Parfois, douleurs thoraciques atypiques
* dans les formes sévères, la maladie peut se
révéler par un angor d'effort, IVG et plus
dramatiquement par une syncope, une
lipothymie ou une mort subite survenue au
décours d'un effort.
- Les manifestations cliniques et
hémodynamiques sont très proches de celle
de la péricardite constrictive.
- La présentation clinique est peu spécifique.
- A un stade évolué, bien sûr, tous les signes
cliniques de l'IC hormis la cardiomégalie, sont
retrouvés.
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SP
** signes d’IVD, déviation choc de pointe,
Tachycardie, souffle d’IM flle
** Les signes de gravité que sont la TA basse et
pincée, le pouls alternant, les râles crépitants,
les épanchements pleuraux et les marbrures
des genoux et des extrémités sont à
rechercher systématiquement chez ces
patients.
l'examen peut être normal chez un patient
asymptomatique.
l'obstruction se traduit par un souffle
mésosystolique, éjectionnel souvent râpeux
mitro-aortique.
Habituellement, le reste de l'examen clinique
est donc strictement normal : absence de signe
d'IVD / IVG, auscultation pulmonaire normale,
pouls périphériques perçus, pas de souffle sur
les axes carotidiens ou fémoraux.
- Les manifestations thrombo-emboliques
sont particulièrement fréquentes
Radiographie
thoracique
- Cardiomégalie
- Epanchement pleuraux, oedème alvéolaire
interstitiel bilatéral
- Dilatation des artères pulmonaires (HTAP)
- Volume normale,
- ni calcifications valvulaires, ni calcifications
coronariennes.
- L'aspect du parenchyme pulmonaire est
normal.
- Absence de cardiomégalie,
- Epanchement pleural uni ou bilatéral.
ECG
- Tachycardie sinusale ou fibrillation
auriculaire
- Anomalies non spécifiques du segment ST
- HVG avec BBC
- Troubles du rythme ventriculaire
- Diminution d'amplitude des ondes R parfois
aspect QS en précordial
- le rythme cardiaque est le plus souvent sinusal,
parfois il existe des troubles du rythme supra-
ventriculaire.
- Signes d’HVG
- Les signes d'hypertrophie septale sous formes
d'ondes Q fines et profondes dans les
dérivations précordiales gauches (D1, VL, V5, V6
- les troubles généralement constants, avec des
ondes T négatives ou aplaties de V1 à V6.
- Fibrillation auriculaire.
- HVG
- Anomalie de la repolarisation,
ETT +++
1. dilatations des cavités cardiaques :
du Ø télédiastolique et du Ø
télésystolique
dilatations ventriculaires droites et de
l'oreillette droite.
2. diminution de fraction de raccourcissement
ou d'éjection
3. hypokinésie globale avec parfois
hypokinésies segmentaires pouvant faire
suspecter l'origine ischémique coronaire.
épaisseur des parois ventriculaires gauche ,
normale avec parfois épaisseur septale plutôt
diminuée
estimation de la fraction d'éjection et des
indices de débit.
la mise en évidence grâce à l'échocardiographie
BD d'une hypertrophie ventriculaire gauche sans
cause décelable. Cet examen permet donc le
diagnostic, mais aussi de déterminer les
caractéristiques localisatrices et obstructives de
cette hypertrophie.
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La coronographie et
le cathétérisme
gauche
Ces examens invasifs sont obligatoires et
permettent bien sur d'éliminer en toute
circonstance l'atteinte ischémique en premier
lieu.
* Cathétérisme gauche: Il permet de mettre en
évidence le gradient de pression intra VG.
Il existe un gradient de pression méso ou
télésystolique entre la pointe et la chambre de
chasse du VG.
*Coronographie : Elle est systématiquement
effectuée en raison de la fréquence de
l'ischémie myocardique dont l'origine est
multifactorielle. On ne retrouve que très
rarement une atteinte coronarienne
significative.
Autres examens
1. L'épreuve d'effort avec mesure de la
consommation d'O2 permet une approche
objective de la symptomatologie d'effort et
permettra de suivre le patient de manière
régulière jusqu'au stade de la transplantation
cardiaque (sélection des patients âgés de
moins de 65 ans.)
2. Le Holter ECG permet de quantifier
l'hyperexcitabilité ventriculaire et permet bien
sur de détecter toute tachycardie ventriculaire
non soutenue fréquente chez ces patients.
Biopsie endomyocardique :
Elle a un intérêt essentiellement pour le
diagnostic différentiel entre les deux
pathologies voisines que sont la péricardite
chronique constrictive et la cardiomyopathie
restrictive.
* Mais il faut noter que le diagnostic
étiologique des cardiopathies restrictives est
souvent accessible par d'autres prélèvements
biopsie ganglionnaire : sarcoïdose,
biopsie hépatique : hémochromatose,
biopsie gingivale : amylose.
Evolution et
pronostic
- Mortalité supérieure à 50 % à 5 ans,
- La première cause de transplantation
cardiaque en France
- fibrillation auriculaire dans 5 à 10% des cas
pouvant révéler la maladie .
- insuffisance cardiaque avec multiples poussées
d'insuffisance cardiaque congestive au décours
d'accélération du rythme cardiaque.
- Mort subite, elle survient habituellement chez
le sujet jeune, le plus souvent pendant ou après
l'effort et les mécanismes sont mal connus,
chute des résistances à l'effort, ischémie
d'effort, augmentation brutale du gradient intra
ventriculaire gauche ou troubles du rythme
ventriculaire.
- le diagnostic est très sévère avec une
mortalité précoce très importante,
notamment chez l'enfant.
- Chez l'adulte, hormis l'amylose sénile, le
décès à un an est majoritaire.
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TRT
= TRT de l’ICG :
associant dose maximale tolérée de l'enzyme
de conversion + dose adaptée de diurétique +
bêtabloquant + spironalactone.
Règles hygiéno-diététiques strictes
permettant d'éliminer les facteurs favorisant
des décompensations.
Le TRT anticoagulant doit être proposé de
manière systématique si la FE < 15 % et qu'il
existe une notion d'accident
thromboembolique..
En cas de décompensation, les molécules
inotropes positifs sont bien sur prescrites mais
sont délétères au long terme (Dobutamine,
inhibiteurs de la phosphodiestérase).
En cas de déchéance myocardique
importante, l'assistance ventriculaire puis la
transplantation cardiaque peut être proposée
chez ces patients.
A Contre-indication :
Arrêt du sport et des efforts violents
pas de Digoxine, inotropes positifs,
pas de vasodilatateurs artériels et de dérivés
nitrés.
B. TRT Médical : 3 classes à retenir :
les Bétabloquants permettent une
amélioration de la symptomatologie d'atteinte
30 à 50 % des cas,
les inhibiteurs calciques, la molécule de choix
sera le VERAPAMIL.
la disopiramyde aurait (Rytmodan) un double
intérêt, efficace sur les arythmies auriculaires et
ventriculaires ainsi qu'un effet inotrope négatif.
la Cordarone et les AVK peuvent être
discutées.
La Cordarone en cas de récidive trouble du
rythme auriculaire et l'anticoagulation en cas de
rythme supra-ventriculaire et d'antécédents
d'accident ischémique systémique ou
d'ischémie.
C. Cardiologie interventionnelle :
1. Stimulation : La stimulation cardiaque
permanente double chambre s'adressant aux
patients symptomatiques.
2. L'alcoolisation de la première septale :
La participation du septum dans la genèse du
gradient ventriculaire gauche est quasi
constante ; sa réduction obtenue grâce à la
destruction de ce septum pourrait être une
alternative à la myectomie chirurgicale et à la
stimulation double chambre.
3. Chirurgie : Myotomie du septum inter
ventriculaire basal par aortotomie sous
circulation extra corporelle. Elle n'est à proposer
qu'en cas d'alternative aux échecs du traitement
médical, il permettrait une amélioration
fonctionnelle à court terme dans 80% des cas
1 Traitements symptomatiques :
les diurétiques et les vasodilatateurs sont à
éviter, du fait du risque d'hypotension
les digitaliques ne sont indiqués qu'en cas
de fibrillation auriculaire et sont contre
indiqué en cas d'amylose, en raison de la
sensibilité particulière de ces patients, à ces
molécules (il pourrait s'agir d'une fixation
sélective de la digoxine sur les fibrilles
amyloïdes avec risque d'arythmie grave),
stimulateur cardiaque définitif en cas de
troubles conductifs sévères,
traitement anticoagulant en cas de
thromboses intra-cavitaires ou d'embolies
artérielles ou pulmonaires documentées.
2. Traitement spécifique :
* Dans l'amylose primitive, l'association
thérapeutique Melfalan Prédnisone a permis
de trouver un bénéfice significatif en terme
de survie.
* L'hémochromatose grâce aux saignées et à
la chélation a permis de retarder l'évolution
de ces patients.
* La sarcoïdose et la sclérodermie peuvent
être traitées par corticothérapie.
3 Transplantation cardiaque :
Il existe peu d'indications de transplantation
cardiaque dans le cadre des
cardiomyopathies restrictives, notamment en
raison de la récidive de l'amylose sur le
greffon.
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