
1
L
440 Ann. Kinésithér., 1984, t. II, n° 10
la pression hydrostatique veineuse et limite ainsi
la distensibilité des parois. Le calibre des veines
diminue, ce qui provoque une augmentation de
la vitesse circulatoire.
Ainsi l'amélioration de la continence valvu-
laire par le rapprochement des parois permet un
meilleur rendement de la pompe musculo-
veineuse du mollet.
Il faut observer un gradient de pression de
la distalité vers la proximalité. Il est estimé de
18 à 10 mmHg pour le segment jambier chez
le patient alité (7). L'effet garrot, inconvénient
majeur de la contention élastique, survient
lorsque la somme des pressions externes et
tissulaires dépasse la pression hydrostatique
veineuse. La stase est alors augmentée, ce qui
va à l'encontre de l'effet recherché.
Dans les zones à fort rayon de courbure,
comme le mollet, la pression exercée est plus
faible. Au contraire, un faible rayon de courbure
correspond à des zones de surpression comme
la crête tibiale, les malléoles ou le tendon
d'Achille.
Ceci impose de la rigueur dans le choix de
la contention, dans sa mise en place et dans sa
surveillance.
LES MÉTHODES DE ÇONTENTION
Le choix entre les divers procédés actuelle-
.ment proposés reste ouvert : bas, contention
tubulaire ou bandes élastiques sont disponibles.
La contention par bas
Elle est esthétique et confortable. Son applica-
tion par l'équipe soignante, le malade ou sa
famille, est aisée. La bonne mise en place n'est
pas remise en cause par les mouvements ou
mobilisations du patient tout au long de la
journée. Les segments jambiers des Orteils
jusqu'au creux poplité ou les membres inférieurs
dans leur totalité sont recouverts. Il existe de
nombreux modèles en taille et en longueur. Il
faut donc disposer d'un échantillonnage large
pour pouvoir adapter la contention à la morpho-
logie du patient. Mais en pratique l'ajustement
n'est pas toujours parfait, ce qui rend plus
douteuse l'efficacité du procédé même si, sur un
sujet idéal, les gradients des pressions obtenus
correspondent aux normes recherchées. Enfin la
survenue d'une thrombose impose le recours à
une contention plus adaptée et doit faire
abandonner les bas.
La contention tubulaire
. Elle se présente sous forme d'un tube de
coton +viscose de longueur de 1 à 10 mètres,
sans couture longitudinale et transversalement
élastique. L'élasticité est assurée par un fil de
caoutchouc unique et spiralé .coulissant dans sa
gaine et permettant une certaine adaptation aux
formes du membre à contenir. Il existe de
nombreux diamètres qui sont choisis en fonction
de la circonférence du membre et de la pression
recherchée. Les valeurs de pressions considérées
sur le ruban de mesure de la circonférence,
fourni par le fabricant, correspondent à la
superposition de deux épaisseurs du bandage. La
zone recouverte se limite au segment jambier
dans la plupart des cas car, pour s'étendre
jusqu'à la racine du membre, il est nécessaire
de rajouter une deuxième portion de tube d'un
diamètre supérieur. La zone de jonction devient
un secteur critique et on peut observer soit une
surpression par accumulation de plusieurs épais-
seurs, soit une absence de recouvrement de la
région du genou après quelques mouvements.
Il faut de toute façon surveiller les extrémités
de la contention pour éviter l'enroulement du
tube sur lui-même..
Les modalités usuelles de mise en place de
ce type de contention 'càmmencent par la mesure
du plus grand périmètre du mollet qui détermine
la largeur du tube. L'utilisateur coupe ensuite
une longueur double de celle du segment à
contenir. IlIa met en place afin de recouvrir la
zone choisie et replie la demi-longueur restée
libre en l'inversant. La ligne de réflexion située
au pied laisse les orteils libres.
De faible coût, cette contention est générale-
ment très bien tolérée par les patients mais elle
nécessite une vérification régulière de sa bonne
application. En cas de modification rapide du
volume du. membre contenu, un nouveau tube
est adapté.
La contention par bandes
Elles sont élastiques dans le sens de la
longueur et pour certaines dites «bi-élasti-