La contention
I. La définition :
Etymologie : vient du latin « contentio » qui signifie « lutte »
Selon Agence National d’Accréditation et d’évaluation en santé (ANAES) :
« La contention physique et l’utilisation de tout moyens, méthodes, matériels ou
vêtements qui empêchent ou limitent les capacités de mobilisation volontaire de
tout ou une partie du corps dans le seul but d’obtenir la sécurité pour un patient qui
présente un comportement estimé dangereux ou mal adapté. »
D’après la haute autorité de santé (HAS) & Larousse:
« La contention est un moyen thérapeutique regroupant l’utilisation de tous les
moyens environnementaux, physiques, techniques ou chimiques, permettant de
limiter les capacités de mobilisation d’un individu afin de le sécuriser ou de protéger
son environnement. C’est une mesure qui doit rester exceptionnelle et temporaire
en étant associé à d’autres prises en charges thérapeutiques. Ce soin relève d’une
prescription médicale et exige une traçabilité continue.»
II. Notions et réglementations relatives à la contention physique ou passive.
La contention ne doit être mise en place que dans le but de conserver la sécurité du
patient d’un risque de blessure, de lésions corporelle grave pour lui-même ou autrui
et en l’absence de tout autre solution alternative. La contention physique reste donc
un moyen préventif, bien souvent des chutes ou des fugues, et en aucun cas une
punition ou un moyen de réprimande.
Il faut veiller à une mise en place dans la mesure du possible avec l’accord du
patient. Son intérêt doit lui être expliqué ainsi qu’à sa famille.
Le confort et l’indépendance doivent être conservés.
Quelques articles :
Décret du 29/07/2004 « promouvoir l’autonomie de leurs fonctions
vitale, physique et psychique… »
Charte de la personne âgée dépendante
Art.1 : «Toutes personnes âgée dépendante garde la liberté de choisir son
mode de vie »
Art.2 : « Toutes personnes âgées dépendante doit conserver la liberté de
communiquer, de se déplacer et de participer à la vie en société »
Loi du 4 Mars 2002
Art. L1110-2 : « La personne a droit au respect de sa dignité »
III. Les indications et contre indications / risques :
1. Les indications :
Les chutes
Les fugues
Agitations (personnes désorientées/ déambulante, violentes pour elle et/ou
les autres)
Confusion
Pour effectuer un acte médical (éviter d’arracher les perfusions)
2. Les contres indications :
Certaines pathologies (cardiaque, circulatoire, respiratoire, traumatique,
infections…)
Anxiété/ peur
Absence de prescription médicale
3. Risques :
Traumatisme physique
Aggravation des troubles du comportement
Altération de l’état cutané (Escarres)
Syndromes d’immobilisation
Inconfort/trouble du sommeil
Décès (strangulation, asphyxie…)
IV. Les types de contentions
Barrières de lit
Sécuridraps
Sangles attache chevilles ou poignets
Nid d’ange
Ceinture abdominales
Moufles de sécurité
Ceinture culotte
Contentions chimiques (médicaments)
Contentions environnementales (jardins clôturés)
Fauteuils coquilles, gériatriques avec tablettes
V. La surveillance
Il est important qu’une surveillance écrite et programmé soit organisée à intervalles
réguliers. Les modalités de la surveillance peuvent aussi se faire au regard des
circonstances suivantes :
Risques liés à la contention
Les besoins et les risques spécifiques liés à l’état de santé de l’individu
Evaluer au moins toutes les 24 heures, les effets de la contention, le noter dans le
dossier de soins et en informer le médecin qui la suspendra ou la reconduira si
nécessaire.
VI. Conclusion
Parce que la contention est une atteinte à la liberté d’aller et de venir, une telle
démarche est strictement encadrée. Le fait d’immobiliser quelqu’un est une décision
médicale, qui ne peut être prise qu’après évaluation des risques pour la personne et
après échec des alternatives. Elle doit être mise en place après une réflexion
pluridisciplinaire en accord avec la famille et la personne.
La prescription doit être écrite, horodatée et permettre l’identification du prescripteur
qui doit indiquer les motifs, la durée prévisible, les risques à prévenir, le programme de
surveillance et le matériel de contention utilisé. Afin d’en limiter les dangers, les
consignes de l’ANAES sont les suivantes : « Il faut avoir recours à la pose de contention
en vue d’immobiliser un patient, le moins souvent possible, le mieux possible, et le moins
longtemps possible. »
Cas concret
Stephane se rend compte que la contention de Madame F n’est plus une mesure
exceptionnelle mais quotidienne, de plus celle-ci devrait être réévaluée tout les jours.
Suite à la réévaluation, en tant que futur aide soignant nous pouvons proposer différentes
mesures alternatives à la contention de Madame F:
Chaussures orthopédique
La décontentionner (lors des repas, pour se mouvoir…)
Séances de Kiné
Matériel adapté à son autonomie (déambulateur, canne anglaise…)
Réévaluation du traitement médicamenteux
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