silence mélancolique ou philosophique dont le poète clame la grandeur face à la
fragilité humaine ; silence qui interroge l’origine et le destin de l’homme, mettant en
parallèle l’évolutionnisme de Darwin ou le transformisme de Lamark avec la thèse de la
Création divine culminant par le miracle du sixième jour.
L’homme, comme tous les organismes vivants de la biocénose, n’échappe pas au
caractère cyclique des phénomènes naturels. L’aurore “aux doigts de rose” doit faire
place aux rayons dorés du couchant, comme l’homme issu de la poussière retourne en
poussière, sous l’action des détritivores, pour la reproduction de la vie, dans l;e cadre
de la chaîne trophique. Aussi, le Livre sacré commande-t-il de s’en souvenir:”Memini
homo pulveris est et in pulverem, reverteris.” Maxime bien assimilée par les écologistes
qui en comprennent le sens profond et au niveau de laquelle se réalise la soudure
tangentielle de la science et de la religion.
Il en est ainsi des mystères de l’Incarnation et de la Rédemption. Et verbum caro factum
est. (Et le Verbe s’est fait chair … pour racheter le péché des hommes.) Je suis, Celui
qui suis, (selon Sa propre définition) étonna les Docteurs de l’Eglise dès Sa plus tendre
enfance, par l’à propos et la profondeur de Ses réponses. Il travailla surtout au métier d’
ébénisterie avec Son père adoptif, accorda seulement trois ans de vie publique à
l’enseignement de Sa doctrine agrémenté de miracles qui, paradoxalement,
exacerbèrent le scepticisme et l’agressivité du pouvoir temporel. Il fut livré à des
bourreaux pour Lui être infligé le sort réservé à tout être de chair. Après Sa mort, Il
reparut à Ses apôtres avant de s’en retourner dans la vaste demeure de Son Père,
“nous y préparer une place.”
Ton Mo vécut avec la conviction de ces vérités. Bon chrétien, il était imprégné des
vertus théologales de foi, d’espérance et de charité qui se reflètent dans sa vie de
partage discret au service d’autrui. Ces mêmes vertus éloignaient de lui la crainte de la
mort. Il a su garder son calme, sa sérénité, en dépit de l’impuissance des spécialistes à
juguler la maladie qui devait inéluctablement l’entrainer vers des complications
indésirables. Sans doute, avait-il imploré le Seigneur: Fiat voluntas tua! Sa prière a été
exaucée Il perdit peu à peu le contact avec le monde extérieur et s’éteignit doucement,
en ce matin de mai 2011, sous l’effet d’une affection plus simple à laquelle son grand
âge n’a pu résister. Alors, l’exclamation du poète remonte comme un refrain:
“A voir ce que l’on fut sur terre et ce qu’on est
Seul le silence est grand, tout le reste est faiblesse!”
Ceux qui ont cotoyé Ton Mo sur leur chemin, verseront à sa mémoire des larmes de
regrets ou de gratitude qui, sur sa terre natale, assombriront le plus pur regard de la
Cité.