Présentation de la L ’ pièce: ( ). histoire d’un silence Tragédie pour deux espace pour voix d’homme enregistrée, et projection de textes par diapositives. E n B r e f: témoignage d’un homme qui attend un message de son ami, parti en Irak. • • Acte 1 : l’attente. Acte 2 : après l’attente. La trame se tisse sur fond de prise d’otage en Irak. Mais plus qu’une citation des crises politiques actuelles, ce monologue est un huis clos intérieur: c’est une lente descente aux enfers, où l’attente d’un geste, du moindre message, du moindre signe de l’Autre plonge celui qui attend dans un état de dépendance absolue. Rien n’est plus insupportable que le vide. Envoyer tous les jours des bouteilles à la mer, coûte que coûte, ne pas rompre le lien qui semble portant se dénouer. Revenir, revenir sans cesse affronter le silence dans l’espoir d’une rédemption. Mais si cette pièce relate l’histoire d’un l’esclavage amoureux et de ses conséquences, c’est avant tout celle de la construction d’un gouffre, celle de l’irréversibilité d’un cloisonnement échafauder sur l’espérance, cet espace de protection cimenté à force d’absence, et de silence qui hurle. Cette histoire est celle d’un homme assassiné par le vide. L’axe d’écriture : • • • • • • • • épure systématique petite phrase courte structure construite selon un schéma répétitif anonymat des personnages travail sur le silence emploi de l’ellipse et du tropisme comme outils dramaturgiques crescendo irréversible composition de type musicale : voix /choeur En aparté L ’ ( ). histoire d’un silence • L’A t t e n t e : n’être réduit qu’à cette seule et unique chose, qu’à cette action du non agir. La revêtir comme une identité imposée, greffée, comme le seul et unique trait de caractère désormais autorisé, comme une maladie. Etre patient, un patient. N’être rien d’autre que ça, que cette réduction de soi, que cette cellule sans mur, hors d’échelle, à l’intérieur de laquelle le geste est un balbutiement. L’Attente comme une condamnation, une illégitimité, une soustraction, l’attente comme une imperceptible amputation…un esclavage sans l’autorité du tortionnaire. L’attente est un virus, le silence est son verbe. • L a N u d i t é : aucun artifice, pas de fard : être au plus près de la chair des choses, du résidu, de la trace de l’anecdote, et peut-être même du fortuit : de ces gestes qui ne savent plus qu’ils agissent parce qu’ils sont atteints de cécité. Alors, scruter le quotidien au travers du judas, l’épier, disséquer l’habitude jusqu’à parvenir à en extraire la pulpe : l’essence du néant. Que l’oeil soit ce scalpel, la force centrifuge qui extirpe la moelle du creux de l’alvéole, et que la bouche, ultime organe du verbe, charge chaque terme prononcé du vide dont il est issu. • L’E s p a c e d e s m o t s : dans seconde partie, je mets en scène le mot à l’intérieur de l’espace de la page. L’isolation du mot ou du groupe de mots, la place qu’ils occupent sur la surface blanche, la relation qu’ils établissent les uns par rapports aux autres, la façon dont ils s’assemblent, leurs physionomies respectives, sont autant d’indices qui théâtralisent le mot. Le terme devient un acteur à part entière, il se libère de l’interprétation traditionnelle et se pose comme une entité capable de véhiculer autant d’intensité, de sens, et d’émotion que s’il prenait corps sous les traits et le timbre d’un interprète. Projet de mise en scène L ’ ( ). histoire d’un silence Espace premier Le texte est enregistré sur bande et diffusé dans un espace totalement noir. Espace second La seconde partie de la pièce devrait être mise en scène de la manière suivante : Le plateau est vide à l’exception d’un projecteur de diapositives et d’un écran sur lequel sont projetés les textes mis en scène dans l’espace de la page. Leur projection est lente et régulière.