- La langue est particulière (spécifique à un groupe culturel : ainsi le français, le
russe, le dogon…),
- La parole est singulière ( propre à chacun )
Il n'y a pas de "langage humain", il n'y a que des langues qui sont l'incarnation de la
capacité humaine de langage au sein d'une culture particulière, alors que, par contre, il y a un
langage animal propre à chaque espèce.
La langue est un produit social de la faculté de langage, c'est un système formel de
conventions adoptées par le corps social qui construit une vision commune du monde.
Il y a même des "sous-langues", la langue des savants n'est pas la même que celle des
jeunes des banlieues ou des SMS, celle des Poursuivants a aussi ses codes différents (éviter
les jugements, les discours idéologiques), ses thèmes récurrents (ex la laïcité), ses manières de
s'exprimer (ex « carrefours d'appropriation », « prospects ») qui ne sont pas ceux d'un militant
du PC ou d'une congrégation de moniales bénédictines!
3 - La Parole
Elle vient du latin "parabola" (qui veut dire métaphore) devenu "paraula" en latin
chrétien
Dans le sens commun la parole est liée à l'oral.
C'est le plus souvent un énoncé chargé de sens : parler c'est s'adresser à quelqu'un
pour lui dire quelque chose ; en ce sens la parole peut être écrite ou orale, on parle aussi d'une
"parole intérieure".
La parole au sens strict, loin d’être du bavardage, est une réalité humaine essentielle,
toujours incarnée, portée par un sujet, et adressée à un autre ; elle nécessite une mobilisation
globale de la personne : l'homme construit sa personnalité à travers le jeu de paroles
échangées
4 - Le Silence
La langue latine discerne deux formes de silence:
A - tacere : est un verbe actif dont le sujet est une personne, il marque un arrêt ou une
absence de parole en référence à un homme.
En grec : siôpan : se taire
B - silere : est un verbe intransitif, il ne s'applique pas seulement à un homme mais
aussi à la nature, aux objets, aux animaux. Il désigne plutôt la tranquillité, une tonalité paisible
de la présence que n'interrompt aucun bruit.
En grec : sigân : être en silence, baigner dans le silence
NB : Les mots mutique, muet - qui seraient à mettre du côté du silence - sont à relier à
d'autres qui viennent de la même racine « mû » (qui évoque la clôture, au sens du
recueillement, du regard tourné vers l'intérieur, du secret) qui joignent la parole et l’ineffable :
le mystère, le mythe et la mystique .