Université de Strasbourg UFR de Mathématiques et d'Informatiques Stage de master 2. Directeur de stage : Pierre Guillot Cohomologie de BSpin(n). Simon Deruelle Juin 2013 Table des matières Table des matières 1 1 Remerciements 2 2 Introduction 3 3 Généralités sur les brés vectoriels et grassmaniennes 4 3.1 Fibrés vectoriels : dénitions, exemples . . . . . . . . . . . . . . . 4 3.2 Opérations sur les brés vectoriels . . . . . . . . . . . . . . . . . . 5 3.3 Grassmaniennes, et variétés de Stiefel . . . . . . . . . . . . . . . . 6 3.4 Classication des brés vectoriels de rang n . . . . . . . . . . . . 4 Cohomologie d'un groupe topologique G G-bré 11 4.1 Notion de . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 4.2 Classication des 4.3 Quelques exemples et propriétés de certains G-brés 9 principaux, construction de BG BG 11 . . . . 17 . . . . . . . . . . 20 5 Opérations de Steenrod : Sqk 22 6 Les classes de Stiefel-Whitney 24 6.1 Quelques lemmes techniques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 24 6.2 Existence des classes de Stiefel-Whitney 27 . . . . . . . . . . . . . . 7 Calcul de H ∗ (BOn , Z2 ), H ∗ (BSOn , Z2 ) 7.1 Calcul de 7.2 Calcul de ∗ H (BOn , Z2 ) . H ∗ (BSOn , Z2 ) 30 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 30 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 31 8 Les groupes spinoriels : Spinn (R) 34 9 Un théorème dû à Quillen 39 Références 40 1 1 Remerciements Je tiens à remercier mon directeur de stage, Monsieur Pierre Guillot, Maître de conférence à l'université de Strasbourg, pour sa disponibilité, pour le temps qu'il a bien voulu me consacrer, ainsi que pour ses explications et conseils. 2 2 Introduction Le but de ce mémoire est d'énoncer un théorème dû à Quillen sur la cohomologie de BSpin(n) (BSpin(n) est un groupe de Lie). L'énoncé ainsi que la démonstration se trouvent dans l'article [6]. Pour pouvoir comprendre tous les termes présents dans cet énoncé nous avons besoin de connaître la notion d'espace classiant. Cette notion apparaît naturellement lorsque l'on souhaite établir une classication de certains brés au dessus d'un certain espace (nous n'avons pas encore déni ce qu'était un bré, mais on peut penser à la donnée d'une application continue p : E → B et d'un groupe G agissant sur E tel que p induise E/G et B ). La cohomologie des espaces classiants un homéomorphisme entre constitue l'approche topologique de la cohomologie des groupes, qui est un vaste sujet des mathématiques du 20-ième siècle. Une approche purement algébrique existe, mais elle n'apparaîtra pas dans ce mémoire. Le but du premier chapitre est de dénir la notion de bré vectoriel et de comprendre la grassmanienne. Dans le chapitre 2 on montrera que pour tout groupe de Lie compact espace classiant G il existe un BG. La grassmanienne est le premier espace classiant que nous rencontrerons, et on peut exprimer son anneau de cohomologie en fonction de ce que l'on appelle les classes de Stiefel-Whitney. Les classes de Stiefel-Whitney sont ce que l'on appelle des classes caractéristiques, c'est à dire des invariants associés aux brés vectoriels, on esquisse une construction de ces classes au chapitre 4 en utilisant les opérations de Steenrod dénies de manière axiomatique (on ne montre pas leur existence, on exhibe juste les propriétés qui nous intéressent) au ∗ ∞ chapitre 3. Puis nous calculerons H (Gn (R )) c'est à dire : l'anneau de cohomologie de la grassmanienne. Enn dans un avant dernier chapitre nous construirons les groupes spinoriels revêtement universel Spin(n), et nous montrerons qu'ils sont un modèle pour le de SO(n). Enn dans un dernier chapitre nous énoncerons le théorème tant attendu, et nous regarderons quelques exemples simples. 3 3 Généralités sur les brés vectoriels et grassmaniennes On introduit dans ce chapitre la notion de bré vectoriel, les énoncés et les preuves des propositions, théorèmes, et dénitions proviennent de [5]. Le langage des brés vectoriels permet de mettre en place les classes de Stiefel-Whitney de manière axiomatique comme nous le verrons plus tard. 3.1 Fibrés vectoriels : dénitions, exemples Dénition 3.1. Un bré vectoriel réel (respectivement complexe) d'un espace topologique B ξ au dessus est la donnée de : 1. un espace topologique E (appeler espace total), que l'on notera très souvent E(ξ). 2. une application continue 3. ∀b ∈ B π:E→B une structure de π −1 (b). R-espace souvent appelée projection. vectoriel (respectivement de C-espace vectoriel) sur b∈B il existe un voisinage U ⊂ B de b, un entier n ≥ 0, un homéomorphisme h : U × Rn → π −1 (U ) tel que pour tous b ∈ U , l'application x 7→ h(b, x) soit un n −1 −1 isomorphisme entre l'espace vectoriel R et l'espace vectoriel π (b). π (b) est appelé la bre au dessus de b et est souvent notée Fb (ξ). B est appelé la base, et est parfois notée B(ξ). On demande de plus la condition de trivialité locale suivante : pour tous Remarques 3.2. • Si ξ est un bré vectoriel au dessus d'une base connexe, alors on a que l'entier n est unique, on appellera cet entier le rang de ξ. • Avec cette dénition, si B est un espace topologique on remarque que la projecn tion canonique π : B × R → B est un bré vectoriel. On appelle ce bré vectoriel le bré vectoriel trivial de rang • n. Dans la suite de ce chapitre on ne considèrera que des brés vectoriels réels, mais toutes les propositions de ce chapitre restent vraies pour les brés vectoriels complexes, ce qui ne sera plus le cas à partir du chapitre suivant. Dénition 3.3. Soit Dénition 3.4. Un bré vectoriel est dit trivial si il est isomorphe au bré vec- ξ η deux brés vectoriels au dessus d'une même base ayant pour espace total E(ξ) et E(η), on dit qu'ils sont isomorphes si : il existe un homéomorphisme f : E(ξ) → E(η), où f est un isomorphisme entre les espaces vectoriels Fb (ξ) et Fb (η). et toriel trivial. n Soit RP l'espace projectif réel de dimension n (avec n ≥ 1). Chaque élément n n+1 de RP est une droite vectoriel de R que l'on note [u] si u est un vecteur 4 qui engendre cette droite. Ainsi si l'on regarde le sous-ensemble de RP n × Rn+1 constitué des paires ([u], v) tel que v est un multiple de u (on notera cet ensemble E(γn1 )), et en dénissant π : E(γn1 ) → RP n par π([u], v) = [u], alors on remarque n 1 que l'on obtient un bré vectoriel au dessus de RP de rang 1 où E(γn ) est 1 l'espace total et π la projection. On notera ce bré vectoriel γn , il est souvent n appelé bré tautologique au dessus de RP . Théorème 3.5. Le bré vectoriel γn1 au dessus de RP n n'est pas trivial pour n ≥ 1. Démonstration. voir [5] Dénition 3.6. Soit continue, on dit que s p:E→B s:B→E p ◦ s = Id|B . un bré vectoriel, et est une section si : une application Théorème 3.7. Un bré vectoriel de rang n est trivial si et seulement si il admet n sections linéairement indépendantes en tous point de la base. Démonstration. voir [5] Dénition 3.8. Un morphisme de η à ξ (η et ξ sont 2 brés vectoriels qui n'ont g : E(η) → E(ξ) qui vectoriels : g|Fb (η) : Fb (η) → pas forcément la même base) est une fonction continue : induit (par restriction) un isomorphisme d'espace Fb0 (ξ) où b0 ∈ B(ξ). Remarque 3.9. On remarque qu'un morphisme entre bré vectoriel : g : E(η) → E(ξ) induit une application continue g : B(η) → B(ξ). 3.2 Opérations sur les brés vectoriels On construit des nouveaux brés vectoriels en partant d'un (ou plusieurs) bré vectoriel. On peut résumer ce paragraphe de la manière suivante : toutes les opérations que l'on peut eectuer sur un ou plusieurs espaces vectoriels peuvent être eectués sur des brés vectoriels. 1. Restriction d'un bré à un sous ensemble de la base. Soit π : E → B un bré vectoriel, et 0 0 et en posant : π : E B 0 un sous-ensemble de B . En posant E 0 = π −1 (B 0 ), → B 0 la restriction de π à E 0 , on obtient un nouveau bré vectoriel. 2. Fibré induit. Soit ξ π : E → B , et B1 un continue f : B1 → B , on un bré vectoriel de la forme espace topologique. On se donne une application ∗ construit le bré induit f ξ au dessus de B1 de la manière suivante : l'espace ∗ total E1 de f ξ est le sous-espace E1 ⊂ B1 × E constitué des paires (b, e) vériant f (b) = π(e). L'application π1 : E1 → B1 dénie par π1 (b, e) = b f ∗ ξ (il faudrait vérier que π1−1 (b) est un est la projection du bré vectoriel espace vectoriel pour tous b ∈ B1 , puis la très dicile). 5 trivialité locale, mais ce n'est pas 3. Produit cartésien. On se donne deux brés vectoriels ξ1 projections πi : Ei → Bi pour et ξ2 , avec des i = 1, 2, on dénit le produit cartésien ξ1 × ξ2 de la manière suivante : π1 × π2 : E1 × E2 → B1 × B2 Il faut vérier la trivialité locale, mais une fois de plus la vérication est formelle. 4. Somme de Whitney. On considère deux brés vectoriels ξ1 , ξ2 au dessus d : B → B × B l'application diagonale. B est appelé la somme de Whitney de ξ1 avec ξ2 , et est noté ξ1 ⊕ ξ2 . On remarque que chaque bre Fb (ξ1 ⊕ ξ2 ) est canoniquement isomorphe à la somme direct Fb (ξ1 ) ⊕ Fb (ξ2 ). de la même base B . On appelle ∗ Le bré d (ξ1 × ξ2 ) au dessus de Lemme 3.10. si g : g∗ξ . Si g : E(η) → E(ξ) est un morphisme entre brés vectoriels, et B(η) → B(ξ) est l'application induite, alors η est isomorphe au bré induit Démonstration. voir [5] 3.3 Grassmaniennes, et variétés de Stiefel On introduit dans ce paragraphe les grassmaniennes, et les variétés de Stiefel, ce sont des variétés diérentiables compactes qui ont une structure de CW - complexe assez pratiques. On fera un usage courant de ces espaces par la suite. Dénition 3.11. Un n-repère de Rn+k est un n-uplet de vecteurs linéairement in- n+k dépendant de R . L'ensemble des n-repères forme un ouvert du produit cartésien : n+k n+k n+k R × ... × R (n fois), que l'on appelle variété de Stiefel : Vn (R ). Remarque 3.12. On remarque que GLn+k (R) agit naturellement sur de plus cette action est transitive, et le stabilisateur d'un ment isomorphe à n+k à Vn (R ). GLk (R). On a donc GLn+k (R)/GLk (R) Dénition 3.13. La variété grassmanienne vectoriels de de dimensions R n+k n. Gn (Rn+k ) n-repère Vn (Rn+k ), est claire- qui est homéomorphe est l'ensemble des espaces Mais la dénomination variété grassmanien- ne suggère qu'il existe une topologie sur cet ensemble (et aussi une structure de variété), on a une application évidente : q : Vn (Rn+k ) → Gn (Rn+k ) n-repère associe le sous-espace vectoriel de dimension n que ces vecteurs n+k engendrent. On déclare qu'un sous-ensemble U ⊂ Gn (R ) est ouvert si et seule−1 n+k ment si q (U ) est ouvert. Alors cela fait de Gn (R ) un espace topologique et qui à un même plus d'après la proposition suivante : 6 Proposition 3.14. Gn (Rn+k ) est une variété topologique compact de dimension nk . De plus on a une application X 7→ X ⊥ Gn (Rn+k ) et Gk (Rn+k ). qui dénie un homéomorphisme entre Démonstration. voir [5]. Remarques 3.15. • On remarque que G1 (Rn+1 ) = RP n (ils sont homéomor- phes). • On+k (R) Gn (Rn+k ) de On a une action évidente de une action de On+k (R) sur sur Vn (Rn+k ), ce qui permet de dénir la manière suivante : On+k (R) × Gn (Rn+k ) → Gn (Rn+k ) (g, q(m)) 7→ q(g.m) Cette action est transitive, car tous les sous-espaces vectoriels de Rn+k possèdent une base orthonormée. De plus on remarque que le stabilisateur de l'espace vectoriel engendré par les vecteurs (ei )i∈[1,n] (où (ei )i∈[1,n+k] est la base canonique de Rn+k ) est l'ensemble des matrices diagonales par blocs de la forme On × Ok , d'où n+k un homéomorphisme Gn (R ) = On+k /On × Ok . • On remarque que l'on a les inclusions canoniques suivantes : Gn (Rn ) ⊂ Gn (Rn+1 ) ⊂ Gn (Rn+2 ) ⊂ ... Dénition 3.16. La variété grassmanienne innie Gn (R∞ ) est l'espace topologique : lim (Gn (Rn+k )). k→∞ Autrement dit un sous-ensemble de seulement si son intersection avec Gn (Rn+k )). Gn (Rn+k ) Gn (R∞ ) est ouvert si et est ouverte pour tout k∈N (dans Dénition 3.17. n On construit comme précédemment un bré vectoriel γ . Cette n ∞ fois γ est un bré vectoriel au dessus de Gn (R ). On considère le sous-espace ∞ ∞ ∞ de Gn (R ) × R constitué des couples (X, x) où x ∈ X ∈ Gn (R ), on note ce n n ∞ sous-espace E(γ ). Ainsi l'application π : E(γ ) → Gn (R ) qui est dénie par : π(X, x) = X dénie un bré vectoriel de rang Remarque 3.18. que γ n n. Dans la dénition précédente on a pas expliqué pourquoi est-ce vérie la condition de trivialité locale parce que cette fois-ci ce n'est pas évident, la topologie limite entre en jeu. On pourra voir pour plus de précision [5]. Dénition 3.19. Soit fn (Rn+k ) G l'ensemble des espaces vectoriels munies d'une orientation. Comme précédemment on a une application évidente q e : Vn (Rn+k ) → fn (Rn+k ). Ainsi un sous-ensemble U de Gr gn (Rn+k ) est ouvert si et seulement G −1 si : q e (U ) est ouvert. De plus cela donne naissance a une application continue fn (Rn+k ) → Gn (Rn+k ), p est l'application qui à un espace vectoriel évidente : p : G orienté associe ce même espace vectoriel mais sans orientation. 7 Remarques 3.20. • Cette fois ci on a : fn (Rn+k ) = SOn+k (R)/SOn (R) × G SOk (R) f1 (R1+k ) = Sk •G Proposition 3.21. à 2 L'application fn (Rn+k ) → Gn (Rn+k ) p:G est un revêtement feuillets, de plus ce revêtement n'est pas triviale. fn (Rn+k ) de la manière suivante : G fn (Rn+k ), si on note q̃((u2 , u1 , ..., un+k )) = soit (u1 , u2 , ..., un ) une base orientée de X ∈ G fn (Rn+k ) → G fn (Rn+k ) qui est dénie par −X , alors on a une application : G X 7→ −X . Il faut encore vérier que cette application est bien dénie et est confn (Rn+k ), et clairement on a p tinue, mais si c'est le cas on a une involution sur G fn (Rn+k )/(Z2 ) → Gn (Rn+k ) qui est injecqui se factorise par une application p̃ : G Démonstration. On remarque que Z2 agit sur tive (dû au faite qu'il n'existe que deux orientations sur un espace vectoriel réel). fn (Rn+k ), on en déduit que p̃ est un homéomorphisme. Puis par compacité de G Donc sinon p est bien un revêtement à deux feuillets. Ce revêtement fn (Rn+k ) ne serait pas connexe, ce qui est absurde. G Dénition 3.22. On note n'est pas trivial, fn (R∞ ) = lim G fn (Rk+n ), G et comme précédemment k→∞ n on a un bré vectoriel de rang n qui est déni de manière similaire à γ par une n+k n n fn (R ), on notera ce bré vectoriel γf. f) → G application π : E(γ Nous aurons besoin lors du paragraphe 3 de comprendre la structure de CW -complexe qui existe sur Gn (R∞ ). Pour cela nous exhibons une structure de CW -complexe sur Gn (Rn+m ), puis on remarque que Gn (Rn+m ) est un sous-CW n+m+1 complexe de Gn (R ), ce qui permet d'avoir une structure de CW -complexe ∞ sur Gn (R ). Donnons alors une idée de la structure de CW -complexe qui existe n+m sur Gn (R ): On a les inclusions suivantes : R0 ⊂ R1 ⊂ R2 ⊂ ... ⊂ Rm Rk est constitué de tous les vecteurs qui ont leur m − k dernières coordonnées m nulles. Pour chaque espace-vectoriel X ⊂ R de dimension n on a une suite où d'entiers : 0 ≤ dim(X ∩ R1 ) ≤ dim(X ∩ R2 ) ≤ ... ≤ dim(X ∩ Rm ) = n Dénition 3.23. On appelle symbole de Schubert σ = (σ1 , ..., σn ) une suite de n entiers satisfaisant : 1 ≤ σ1 < σ2 < ... < σn ≤ m Notation 3.24. σ = (σ1 , ..., σn ), on note e(σ) n de Rm qui vérient : Pour chaque symbole de Schubert l'ensemble des espaces vectoriels X de dimension dim(X ∩ Rσi ) = i, dim(X ∩ Rσi −1 ) = i − 1, pour i = 1, ..., n 8 X ∈ Gn (Rm ) appartient à exactement un des ensembles e(σ) P.nOn peut montrer que chaque e(σ) est une cellule ouverte de dimension : d(σ) = i=1 (σi −i) n+k (c'est à dire que e(σ) est un sous-ensemble de Gn (R ) qui est homéomorphe à une boule ouverte de dimension d(σ)). On remarque de plus que le nombre de m cellules e(σ) est égale à Cn . Chaque Théorème 3.25. Cnm forment les cellules d'un CW -complexe m ayant pour espace topologique sous-jacent Gn (R ). De manière similaire en prenant ∞ la limite directe on obtient comme CW -complexe innie : Gn (R ). Les cellules e(σ) Démonstration. On pourra consulter [5]. Nous n'aurons pas besoin de comprendre quelles sont les applications d'attachements. Exemple 3.26. RP n = G1 (Rn+1 ) est donc un CW -complexe ayant une cellule de dimension r : e(r + 1) pour tous les 0 ≤ r ≤ n. De plus RP ∞ = G1 (R∞ ) a une cellule de dimension r pour tous 0 ≤ r que l'on note e(r + 1) et on remarque que e(r + 1) = RP r . L'espace projectif Dénition 3.27. Une partition d'un entier Ps k=1 ik = r . r ≥ 0 est une suite (i1 , i2 , ..., is ) d'entiers positifs tel que (σ1 , ..., σn ) avec d(σ) = r et σn ≤ m correspond i1 , ..., is est une suite obtenue à partir de σ1 − A chaque symbole de Schubert une partition 1, ..., σn − n (i1 , ..., is ) de r, où en enlevant les zéros qui peuvent apparaître dans cette suite. Alors on a que : 1 ≤ i1 ≤ i2 ≤ ... ≤ is ≤ m − n et s ≥ n. D'où : Corollaire 3.28. partitions de r en au plus Remarque 3.29. admet Gn (Rm ) Le nombre de n r-cellule de Gn (Rm ) est égale au nombre de entiers positifs inférieurs ou égaux à Le corollaire précédent est vrai pour m − n. m = ∞, car Gn (R∞ ) comme sous-CW -complexe. 3.4 Classication des brés vectoriels de rang n Théorème 3.30. pact B Un bré vectoriel ξ de rang n au dessus d'un espace paracom- détermine une unique classe d'homotopie : f : B → Gn (R∞ ) Une autre formulation (plus précise) de ce résultat est la suivante : Théorème 3.31. Tout bré vectoriel ξ de rang n au dessus d'une base paracomn n pact admet un morphisme ξ → γ . De plus deux morphismes f, g : ξ → γ sont n homotopes (c'est à dire qu'il existe une famille de morphismes ht : ξ → γ , t ∈ [0, 1] avec h0 = f et h1 = g tel que la fonction continue). 9 h : E(ξ) × [0, 1] → E(γ) soit Ce dernier résultat est très important, il justie en réalité toute cette section sur les brés vectoriels et les variétés grassmaniennes, nous mettrons ce résultat en parallèle avec le théorème 4.36 qui permet de dénir l'espace classiant d'un groupe topologique G. On vient de mettre en évidence le rôle qu'a l'espace Gn (R∞ ) comme espace classiant du groupe On (R). On a pas déni ce qu'était un "espace classiant" mais on peut par exemple imaginer (ou se faire une idée) que c'est un espace qui permet d'établir une correspondance (ce qui était ∞ le cas avec Gn (R ) qui permet d'établir une correspondance entre les brés vectoriels de rangs [X, Gn (R∞ )]). n au dessus d'un certains espace 10 X et les classes d'homotopie 4 Cohomologie d'un groupe topologique G G Dans ce chapitre on dénit l'anneau de cohomologie d'un groupe topologique ∗ à coecient dans un anneau k : H (G, k). On introduit pour cela la notion de G-bré principale, c'est la notion centrale de cette section. On verra en quoi cette notion de G-bré permet de "généraliser" la notion de bré vectoriel. Puis à la n nous énoncerons un théorème semblable à 3.31 (on établit une certaine correspondance), qui permet entre autre de mieux comprendre le théorème 3.31 ∞ et l'espace Gn (R ). On établira l'existence et l'unicité à homotopie près d'un certain espace BG (l'espace classiant du groupe topologique G), ce qui nous H ∗ (BG, k). A la n nous verrons à quoi corre- permettra de dénir l'anneau spond la cohomologie de BG lorsque G est discret. Les énoncés et les preuves des propositions, théorèmes, et dénitions proviennent de [7] 4.1 Notion de G-bré Dénition 4.1. Soit G un groupe topologique. Un G-bré coordonné B est la donnée de : E 1. un espace topologique appelé espace total. 2. un autre espace topologique 3. une application continue Y Y. 4. un espace topologique manière eective sur 5. une famille Vj j∈J B appelé la base p:E→B appelé bre, tel que d'ouverts qui recouvrent G agisse continûment et de B. 6. pour chaque j ∈ J un homéomorphisme (appeler fonction coordonnée) φj : Vj × Y → p−1 (Vj ), tel que p ◦ φj = pr, où pr : Vj × Y → Vj est la projection canonique. satisfaisant les conditions suivantes : 1. ∀(i, j) ∈ J × J, ∀x ∈ Vi ∩ Vj , l'homéomorphisme φ−1 j,x ◦ φi,x : Y → Y est un élément de G (ce dernier est unique puisque G agit de manière eective sur Y ), ces fonctions sont appelées transformations de coordonnées. 2. ∀(i, j) ∈ J × J l'appplication gji : Vi ∩ Vj → G x 7→ φ−1 j,x ◦ φi,x est continue. Où φj,x : Y y → p−1 (x) 7 → φj (x, y) 11 Notation 4.2. pj : p−1 (Vj ) → Y −1 b 7→ φj,p(b) (b) Dénition 4.3. G-brés Deux coordonnés B et B0 sont équivalents s'ils ont le même espace totale, la même base, la même projection, la même bre et si leurs 0 vérient : ∀(j, k) ∈ J × K, ∀x ∈ Vj ∩ fonctions coordonnées φj et φk k∈K j∈J 0−1 0 Vk , gkj (x) := φk,x ◦ φj,x est un élément de G et l'application gkj : Vj ∩ Vk0 → G est continue. Remarque 4.4. On remarque que la relation être équivalent pour deux G-brés coordonnés est une relation d'équivalence, ce qui justie la dénition suivante. Dénition 4.5. G-bré Un est la classe d'équivalence d'un G-bré coordonné. Remarques 4.6. •On considère un G-bré comme un G-bré coordonné maximal, c'est à dire un tous les G-bré G-bré coordonné ayant toutes les fonctions coordonnées de G-bré coordonnés de sa classe d'équivalence. Lorsque nous parlerons de p : E → B , nous ne mentionnerons pas (ou de manière occasionnelle) les fonctions coordonnées, elles seront claires suivant le contexte. •G est souvent appelé groupe structural du bré Exemples 4.7. • brés de bre Les GLn (R)-brés de bre B. Rn (respectivement les GLn (C)- n ) correspondent aux brés vectoriels réels (respectivement comn plexes). Pour montrer cela, on remarque que si {E, B, p, R , {φi }i∈I } est un GLn (R)bré alors C p:E→B est un bré vectoriel si ∀i ∈ I, ∀x ∈ Vi φi,x est un isomor−1 phisme linéaire. Mais il n'y'a pas de structure d'espace vectoriel sur p (x). Soit −1 x ∈ Vj , a, b ∈ p (x) et u ∈ R. On dénit : a + ub = φj,x (pj (a) + upj (b)) Supposons que x ∈ Vi , alors : φi,x (pi (a) + upi (b)) = φj,x ◦ gj,i (x)(pi (a) + upi (b)) = φj,x (gj,i (x) ◦ pi (a) + ugj,i (x) ◦ pi (b)) = φj,x (pj (a) + upj (b)) ne dépend pas du choix de la fonction coordonnée φi,x , et donc −1 on a une structure d'espace vectoriel sur p (x) tel que φi,x soit un isomorn phisme linéaire. Ce qui montre que tout GLn (R)-bré de bre R (respectivement n GLn (C)-bré de bre C ) peut-être vu comme un bré vectoriel réel (respectiveAinsi a + ub ment complexe). Inversement un bré vectoriel réel (respectivement complexe) est n clairement un GLn (R)-bré de bre R (respectivement un GLn (C)-bré de bre Cn ). • Les G-brés principaux au dessus de X où G est muni de la topologie discrète X. sont les revêtement réguliers au dessus de 12 Dénition 4.8. h:B→B 0 Soit B et B0 deux G-brés ayant la même bre. Un morphisme h : E → E 0 satisfaisant les entre brés, est une application continue propriétés suivantes : 1. h établit un homéomorphisme entre la bre au dessus de p(x) et la bre au p0 (h(x)) (en particulier h induit une application h : B → B 0 ) dessus de 2. si −1 x ∈ Vj ∩ h (Vk0 ), et hx : Yx → Yx0 est l'application induite, alors l'appli- cation : gk,j (x) = φ0−1 k,x0 ◦ hx ◦ φj,x coincide avec un élément de G. 3. L'application : −1 gk,j : Vj ∩ h (Vk0 ) → G est continue. Dénition 4.9. Deux G-brés B et B0 , ayant la même base et la même bre, 0 sont équivalents s'il existe un morphisme entre bré : B → B qui induit l'identité sur les bases communes. Remarque 4.10. La plupart du temps on considère les G-bré à équivalence près, cela est justié par le théorème 4.32 qui est l'aboutissement de cette deuxième grande partie. Dénition 4.11. Soit G un groupe topologique et X Vi ∩ Vj → G vériant : et une un espace topologique. Un Vj j∈J collection d'applications continues : ∀i, j ∈ J × J, gj,i : ∀x ∈ Vi ∩ Vj ∩ Vk , gk,j (x)gj,i (x) = gk,i (x). système de coordonnées de d'ouverts de X X à valeurs dans On remarque que les fonctions gj,i G est un recouvrement dénies dans 4.1 forment un système de coordonnées. On peut se poser la question inverse : étant donné un système de {gi,j } est-ce qu'il existe un G-bré ayant X comme base, et les {gi,j } comme transformations de coordonnées. La réponse est donnée coordonnées fonctions par le théorème suivant : Proposition 4.12. Soit G un groupe topologique agissant de manière continue et Y , soit Vj }, {gi,j } un système de coordonnées de l'espace B , alors il existe un G-bré B ayant pour base B , pour bre Y , et comme transformations de coordonnées les fonctions {gi,j }. Deux tels G-brés ayant les mêmes systèmes eective sur coordonnées sont équivalents. T ⊂ X ×Y ×J l'ensemble des triplets (x, y, j) tel que x ∈ Vj . 0 0 0 0 On dénit comme relation sur T : (x, y, j) ∼ (x , y , k) si x = x , gk,j (x).y = y . On dénit l'espace topologique B comme étant l'ensemble des classes d'équivalence de (T, ∼), puis on munie B de la topologie quotient. Soit q : T → B la projection, alors on a une application : p : B → X qui associe à chaque classe d'équivalence Démonstration. Soit 13 du triplet (x, y, j) l'élément x. Il est clair que p est bien dénie et continue. On dénit les fonctions coordonnées de la manière suivante : ψj (x, y) = q(x, y, j), (x, y) ∈ Vj × Y Puis on peut vérier avec ces fonctions coordonnées que l'on a bien dénie un G-bré où les transformations de coordonnées sont bien les fonctions admettra l'unicité (à équivalence près) du G-bré gi,j . On ayant ces transformations de coordonnées, on pourra consulter [7] pour avoir plus de précisions. Réduction du groupe structural : à partir d'un G-bré B on peut se poser la {Vi } de B , G, si c'est le cas on dit que l'on réduit le groupe structural et on obtient de la sorte un H -bré. question de savoir si on ne peut pas trouver un nouveau recouvrement tel que les fonctions Remarque 4.13. gi,j soient à valeurs dans un sous-groupe Lorsque l'on arrive à réduire un est le sous-groupe trivial de G l'on peut choisir comme ouvert {e}-bré G-bré Vi l'espace B alors le G-bré F de en un K -bré K où est en fait trivial, c'est à dire que (la base). Un exemple typique de trivial est celui donné par la projection canonique : a pour bre H p : B × F → B, qui IdB×F . et pour fonction coordonée : Inversement quand peut on élargir le groupe structural ? C'est à dire si l'on a un H -bré, où H est un sous-groupe de G, on aimerait le considérer comme un G-bré à l'aide du théorème 4.12, mais l'action de H ne s'étend pas forcément à Dans la suite de ce paragraphe on construit un nouveau type de G-bré, G. cette construction est très importante et elle nous servira par la suite : η : B → B 0 une application continue, et B 0 un G-bré p0 : X 0 → B 0 ayant pour bre Y et pour système de coordonnées gi,j , on construit à partir de η et de B 0 un nouveau G-bré que l'on notera η ∗ (B 0 ), voici cette construction : Soit Dénition 4.14. G-bré, B un espace topologique, η : B → B 0 0 0 0 une application continue, p : B × E → B et h : B × E → E les projec0 tions canoniques. On dénit E comme étant le sous-espace de B × E , vériant : ∀(b, e) ∈ E, η(b) = p0 (e). On a ainsi un diagramme commutatif : Soit B0 un E / h E0 p B η / p0 B0 Vj = η −1 (Vj0 ) et φj (x, y) = (x, φ0j (η(x), y)), on peut vérier que p : E → B est un G-bré ayant pour fonctions coordonnées φi , et pour bre Y , on ∗ 0 note ce bré : η (p ). En posant 14 Remarques 4.15. • La construction que nous venons de décrire est très simi- laire à celle donnée pour les brés vectoriels (pour construire des brés vectoriels nous n'avions pas besoin d'expliciter des fonctions φj , mais seulement de vérier une condition de "trivialité locale"). •Une deuxième construction de η ∗ (B) est de prendre comme ouvert Vj = η −1 (Vj0 ) 0 et comme transformations de coordonnées sur X les applications gi,j (x) = gi,j (η(x)), puis d'invoquer la proposition 4.12. Proposition 4.16. G-brés ayant même bre, soit h : B → B 0 0 un morphisme entre G-bré, et η : X → X l'application induite sur les bases. ∗ 0 Alors le G-bré induit η B est équivalent à B . Soit B, B 0 deux Démonstration. voir [7]. Proposition 4.17. B 00 un G-bré au G-bré η ∗ (η 0∗ B 00 ). et η : B → B 0 , η 0 : B 0 → B 00 des applications continues 00 0 ∗ 00 dessus de B , alors le G-bré (η ◦ η) B est équivalent au Soit Démonstration. voir [7] Dénition 4.18. sur Y Un G-bré de bre Y est dit principal si : Y =G et si G agit par translations à gauche. Remarque 4.19. Si B0 est un G-bré principal alors η∗ (B0 ) est encore principal. Dénition 4.20. Soit B un G-bré on appelle G-bré principal associé à B et on B̃ , le G-bré déni (à équivalence près) par la proposition 4.12, où l'on choisit G, comme transformations de coordonnées les transformations de coordonnées de B , l'action de G sur la bre est celle donnée par translations à 0 gauche, et la projection p : E → B est celle de B . Plus généralement soit F un espace topologique munie d'une action continue et eective à gauche de G alors le 0 bré associé à B de bre F est le bré déni à équivalence près par la proposition 0 0 4.12 où l'on choisit comme bre F et pour action l'action de G sur F . note comme bre B̃ son G-bré principal associé. Soit q : Ẽ×Y → Ẽ la projection canonique, alors q peut-être vu comme un H -bré ou H est le groupe trivial. Mais q peut aussi être vu comme un G-bré de bre Y que l'on notera B̃ × Y . On dénit un morphisme de G-brés P : B̃ × Y → B (qui sera appelé application principal) de la manière suivante : soit (b̃, y) ∈ Ẽ × Y alors P (b̃, y) = φi (x, p̃i (b̃).y), où x := p̃(b̃) ∈ Vi . Supposons que x ∈ Vi ∩ Vj , alors Soit B un G-bré de bre Y et φi,x (p̃i (b̃).y) = φj,x (gj,i (x).p̃i (b̃).y) = φj,x (p˜j (b̃).y) P dénie bien un morphisme entre bré. Regardons le cas un G-bré principal, alors ∀g ∈ G on a une application : Donc est g: E → E b 7→ φi (x, pi (b)g) 15 où x = p(b) ∈ Vi particulier où B On remarque que grâce à ces applications E, g on a une action à droite de vu la formule cette action est clairement continue. Donc les fonctions E , en plus on remarque que g des homéomorphismes de G sur g sont préserve les bres, ce qui implique la proposition 4.21 : Proposition 4.21. p Soit p:E→B induit un homéomorphisme entre G-bré E /G et B . un principal, alors : G agit sur E et La n de cette sous-section est consacrée à quelques lemmes qui nous serons utiles pour la prochaine sous-section de ce chapitre : Dénition 4.22. G Soit un sous groupe fermé d'un groupe topologique B, et p : B → B/G l'application canonique qui à un élément associe sa classe à gauche. Soit x0 l'image d'un élément de G par l'application p. Une section locale de G dans B est une application continue f : V → B vériant ∀x ∈ V, p ◦ f (x) = x, où V est un voisinage de x0 ∈ B/G. Théorème 4.23. B qui admet une section G. Soit p : B/H → B/G l'application qui associe à la classe xH la classe xG dans B/G. On peut trouver une structure de G/H0 -bré de bre G/H à la projection p, où \ H0 = gHg −1 locale f, et si Si H⊂G G est un sous groupe fermé de est un autre sous-groupe fermé de g∈G De plus si l'on choisit une autre section locale G/H0 -bré sur éléments de B p f0 alors les deux structures de sont équivalentes. Les translations à gauche de B/H par des sont des endomorphismes de ce bré. Démonstration. voir [7] Corollaire 4.24. Lie de l'application bre Soit G et H deux sous-groupes de p : B/H → B/G est un G/H0 -bré (de B avec H ⊂ G G/H ). alors Démonstration. Tout groupe de Lie possède une section locale, donc ce corollaire est immédiat d'après le théorème précédent. Exemples 4.25. On a les brés principaux suivants : •O(k) → O(n)/O(n − k) → Gk (Rn ) fk (Rn ) •SO(k) → SO(n)/SO(n − k) → G •U (k) → U (n)/U (n − k) → Gk (Cn ) Théorème 4.26. CW -complexes, B 0 un G-bré au dessus X 0 et B un G-brés au dessus de X . Soit h0 , h1 deux applications homotopes X dans X 0 , alors les G-brés h∗0 (B), h∗1 (B) sont équivalents. Soit X et X0 des Démonstration. Admis voir [7] 16 de de Corollaire 4.27. brés au dessus de X Si X G- a même type d'homotopie qu'un point alors tous les sont triviaux. Démonstration. La preuve est immédiate vu le théorème 4.26. Proposition 4.28. πn (B, x0 ) est un x0 , et y0 ∈ Y0 . p : E → B un G-bré, alors p∗ : πn (E, Y0 , y0 ) → n ≥ 2, où Y0 est la bre au dessus du point Soit isomorphisme pour Démonstration. voir [7] 4.2 Classication des G-brés principaux, construction de BG Dénition 4.29. B Soit B un G-bré principal au dessus d'un espace X, on dit si : pour tous n-complexe K , tous sous-complexe L de K , 0 0 et tous G-bré principaux B au dessus de K , toutes applications h de B |L dans 0 B s'étend a une application de B à B . que est n-universel Remarque 4.30. Dans cette dénition on peut choisir 0 toujours un morphisme entre G-bré B → B . L = ∅, ainsi il existe Dénition 4.31. Soit B = {B, p, X, Y, G, Vj , φj } un G-bré, alors on peut former G-bré : B × I = {B × I, q, X × I, Y, G, Vj × I, ψj }, ψj (x, t, y) = (φj (x, y), t). un Théorème 4.32. Soit complexe de dimension où q(b, t) = (p(b), t) et B un G-bré (n + 1)-universel, B sa base et K un CW n. L'opération qui à toute application f : K → B associe son bré induit, dénit une bijection entre les classes d'homotopie des applications de K dans B et les classes d'équivalence de G-bré principaux au desssus de Démonstration. Par le théorème 4.26 deux applications homotopes de X induisent des G-brés K K. dans équivalents. Donc à chaque classe d'homotopie on peut G-bré, ainsi cette correspondance est bien 0 dénie. Comme on l'a observé grâce à la dénition 4.29 tout G-bré principale B 0 au dessus de K admet un morphisme h : B → B . Si f : K → X est l'application 0 induite par ce morphisme, alors B est équivalent au G-bré induit par f de B associer une classe d'équivalence de par la proposition 4.16. An de terminer la preuve de ce théorème on doit encore f0 , f1 : K → X induisent deux G-brés équivalents B0 , B1 , alors f0 est homotope à f1 . En notant hi : Bi → B l'application induite pour i = 0, 1 et h : B0 → B1 l'équivalence entre ces 2 G-brés. Alors en formant 0 le G-bré B = B × I (voir la dénition 4.31), on a un morphisme évident entre G-bré r : B0 ×I → B0 . Soit B00 et B10 les G-brés au dessus de K ×{0} et K ×{1}. 0 0 0 0 Soit ri = r|B0 pour i = 0, 1, on dénit h : B0 ∪ B1 → B par h |B0 = h0 ◦ r0 et 0 i 0 0 0 h |B1 = h1 ◦ h ◦ r1 . h est clairement un morphisme entre G-brés. De plus on montrer la chose suivante : si 17 peut montrer que K × I est un (n + 1)-complexe. B est (n + 1)-universel, par 0 0 conséquent h s'étend à un morphisme B → B . L'application induite : K ×I → X est l'homotopie recherchée. Théorème 4.33. G-bré principal B est n-universel πi (E) = 0 pour 1 ≤ i < n. Un connexe par arcs et si et seulement si B est Démonstration. voir [7] Lemme 4.34. Si 1 ≤ n ≤ m alors Om /On est connexe par arcs, et πi (Om /On ) = 0, pour 1≤i<n Démonstration. Si n ≥ 1 alors On \SOn est non vide, et donc comme On contient des éléments des deux composantes connexes de Om , alors On /Om est connexe i par arcs. Soit f : (I , I˙i , e) → (Ok , On , e) une fonction continue avec n < k ≤ m, k−1 et p : Ok → Ok /Ok−1 la projection canonique. Comme S est homéomorphe à Ok /Ok−1 alors si i < k −1, p◦f est homotope à l'application constante et p◦f (I˙i ) ne bouge pas durant cette homotopie. Ainsi f est homotope à une application f 0 : (I i , I˙i , e) → (Ok−1 , On , e), en appliquant cet argument successivement pour k = m, m − 1, ..., n + 1, alors on conclut que πi (Om , On ) = 0 pour 2 ≤ i < n. Tant que Om est un On -bré au dessus de Om /On alors d'après la proposition 4.28 on a que πi (Om /On ) = 0 pour 2 ≤ i < n. Il reste le cas i = 1, mais si f : ([0, 1], {0, 1}) → (Om /On , {e}) alors on peut relever ce lacet en un chemin f˜ : ([0, 1], {0, 1}) → (Om , On ), puis en utilisant le même argument que précédemment (ici π1 (Ok , Ok−1 ) = 0) pour k − 1 ≥ 2) alors f˜ est homotope à une application k−1 dans Ok−1 pour k − 1 ≥ 2. Ainsi en utilisant le fait que π1 (S ) = 0 si k − 1 ≥ 2 ˜ on obtient que le chemin p ◦ f = f se contracte en un point. D'où π1 (Om /On ) = 0 si n > 2. Théorème 4.35. il existe un Soit G un groupe de Lie compact, alors pour chaque entier n G-bré n-universel. Démonstration. Par un résultat classique G est isomorphe à un sous groupe du 0 groupe orthogonal Ok pour k susamment grand (voir [2]). On pose m = n + k , 0 on considère Ok comme un sous groupe de Om qui opère trivialement sur les n 0 premières coordonnées, ainsi les sous groupes On et Ok de Om commutent, et on 0 peut identier leur produit On × Ok avec un sous-groupe de Om . De plus comme G ⊂ Ok0 alors On × G est aussi un sous groupe de Om . On note B = Om /On et X = Om /(On × G), de G/H0 -bré où alors d'après le proposition 4.24 H0 = \ gOn g −1 = g∈On ×G \ g∈On ×G 18 p:B→X On = On a une structure D'où G/H0 ' G, de plus la bre est On × G/On ' G, et ce bré est principal car G sur lui même par la l'action s'identie à l'action par translations à gauche de proposition 4.24. De plus on remarque grâce au lemme 4.34 et au théorème 4.33 que ce bré est n-universel. On remarque que Om /On s'injecte de manière canonique dans Om+1 /On+1 , en particulier on peut vérier que cette application induit un morphisme "injectif" entre G-bré principaux. Théorème 4.36. tel que pour tout [X, BG] → f 7→ Il existe un G-bré CW -complexe principal BG (dont on note la base BG), X, l'application suivante soit une bijection : G − f ibré principal au dessus de X à équivalence près f ∗ (BG) Démonstration. En notant Bn le G-bré n-universel, et en considérant BG = lim Bn on remarque que BG a son espace total qui a tous ses groupes d'homotopie → nuls. Donc en particulier d'après le théorème 4.33 on en déduit qu'il est n-universel pour tout entier n, ainsi il vérie les hypothèses du théorème 4.32 pour tout entier n. Théorème 4.37. BG est unique à homotopie près. Démonstration. Supposons qu'un deuxième classiant pour le groupe de Lie compact G, ˜ CW -complexe BG soit un espace alors on a les ensembles : {G-bré BG à équivalence près } et {G-bré principal au dessus de ˜ ˜ , et [g] ∈ BG à équivalence près } qui sont non vides, ainsi il existe [f ] ∈ [BG, BG] ˜ [BG, BG] qui représentent deux classes d'homotopie de f et g respectivement, tel que si l'on applique le théorème 4.36 avec X = BG pour f on obtienne comme ˜ → BG ˜ , et si l'on applique ce même théorème avec X = BG ˜ pour g G-bré EG on obtienne EG → BG. On a ainsi que la classe d'homotopie [g ◦ f ] ∈ [BG, BG] représentée par g ◦f a pour image d'après la correspondance du théorème 4.36 un G-bré équivalent à EG → BG car (g ◦ f )∗ (BG) = f ∗ ◦ g ∗ (BG) (ces 2 brés sont équivalents), donc g ◦ f est homotope à l'identité et en appliquant le même type ˜ ont même de raisonnement f ◦ g est homotope à l'identité et donc BG et BG principal au dessus de type d'homotopie. Remarque 4.38. • On aurait pu montrer l'existence d'un espace BG pour G un groupe topologique quelconque, c'est ce que fait Milnor dans l'article [4]. L'avan- BG c'est BG = Gk (R∞ ). tage que nous avons avec la construction que nous avons faite de l'on reconnaît immédiatement que lorsque G = Ok alors que • Le désavantage que nous avons avec la construction que nous venons d'eectuer, c'est que la fonctorialité de B n'est pas si claire : à partir d'un morphisme de groupes topologiques ψ : G → H comment construire une application continue : ψ∗ : BG → BH ? Nous répondrons à cette question dans le prochain paragraphe. 19 4.3 Quelques exemples et propriétés de certains BG On calcule immédiatement certains espaces BG, il y a pleins de groupes de Lie (même non compact) pour lesquels il est facile connaître le type d'homotopie de BG, voici une liste (non exhaustive) : BG = RP ∞ , EG = S∞ 1. G = Z2 2. G = Zn 3. G = Z alors BG = S1 , EG = R car on a le revêtement bien connu : R → S1 avec R qui est contractile. 4. G = S1 car on a un bré de la → 1 2n+1 forme S → S → CP n pour tous les n ∈ N. De plus les inclusions 2n+1 2n+3 n n+1 S →S induisent les inclusions CP → CP . D'où un bré prin1 ∞ ∞ ∞ cipal : S → S → CP , avec S qui est contractile. 5. G = Ok (R), ou GLk (R) alors BG = Gk (R∞ ), EG = Vk (R∞ ), pour voir cela il sut de reprendre la preuve du théorème 4.35 et de remplacer G par Ok (R). 6. G = SOn (R) 7. G = Un (C) alors BG = (lim S2n+1 )/(Zn ) = S∞ /(Zn ), EG = lim S2n+1 = S∞ , alors → → les racines n-ième de l'unité agissent naturellement sur les sphères de di∞ mensions impaires, d'où un revêtement régulier : S → (S∞ )/(Zn ), avec S∞ contractile. alors alors alors Proposition 4.39. versels alors BG = CP ∞ , EG = lim S2n+1 fn (R∞ ), EG = Vn (R∞ ) BG = G BG = Gn (C∞ ), EG = Vn (C∞ ) Soit B(G × H) pG : EG → BG a même type pH : EH → BH deux d'homotopie que BG × BH . et Démonstration. On peut monter que l'on a un EG × EH → BG × BH comme EG × EH G × H -bré principal brés uni- pG × pH : est contractile (car le produit de deux espaces contractiles est contractile), alors on a le résultat voulu. On peut se poser la question suivante : A partir d'un morphisme entre groupes topologiques ψ : G → H comment construire une application continue ψ∗ : BG → BH ? On donne ici une construction de ψ∗ : On remarque que G agit sur EG×EH de la manière suivante : G × EG × EH → EG × EH (g, u, v) 7→ (g.u, ψ(g).v) 20 π : EG × EH → (EG × EH)/G EG × EH est contractile car EG et EH sont contractiles. Donc BG = (EG × EH)/G. On a de plus une application proj : (EG × EH)/G → EH/G, où G agit sur EH de la manière suivante : On peut aussi montrer que l'application est en faites un G-bré principal, or G × EH → EH (g, u) 7→ ψ(g).u EH → EH/H se factorise par s : EH/G → s ◦ proj : BG → BH ne dépend que de ψ , ainsi De plus l'application canonique EH/H (EH/H = BH ). ψ∗ = s ◦ proj . Ainsi Pour nir, on calcule les groupes d'homotopie de BG dans certains cas partic- uliers, à l'aide du théorème suivant : Théorème 4.40. Suite exacte longue en homotopie d'un bré : Soit B = {B, p, X, Y, G} un G-bré, y0 ∈ Y0 = p−1 (b0 ) alors on a une suite exacte de la forme : ... / πn (Y0 , y0 ) i∗ / πn (X, y0 ) p∗ / πn (B, b0 ) 4 / πn−1 (Y0 , y0 ) ... / π2 (B, b0 ) 4 / π1 (Y0 , y0 ) i∗ / π1 (X, x0 ) p∗ / π1 (B, b0 ) / ... Démonstration. On pourra consulter [7]. En particulier ce dernier théorème implique que si la bre contractile) alors ∀n ≥ 2, πn (B) ' πn (X). Théorème 4.41. Soit G Y est discrète (ou D'où le théorème suivant : un groupe topologique discret alors ∀n 6= 1, πn (BG) est trivial. On suppose G discret, si p : EG → BG est un G-bré (donc aussi un revêtement), tel qu'il existe une structure de EG où G agisse librement et transitivement sur les Alors une résolution projective de ... / Ck (EG, A) / Z k -cellules principal universel CW -complexe sur k entier. pour tous est : Ck−1 (EG, A) / ... / C0 (EG, A) / Z / 0 Ainsi en appliquant le foncteur HomZ[G] (, A) (où G agit trivialement sur A et Z) i en obtient que HomZ[G] (Ci (EG), A) = HomZ (Ci (BG), A) = C (BG, A). Donc : ExtiZ[G] (Z, A) = H i (BG, A), ce qui permet d'expliquer pourquoi on peut dire que la cohomologie de G est la cohomologie singulière de BG. Cependant le problème de cette construction c'est qu'il n'y a pas de structure d'anneaux évidente sur ExtiZ[G] (Z, A) (en plus de cela elle n'est dénie que pour les groupes discrets). 21 5 Opérations de Steenrod : Sq k On explique dans ce chapitre les opérations de Steenrod, qui seront utilisées ultèrieurement. Ici la cohomologie sera à coecient dans le corps Z2 . On ne prouvera pas l'existence ni l'unicité de ces opérations, cela en partie dû au faite que l'on ne se sert jamais de cette construction, mais uniquement des propriétés qui sont données dans cette première dénition-proposition : Dénition 5.1. Pour toute paire d'espaces topologiques (i, j) il existe un homomorphisme Sq : H (X, Y ) → H n+i (X, Y ) d'entier naturel i n Y ⊂X et tout couple de groupes : vériant les axiomes suivants : 1. Naturalité : si f : (X, Y ) → (X 0 , Y 0 ) a ∈ H n (X, Y ), i > n. 2. Si alors alors Sq i ◦ f ∗ = f ∗ ◦ Sq i Sq 0 (a) = a, Sq n (a) = a ∪ a, et Sq i (a) = 0 pour 3. On a l'identité (appelée formule de Cartan) : Sq k (a ∪ b) = X Sq i (a) ∪ Sq j (b) i+j=k Lorsque a∪b est bien dénie. On admettra l'existence de tels homomorphismes, on pourra trouver une construction dans [3]. On remarque que pour toute application continue le diagramme commutatif suivant (grâce à l'axiome H i (X 0 , Y 0 ) Sq j Sq j 2) on a : / H i+j (X 0 , Y 0 ) f∗ H i (X, Y ) f : (X, Y ) → (X 0 , Y 0 ) / f∗ H i+j (X, Y ) ainsi on peut voir ces opérations comme des transformations naturelles entre les ∗ ∗+j foncteurs H et H . Il est intéressant de considérer l'opération de Steenrod totale : Sq(a) = a + Sq 1 (a) + Sq 2 (a) + ... + Sq n (a) Ainsi on peut montrer grâce à la formule de Cartan la formule suivante : Sq(a ∪ b) = Sq(a) ∪ Sq(b) On énonce un lemme : 22 Lemme 5.2. Si A et B sont deux sous-ensembles ouverts de A∪B alors on peut dénir un produit : H m (X, A) ⊗ H n (X, B) → H m+n (X, A ∪ B) C i (X, A, B) ⊂ C i (X) l'intersection des sous-modules C i (X, A) 0 m n et C (X, B) de C (X). Soit c et c deux cochaines de C (X, A) et C (X, B), le 0 m+n produit cc appartient à C (X, A, B). On a la suite exacte courte suivante : Démonstration. Soit i i 0→ − C ∗ (X, A ∪ B) → − C ∗ (X, A, B) → − C ∗ (A ∪ B, A, B) → − 0 On peut montrer que le complexe ∗ implique que l'inclusion C (X, A C ∗ (A ∪ B, A, B) est acyclique , voir [5]. Ce qui ∪ B) → − C ∗ (X, A, B) est un isomorphisme en cohomologie. Donc on obtient bien l'application bilinéaire voulu. p1 : (X × Y, A × Y ) → (X, A) et p2 : (X × Y, X × B) → (Y, B) les projections canoniques avec A ⊂ X et B ⊂ Y des ouverts. Soit (a, b) ∈ H k (X, A) × H l (Y, B) alors on dénit a × b = p∗1 (a) ∪ p∗2 (b) qui est une classe de H l+k (X × Y, A × Y ∪ X × B) d'après le lemme 5.2. On peut montrer que l'on a Soit la formule : Sq(a × b) = Sq(a) × Sq(b) . 23 6 Les classes de Stiefel-Whitney On introduit dans ce chapitre ce que l'on appelle les classes de Stiefel-Whitney, dans tout ce chapitre les brés vectoriels seront réels. L'importance de ces classes sera justiée au chapitre suivant, lorsque nous calculerons la cohomologie de BSO(n) et de BO(n). Les dénitions, propositions, et preuves proviennent du livre [5]. L'unicité de ces classes sera prouvé au chapitre suivant, dans ce chapitre nous ne montrerons que l'existence de ces classes. Dénition 6.1. Soit ξ un bré vectoriel réel, il existe des classes wi (ξ) ∈ H i (B(ξ)), i = 0, 1, 2, ... appelées classes de Stiefel-Whitney de ξ vériant les axiomes suivants 1. w0 (ξ) = 1, et wi (ξ) = 0 pour i > n. (où ξ est de rang n) 2. Naturalité : Si f : ξ → η est un morphisme de bré vectoriel alors : : ∗ wi (ξ) = f wi (η), pour tous les i 3. Si ξ et η sont des brés vectoriels au dessus de la même base, alors wk (ξ ⊕ η) = k X wi (ξ) ∪ wk−i (η) i=0 4. La première classe de Stiefel-Whitney du bré en droites RP 1 est non nulle. (w1 (γ11 ) 6= 0) Dénition 6.2. réel ξ de rang n, γ11 au dessus de On appelle classe totale de Stiefel-Whitney d'un bré vectoriel la classe w(ξ) = 1 + w1 (ξ) + w2 (ξ) + ... + wn (ξ). On a : w(ξ ⊕ η) = w(ξ)w(η) Remarques 6.3. •L'importance des classes de Stiefel-Whitney est résumée dans 4 axiomes. • Si ξ est un bré vectoriel trivial alors w(ξ) = 1 (conséquence de l'axiome 2). • Si ξ est isomorphe à η alors w(ξ) = w(η) (où ξ et η ont la même base). ces On énonce quelques propositions techniques avant de commencer à montrer que les classes wi vérient les 4 axiomes : 6.1 Quelques lemmes techniques Théorème 6.4. s Soit E l'espace total d'un bré vectoriel ξ, et E0 = E \ s(B) où est la section nulle. Alors on a l'isomorphisme : ∪u : H k (E) → H k+n (E, E0 ) x 7→ x∪u u est l'unique classe de cohomologie en degré n de H ∗ (E, E0 ) n −1 tel que u|(F,F0 ) ∈ H (F, F0 ) soit non nulle pour toute bre F = π (b) (avec ∗ F0 = F ∩ E0 ). De plus on peut montrer que u|E = π (wn (ξ)). pour chaque k, où 24 Démonstration. voir [5] Remarque 6.5. La multiplication (ou encore le cup-produit) est dénie directe- ment à partir des cochaines par la formule : < cc0 , σ >= (−1)mn < c, σ◦αm > . < c0 , σ◦βn >, (c, c0 , σ) ∈ C n (X)×C m (X)×Cn+m (X) αm (t0 , ..., tm ) = (t0 , ..., tm , 0, ..., 0) et βn (tm , ..., tm+n ) = (0, ..., 0, tm , ..., tm+n ). 0 n m 0 n+m Ainsi il est clair que si (c, c ) ∈ C (X, A) × C (X) alors cc ∈ C (X, A) k k k (avec C (X, A) = C (X)/C (A) pour chaque entier naturel k ). Ce qui explique Où en particulier pourquoi l'application ∪u du théorème 6.4 est bien dénie. On a n n n aussi que (F, F0 ) ' (R , R \ {0}), ainsi on en déduit que H (F, F0 ) a une unique classe non nulle, où Notation 6.6. Par conséquent n est le rang du bré vectoriel considéré. On remarque que φ = ψ ◦ π∗ π :E →B est une équivalence d'homotopie. H k (B) et H k+n (E, E0 ), cet est un isomorphisme entre isomorphisme est appelé l'isomorphisme de Thom. 0 1 D'après la suite exacte 6.8 on a un isomorphisme δ : H (R0 , R− ) → H (R, R− ) 0 1 (car H (R, R− ) = 0 et H (R, R− ) = 0) par excision on a un autre isomorphisme 0 + 0 H (R ) → H (R0 , R− ), notons e la classe de H 1 (R, R0 ) qui correspond via ces 0 n n n n isomorphismes à 1 ∈ H (R+ ). Notons e ∈ H (R , R0 ) la classe e × e × ... × e (n fois). On démontre le théorème suivant : Théorème 6.7. phisme : Pour toute paire (X, A) avec A ouvert H m (X, A) → H m+n (X × Rn , A × Rn0 ) a 7→ a × en dans X, on a un isomor- Démonstration. On remarque qu'il sut de considérer le cas n = n n−1 eectuant une récurrence et en remarquant que a × e = (a × e 1, puis ) × e alors en on n = 1 et A = ∅. Fixons les notations suivantes : i : (X × R+ , ∅) → (X × R0 , X × R− ), ĩ : (X × R+ , ∅) → (X × R0 , ∅) et ˜ĩ : (R , ∅) → (R , R ) les inclusions canoniques, p : (X × R , X × R ) → + 0 − 0 − (R0 , R− ), p̃ : (X × R+ , ∅) → (R+ , ∅), et π : (X × R0 , ∅) → (X, ∅) les projections ˜ ∗ ∗ ∗ ˜∗ canoniques, alors on a clairement : p ◦ i = ĩ ◦ p̃ d'où i ◦ p = p̃ ◦ ĩ ainsi : en déduit le théorème. 1er cas : ĩ∗ (π̃ ∗ (a)) ∪ p̃(˜ĩ∗ (u)) = ĩ∗ (π̃ ∗ (a)) ∪ (p ◦ i)∗ (u) ⇒ ĩ∗ (π̃ ∗ (a)) ∪ p̃(˜ĩ∗ (u)) = ĩ∗ (π̃ ∗ (a)) ∪ i∗ (p∗ (u)) ⇒ ĩ∗ (π̃ ∗ (a)) ∪ p̃(˜ĩ∗ (u)) = i∗ (π ∗ (a)) ∪ i∗ (p∗ (u)) (ici π ∗ (a) ∈ H m (X × R0 , X × R− )) ⇒ ĩ∗ (π̃ ∗ (a)) ∪ p̃(˜ĩ∗ (u)) = i∗ (π ∗ (a) ∪ p∗ (u)) ⇒ ĩ∗ (π̃ ∗ (a)) ∪ p̃(˜ĩ∗ (u)) = i∗ (p∗ (u) ∪ π ∗ (a)) (la cohomolgie est à coef f icient dans Z2 ) 25 ce qui prouve que le diagramme suivant est commutatif : H 0 (R+ ) o H 0 (R0 , R− ) ˜ĩ∗ a× H m (X × R+ ) o a× i∗ H m (X × R0 , X × R− ) Appliquons la suite exacte de 6.8 avec A δ : H 0 (R0 , R− ) = R− , B = R0 , C = R on récupère → H 1 (R, R0 ), puis appliquons une deuxième fois cette suite exacte avec A = X × R− , B = X × R0 , C = X × R 0 m on récupère un deuxième morphisme de groupes : δ : H (X × R0 , X × R− ) → H m+1 (X × R, X × R0 ). δ est un isomorphisme (car H ∗ (R, R− ) = 0), δ 0 est aussi un isomorphismes (car X × R et X × R− contiennent X × {constante} comme ∗ rétracte par déformation donc H (X × R, X × R− ) = 0). D'où le diagramme un morphisme de groupes : suivant : H 0 (R+ ) o a× H m (X × R+ ) o H 1 (R, R0 ) a× H m (X × R0 , X × R− ) i∗ / δ H 0 (R0 , R− ) ĩ∗ δ0 / H m+1 (X a× × R, X × R0 ) δ 0 ◦ i∗−1 (a) = a × e1 et donc on a bien un isomorphisme comme annoncé. 1 2ème cas : n = 1 et A 6= ∅, alors : choisissons z ∈ Z (R, R0 ) une cochaine qui représente e, alors on a le diagramme commutatif suivant : ainsi / 0 / C m+1 (X 0 / C m (X, A) ×z / × R, X × R0 , A × R) / C m (X) ×z C m+1 (X × R, X × R0 ) / / C m (A) ×z / C m+1 (A × R, A × R0 ) Les lignes sont exactes. De plus ces morphismes commutent avec le cobord 0 0 δ. D'où le diagramme commutatif suivant : δ ... ... δ / H m+1 (X / / H m (X, A) ×e / × R, X × R0 , A × R) où les lignes sont exactes. D'après le cas des isomorphismes, ainsi par le lemme des / H m (A) H m (X) ×e H m+1 (X × R, X × R0 ) / 1 les èches verticales de droites sont 5 on a la èche de gauche qui est un On rappelle le résultat suivant (qui est fort utile en topologie algébrique) : ... / ... ×e H m+1 (A × R, A × R0 ) isomorphisme. 26 / δ δ Théorème 6.8. et Soit (C, A, B) avec B ⊂ A ⊂ C , en notant i : (C, B) → (C, A) j : (A, B) → (C, B) les inclusions canoniques alors il existe une suite exacte longue en cohomologie de la forme : / ... H n (C, A) i∗ / H n (C, B) j∗ / H n (A, B) δ / H n+1 (C, A) / ... δ 0 ◦ u∗ avec u : (A, ∅) → (A, B) l'inclusion canonique et δ 0 : H n (A) → (C, A) le cobord de la suite exacte longue en cohomologie de la paire (C, A). où δ = n+1 H Démonstration. Dans [3] par exemple. 6.2 Existence des classes de Stiefel-Whitney wi (ξ) = φ−1 ◦ bien les 4 axiomes On montre l'existence des classes de Stiefel-Whitney en posant i Sq ◦ φ(1), on vérie que ces classes de cohomologies vérient de la dénition 6.1 : Démonstration. φ(1) ∈ H n (E, E0 ) or d'après l'axiome 2 des opérations i si i > n alors Sq ◦ φ(1) = 0 et donc wi (ξ) = 0 comme annoncé. d'après l'axiome 2 des opérations de Steenrod w0 (ξ) = 1. AXIOME 1 : de Steenrod Et toujours f : ξ → ξ 0 une application entre brés vectoriels, alors elle induit 0 0 une application g : (E, E0 ) → (E , E0 ), qui elle même induit un homéomorphisme 0 0 g0 : (F, F0 ) → (F , F0 ). Et on a le diagramme suivant : AXIOME 2 : Soit 0 (F , F00 )L 9 LLL 0 ss LLiL ss s LLL ss s s % g i / / (E 0 , E 0 ) (F, F0 ) (E, E0 ) g0 0 qui induit le diagramme suivant : H n (F 0 , F0O0 ) g O o OOO i0∗ g0 ∗ oooo OOO o o OOO o ' o o wo ∗ g∗ i H n (E 0 , E00 ) H n (F, F0 ) o H n (E, E0 ) o Soit u0 la classe non nulle de H n (E 0 , E00 ), alors i 0 ∗ −1 le diagramme ci-dessus, ainsi on en déduit que 27 ◦g0 ∗ −1 ◦i∗ ◦g ∗ (u0 ) = u0 d'après g ∗ (u0 ) 6= 0, d'où g ∗ (u0 ) = u. Cela implique aussi que ∗ 0 φ ◦ f = g∗ ◦ φ . ∗ 0 ⇒ Sq i ◦ φ ◦ f (1) = Sq i ◦ g ∗ ◦ φ (1) ⇒ Sq i ◦ φ(1) = g ∗ ◦ Sq i ◦ φ0 (1) ⇒ Sq i ◦ φ(1) = g ∗ ◦ φ0 ◦ φ0−1 Sq i ◦ φ0 (1) ∗ ⇒ Sq i ◦ φ(1) = φ ◦ f ◦ φ0−1 ◦ Sq i ◦ φ0 (1) ∗ ⇒ φ−1 ◦ Sq i ◦ φ(1) = f ◦ φ0−1 ◦ Sq i ◦ φ0 (1) ∗ ⇒ wi (ξ) = f wi (ξ 0 ) D'où l'axiome 2. ξ 0 deux brés vectoriels de rangs respectifs n et m. On a 0 0 0 0 comme bré vectoriel π × π : E × E → B × B , on note u et u les seules classes ∗ ∗ 0 0 0 n+m non nulles de H (E, E0 ) et H (E , E0 ). En notant u × u ∈ H (E × E 0 , E × E00 ∪ E0 × E 0 ) comme étant le produit de p∗1 (u) avec p∗2 (u0 ) où p1 : E × E 0 → E 0 0 0 et p2 : E × E → E sont les projections canoniques. On remarque que u × u n+m est la seule classe non nulle de H (E × E 0 , E × E00 ∪ E0 × E 0 ), pour voir cela 00 00 ∗ 0 00 00 il sut de voir que i (u × u ) 6= 0 où i : (F , F0 ) → (E , E0 ) est l'injection 00 0 0 00 0 00 canonique d'une bre de ξ × ξ (avec E = E × E , E0 = E \ {0} = E × E0 ∪ E0 × E 0 ). Mais on a i∗ (u0 × u0 ) = i∗ (p∗1 (u))i∗ (p∗2 (u0 )) = (p1 i)∗ (u) ∪ (p2 i)∗ (u0 ) or (p1 i)∗ (u) = i∗1 (u) et (p2 i)∗ (u0 ) = i∗2 (u0 ) sont non nuls (où i1 : (F, F0 ) → (E, E0 ) 0 0 0 0 et i2 : (F , F0 ) → (E , E0 ) sont respectivement les injections canoniques de deux 0 0 bres F et F respectives des deux brés ξ et ξ ), donc d'après le théorème 6.7 ∗ ∗ 0 0 (p1 i) (u) ∪ (p2 i) (u ) 6= 0. Ainsi u × u est bien la classe non nulle de H n+m (E × E 0 , E × E00 ∪ E0 × E 0 ). Ensuite si a = π ∗ (a) ∈ H ∗ (E) et b = π 0∗ (b) ∈ H ∗ (E 0 ) on AXIOME 3 : Soit ξ et remarque que p∗1 (a) ∪ p∗2 (b) ∪ (p∗1 (u) ∪ p∗2 (u0 )) = (p∗1 (a) ∪ p∗1 (u)) ∪ (p∗2 (b) ∪ p∗2 (u0 )) = p∗1 (a ∪ u) ∪ p∗2 (b ∪ u0 ) (car la cohomologie est à coecient dans Z2 , et grâce à la remarque 6.5) d'où l'égalité : (a × b) ∪ (u × u0 ) = (a ∪ u) × (b ∪ u0 ) Cette dérnière égalité implique : φ00 (a × b) = φ(a) × φ0 (b) (∗) Or φ00 (w(ξ 00 )) = Sq(u00 ) = Sq(u × u0 ) = Sq(u) × Sq(u0 ) (∗∗) 0 0 On remarque en utilisant l'égalité (∗) que : φ(w(ξ))×φ (w(ξ )) = 00 −1 en appliquant (φ ) (des deux côtés), on obtient grâce à (∗∗) : w(ξ × ξ 0 ) = w(ξ) × w(ξ 0 ) 28 φ00 (w(ξ)×w(ξ 0 )) w(ξ) × w(ξ 0 ) = proj1∗ (w(ξ)) ∪ proj2∗ (w(ξ 0 )) (où proj1 et proj2 sont les projec0 tions canoniques évidentes : B × B → B ), on suppose maintenant que ξ et ξ ont pour bases B . Alors en considérant la diagonale i : B → B × B on remarque en ∗ appliquant i des deux côtés de l'égalité précédente que : Or w(i∗ (ξ × ξ 0 )) = i∗ (proj1∗ (w(ξ))) ∪ i∗ (proj2∗ (w(ξ 0 ))) i∗ ◦ proj1∗ = i∗ ◦ proj2∗ = (proj1 ◦ i)∗ = (proj2 ◦ i)∗ = IdB , et i (ξ × ξ 0 ) = ξ ⊕ ξ 0 (où ici i∗ (ξ × ξ 0 ) signie le bré induit par i du ξ × ξ 0 ). Or ∗ par dénition bré vectoriel ≤ 1 dans E(γ11 ) est un ruban de 1 Möbuis, qui a pour bord un cercle C . M est un rétracte par déformation de E(γ1 ), ∗ ∗ et C est un rétracte par déformation de E0 , d'où : H (M, C) ' H (E, E0 ). De plus RP 2 \D2 est homéomorphe à M , où D2 est un disque (une 2-cellule). Par excision ∗ ∗ 2 2 i 2 2 on a : H (M, C) qui est isomorphe à H (RP , D ). De plus H (RP , D ) est i 2 2 ∗ isomorphe à H (RP ) pour i 6= 0, car D est contractile. Ainsi on a H (E, E0 ) ' i 2 i 2 3 H (RP ) pour chaque i 6= 0. Or H (RP ) ' Z2 [X]/(X ). Ainsi la classe non nulle u ∈ H 1 (E, E0 ) correspond au générateur a ∈ H 1 (RP 2 ), et donc Sq 1 (u) = u ∪ u 1 correspond à Sq (a) = a ∪ a (par l'axiome 2 des opérations de Steenrod). Comme a ∪ a 6= 0 alors w1 (γ11 ) = φ−1 Sq 1 (u) est non nulle. AXIOME 4 : l'ensemble des vecteurs de longueurs Une des principales applications des classes de Stiefel-Whitney est par exemple le théorème suivant : Théorème 6.9. n n R ×R → R n trivial, et donc (Stiefel) Supposons que l'on ait une application bilinéaire p : n−1 avec aucun diviseur de 0. Alors RP a son bré tangent qui est n est une puissance de 2. On peut aussi montrer (mais cela dépasse le cadre de ce mémoire) qu'il n'existe pas de telle loi d'anneau si n > 8. 29 7 Calcul de H ∗(BOn, Z2), H ∗(BSOn, Z2) On calcule dans ce chapitre l'anneau de cohomologie des espaces ∞ fn (R∞ ). on rappelle que BOn = Gn (R ) et BSOn = G BOn et BSOn , 7.1 Calcul de H ∗(BOn, Z2) Lemme 7.1. Il n'existe pas de relations polynomiales entre les classes wi (γ n ). Démonstration. On raisonne par l'absurde, on suppose qu'il existe un polynôme p à n variables (à coecient dans Z2 ) tel que p(w1 (γ n ), w2 (γ n ), ..., wn (γ n )) = 0. n ξ de rang n, il existe g : ξ → γ un morphisme en∗ n tre brés vectoriels (d'après 3.30). Ainsi : wi (ξ) = g (wi (γ )). Par conséquent p(w1 (ξ), w2 (ξ), ..., wn (ξ)) = g ∗ (p(w1 (γ n ), w2 (γ n ), ..., wn (γ n ))) = g ∗ (0) = 0. Donc Pour tout bré vectoriel il sut de trouver un bré vectoriel ξ pour lequel il n'y a pas de relations poly1 1 1 nomiales entre les wk (ξ). Choisissons comme bré vectoriel ξ = γ × γ ... × γ ∗ 1 ∗ 1 (qui est isomorphe à π1 (γ ) ⊕ ... ⊕ πn (γ )), alors d'aprés le théorème de Kün1 ∗ ∗ neth on a H (B(ξ)) qui est engendré par les classes ak = πk (w1 (γ )) où πk : RP ∞ × RP ∞ × ... × RP ∞ → RP ∞ , est la k -ième projection cannonique. Alors w(π1∗ (γ 1 ) ⊕ ... ⊕ πn∗ (γ 1 )) = w(π1∗ (γ 1 ))...w(πn∗ (γ 1 )) = π1∗ (w(γ 1 ))...πn∗ (w(γ 1 )) = (1 + a1 )(1 + a2 )(1 + a3 )...(1 + an ) où πi∗ (w1 (γ 1 )) = ai . Il s'ensuit que : w1 (ξ) = a1 + a2 + ... + an , w2 (ξ) = a1 a2 + a1 a3 + ... + a1 an + ... + an−1 an , . . wn (ξ) = a1 a2 a3 ...an , et on peut armer que (pour 1 ≤ k ≤ n), wk (ξ) est le k -ième polynôme symétrique élémentaire et il est bien connu que ces polynômes sont polynomialement indépendants. Ce qui est absurde et termine donc la preuve de ce lemme. Théorème 7.2. ∗ ∞ L'anneau de cohomologie H (Gn (R ), Z2 ) est l'algèbre polynon n miale engendrée par les classes w1 (γ ),...,wn (γ ). ∗ ∞ Démonstration. Nous savons d'après le lemme 7.1 que H (Gn (R )) contient la n sous algèbre engendrée par les wi (γ ). On va utiliser la décomposition en CW ∞ complexe de Gn (R ) (voir 3.28). Soit : P i : {(r1 , r2 , ...rn ), ni=1 iri = r} → H r (Gn (R∞ )) (r1 , ..., rn ) 7→ w1 (γ n )r1 ∪ ... ∪ wn (γ n )rn 30 Alors i est injective d'aprés 7.1, et r ∞ libre de H (Gn (R )), donc #{(r1 , r2 , ...rn ), n X i({(r1 , r2 , ...rn ), Pn iri = r}) i=1 est une famille iri = r} ≤ dim(H r (Gn (R∞ )), Z2 ) i=1 r ∞ De plus l'espace-vectoriel des cochaines C (Gn (R ), Z2 ) a pour dimension le carPn dinal de {(r1 , r2 , ...rn ), i=1 iri = r} (car on sait par la décomposition Pcellulaire n ∞ que le nombre de cellules de dimensions r de Gn (R ) est {(r1 , r2 , ...rn ), i=1 iri = r} par le corollaire 3.28, puis on applique le foncteur Hom(−, Z2 )). De plus il est clair que : dim(H r (Gn (R∞ ))) ≤ dim(Z r (Gn (R∞ ), Z2 )) ≤ dim(C r (Gn (R∞ ), Z2 )) On en déduit que : #{(r1 , r2 , ...rn ), n X iri = r} = dim(H r (Gn (R∞ )), Z2 ) i=1 Pn H r (Gn (R∞ )). i=1 iri = r}) est une base de l'espace vectoriel Pn n r1 n rn Ce qui montre que les monômes w1 (γ ) ∪ ... ∪ wn (γ ) où i=1 iri = r engenr ∞ drent l'espace vectoriel H (Gn (R )). Ce qui prouve en particulier le théorème. Donc i({(r1 , r2 , ...rn ), 7.2 Calcul de H ∗(BSOn, Z2) On note π0 : E0 → B Lemme 7.3. Soit ξ la restriction de l'application un bré vectoriel de rang n, π à E0 . il existe une suite exacte de la forme : / H i (B) ∪wn / ... H i+n (B) π0∗ / / H i+1 (B)∪wn H i+n (E0 ) Démonstration. On a la suite exacte en cohomologie de la paire ... / / H j (E, E0 ) / H j (E) H j (E0 ) / δ / ... (E, E0 ) H j+1 (E, E0 ) / : ... Si l'on croît toujours à l'isomorphisme du théorème 6.4 alors on peut remplacer j−n dans cette suite exacte H (E) par H j (E, E0 ). Et l'on obtient comme suite exacte : ... Avec / H j−n (E) g / H j (E) / H j (E0 ) δ / H j−n+1 (E) / ... g(x) = (x∪u)|E = x∪(u|E ). Comme on l'a dêja remarqué la base et l'espace total d'un bré vectoriel ont même type d'homotopie, donc on peut remplacer 31 ∗ ∗ dans cette suite exacte H (E) par H (B), de plus wn (ξ) correspond à ∗ ∗ ∗ l'isomorphisme π : H (B) → H (E). D'où la nouvelle suite exacte : ∪wn (ξ) / ... / H j−n (B) / H j (B) δ H j (E0 ) / / H j−n+1 (B) On suppose maintenant que l'on ait un revêtement à deux feuillets On introduit une relation d'équivalence ∼ sur l'espace B̃ × R u|E via ... p : B̃ → B . de la manière suivante : (x, t) ∼ (x0 , u) ⇔ {p(x) = p(x0 ), x 6= x0 , u = −t} ou {(x, t) = (x0 , u)} p ◦ proj1 : B̃ × R → B se factorise par topologie quotient en une application continue : π : E → B . On peut montrer que π est un bré vectoriel de rang 1. E0 contient B̃ comme rétracte par déformation. On Notons E = (B̃ × R)/ ∼. Alors déduit de cette remarque et de 7.3 le corollaire suivant : Corollaire 7.4. Soit B̃ → B un revêtement à 2 feuillets, alors on a une suite exacte de la forme : / ... H j−1 (B) ∪w1 π0∗ / H j (B) / / H j (B̃) H j (B) / ∪e ... On arrive enn au théorème tant désiré : Théorème 7.5. ∗ f ∞ L'anneau de cohomologie H (G n (R ), Z2 ) est l'algèbre polynofn ),...,wn (γfn ). miale engendrée par les classes w2 (γ Démonstration. Par le corollaire 7.4 on a la suite exacte suivante : ∪w1 ∞ n (R )) / H j−1 (G ... Ici / H j (Gn (R∞ )) π0∗ / fn (R∞ )) H j (G / H j (G ∞ n (R )) w1 est la première classe de Stiefel-Whitney du bré vectoriel associé au revêtefn (R∞ ) → Gn (R∞ ). On remarque que w1 ne peut pas être nulle, sinon on G ment aurait la suite exacte suivante : 0 / H 0 (Gn (R∞ )) Ce qui impliquerait que aussi dire qu'il existe 2 / fn (R∞ ) G fn (R∞ )) H 0 (G ait / H 0 (Gn (R∞ )) / 0 2 composantes connexes, ce qui voudrait ∞ espaces vectoriels orientés de R ne pouvant pas être déformés de manière continue de l'un à l'autre, ce qui est absurde. On en conclut j−1 que w1 6= 0. Par conséquent l'application ∪w1 : H (Gn (R∞ )) → H j (Gn (R∞ )) j−1 f est injective, ainsi H (Gn (R∞ )) → H j−1 (Gn (R∞ )) est nulle, et donc p∗ : fn (R∞ )) est surjective. Il reste à calculer le noyau de p∗ , H j−1 (Gn (R∞ )) → H j−1 (G mais par dénition de ∪w1 , et à l'aide du théorème 7.4 (que l'on a constamment 32 / ... ∗ utilisé de manière implicite dans toute cette preuve) le noyau de p est l'idéal ∗ n n f), alors il devient clair que engendré par w1 . De plus comme p (wi (γ )) = wi (γ ∗ f ∞ n H (Gn (R ))) est engendré par les classes w2 (γf), w3 (γfn ), ..., wn (γfn ). Il reste à montrer que ces classes ne sont pas polynomialement dépendantes, mais comme p∗ est un morphisme d'anneaux, si ces classes étaient polynomialement dépenn n dantes alors il en serait de même pour les classes w2 (γ ), ..., wn (γ ), ce qui serait absurde par le lemme 7.1. Remarque 7.6. On a démontré sans le dire que Théorème 7.7. Il existe au plus une correspondance : fn (R∞ )) = 0. H 1 (G ξ 7→ w(ξ) qui associe à un bré-vectoriel au dessus d'une base paracompact un suite de classes de son anneau de cohomologie, tel que ces classes vérient les 4 axiomes des classes de Stiefel-Whitney. Démonstration. On suppose qu'il existe deux telles correspondances : 0 ξ 7→ w(ξ) ξ 7→ w(ξ) . Ce qui implique en particulier que pour le bré tautologique en γ11 nous avons : w(γ11 ) = w(γ11 )0 = 1+a (on a calculé cela uniquement grâce 1 1 0 1 1 aux axiomes 1 et 4). Donc : w(γ ) = w(γ ) = 1+a (il sut de plonger γ1 dans γ 1 1 et on conclut avec les axiomes 1 et 2). Puis on remarque que ξ = γ × ... × γ ' π1∗ γ 1 ⊕ ... ⊕ πn∗ γ 1 , d'où : w(ξ) = w(ξ)0 par les axiomes 2 et 3. Maintenant en n utilisant le fait qu'il existe un morphisme de bré vectoriel entre ξ et γ et le ∗ ∗ ∞ fait que H (Gn ) s'injecte de manière naturelle dans H (RP × ... × RP ∞ ), on en n n 0 déduit que w(γ ) = w(γ ) . Soit η un bré vectoriel de rang n au dessus d'une n base paracompact, et en choisissant un morphisme entre bré f : η → γ , on a et droite immédiatement l'égalité suivante : ∗ ∗ w(η) = f w(γ n ) = f w(γ n )0 = w(η)0 . Remarque 7.8. On peut se poser la question de savoir à quoi ressemble H ∗ (BU (n)) H ∗ (BSU (n)). On peut introduire ce que l'on appelle les classes de Chern ci ∈ H 2i (B(ξ), Z), c'est l'analogue des classes de Stiefel-Whitney dans le et notée cadre des brés vectoriels complexes (sauf que l'on peut prendre la cohomologie à coefcient dans Z pour les dénir). On a le résultat suivant qui est similaire à celui maintennat connu dans le cas réel : H ∗ (BU (n), Z) = Z[c1 , c2 , ..., cn ], H ∗ (BSU (n), Z) = Z[c2 , ..., cn ] 33 8 Les groupes spinoriels : Spinn(R) On introduit dans ce paragraphe les groupes spinoriels Spinn (R), ce sont des groupes de Lie qui interviennent régulièrement en mathématiques, et particulièrement en physique. Ils font oce de revêtement universel du groupe SOn (R). On explique en particulier dans ce paragraphe que l'on a une suite exacte de groupe de Lie de la forme : 1 → Z/2 → Spinn (R) → SOn (R) → 1 De manière plus générale si si on munit Rn d'une forme quadratique de signature (p, q) alors on peut construire un groupe noté Spin(p,q) (R), mais alors cette fois-ci ce groupe Spin(p,q) (R) n'est plus forcément simplement connexe. Dénition 8.1. V, Soit (, ) une forme bilinéaire symétrique sur un espace-vectoriel ⊕k V ⊗k l'algèbre tensoriel de V alors on dénit l'algèbre de Clif- T (V ) = ford de V notée Cl(V ) l'algèbre T (V )/J éléments de la forme u ⊗ u + (u, u). soit où J est l'idéal bilatère engendré par les Notations 8.2. •T (V )0 = ⊕ V ⊗n , T (V )1 = n paire V ⊗n ⊕ n impaire • J = J0 ⊕ J1 , où Ji = J ∩ T (V )i • Cl(V ) = Cl(V )0 ⊕ Cl(V )1 , où Cl(V )i = T (V )i /Ji −Id : V → V α|Cl(V )1 = −1. induit un automorphisme α sur Cl(V ), avec α|Cl(V )0 = +1 et Lemme 8.3. Si (, ) est non-dégénérée et si x ∈ Cl(V ) vérie ∀v ∈ V, xv = v(αx), alors x est un scalaire. Démonstration. On peut diagonaliser (, ) et choisir une base P Q ij que (er , es ) = δrs λr , λr 6= 0. On peut écrire x = λI ej , λI j I −1 multi-indice. Si xes = es (αx) alors es xes = αx. Mais : e1 , ..., en de V ∈ R, où λI est tel un ij e si i = 0 s j Y i j j −1 P Q i es ( ej )es = −1+ ij ejj si is = 1 (−1) j P (−1) ij Q j Dans tous les cas on a : P Q i Q i α( ejj ) = (−1) ij ejj . Donc xes = es (αx) si et j λI = 0 si is = 1. Par conséquent xes = es (αx) pour tous les s si et λI = 0 lorsque is = 1 pour chaque s. C'est à dire, λI 6= 0 seulement I = (0, ..., 0). On en conclut que x est un scalaire. seulement si seulement si pour 34 Dénition 8.4. Soit β : T (V ) → T (V ) l'application linéaire dénie par β(v1 ⊗ ... ⊗ vn ) = vn ⊗ ... ⊗ v1 . Alors ∀(x, y) ∈ T (V )2 , β(xy) = β(y)β(x) (on dit que β est un anti-automorphisme), ce qui induit une application β : Cl(V ) → Cl(V ), avec β|V = 1. Et γ = αβ = βα est un anti-automorphisme tel que γ|V = −Id. Proposition 8.5. V = V 0 ⊕⊥ V 00 Si alors : Cl(V ) ' Cl(V 0 ) ⊗ Cl(V 00 ) Démonstration. voir [1] Donc d'après la proposition précédente il sut de connaître une base de pour connaître une base de quadratique. Mais si e Cl(V ) où V Cl(R) est un espace-vectoriel muni d'une forme est un vecteur de R, alors {1, e} J est le sous espace vectoriel engendré par e ⊗ e + (e, e), (e ⊗ e + (e, e))e, (e ⊗ e + (e, e))e2 , etc.... car ici : est une base de Cl(R), les éléments de la forme De cette remarque on en déduit la proposition suivante : Proposition 8.6. alors dim(V ) = n et {ei }i∈[1,n] est une base orthogonal Q dim(Cl(V )) = 2 et { eji i } est une base de Cl(V ) où ji ∈ {0, 1}. Si de V, n Exemples 8.7. •Cl(R) = C est engendré par 1, i et β(1) = 1, β(i) = 1, γ(1) = 1, et γ(i) = −i (ici i ∈ R) • Cl(C) = H a comme base 1, i, j, ij = k, et on remarque que γ(i) = −i, γ(j) = −j, γ(k) = −k, γ(1) = 1, (ici C est un R−espace vectoriel de dimension 2 engendré par i et j) Remarque 8.8. Cet exemple montre que γ est une généralisation de la conju- gaison (complexe et quaternionique) bien connue. Dénition 8.9. On note P in(V ) ⊂ Cl(V ) le sous-ensemble des éléments x qui vérient : 1. x(γx) = (γx)x = 1 2. L'application πx : V v stabilise → Cl(V ) 7 → xv(βx) V A partir de maintenant on suppose que la forme quadratique sur V est dénie positive. Proposition 8.10. Cl(V ), 1. P in(V ) est un sous-groupe des éléments inversibles de c'est un groupe de Lie, et l'application surjective et a pour noyau 2. L'algèbre de Lie de s} avec comme et eu er es . {±1} P in(V ) π : P in(V ) → O(V ) est (c'est un homomorphisme de groupe). {er es , r < [er es , et eu ] = er es et eu − est celle engendrée par les éléments crochet de Lie celui déni par : 35 π −1 (det−1 (1)) et π −1 (det−1 (−1)) de P in(V ) sont Cl(V )0 et Cl(V )1 , ils sont connexes pour n ≥ 2. 3. Les sous ensembles fermés respectivement dans x ∈ P in(V ) est γx, donc P in(V ) est bien un sous-ensemble des éléments inversibles de Cl(V ). Soit x, y ∈ P in(V ) alors : xyγ(xy) = xyγ(y)γ(x) = xγ(x) = 1, on fait de même pour vérier que γ(xy)xy = 1. De plus si x, y ∈ P in(V ) et v ∈ V , alors xyvβ(xy) = xyvβ(y)β(x), or yvβ(y) ∈ V et donc xyvβ(xy) = xyvβ(y)β(x) ∈ V . Ainsi xy ∈ P in(V ). Montrons maintenant que l'inverse d'un élément x ∈ P in(V ) est dans P in(V ) : l'inverse de x est γx. Alors : γ(x)γ ◦ γ(x) = γ(γ(x)x) = γ(1) = 1, on montre de la même manière que γ ◦ γ(x)γx = 1. De plus on remarque que γ(x)vβ(γ(x)) ∈ {±xvβx} ⊂ V . Donc P in(V ) est bien un ∗ groupe. La multiplication à gauche de Cl(V ) sur Cl(V ) donne un mor∗ phisme injectif et continue Cl(V ) → GL(Cl(V )) et on peut montrer que ∗ l'image est fermée (en ayant muni Cl(V ) de la topologie induite). Ainsi Cl(V )∗ a une structure de groupe de Lie comme sous groupe fermée de GL(Cl(V )). On peut aussi montrer que P in(V ) est fermé dans Cl(V )∗ , et donc par conséquent P in(V ) est un groupe de Lie. On montre que π(x) ∈ O(V ) : Démonstration. 1. L'inverse d'un élément < π(x)(v), π(x)(v) > = = = = = −((πx)v)2 −xv(βx)(αx)v(γx) −xvvγ(x) < v, v > xγ(x) < v, v > π soit un homomorphisme de groupes est une simple vérication. Montrons que Ker(π) = {±1} : soit x ∈ Ker(π) alors : ∀v ∈ V, v = xvβx. Donc ∀v ∈ V, vαx = xv(βx)(αx) = xv . Par le lemme 8.3, x est un scalaire. 2 Comme xγx = 1, alors x = 1, et donc x = ±1. Ainsi Ker(π) = {±1}. En plus de cela π est continue (on peut le montrer), c'est donc un morphisme Le fait que de groupes de Lie. π est surjective : On remarque que ∀t ∈ R, x(t) = cos(t) + sin(t)er es ∈ P in(V ) ∩ Cl0 (V ), déterminons la matrice de π(x) dans la base e1 , ...en : eu si (cos(t)+sin(t)er es )eu (cos(t)−sin(t)er es ) = (cos(2t) + sin(2t)er es )eu si Montrons que 36 u 6= r, s u=r C'est à dire que la matrice associée à cet endomorphisme est : 1 π(x(t)) = . 1 −sin(2t) cos(2t) 1 . 1 sin(2t) cos(2t) 1 . 1 ⇒ dπ(x(t)) |t=0 dt 0 = . 0 −2 0 0 . 0 2 0 0 . 0 Il est bien connu que Lie(O(V )) est l'algèbre des matrices antisymétriques Mn (R) restreint aux matrices antisymétriques). Donc de π : Lie(P in(V )) → Lie(O(V )) est surjective. En particulier comme Ker(π) = {±1}, alors de π est un isomorphisme d'algèbres de Lie. π envoie un voisinage ouvert de 1 dans P in(V ) ∩ Cl(V )0 dans la composante connexe de l'identité de O(V ) (c'est à dire SO(V )). De plus le chemin cos(t) + sin(t)e1 e2 où t ∈ [0, π] est un chemin dans la composante de l'identité de P in(V ) ∩ Cl(V )0 de 1 à −1. De cela on peut en −1 déduire que P in(V ) ∩ Cl(V )0 = π (det−1 (1)) est connexe. On remarque −1 que π(e1 ) = diag(−1, 1, ..., 1). Ainsi e1 .(P in(V ) ∩ Cl(V )0 ) ⊂ π (O(V )− ), − et il y'a égalité car u 7→ π(e1 )u est une bijection entre SO(V ) et O(V ) . −1 Ainsi e1 .(P in(V ) ∩ Cl(V )0 ) = π (O(V )− ) est connexe. Il n'est pas trés dur de voir que e1 .(P in(V ) ∩ Cl(V )0 ) = P in(n) ∩ Cl1 (V ). Ce qui termine (algèbre où le produit est celui du crochet de Lie de la preuve. Remarque 8.11. On notera Spin(n) = P in(V ) ∩ Cl(V )0 . On a ainsi mon- tré que l'on a la suite exacte annoncé, qui implique en particulier que 37 Spin(n) est compact. On peut aussi montrer que SOn , π1 (SOn ) = Z2 . Spin(n) est le revêtement universel de π1 (SOn ) = Z2 , il sut de procéder par récurrence : on initialise la récurrence à n = 3 : le revêtement 3 universel de SO3 est S qui est un revêtement double, d'où π1 (SO3 ) = Z2 . Ensuite, on suppose que π1 (SOn−1 ) = Z2 , puis on utilise la suite exacte longue en en montrant que Pour montrer que homotopie d'un bré à : SO(n − 1) → SO(n) → S n−1 On a donc comme suite exacte : π1 (SOn−1 ) → π1 (SOn ) → π1 (S n−1 ) #{π1 (SOn )} ≤ 2. Mais on sait aussi que π1 (SOn ) est on vient de montrer que π : Spin(n) → SO(n) est un revêtement n'est pas un homéomorphisme. Donc π1 (SOn ) = Z2 . On en conclut que non trivial, car non trivial, qui 38 9 Un théorème dû à Quillen Dans cette section on cite un théorème dû à Quillen sur la cohomologie de BSpin(n), ce théorème provient de l'article [6], avant de le citer on introduit quelques notations : Notations 9.1. • 4θ degré h 2 est une représentation spinoriel irréductible de Spin(n) de . •On note J l'idéal engendré • w2h (4θ ) = (4θ )∗ (w2h ) par h −1 w2 , Sq 1 (w2 ), ..., Sq 2 h −2 Sq 2 ...Sq 1 (w2 ). Spin(n) obtenue à partir d'un Cl(V )-module. Lorsque n ≡ 0 mod 4, il y'a pour chaque caractère θ sur le centre de Spin(n) qui agissent comme −1 sur Ker(π), une unique représentation 4θ sur lequel le centre agit comme θ. Sinon il y'a à isomorphisme près qu'une représentation spinoriel. Voici un tableau qui résume les valeurs de h en fonction de n, il provient de [6] : n h 8l + 1 4l + 0 8l + 2 4l + 1 8l + 3 4l + 2 8l + 4 4l + 2 8l + 5 4l + 3 8l + 6 4l + 3 8l + 7 4l + 3 8l + 8 4l + 3 Une représentation spinoriel est une représentation de Théorème 9.2. On a l'isomorphisme d'anneaux suivant : (H ∗ (BSOn )/J) ⊗ Z2 [w2h (4θ )] → H ∗ (BSpin(n)) a⊗b 7→ π ∗ (a) ∪ b n = 3, 4 (les isomorphismes exceptionnels) : Spin(3) = S 3 = SU (2) et donc on sait bien que H ∗ (BSU (2)) = Z2 [c2 ]. 1 Dans ce cas n = 3 et h = 2, donc J est engendré par w2 et Sq (w2 ) = w3 . On peut regarder quelques cas où 1. Ainsi on obtient que : H ∗ (BSpin(3)) ' Z2 [w4 (4θ )] On retrouve bien que la cohomologie de BSpin(3) est engendrée par une 4. Spin(4) = SU (2) × SU (2), on utilise la formule de Künneth pour voir que H ∗ (BSpin(4)) ' Z2 [c2 ] ⊗ Z2 [c2 ]. Dans ce cas (lorsque n = 4) on a h = 2 donc cet isomorphisme devient : seule classe de degré 2. H ∗ (BSpin(4)) ' Z2 [w4 ] ⊗ Z2 [w4 (4θ )] Ce qui est cohérent avec le résultat obtenu avec la formule de Künneth. 39 Références [1] J.F. Adams, Lectures on exceptional lie groups, chicago lectures in mathematics ed., Zafer Mahmud and Mamoru Mimura. [2] C Chevalley, Theory of lie groups, Princeton Univ. Press, 1946. [3] Glen E.Bredon, Topology and geometry, graduate texts in mathematics ed., Springer-Verlag. [4] John Milnor, Construction of universal bundles, ii, Annals of Mathematics, Second Series 63 (1956), 430436. [5] John W. Milnor and James D. Stashe, Characteristic classes, Annals of mathematics studies - Princeton University Press. [6] Daniel Quillen, The mod 2 cohomology rings of extra-special 2-groups and the spinor groups, (1971). [7] Norman Steenrod, The topology of bre bundles, Princeton university press 1951. 40