EPU-H RADIOLOGIE DU RACHIS Epu-H, Le Touquet, 5-6 octobre 2002 Experts : Drs Nowtash A. et Poirier J., Service de Radiologie A, CHU Amiens Nord Formateur : Dr Vives É., Rivery Radiologie du rachis 2 EPU-H RADIOLOGIE DU RACHIS 1 POUR LE LECTEUR PRESSÉ CANAUX LOMBAIRES RETRECIS 1 - GÉNÉRALITÉS 2 - CANAL LOMBAIRE ÉTROIT ENTORSES GRAVES DU RACHIS CERVICAL 1 - GÉNÉRALITÉS : LES LÉSIONS DU RACHIS CERVICAL INFÉRIEUR 2 - LE SEGMENT MOBILE RACHIDIEN 3 – LES ENTORSES GRAVES DU RACHIS CERVICAL PATHOLOGIE TUMORALE SECONDAIRE VERTÉBRALE ET ÉPIDURALE 1 - CLINIQUE 2 - PHYSIOPATHOLOGIE ET ÉPIDÉMIOLOGIE 3 - STRATÉGIE DIAGNOSTIQUE DÉPISTAGE SYST. DE L’ATTEINTE OSSEUSE POLYARTHRITE RHUMATOÏDE ET RACHIS CERVICAL 1 - CARACTÈRES RADIOLOGIQUES GÉNÉRAUX : 2 - SIGNES RACHIDIENS GÉNÉRAUX 3 - AU RACHIS CERVICAL : TASSEMENTS VERTEBRAUX OSTEOPOROTIQUES CARACTÉRISATION ET CAT DEVANT DES TASSEMENTS VERTÉBRAUX RADIOGRAPHIES LA SCINTIGRAPHIE TDM IRM AU TOTAL ELÉMENTS BIBLIOGRAPHIQUES PRE TEST ET QUESTIONS 3 4 4 5 7 7 7 8 11 12 12 12 20 20 21 21 26 26 26 26 27 27 28 31 32 Retrouvez l'Epu-H sur : http://www.insitu.fr/web/accueil-fmc.html Epu-H, Le Touquet, 5-6 octobre 2002 Experts : Drs Nowtash et Poirier ; Formateur : Dr Vives 3 Radiologie du rachis EPU-H POUR LE LECTEUR PRESSE La TDM apprécie la part respective du constitutionnel osseux et de l’acquis dans le rétrécissement canalaire au niveau lombaire. Au moindre doute, l’examen radiographique du rachis cervical doit être répété à distance du traumatisme. Chez un patient cancéreux, l’apparition d’une rachialgie doit être considérée comme une atteinte métastatique jusqu’à preuve du contraire, et l’imagerie, en particulier l’IRM, doit être réalisée en urgence L’atteinte cervicale, touchant 60 à 70 % des patients atteints de PR, prédomine au rachis cervical supérieur ; le risque neurologique en faisant toute la gravité La vertébroplastie percutanée est un traitement antalgique simple, permettant au patient de retrouver son autonomie en cas de tassement vertébral. Epu-H, Le Touquet, 5-6 octobre 2002 Experts : Drs Nowtash et Poirier ; Formateur : Dr Vives Radiologie du rachis 4 EPU-H CANAUX LOMBAIRES RETRECIS 1 - GÉNÉRALITÉS 1.1 - DEFINITION ET PATHOGENIE Le canal étroit est défini par l’inadéquation de calibre entre les parois osseuses, discales et ligamentaires du canal rachidien et son contenu. L’étroitesse canalaire constitutionnelle, idiopathique ou accompagnant un désordre congénital (mucopolysacharidose, trisomie 21, achondroplasie), mène rarement à elle seule à une traduction clinique. Elle abaisse toutefois le seuil à partir duquel les composantes dégénératives acquises ont un retentissement significatif. Le rétrécissement canalaire acquis est d’étiologie souvent plurifactorielle : il fait intervenir à des degrés divers des composantes discales (bombement, débord focal, fragment exclu), ostéophytiques (plateaux ou articulaires postérieures), ligamentaires (bombement des ligaments jaunes lié à leur perte en fibres élastiques et à l’affaissement discal, hypertrophie ou ossification du LLP), inter-apophysaires (arthrose ou kystes), les spondylolisthésis (surtout dégénératifs sur arthrose interapophysaire), et une éventuelle lipomatose épidurale associée surtout à l’étage lombaire. La pathologie dégénérative du disque et des ligaments jaunes est le plus souvent en cause dans la sténose du canal central. Disques et articulations interapophysaires participent à la sténose des récessus latéraux et des foramens. L’atteinte dégénérative des articulations unco-vertébrales est la cause la plus fréquente des rétrécissements foraminaux cervicaux, surtout à l’étage inférieur. 1.2 - MESURES Des mesures sont parfois effectuées pour quantifier l’étroitesse canalaire. Cette démarche n’est envisageable qu’en TDM, car l’IRM surestime la sténose canalaire et foraminale. Que ce soit en cervical ou en lombaire, l’étroitesse constitutionnelle du canal central est évaluée en fenêtre osseuse sur une coupe corporéo-pédiculolamaire. Le rétrécissement acquis du sac dural est évalué en fenêtre «tissus mous» sur une coupe discale. Ces mesures doivent être relativisées. Les variations d’une source à l’autre de la littérature imposent des réserves et la corrélation à la clinique est indispensable. Ainsi, selon la source utilisée, 20 à 40 % des sujets asymptomatiques ont des critères TDM d’étroitesse canalaire. Epu-H, Le Touquet, 5-6 octobre 2002 Experts : Drs Nowtash et Poirier ; Formateur : Dr Vives 5 Radiologie du rachis EPU-H 1.3 - LIMITES DES TECHNIQUES Deux énormes limites communes à la TDM et l’IRM sont leur réalisation en décubitus dorsal et l’absence de notion dynamique. Un débord discal, un bombement ligamentaire et surtout un antérolisthésis peuvent n’être présents qu’en charge. IRM et TDM peuvent ainsi sous-estimer ou méconnaître une sténose vraie. Les clichés radiographiques et la myélographie permettent alors l’étude des mensurations canalaires en position debout. En outre la myélographie apprécie bien le caractère « dynamique » de certains canaux étroits. 2 - CANAL LOMBAIRE ÉTROIT Cliniquement, il se traduit par des radiculalgies à bascule et une claudication neurogène, avec diminution du périmètre de marche, typiquement majorée par l’extension du tronc et calmée par la flexion (position assise ou penchée en avant). Le canal lombaire étroit est observé surtout en L4-L5 et peut atteindre les niveaux sus-jacents. Il peut affecter de façon plus ou moins isolée ou combinée le compartiment central du canal, les récessus latéraux, et les foramens. 2.1 - RADIOGRAPHIE Elle peut apporter des éléments de présomption d’étroitesse canalaire constitutionnelle (sur le cliché de profil : brièveté pédiculaire, tendance à la platyspondylie et à la convexité antérieure des murs vertébraux postérieurs; sur le cliché de face : absence d’élargissement physiologique de la distance interpédiculaire de L1 vers L5 et tendance à la sagittalisation des interlignes zygapophysaires orientés en bas et en dedans). Elle permet d’objectiver les remaniements dégénératifs des plateaux et des articulations interapohysaires et de suspecter un rétrécissement canalaire acquis en cas de signes combinés de discopathie et d’antérolisthésis dégénératif. 2.2 - TDM La TDM apprécie la part respective du constitutionnel osseux et de l’acquis dans le rétrécissement canalaire. L’étroitesse du canal central et des récessus latéraux est appréciée sur base morphologique : aspect trifolié plutôt qu’arrondi ou triangulaire du canal lié à la position inhabituellement médiane et antérieure des articulations IAP (inter apophysaires postérieures). Elle permet de quantifier la part d’étroitesse canalaire osseuse et le rétrécissement du sac dural et des récessus latéraux. Epu-H, Le Touquet, 5-6 octobre 2002 Experts : Drs Nowtash et Poirier ; Formateur : Dr Vives Radiologie du rachis 6 EPU-H Elle évalue en outre le rétrécissement canalaire transversal, parfois prédominant, lié à la pathologie dégénérative des IAP et à l’hypertrophie des ligaments jaunes. Les foramens sont analysés sur les coupes axiales ; les reconstructions sagittales facilitent l’évaluation de leur rétrécissement antéro-postérieur et surtout cranio-caudal. 2.3 - IRM La participation du débord discal ou disco-ostéo-phytique et des ligaments jaunes est visible sur les coupes sagittales et axiales. Les coupes axiales et sagittales T2 montrent à hauteur des zones de rétrécissement maximal un amincissement du sac dural et une disparition du LCS. Une surestimation de la sténose peut être liée à l’agglutination des racines de la queue de cheval (à ne pas confondre avec des images d’arachnoïdite) et à la présence de phénomènes de flux liés à l’accélération du LCR en zone rétrécie. La participation des remaniements zygapophysaires et d’éventuels kystes synoviaux au rétrécissement surtout transversal est appréciée sur les coupes axiales. Les rétrécissements des récessus latéraux et surtout des foramens sont analysés sur les coupes sagittales paramédianes et axiales pondérées T1, grâce au contraste qu’offre l’hypersignal de la graisse épidurale et foraminale. La TDM apprécie la part respective du constitutionnel osseux et de l’acquis dans le rétrécissement canalaire Epu-H, Le Touquet, 5-6 octobre 2002 Experts : Drs Nowtash et Poirier ; Formateur : Dr Vives 7 Radiologie du rachis EPU-H ENTORSES GRAVES DU RACHIS CERVICAL 1 - GENERALITES : LES LESIONS DU RACHIS CERVICAL INFERIEUR Les lésions stables doivent être distinguées des lésions instables en fonction de l’intégrité du segment vertébral moyen = (SVM : mur somatique postérieur, pédicules, massif des apophyses articulaires) et des éléments disco-ligamentaires situés entre deux vertèbres (SMR : segment mobile rachidien). A ce niveau les lésions du SMR (entorses et luxations) sont les plus fréquentes (80 %), les fractures plus rares (20%). LES LESIONS STABLES - fractures du corps vertébral respectant le mur postérieur - fractures de l’arc postérieur LES LESIONS INSTABLES - Luxations des apophyses articulaires : dues à une rupture du SMR ( bilatérales = 5% ou unilatérales 15 %), luxation avec fracture des articulaires (35 %) ; - Entorses graves 20 % Ainsi, trois types fondamentaux d'instabilité sont décrits, à savoir : - l'instabilité osseuse à caractère temporaire et de bon pronostic, - l'instabilité ligamentaire, à caractère durable et définitif, dont la cicatrisation nécessite une immobilisation absolue ; - l'instabilité mixte : osseuse et ligamentaire, dont le pronostic est conditionné par l'importance des dégâts ligamentaires. 2 - LE SEGMENT MOBILE RACHIDIEN Le segment mobile rachidien correspond à l’ensemble des parties molles qui assure directement la cohésion intervertébrale. Le S.M.R. comprend d'avant en arrière : - le grand ligament vertébral commun antérieur (L.V.C.A.), - le disque intervertébral, - le grand ligament vertébral commun postérieur (L.V.C.P.), - les capsules articulaires, - les ligaments jaunes, - les ligaments inter- et sur-épineux. Epu-H, Le Touquet, 5-6 octobre 2002 Experts : Drs Nowtash et Poirier ; Formateur : Dr Vives Radiologie du rachis 8 EPU-H 3 – LES ENTORSES GRAVES DU RACHIS CERVICAL Les entorses graves sont dues à une rupture complète sans luxation de tous les éléments du SMR. Les clichés standards peuvent être normaux. Les clichés dynamiques en flexionextension montrent une cyphose angulaire précise avec pincement discal antérieur, un bâillement postérieur entre les apophyses articulaires ( perte du parallélisme articulaire) et un écart inter épineux exagéré. Les atteintes ligamentaires sans luxation et sans fracture définissent les entorses graves du rachis cervical. Le diagnostic peut être difficile et ne peut pas être éliminé à la vue de clichés standards, de face et de profil, normaux car l’entorse peut apparaître à distance du traumatisme une fois les phénomènes douloureux disparus. Il faut s’attacher à rechercher des signes d’entorse grave : cyphose discale, bâillement ou déchaussement des articulaires, augmentation de l’écart interépineux, hématome des parties molles, antelisthesis. Au moindre doute, l’examen radiographique du rachis cervical doit être répété à distance du traumatisme avec des clichés dynamiques en flexion-extension, une fois la contracture musculaire cervicale levée. L’importance de la section des structures discoligamentaires est variable initialement, mais a une tendance particulière à s’aggraver avec le temps. Le mécanisme de ces entorses graves se fait soit en hyperflexion le plus souvent, soit en extension et comme nous l’avons décrit plus haut, c’est la rupture du LLP et de la partie postérieure du disque, réalisant une atteinte de la colonne moyenne, qui va provoquer la gravité de l’entorse. Les traumatismes en coup de fouet ou « whiplash » associent les deux mécanismes avec la séquence extension, puis flexion. Au moindre doute, l’examen radiographique du rachis cervical doit être répété à distance du traumatisme entorse grave Epu-H, Le Touquet, 5-6 octobre 2002 Experts : Drs Nowtash et Poirier ; Formateur : Dr Vives Radiologie du rachis 9 EPU-H Signes élémentaires Signes complémentaires Mur postérieur Mur antérieur diminué Segment mobile rachidien Diagnostic Normal Fracture flexioncompression (seat belt fracture) Abaissé Burst-fracture ou impaction nucléaire Augmenté Fracture de Chance Normal Tassement cunéiforme simple Pathologique Aug. de la distance interépineuse Luxation Aug. de la taille du trou de conjugaison Mur postérieur diminué Distance interpédiculaire Normale Augmentée Mur postérieur augmenté Fracture horizontale de l’arc postérieur Algorithme des lésions élémentaires de profil Epu-H, Le Touquet, 5-6 octobre 2002 Experts : Drs Nowtash et Poirier ; Formateur : Dr Vives Impaction nucléaire Burst-fracture Fracture de Chance Radiologie du rachis 10 EPU-H Signes élémentaires Signes complémentaires Interruption des corticales somatiques Fuseau paravertébral Fracture du corps vertébral Intégrité des corticales Pathologie somatiques préexistante : abcès,… Du même côté : fracture verticale de l'arc postérieur Tassement vertébral latéralisé Diagnostic Lésion par compression latérale Du côté opposé : lésion par hyperflexion fracture horizontale de latérale l'arc postérieur luxation interapophysaire Hauteur corporéale diminuée 8urst-fracture Aug. de ladistance interpédiculaire Hauteur corporéale identique Fracture sagittale Aug de la distance interépineuse Aug de l’espace inter apophyso-lamaire Luxation Déviation apophyse épineuse Indicateur du côté lésionnel Lésions des massifs articulaires Algorithme des lésions élémentaires de face. Epu-H, Le Touquet, 5-6 octobre 2002 Experts : Drs Nowtash et Poirier ; Formateur : Dr Vives 11 Radiologie du rachis EPU-H PATHOLOGIE TUMORALE SECONDAIRE VERTEBRALE ET EPIDURALE Les métastases représentent la pathologie tumorale rachidienne la plus courante et leur extension épidurale est la cause la plus fréquente des compressions médullaires. L’imagerie doit aider au diagnostic positif de tumeur, à sa localisation vertébrale ou épidurale, à préciser son extension, apprécier son retentissement, approcher sa constitution tissulaire, suggérer, voire poser un diagnostic de nature, orienter une éventuelle biopsie et enfin participer à la décision thérapeutique. L’imagerie par résonance magnétique est, dans la plupart des cas, l’examen nécessaire et suffisant face aux pathologies multifocales et en cas de menace neurologique. La tomodensitométrie est précieuse pour la caractérisation des tumeurs vertébrales primitives. Les localisations les plus fréquentes des métastases se situent sur le squelette axial et sur le rachis, prédominant en région thoracique et lombaire, en raison à la fois de la présence de moelle hématopoïétique et du drainage veineux, vertébral et épidural de la plupart des cancers abdomino-thoraciques. 70% de l’ensemble des métastases sont de type ostéolytique, 10 % sont condensantes, les autres sont mixtes. La sensibilité de l’exploration en radiologie standard étant faible, surtout pour les lésions lytiques, la scintigraphie a été longtemps l’examen de choix dans la détection des métastases en raison de la possibilité de l’exploration en corps entier et de sa bonne sensibilité (même si sa spécificité est médiocre). La mise en évidence de fixation scintigraphique pourra permettre de compléter le bilan en radiographie standard. Il existe toutefois un certain nombre de faux négatifs, qui peut atteindre, selon les séries, 10 à 20 % ; en effet, un minimum de 5 à 10 % de remodelage osseux est nécessaire pour une détection par la scintigraphie ; il existe de plus un certain nombre de faux positifs. L’IRM est donc actuellement le meilleur examen pour l’exploration de la moelle osseuse et en particulier pour l’exploration du rachis ; cette technique supplante actuellement la scintigraphie. Epu-H, Le Touquet, 5-6 octobre 2002 Experts : Drs Nowtash et Poirier ; Formateur : Dr Vives Radiologie du rachis 12 EPU-H 1 - CLINIQUE L’atteinte vertébrale métastatique, lymphomateuse ou myélomateuse, peut être longtemps asymptomatique. Mais elle peut provoquer une douleur, souvent sourde, parfois intenable, réveillant la nuit. Chez un patient cancéreux, l’apparition d’une rachialgie doit être considérée comme une atteinte métastatique jusqu’à preuve du contraire, et l’imagerie, en particulier l’IRM, doit être réalisée en urgence. Il s’agit le plus souvent de douleurs, évocatrices lorsqu’elles sont tenaces et résistantes aux antalgiques habituels. Les compressions médullaires peuvent être révélatrices. Le diagnostic sera facilité si le cancer primitif est connu ; il sera plus difficile si la métastase est révélatrice. La découverte de ces tumeurs peut être précipitée par la survenue d’un tassement pathologique et une compression médullaire tumorale est la manifestation initiale de la maladie dans 10 à 40% des cas. 2 - PHYSIOPATHOLOGIE ET ÉPIDÉMIOLOGIE L’atteinte épidurale métastatique isolée est exceptionnelle; elle est presque toujours secondaire à une atteinte osseuse, parfois discrète. La plupart des patients atteints d’un cancer présentent au cours de l’évolution de leur affection des métastases rachidiennes (troisième localisation après le poumon et le foie), et 5 à 10% d’entre eux développent une compression de la moelle épinière ou des racines de la queue de cheval, constituant une urgence diagnostique et thérapeutique. Cette atteinte rachidienne secondaire est avant tout hématogène, beaucoup plus rarement de contiguïté au départ de tumeurs ou d’adénopathies para rachidiennes. Sa fréquence tient au tropisme des métastases osseuses pour les territoires de moelle rouge occupant chez l’adulte le squelette axial (rachis 60 %, bassin 30 %). Les tumeurs primitives diffèrent entre adultes et enfants : pour les premiers, il s’agit le plus souvent d’un cancer mammaire, pulmonaire ou prostatique; pour les seconds, d’un neuroblastome, sarcome d’Ewing, ostéosarcome ou rhabdomyosarcome. 3 - STRATÉGIE DIAGNOSTIQUE DÉPISTAGE SYSTÉMATIQUE DE L’ATTEINTE OSSEUSE La recherche de métastases osseuses commence classiquement par une scintigraphie osseuse. Des clichés radiographiques centrés sur les foyers d’hyperfixation permettent le plus souvent de préciser leur nature bénigne, souvent dégénérative ou (micro-) traumatique, ou au contraire maligne. L’IRM n’intervient dans cette stratégie qu’en cas de discordance radioscintigraphique. Sa sensibilité à l’infiltration néoplasique est pourtant nettement plus élevée que celle de la scintigraphie osseuse dont l’isotope (Technetium-99m), marqueur exclusif de l’activité ostéoblastique, peut méconnaître des lésions lytiques pures. Ainsi, certains préconisent d’emblée la réalisation d’une IRM pelvirachidienne dans le bilan d’extension initial de néoplasies pulmonaires ou surtout mammaires. Epu-H, Le Touquet, 5-6 octobre 2002 Experts : Drs Nowtash et Poirier ; Formateur : Dr Vives 13 Radiologie du rachis EPU-H Mais la tomographie à émission de positrons (TEP ou PET-scan) au fluorodésoxyglucose, marqueur très sensible de l’activité de certaines tumeurs, permet maintenant un dépistage «corps entier» des localisations secondaires. CHEZ UN PATIENT SYMPTOMATIQUE, qu’il s’agisse d’un patient cancéreux connu présentant des douleurs osseuses ou d’un patient présentant des signes évocateurs de compression médullaire, l’IRM s’impose d’emblée pour le diagnostic, la localisation et le bilan d’extension des métastases rachidiennes compressives . 1 - METASTASES OSTEOLYTIQUES: RADIOGRAPHIE STANDARD Les cancers du sein et du poumon sont les premiers pourvoyeurs de lésions secondaires lytiques, puis viennent le rein, la thyroïde et d’autres cancers. Les foyers sont en général multiples, atteignant le squelette axial dans trois quarts des cas. Il s’agit de lésions destructrices de type « géographique » à limites nettes ou plus souvent floues et irrégulières effaçant les contours vertébraux. On peut parfois noter une pseudosoufflure de la corticale avec coque périostée fine et discontinue. Le corps vertébral comme l’arc postérieur peuvent être atteints : la vertèbre borgne par lyse d’un pédicule est caractéristique de la localisation secondaire. En dehors des lésions expansives, on peut observer des tassements vertébraux avec effondrement des plateaux d’aspect biconcave ou cunéiforme, sans spécificité. Une fracture angulaire du plateau supérieur, un tassement asymétrique de face (en dehors de troubles de la statique) ou un tassement en « galette » sont plus spécifiques de localisation secondaire, d’autant plus que le siège est au-dessus de D6 ou D7. Une extension dans les parties molles péri vertébrales est toujours à rechercher, car très évocatrice. Les radiographies ne détectent que tardivement les répercussions des lésions sur les corticales et, plus difficilement encore, sur le réseau trabéculaire vertébral. La plupart des métastases sont ostéolytiques. Une ostéolyse trabéculaire de plus de 50 % d’un corps vertébral peut passer inaperçue. On recherche un estompement, une perte totale ou partielle de visibilité des contours du corps vertébral ou d’un élément de l’arc postérieur. La tuméfaction des tissus mous est parfois décelable, surtout en cervical si elle est antérieure, et en thoracique si elle est latérale (lignes para spinales) ; plus difficilement en lombaire. Certaines métastases sont volontiers expansives, ce qui témoigne de leur lenteur relative d’évolution : c’est le cas des métastases de certains cancers du rein, du sein, de la thyroïde ; cette observation est également possible dans le myélome, l’ostéoblastome et le kyste anévrismal. Epu-H, Le Touquet, 5-6 octobre 2002 Experts : Drs Nowtash et Poirier ; Formateur : Dr Vives Radiologie du rachis 14 EPU-H 2 - METASTASES CONDENSANTES: RADIOGRAPHIE STANDARD Le cancer de prostate est le plus grand pourvoyeur de métastases condensantes, mais 15 à 20 % des métastases du cancer du sein le sont également. Les métastases condensantes se manifestent par une densification osseuse focale arrondie ou géographique, plus ou moins homogène, à limites plus ou moins nettes, rarement et tardivement diffuse. II s’agit de taches denses, arrondies ou ovalaires, à contours mal définis. Elles peuvent confluer et se localiser sur un pédicule, ou sur le corps vertébral en lui donnant un aspect de vertèbre «ivoire».Dans le cancer de prostate, on peut observer une ostéosclérose diffuse qui, modérée, peut passer inaperçue et, plus franche, peut simuler une myélofibrose. 3 - METASTASES VERTEBRALES: TOMODENSITOMETRIE Elle permet de mieux mettre en évidence des ostéolyses limitées sur la corticale comme dans le spongieux qui ne peuvent être détectées en radiographie standard. Le scanner explore mieux le mur et l’arc postérieur, mais aussi les parties molles à la recherche d’une tuméfaction, évocatrice si asymétrique. L’exploration épidurale nécessite en général une injection intraveineuse de produit de contraste. Grâce à son analyse fine du réseau trabéculaire, la TDM est nettement plus sensible que la radiographie à la destruction de l’os spongieux vertébral ou à l’apparition en son sein de plages condensantes. Elle permet l’étude de tous les segments corticaux alors que la radiographie est limitée à l’analyse des segments vus en tangence. Elle apprécie mieux l’extension extra-osseuse de la tumeur mais la délimitation de l’infiltration épidurale est souvent malaisée, au moins en contraste spontané. Pour cette raison, et du fait de la limitation de l’analyse à un segment rachidien, elle n’intervient guère en première ligne dans la recherche des métastases rachidiennes et l’étude de leurs répercussions. Par contre, elle reste un examen de choix pour caractériser une anomalie scintigraphique ou radiographique localisée et aspécifique. 4 - METASTASES VERTEBRALES: IMAGERIE PAR RESONANCE MAGNETIQUE Sur l’étude du signal et de la morphologie, c’est l’examen le plus adapté à la détection des métastases et au diagnostic différentiel des tassements vertébraux. Les métastases réalisent des nodules ou des images en « mottes », en hyposignal Tl, en hypersignal T2 et après injection de produit de contraste, d’aspect plus ou moins hétérogène. La constatation de lésions multiples et disséminées oriente le diagnostic. Devant un tassement vertébral, la mise en évidence d’un bombement du mur postérieur, d’une extension périvertébrale épidurale ou à l’arc postérieur est une aide au diagnostic, Epu-H, Le Touquet, 5-6 octobre 2002 Experts : Drs Nowtash et Poirier ; Formateur : Dr Vives 15 Radiologie du rachis EPU-H qu’il s’agisse d’une lésion nodulaire ou d’une atteinte complète du corps vertébral en hyposignal T1 et en hypersignal hétérogène en T2, et après injection de produit de contraste. Ces lésions sont en hyposignal T1, et d’aspect variable en T2 après injection de produit de contraste : l’hyposignal peut persister, ou plus souvent on note une prise de contraste centrale. L’association des deux aspects en T2 et après injection est fréquente et donne un aspect « tigré » au rachis. Le choix des séquences et des plans de coupe varie selon que la démarche diagnostique est orientée vers la détection de l’atteinte osseuse tumorale secondaire, ou vers la recherche d’une lésion menaçant ou comprimant les structures neurologiques. 4.1 –IRM ET DETECTION DE L’ATTEINTE OSSEUSE 4.1.A - PLANS DE COUPES La recherche de métastases osseuses rachidiennes se fait dans le plan sagittal sur les segments cervi-cothoracique puis lombosacré. L’utilisation d’antennes en réseau phase évite la mobilisation du patient. Un complément d’investigation est souvent réalisé avec l’antenne corps sur le bassin, particulièrement utile au diagnostic d’atteinte osseuse métastatique en cas de localisation rachidienne unique et en cas de nécessité de prélèvement histologique (une biopsie osseuse iliaque ou ischiatique est plus facile et moins à risque qu’une biopsie vertébrale). 4.1.B- SEQUENCES La séquence de spin écho pondérée T1 est la base de la recherche d’une infiltration tumorale. La moelle osseuse vertébrale, rouge ou hématopoïétique, est composée d’un équilibre entre cellules hématopoïétiques et cellules graisseuses (50 à 70 % de graisse en proportion croissante avec l’âge). Cette composante graisseuse est l’élément dominant dans la genèse du signal médullaire en T1, expliquant le signal intermédiaire à intense des vertèbres sur cette séquence, plus élevé que celui des disques intervertébraux et muscles avoisinants. Le remplacement de la moelle osseuse par une lésion néoplasique focale ou son infiltration plus ou moins diffuse, si elle atteint une certaine ampleur, est à l’origine d’un hyposignal focal ou diffus du contenu des vertèbres. L’observation la plus fréquente en pathologie métastatique est celle de multiples lésions médullaires osseuses focales (moins de 10 % des métastases sont uniques). Une infiltration diffuse est observée dans les stades avancés, avec carcinomatose squelettique diffuse. Une séquence pondérée T2 est acquise de façon quasi systématique, le plus souvent en écho de spin rapide, idéalement avec suppression du signal de la graisse, en écho de gradient pondéré T2* (sensible à l’ostéolyse) ou en inversion récupération (STIR). La plupart des métastases ostéolytiques se traduisent sur ces séquences par un Epu-H, Le Touquet, 5-6 octobre 2002 Experts : Drs Nowtash et Poirier ; Formateur : Dr Vives Radiologie du rachis 16 EPU-H hypersignal relatif lié à leur hydratation ou à l’ostéolyse, mais le signal tumoral peut être bas dans les lésions fibreuses ou ostéocondensantes, montrant alors fréquemment un «halo» d’hypersignal relatif à leur périphérie . Une séquence pondérée T1 après injection IV de gadolinium n’est nécessaire qu’en cas : • d’ambiguïté d’interprétation des images obtenues en contraste spontané • d’extension épidurale d’une lésion osseuse vertébrale • de signes neurologiques avec un examen jusque-là normal (recherche de carcinomatose méningée). L’injection n’entraîne pas ou très peu de rehaussement du signal de la moelle osseuse normale. En cas d’atteinte métastatique focale ou diffuse, le rehaussement est en général massif, souvent hétérogène, parfois «en halo» à la périphérie des lésions focales (métastases condensantes surtout), avec parfois des plages nécrotiques sans rehaussement. En aucun cas, cette séquence pondérée T1 après injection IV de gadolinium ne peut être acquise sans disposer d’images T1 obtenues avant injection. Le rehaussement peut en effet « masquer » d’éventuelles lésions. 4.2 - DIAGNOSTIC DIFFERENTIEL DE L’ATTEINTE VERTEBRALE METASTATIQUE Les anomalies médullaires osseuses focales ou diffuses décelées en IRM ne sont pas spécifiques : elles peuvent correspondre à des métastases, mais aussi à des infiltrations lymphomateuses, myélomateuses, leucémiques. Une lésion tumorale primitive peut présenter le même aspect qu’une métastase isolée et l’histologie seule apporte le diagnostic. Des lésions bénignes doivent également être reconnues, sur base de l’évaluation de leur comportement sur plusieurs séquences en IRM, et de l’analyse du bilan radiographique, voire d’un complément TDM. En cas de foyers arrondis, pourront ainsi être rencontrés : • un îlot osseux compact se manifeste par un hyposignal ou plus exactement un vide de signal sur toutes les séquences; son aspect radiologique et TDM est assez caractéristique; • un angiome vertébral : si la composante graisseuse est faible ou absente, l’hyposignal T1 peut être inquiétant; son contenu hydraté peut par ailleurs lui conférer un hypersignalT2 . La perception d’un réseau vertical de travées épaissies en hyposignal et surtout l’aspect TDM caractéristique tranchent; • un îlot plus ou moins arrondi de moelle hématopoïétique focalement plus cellulaire que son environnement peut être difficile à distinguer d’un foyer tumoral en T1. Le signal identique à celui de la moelle hématopoïétique normale sur toutes les séquences et le faible rehaussement après injection intraveineuse de produit de contraste permettent cependant de le reconnaître; Epu-H, Le Touquet, 5-6 octobre 2002 Experts : Drs Nowtash et Poirier ; Formateur : Dr Vives 17 Radiologie du rachis EPU-H • une hernie intrasomatique de matériel discal (nodule de Schmorl) : certaines formes de nodules discaux intraspongieux récents ou «actifs» de l’adulte sont responsables d’anomalies de signal inquiétantes dans un corps vertébral. On les reconnaît grâce à l’anomalie du ou des disques adjacents, à leur identité de signal avec le contenu discal, la démonstration radiologique et TDM d’une dépression au sein du plateau vertébral ; • certaines spondylites infectieuses, en particulier l’atteinte tuberculeuse du sujet africain, peuvent se manifester par une atteinte multifocale pseudo-métastatique ; le contexte biologique et clinique oriente le diagnostic. Des anomalies de signal du corps vertébral en bandes parallèles à un plateau vertébral peuvent être observées dans : • les tassements vertébraux ostéoporotiques récents; • la spondylodiscite : les anomalies touchent alors fréquemment les deux versants d’un disque, lui aussi anormal ; • les modifications osseuses adjacentes aux discopathies mécaniques (hyposignal T1, signal variable en T2) : elles touchent souvent deuxplateaux adjacents et la radiographie montre des signes de discopathies dégénératives; • la condensation osseuse sectorielle juxta ,discale antérieure associée à certaines discopathies érosives qui peut engendrer un hyposignal T1 et un hypersignal T2 localisé; la radiographie et la TDM l’identifient facilement. 4.3 - BILAN CANALAIRE 4.3.A - DETECTION DE L’EXTENSION EPIDURALE ET FORAMINALE L’évaluation de l’extension d’une tumeur vertébrale aux tissus mous paraspinaux et à l’espace épidural requiert des coupes obtenues dans au moins deux plans orthogonaux : on ajoute en général des coupes axiales ciblées au bilan sagittal plus extensif. L’atteinte tumorale épidurale est le plus souvent au contact de l’atteinte osseuse dont elle est issue et dont elle a en général le même signal. L’atteinte corticale, parfois visible, se traduit par une disparition ou un hypersignal relatif des corticales qui montrent normalement un hyposignal linéaire marqué sur toutes les séquences. La limite de l’extension épidurale peut être soulignée par une structure ligamentaire (image «en embrase de rideau» : limitation par le LLP de l’atteinte épidurale antérieure) ou par la dure-mère qu’elle refoule . En pondération T1, on recherche l’envahissement de la graisse épidurale ou foraminale, l’effacement plus ou moins partiel des espaces sous-arachnoïdiens par du tissu en hyposignal moindre que celui du liquide cérébro-spinal (LCS). La pondération T2 visualise les espaces sous-arachnoïdiens (« effet myélographique») et leur amincissement par le processus tumoral . Epu-H, Le Touquet, 5-6 octobre 2002 Experts : Drs Nowtash et Poirier ; Formateur : Dr Vives Radiologie du rachis 18 EPU-H Les images T1 obtenues après injection de gadolinium et, éventuellement suppression du signal de la graisse, délimitent souvent mieux l’atteinte épidurale rachidienne associées aux cancers du sein, de la prostate, et dans le myélome. 4.3.B - RETENTISSEMENT SUR LE SAC DURAL L’effet de masse lié à l’extension tumorale épidurale se traduit par un refoulement, une déformation, une compression parfois sévère du sac dural et de la moelle épinière ou des racines. La topographie de la masse relativement au sac dural doit être précisée : antérieure, postérieure, latérale, spiroïde ou engainante circonférentielle. L’hypersignal de la moelle épinière en pondération T2, lié à la présence d’œdème ou de gliose, est un critère de sévérité de la compression. 4.3.C - RECHERCHE DE CARCINOMATOSE MENINGEE Systématiquement et plus encore en cas de symptomatologie neurologique non expliquée par un examen jusque là négatif, on recherchera sur les séquences pondérées T1 obtenues après injection IV de gadolinium un rehaussement pie-mérien ou radiculaire, linéaire ou plus souvent nodulaire, évocateur de la carcinomatose. Chez un patient cancéreux, l’apparition d’une rachialgie doit être considérée comme une atteinte métastatique jusqu’à preuve du contraire, et l’imagerie, en particulier l’IRM, doit être réalisée en urgence Epu-H, Le Touquet, 5-6 octobre 2002 Experts : Drs Nowtash et Poirier ; Formateur : Dr Vives Radiologie du rachis 19 EPU-H Clinique - biologie Radiographie standard +/- scintigraphie Tassement d'origine indéterminée IRM Discriminative Stop Non discriminative TDM Epu-H, Le Touquet, 5-6 octobre 2002 Experts : Drs Nowtash et Poirier ; Formateur : Dr Vives Contrôle IRM Biopsies Radiologie du rachis 20 EPU-H POLYARTHRITE RHUMATOÏDE ET RACHIS CERVICAL Autrefois appelée polyarthrite chronique évolutive (PCE), il s’agit d’une maladie inflammatoire de la synoviale des articulations, caractérisée par : • son évolution chronique et progressive • sa tendance érosive et destructrice vis-à-vis des éléments constituant l’articulation. Elle est fréquente et peut survenir à tous les âges (maximum entre 35 et 55 ans), frappe trois fois plus souvent la femme que l’homme. C’est le plus fréquent des rhumatismes inflammatoires chroniques. 1 - CARACTERES RADIOLOGIQUES GENERAUX : Aux lésions initiales (déminéralisation épiphysaire, pincement progressif de l’interligne articulaire) s’ajoutent des géodes sous chondrales, puis des destructions progressives des extrémités osseuses avec déformations, luxations plus ou moins complexes. Au poignet : érosion des têtes métacarpiennes, de la styloïde cubitale et de l’articulation radio-carpienne. Aspect de carpite avec pincement des interlignes radiocarpiens et du carpe, flou et disparition progressive des interlignes carpiens, puis destruction progressive et complexe du carpe. Evolution parfois vers l’ankylose osseuse en un bloc unique des os du carpe. Au doigts : les interphalangiennes distales sont constamment épargnées. Au pieds : érosions osseuses de la cinquième tête métatarsienne. L’atteinte est fréquente, 60 à 70 % environ des patients atteints de polyarthrites souffrant de douleurs ou d’autres troubles fonctionnels ou de manifestations neurologiques. 80 % des subluxations vertébrales apparaissent au cours des 2 premières années d’évolution et la totalité d’entre elles avant 5. Epu-H, Le Touquet, 5-6 octobre 2002 Experts : Drs Nowtash et Poirier ; Formateur : Dr Vives 21 Radiologie du rachis EPU-H 2 - SIGNES RACHIDIENS GENERAUX Au rachis dorso-lombaire : Les atteintes du rachis dorso lombaire sont exceptionnelles. Des lésions destructrices des corps vertébraux, ressemblant histologiquement à des nodules rhumatoïdes, ont été rapportées. Ces foyers peuvent s’étendre vers les plateaux vertébraux et le disque. 3 - AU RACHIS CERVICAL : Signes généraux : l’atteinte prédomine au rachis cervical supérieur. L’atteinte est fréquente, 60 à 70 % des patients atteints de PR. 80 % des subluxations vertébrales apparaissent au cours des 2 premières années d’évolution et la totalité d’entre elles avant 5 ans. Fréquence des lésions de la charnière atloïdo-axoïdienne avec luxation C1-C2 lors des mouvements de flexion du rachis, réductible en extension. Ces lésions peuvent entraîner des troubles neurologiques graves (syndrome pyramidal des 4 membres). Longtemps muettes cliniquement, elles méritent d’être recherchées systématiquement (cliché centré sur la charnière cervico-occipitale de profil en flexion). Il faut ajouter aux clichés habituels un cliché bouche ouverte, de réalisation parfois difficile en cas d’atteinte temporo-maxillaire et surtout des clichés de profil en flexion et en extension (pour les articulations CI-C2) ; un cliché de la jonction cervicodorsale si besoin en incidence oblique. La manipulation du malade doit être prudente en cas d’instabilité rachidienne avec risque neurologique. Le scanner et l’IRM ont remplacé les tomographies traditionnelles pour identifier les différents types de subluxation et apprécier leur retentissement sur l’axe neural. Le tropisme pour le rachis cervical s’explique par la présence de nombreuses articulations synoviales : occipito-atloïdiennes, atloïdo-axoïdiennes, inter-apophysaires et unco-vertébrales. Les destructions dues à la synovite sont aggravées par les importantes sollicitations mécaniques du rachis cervical qui entraînent une distension capsuloligamentaire, des microfractures et une dégénérescence discale. L’atteinte cervicale est plus fréquente et plus évolutive chez l’homme, dans les formes séropositives, corticodépendantes, avec des nodules rhumatoïdes sous-cutanés et dans les polyarthrites destructrices évoluant depuis plusieurs années. La corrélation radioclinique n’est pas toujours évidente : 30 % des malades ont des lésions radiographiques asymptomatiques dans certaines séries. En fait, le potentiel évolutif est variable, imposant une surveillance régulière. Epu-H, Le Touquet, 5-6 octobre 2002 Experts : Drs Nowtash et Poirier ; Formateur : Dr Vives Radiologie du rachis 22 EPU-H 3.1 - ARTICULATIONS OCCIPITO-ATLOÏDOAXOÏDIENNES 3.1.A - EROSIONS DE L’APOPHYSE ODONTOÏDE L’érosion de l’odontoïde est fréquente, produite par le panus synovial périodontoïdien. Les érosions sont aussi bien vues en scanographie et en IRM, mieux que sur les clichés classiques. L’érosion de l’odontoïde (88 %) et le panus (87 %) sont les signes le plus souvent retrouvés en IRM. L’ostéolyse étendue, accompagnée généralement d’une subluxation antérieure C1-C2, peut réduire la dent à un petit spicule osseux simulant une dent hypoplasique congénitale. Les fractures de l’odontoïde sont possibles après un traumatisme minime, mais rares. La résorption progressive et complète du fragment supérieur peut survenir, comme dans les fractures simples de l’odontoïde. La condensation et la périostite avec productions osseuses à la face antérieure de la dent sont rares en comparaison des rhumatismes axiaux. 3.1.B - SUBLUXATION ATLOÏDOAXOÏDIENNE SUBLUXATION ANTERIEURE Elle représente 75 % de toutes les subluxations cervicales et peut survenir précocement, avant les érosions de l’odontoïde. L’inflammation synoviale entre la face postérieure de la dent et la face antérieure du ligament transverse, entraîne une laxité ou une rupture du ligament transverse. La subluxation antérieure de C1 est définie chez l’adulte par une distance de plus de 3 mm entre l’arc antérieur de C1 et l’odontoïde. Cette distance dépasse 10 à 12 mm lorsque les ligaments alaires et apicaux sont également atteints. Un déplacement de plus de 9 mm comporte un risque neurologique. L’apparition de signes neurologiques et la récupération neurologique seraient mieux corrélées à une distance postérieure atlasaxis inférieure à 14 mm entre la face postérieure de la dent et le bord antérieur de l’arc postérieur de l’axis. Au cours de la flexion, l’atlas se sépare lentement en avant de l’axis, rétrécissant progressivement le canal cervical par son arc postérieur. Pendant l’extension, la subluxation C1-C2 se réduit le plus souvent quand C1 atteint l’horizontale avec parfois une sensation de ressaut. La compression médullaire par l’odontoïde en avant et l’arc postérieur de C1 en arrière est visible sur la myélographie, le scanner et l’IRM. Le panus périodontoïdien aggrave la compression médullaire antérieure. L’injection de complexe de gadolinium est ici particulièrement utile pour montrer le renforcement du panus inflammatoire par le produit de contraste. La réduction en extension n’élimine pas une compression médullaire dans cette position par le panus. Epu-H, Le Touquet, 5-6 octobre 2002 Experts : Drs Nowtash et Poirier ; Formateur : Dr Vives 23 Radiologie du rachis EPU-H Un scanner ou mieux une IRM est nécessaire pour rechercher l’aggravation éventuelle de la compression en extension par le panus, qui peut compliquer l’intubation anesthésique. L’IRM est ainsi réalisée en flexion et en extension. Un panus de plus de 10 mm d’épaisseur peut même à lui seul comprimer la moelle en position neutre. La subluxation peut être irréductible ou partiellement réductible, par interposition de panus ou d’ossifications entre l’odontoïde et l’arc antérieur de l’atlas ou par d’importantes altérations articulaires. SUBLUXATION VERTICALE OU IMPRESSION BASILAIRE Vue dans 20 % des cas, souvent associée à la subluxation atlas-axis, elle peut être fatale. La luxation verticale de la dent résulte de l’usure des masses latérales de C1 et à un moindre degré des condyles occipitaux et des apophyses articulaires supérieures de C2. L’érosion associée du sommet de la dent peut diminuer la compression. Le diagnostic repose sur l’imagerie. Le scanner et surtout l’IRM montrent l’odontoïde dans la fosse postérieure, comprimant la jonction bulbomédullaire. Les subluxations verticales entraînent le plus de complications neurologiques, par la compression bulbomédullaire ou celle des artères vertébrales entre l’odontoïde et le trou occipital. L’IRM est capable de montrer des signes de dissection de l’artère vertébrale. SUBLUXATION LATERALE La subluxation latérale des articulations C1-C2 entraîne une asymétrie entre la dent et l’atlas. Le déplacement des masses latérales de C1 par rapport à C2 doit être supérieur à 2 mm. La translation latérale est arrêtée par le contact avec les apophyses articulaires résiduelles, l’apophyse odontoïde plus tardivement. La subluxation est visible sur l’incidence bouche ouverte. Le glissement latéral pur de C1 sur C2 n’entraîne pas de compression médullaire. Les malades présentent une inflexion fixée de la tête du côté du tassement osseux et une rotation de l’autre côté. Epu-H, Le Touquet, 5-6 octobre 2002 Experts : Drs Nowtash et Poirier ; Formateur : Dr Vives Radiologie du rachis 24 EPU-H SUBLUXATION POSTERIEURE En cas d’érosion de la dent, l’atlas peut se déplacer vers l’arrière (6 à 7% des subluxations). Rarement, l’arc antérieur de l’atlas se subluxe au-dessus de la dent. Les rares fractures associées de la dent la favorisent. La moelle n’est pas directement comprimée. SUBLUXATION MULTIDIRECTIONNELLE On citera la subluxation antérolatérale ou rotatoire et la subluxation antéropostérieure, C1 se déplaçant à la fois en avant et en arrière de C2. La subluxation antérieure et verticale est la plus fréquente, comme on l’a vu. Au cours de l’évolution, la base plus large de la dent et le corps de C2 se rapprochent de l’arc antérieur de C1, diminuant la distance entre l’odontoïde et l’arc antérieur de C1, ce qui traduit la subluxation verticale et non pas la réduction spontanée de la subluxation antérieure. 3.2 - RACHIS CERVICAL MOYEN ET INFERIEUR SUBLUXATION ANTERIEURE Les subluxations antérieures des corps vertébraux, chez 10 à 20 % des malades, augmentent avec la chronicité et la gravité de la maladie. La pathogénie de l’atteinte discale est discutée : arthrites uncovertébrales ou dégénérescence discale mécanique. La myélopathie associée est rare. Les subluxations sont peu importantes, même si des cas de luxation ont été décrits. Les lésions limitées à un seul étage, siègent surtout en C3-C4 et C4-C5, mais les atteintes de plusieurs étages sont plus fréquentes, donnant un aspect en « marches d’escalier » sur les clichés de profil. La distance séparant les murs postérieurs des deux vertèbres rapportée au diamètre antéropostérieur du corps de la vertèbre inférieure évalue le glissement. Dans la plupart des cas, la subluxation n’est pas fixée : les défauts d’alignement sont mieux vus sur les clichés de profil en flexion et en extension. Un rachis cervical aligné sur un cliché en position neutre peut révéler des subluxations considérables lors de la flexion. L’IRM détecte les étages compressifs et peut mettre en évidence des signes de souffrance médullaire sous la forme de zones intramédullaires focales très intenses en pondération T2. Les progrès de l’imagerie et les nouveaux procédés d’exploration neurophysiologiques ont apporté de nouveaux arguments dans le débat qui oppose les partisans de l’intervention à ceux de l’abstention. Plusieurs travaux récents ont montré qu’il existe une corrélation entre l’importance des subluxations appréciées sur les radiographies, l’importance de la compression médullaire au scanner et l’IRM , et la présence de signes neurologiques, décelés par l’examen clinique ou la mesure des potentiels évoqués Epu-H, Le Touquet, 5-6 octobre 2002 Experts : Drs Nowtash et Poirier ; Formateur : Dr Vives 25 Radiologie du rachis EPU-H Ces travaux ont permis d’individualiser des subluxations à haut risque neurologique, où l’intervention paraît s’imposer : • subluxation verticale ou invagination basilaire surtout si l’index de RedIundJohnel est anormal ; • subluxation antérieure atloïdoaxoïdienne de 9 mm ou plus, surtout si elle reste fixée ; • subluxation du rachis cervical moyen et inférieur de 4 mm ou plus. 3.3 - ANOMALIES DES APOPHYSES ARTICULAIRES L’arthrite associe pincement des interlignes et érosions superficielles sans condensation. Dans les cas extrêmes, une luxation articulaire apparaît. Lors de la flexion, l’instabilité produit une bascule des masses latérales d’une vertèbre sur les suivantes, avec un élargissement anormal des interlignes articulaires. L’ankylose fibreuse est le stade terminal. Dans de rares cas, l’ankylose osseuse de l’ensemble du rachis cervical peut simuler une pelvispondylite rhumatismale. 3.4 - ANOMALIES DISCO-VERTEBRALES Le pincement discal et les condensations somatiques font discuter une arthrose. Mais les érosions des plateaux, la réaction ostéophytique tardive et l’atteinte de C3-C4 et C4-C5 sont inhabituelles. La formation d’un bloc vertébral est exceptionnelle. Érosions des apophyses épineuses : l’inflammation des ligaments interépineux et des bourses voisines érode les apophyses épineuses qui deviennent irrégulières, surtout à la jonction cervicodorsale. Les apophyses épineuses viennent au contact en cas d’affaissement discal et s’usent par compression mécanique. 3.5 - OSTEOPOROSE Une ostéoporose diffuse des vertèbres cervicales est fréquente dans la polyarthrite rhumatoïde, aggravée par l’administration de corticoïdes. L’atteinte fréquente, touchant 60 à 70 % des patients atteints de PR, prédomine au rachis cervical supérieur. Epu-H, Le Touquet, 5-6 octobre 2002 Experts : Drs Nowtash et Poirier ; Formateur : Dr Vives Radiologie du rachis 26 EPU-H TASSEMENTS VERTEBRAUX OSTEOPOROTIQUES CARACTÉRISATION ET CONDUITE A TENIR DEVANT DES TASSEMENTS VERTÉBRAUX La survenue d’un tassement vertébral non traumatique, a fortiori chez un patient cancéreux, pose le problème du diagnostic différentiel entre une origine bénigne (ou ostéoporotique simple) et une origine maligne (ou tumorale). Le plus souvent, l’histoire de la maladie, la connaissance des antécédents, l’examen clinique, le bilan biologique et la radiographie standard suffisent pour faire le diagnostic. Si le doute persiste et en cas de signes neurologiques (le tassement est alors presque toujours malin), l’IRM est la méthode de choix pour explorer la moelle osseuse et les pathologies qui s’y développent. RADIOGRAPHIES Les radiographies standards qui doivent toujours être pratiquées permettent d’orienter le diagnostic. Aucun critère n’a de fiabilité absolue, mais la convergence de plusieurs arguments radiologiques augmente le degré de présomption quant à l’origine du tassement : • nombre et siège des tassements, • aspect de la trame osseuse et type de tassement, • aspect des corticales, • atteinte ou non de l’arc postérieur • et les anomalies éventuelles des tissus mous adjacents.. LA SCINTIGRAPHIE La scintigraphie analyse le remodelage osseux et les anomalies qui sont présentes avant la survenue d’altérations structurales importantes. Dans le cas des tassements, une fixation scintigraphique manque totalement de spécificité puisqu’un tassement bénin ostéoporotique récent fixe tout comme un tassement malin ou évolutif ; en revanche, la sensibilité est excellente. La présence de foyers d’hyperfixation multiples sur le squelette axial, comme sur le squelette périphérique, constitue un argument pour le diagnostic de métastases. Une hyperfixation isolée ne permet pas de faire un diagnostic étiologique. Epu-H, Le Touquet, 5-6 octobre 2002 Experts : Drs Nowtash et Poirier ; Formateur : Dr Vives 27 Radiologie du rachis EPU-H TDM L’examen TDM permet une meilleure analyse de l’environnement fracturaire : • perturbation architecturale et fragmentation corticale sans disparition d’éléments osseux dans le tassement bénin, • ostéolyse au sein du plateau tassé dans le tassement malin, • petite réaction circonférentielle au sein des tissus mous périvertébraux dans le tassement bénin, • tuméfaction franche ou asymétrique dans le tassement malin. La présence d’anomalies osseuses à distance du plateau tassé ou dans l’arc postérieur est observée dans le tassement malin. La tomodensitométrie a pour inconvénient de n’explorer qu’un champ vertébral restreint. Elle peut être réalisée quand, après l’IRM, un doute persiste à la recherche de signes particuliers : recherche de lyse ou de fracture, siège des anomalies de densité, aspect des parties molles antérieures et, à un moindre degré, de l’espace épidural. IRM L’IRM apporte des renseignements à la fois sur l’ensemble du rachis (autres localisations présentes chez plus de deux tiers des patients en cas de tassement vertébral métastatique), sur des anomalies éventuellement infraradiologiques de la vertèbre tassée et sur les répercussions du tassement sur le canal rachidien. Si le tassement vertébral ostéoporotique ancien est facile à reconnaître (déformation vertébrale séquellaire sans anomalie de signal), le diagnostic différentiel entre tassement bénin récent et tassement tumoral requiert une analyse fine de la déformation du corps vertébral, de ses anomalies de signal en T1, T2 et T1 après injection de gadolinium, des tissus mous paraspinaux et épiduraux. Ici aussi, plus que chaque signe individuel, l’accumulation d’un faisceau de critères permet d’optimaliser le degré de certitude quant à l’origine du tassement. Si malgré tout le doute persiste, une biopsie vertébrale peut être envisagée, à moins qu’une forte présomption de tassement d’origine bénigne ne permette de proposer un contrôle en IRM à court terme (2-3 mois, temps nécessaire à la régression de l’infiltration observée dans le tassement bénin). Comme déjà signalé, l’existence de signes neurologiques oriente vers la découverte d’un tassement malin et l’IRM s’impose d’emblée. Des cas rarissimes de tassements ostéoporotiques s’accompagnent d’une compression de la moëlle épinière, de la queue de cheval ou de racines. Ils sont caractérisés par une fracture de plateau avec recul de l’angle postéro-supérieur ou postéro-inférieur du corps vertébral (au niveau de la charnière dorso-lombaire et du rachis lombaire surtout), ou par une fracture en galette avec vide gazeux ou dissection liquidienne intrasomatique (nécrose vertébrale souvent associée à un retard de consolidation) et bombement du mur postérieur. Epu-H, Le Touquet, 5-6 octobre 2002 Experts : Drs Nowtash et Poirier ; Formateur : Dr Vives Radiologie du rachis 28 EPU-H L’IRM apparaît donc comme l’examen de choix car elle permet d’étudier un grand segment de rachis (contrairement au scanner) et montre de façon remarquable la moelle osseuse, l’espace épidural et les parties molles paravertébrales. Les principales séquences à réaliser sont T1 et T2 en écho de gradient ; l’injection de gadolinium peut parfois apporter des éléments supplémentaires au diagnostic, de même que les séquences en suppression de graisse. Le problème essentiel est celui des tassements récents. En effet, après 4 à 6 mois d’évolution, le signal de la vertèbre ostéoporotique redevient normal. L’IRM, grâce à l’analyse combinée du signal et de la morphologie, permet dans la quasi totalité des cas de faire le diagnostic étiologique du tassement vertébral. Au terme de ce bilan, la biopsie vertébrale est de moins en moins fréquemment réalisée à visée de diagnostic différentiel entre tassement malin et tassement bénin. AU TOTAL Au total, devant le lourd problème diagnostique d’un tassement vertébral, quand le contexte clinique et biologique ainsi que les radiographies standards et éventuellement la scintigraphie ne permettent pas de résoudre le problème, l’examen à réaliser est une IRM qui, le plus souvent, permet de trancher. Une tomodensitométrie en deuxième intention pourra être une aide au diagnostic dans les cas (rares) difficiles. Au terme de ce bilan, la nécessité d’une biopsie apparaît de moins en moins fréquemment nécessaire. En dehors de la nécessité d’obtenir une certitude anatomopathologique avant d’engager un traitement dans certains cas, on pourra même, en fonction du contexte, se contenter d’un contrôle IRM quelques semaines ou mois plus tard. La vertébroplastie percutanée est un traitement antalgique simple, permettant au patient de retrouver son autonomie en cas de tassement vertébral Epu-H, Le Touquet, 5-6 octobre 2002 Experts : Drs Nowtash et Poirier ; Formateur : Dr Vives Radiologie du rachis 29 EPU-H CRITÈRES DE DIFFÉRENCIATION TASSEMENT BÉNIN / PATOLOGIQUE Tableau 1. - D'après Laredo. En faveur de la bénignité En faveur de la malignité Tassements multiples et disséminés Tassement unique Siège lombaire et à la charnière dorsolombaire Déminéralisation diffuse homogène Siège au-dessus de D7 Absence de déminéralisation diffuse ou déminéralisation hétérogène. Texture osseuse normale en dehors de la zone d'os tassé qui est modérément condensée (impaction des travées - cal) Ostéolyse ou condensation non expliquée par le tassement (souvent à distance) Tassement diffus avec déformation concave des plateaux vertébraux de profil Tassement localisé avec déformation angulaire des plateaux vertébraux de profil Aspect symétrique de face (sauf si scoliose) Tassement asymétrique de face (sauf si scoliose) Corticales parfois fracturées, mais non effacées (plateaux, mur postérieur, bords latéraux, pédicules). Fracture d'un coin postéro-supérieur ou postéro-inférieur basculé ou déplacé dans le canal Effacement des corticales Arc postérieur respecté (notamment pédicules) Ostéolyse de l'arc postérieur (notamment pédicules) Tuméfaction des parties molles paravertébrales absente ou symétrique et d'épaisseur réduite Tuméfaction des parties molles d'épaisseur importante unilatérale Vide intrasomatique Epu-H, Le Touquet, 5-6 octobre 2002 Experts : Drs Nowtash et Poirier ; Formateur : Dr Vives Radiologie du rachis 30 EPU-H Tableau II. - D'après Laredo. En faveur de la bénignité En faveur de la malignité M O R P H O L O G I E Recul d'un coin postérosupérieur ou postero-inférieur dans le canal Bombement du mur postérieur Parties molles normales ou petit hématome circonférence Extension prévertébrale ou/et épidurale Atteinte pédiculaire possible (œdème) Extension à l'arc postérieur Signal Bande d'hyposignal parallèle aux plateaux vertébraux Lésion nodulaire atteinte complète du corps vertébral Hyposignal T1 localisé ; Hypersignal T2 ; Vertèbre redessinée après injection ; Atteinte incomplète du corps vertébral Hyposignal T1 diffus; Hypersignal T2 ; Hétérogénéité y compris après injection. Signal normal (tassement ancien) Tableau III. - D'après Laredo. Corticales fracturées mais non effacées : aspect en puzzle Recul d’un coin vertébral Fractures du spongieux obliques ou circulaires CORTICALES LYSEES, EFFACEES OSTEOLYSE DU MUR POSTERIEUR Lyse du spongieux Aspect hétérogène Atteinte de l’arc postérieur (pédicules++) Tuméfaction circonférencielle des parties molles ne dépassant pas 8 mm d'épaisseur Tuméfaction asymétrique des parties molles Atteinte épidurale Epu-H, Le Touquet, 5-6 octobre 2002 Experts : Drs Nowtash et Poirier ; Formateur : Dr Vives 31 Radiologie du rachis EPU-H ELEMENTS BIBLIOGRAPHIQUES Cosnard G, Lecouvet F Imagerie du rachis, des méninges et de la moelle épinière. Imagerie médicale diagnostic. Ed Masson 2001 Lecouvet F, Lebon C, Malghem J, Cosnard. Pathologie rachidienne dégénérative.Imagerie du rachis, des méninges et de la moelle épinière. Imagerie médicale :diagnostic. Ed Masson 2001 : p 55-87 Lecouvet F, Vande Berg B, Cosnard G Pathologie tumorale vertébrale et épidurale. 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Epu-H, Le Touquet, 5-6 octobre 2002 Experts : Drs Nowtash et Poirier ; Formateur : Dr Vives Radiologie du rachis 32 EPU-H PRE TEST ET QUESTIONS V: VRAI F: FAUX SO : SANS OPINION Pour chaque affirmation, indiquez d'une croix votre opinion dans la colonne correspondante V F 1 – Le bilan radiologique standard dans les lombalgies et les lombo-sciatalgies a surtout pour but de montrer des signes de dégénérescence arthrosiques du rachis lombaire 2 – Un bilan radiologique du rachis lombaire doit être réalisé avant kinésithérapie 3- L’IRM lombaire fait partie du bilan opératoire d’une hernie discale 4 – Les clichés de 3/4 font partie du bilan radiologique du rachis lombaire 5 – L’incidence de De Sèze fait partie du bilan radiologique du rachis lombaire 6- Les tassements porotiques se compliquent exceptionnellement de compression médullaire 7 – L’ostéoporose se voit sur les radiographies standard au-delà d’une perte de substance osseuse de 50% 8 – Tout traumatisme cervical avec signe neurologique nécessite un bilan IRM en urgence 9 – Les entorses graves du rachis représentent des lésions instables souvent secondaires à un mécanisme d’hyperflexion 10 – La tomodensitométrie présente tout son intérêt dans le bilan des arthroses rachidiennes 11 – Un bilan tomodensitométrique doit être réalisé dans les suspicions de spondylodiscite 12 – Le canal lombaire étroit est synonyme de canal lombaire rétréci 13 – Les clichés en extension-flexion sont indispensables en cas de normalité du bilan radiologique standard dans les polyarthrites rhumatoïdes. Epu-H, Le Touquet, 5-6 octobre 2002 Experts : Drs Nowtash et Poirier ; Formateur : Dr Vives SO 33 Radiologie du rachis EPU-H REPONSES PRE TEST 1 - FAUX. Le bilan doit permettre d’éliminer toute suspicion de tumeur, de fracture, d’infection ou d’arthrite inflammatoire de la colonne lombaire. Cf. Recommandation du CERF 2 – FAUX. Le bilan radiologique du rachis lombaire n’est pas recommandé en routine avant kinésithérapie intéressant la colonne lombaire. 3 – FAUX. Le bilan doit comporter hormis les clichés standard une tomodensitométrie intéressant les 3 et 4 derniers disques lombaires mobiles selon la clinique, ± saccoradiculographie selon les habitudes des chirurgiens. 4 – FAUX. Les clichés de 3/4 n’apportent aucune information supplémentaire par rapport au bilan classique du rachis lombaire et représentent une irradiation supplémentaire pour le patient. A noter que le diagnostic de lyse isthmique se fait aisément sur les clichés de profil et suspecte fortement de face. 5 – VRAI. Ce cliché permet une étude statique du bassin, une étude de la colonne lombaire dans le plan frontal, ainsi que la mise en évidence d’arthrose constituée au niveau des articulations du bassin . 6 – VRAI. L’existence de signes de compression médullaire doit plutôt faire rechercher une étiologie tumorale, inflammatoire, voire infection. 7 – FAUX. Une ostéoporose se détecte sur un bilan radiologique standard au-delà de 30% de perte de substance osseuse. 8 – VRAI. C’est l’examen de choix afin d’étudier les dimensions du canal cervical et surtout pour démasquer une souffrance médullaire sous forme d’hyper intensité T2. Permet une orientation thérapeutique en urgence. 9 – VRAI. Cf. la définition. 10 – FAUX. Cf. les références médicales opposables. 11 – FAUX. C’est l’examen IRM qui permettra de mettre en évidence le disque pathologique associé souvent à un aspect hypo intense T1 des plateaux vertébraux de part et d’autre ainsi qu’une prise de contraste après injection de chélates de Gadolinium. Le scanner peut servir d’examen de débrouillage en cas d’indisponibilité de l’IRM. 12 – FAUX. Le canal lombaire étroit est une sténose constitutionnelle d’origine essentiellement osseuse alors qu’un canal lombaire rétréci est une sténose acquise d’origine dégénérative par débord discal et/ou hypertrophie des ligaments jaunes et/ou ostéophytose secondaire à l’arthrose et/ou calcification discale. 13 – VRAI. Dans de nombreux cas de luxation atloïdo-axoïdienne avec instabilité lors des mouvements en hyperflexion, les clichés standard peuvent être normaux et le patient asymptomatique. Les clichés dynamiques trouvent alors tout leur intérêt. Epu-H, Le Touquet, 5-6 octobre 2002 Experts : Drs Nowtash et Poirier ; Formateur : Dr Vives Radiologie du rachis 34 EPU-H PRESCRIPTION RADIOLOGIQUE ET RACHIS Recommandations du CERF V: VRAI F: FAUX SO : SANS OPINION Pour chaque affirmation, indiquez d'une croix votre opinion dans la colonne correspondante V F 1 – Le Bilan radiologique standard est recommandé dans les lombalgies chroniques communes sans suspicion clinique d'infection ou de tumeur 2 – Le bilan radiologique standard est l'examen de choix dans le diagnostic d'ostéoporose. 3 – Une patiente de 70 ans présente des douleurs rachidiennes au niveau de la jonction dorso-lombaire avec asthénie depuis un mois. Il faut demander un bilan radiologique standard dorso-lombaire Le radiologue vous répond ostéoporose associée à une arthropathie dégénérative. Vous lui expliquez qu'il s'agit d'une raréfaction osseuse due à sa ménopause associée à une usure que représente l'arthrose. Vous lui prescrivez un traitement pour l'ostéoporose. 4 – Le bilan radiologique standard peut être réalisé avant kinésithérapie 5 – Un bilan radiologique du rachis lombaire doit être réalisé devant la suspicion de spina bifida occulta sans symptôme ni signe clinique. 6 – Une de vos patiente, femme de ménage, se plaint de rachialgies diffuses à l'effort. Ses douleurs se calment avec le repos et c'est la 5ème consultation pour le même motif en l'espace de 4 mois. Elle a dans les mains un dossier radiologique standard du rachis effectué il y a 4 mois à la demande d'un de vos confrères. Vous demandez une étude radiographique standard explorant l'ensemble du rachis. L'examen radiographique standard est normal, mais la patiente revenant vous voir pour le même motif 15 jours plus tard, vous lui demandez une IRM. Epu-H, Le Touquet, 5-6 octobre 2002 Experts : Drs Nowtash et Poirier ; Formateur : Dr Vives SO 35 Radiologie du rachis EPU-H PRESCRIPTION RADIOLOGIQUE ET RACHIS Pour chaque affirmation, indiquez d'une croix votre opinion dans la colonne correspondante V 7 – Un patient de 45 ans présente depuis 4 jours une radiculalgie L5 gauche après effort de soulèvement. Vous demandez un bilan radiologique du rachis lombo-sacré. Il revient 3 jours plus tard avec les résultats, les douleurs ayant cédées grâce à votre traitement médical. Le bilan radiologique objective un pincement discal évolué L4-L5 et L5-S1. Vous demandez un complément tomodensitométrique. 8 – Un patient de 39 ans, chauffeur poids lourd, consulte pour dorso-lombalgies sub aiguës après un accident de la voie publique. L'examen clinique est normal Vous demandez un bilan radiologique dorso-lombaire en urgence Ce bilan objective une lombarthrose. Surpris, chez ce jeune patient vous demandez un complément tomodensitométrique. 9 – Un de vos patient a été opéré il y a 8 mois d'une hernie discale lombaire L4-L5. Il vient vous voir car sa lombo-sciatique récidive sur le même mode. Vous demandez un examen radiographique standard. Cet examen radiographique standard est sans particularité. Malgré un traitement médical bien suivi, cette lombo-sciatique est suffisamment gênante pour retentir sur sa vie socio-professionnelle. Vous demandez un examen scanographique afin de rechercher une récidive de hernie discale. 10 – Une patiente de 45 ans, aux antécédents de cancer de sein opéré, radio et chimiothérapé vous consulte pour douleurs lombaires. Vous demandez un examen radiographique standard. Ce bilan montre une ostéoporose diffuse associée à un tassement cunéiforme de L1. Vous demandez un examen scanographique lombaire. Epu-H, Le Touquet, 5-6 octobre 2002 Experts : Drs Nowtash et Poirier ; Formateur : Dr Vives F SO Radiologie du rachis 36 EPU-H PRESCRIPTION RADIOLOGIQUE ET RACHIS Pour chaque affirmation, indiquez d'une croix votre opinion dans la colonne correspondante V F 11 – Un patient de 54 ans consulte pour l'apparition progressive en un mois d'une insuffisance sphinctérienne avec troubles sensitifs des membres inférieurs Vous demandez un bilan radiographique standard lombaire en urgence. Ce bilan revenant normal, vous lui faites une ordonnance et vous lui demandez de prendre un rendez-vous d'IRM lombaire. 12 – Le bilan radiographique du rachis lombaire comprend quasi systématiquement le rachis dorsal. 13 – Dans les affections lombaires, le scanner permet toujours d'identifier la cause des douleurs. 14 – Si on découvre une hernie discale, une intervention chirurgicale s'impose. Epu-H, Le Touquet, 5-6 octobre 2002 Experts : Drs Nowtash et Poirier ; Formateur : Dr Vives SO 37 Radiologie du rachis EPU-H TASSEMENTS OSTEOPOROTIQUES DU RACHIS Pour chaque affirmation, indiquez d'une croix votre opinion dans la colonne correspondante V 1 – Un homme de 70 ans vous consulte pour douleur dorsale basse après effort de jardinage. Il s'agit d'une douleur mécanique isolée. Devant une suspicion de tassement porotique, le bilan standard doit être systématique. Le bilan radiographique montre un tassement cunéiforme de D10. Vous concluez à un tassement porotique et faites un traitement médical. • Vous complétez le bilan par un scanner dorsal. • Vous complétez le bilan par une IRM dorsale. 2 – Devant un tassement porotique avec recul du coin postérosupérieur de la vertèbre, sans signe neurologique, un complément IRM est nécessaire afin d'éliminer une souffrance médullaire. 3 – Une ostéoporose se caractérise par une augmentation de la transparence osseuse au niveau des radiographies standard et d'une raréfaction des travées horizontales. 4 - En faveur des tassements porotiques bénins, on notera : • Les tassements multiples et disséminés. • Siège au dessus de D7 • Arc postérieur respecté • Corticales effacées • Bombement du mur postérieur Epu-H, Le Touquet, 5-6 octobre 2002 Experts : Drs Nowtash et Poirier ; Formateur : Dr Vives F SO Radiologie du rachis 38 EPU-H TASSEMENTS OSTEOPOROTIQUES DU RACHIS Pour chaque affirmation, indiquez d'une croix votre opinion dans la colonne correspondante V F 5 – Un patient de 70 ans, aux antécédents de néoplasie pulmonaire, opéré, radio et chimiothérapé présente des douleurs dorsales localisées associées à une névralgie intercostale bilatérale. Un bilan radiographique standard est réalisé et le radiologue conclut : "Déminéralisation de type porotique, tassement d'allure porotique de D4, sans recul du mur postérieur." • Rassuré, vous faites un bilan d'ostéoporose • Inquiet, vous demandez une tomodensitométrie centrée sur D4 • Inquiet, vous demandez un complément par imagerie par résonance magnétique 6 – Devant un tassement ostéoporotique de L2 et L4, algique chez une patiente de 75 ans, autonome auparavant : • Vous demandez un repos au lit avec traitement antalgique jusqu'à disparition des douleurs. • Un avis pour vertébroplastie après 8 jours de repos et de traitement antalgique. • Pas de vertébroplastie, car la patiente a plus de 70 ans. 7 – La vertébroplastie est un geste chirurgical. 8 – La vertébroplastie peut se faire sous sédation par neuroleptanalgésie avec surveillance anesthésique. 9 – La vertébroplastie dans le traitement des tassements ostéoporotiques a pour but d'empêcher la survenue de troubles neurologiques par recul du mur postérieur. Epu-H, Le Touquet, 5-6 octobre 2002 Experts : Drs Nowtash et Poirier ; Formateur : Dr Vives SO 39 Radiologie du rachis EPU-H ENTORSES TRAUMATIQUES DU RACHIS CERVICAL Pour chaque affirmation, indiquez d'une croix votre opinion dans la colonne correspondante V 1 – Un patient de 25 ans vous consulte pour torticolis avec douleur cervicale dans les suites d'un AVP. Vous prescrivez un bilan standard du rachis cervical comprenant : Face + Profil + _ droit et gauche + Incidences sur C1-C2 + clichés dynamiques si absence de lésion décelable. Le bilan radiographique standard est normal, mais les douleurs persistent.. Vous demandez un complément scanographique du rachis cervical. 2 – Tout traumatisme cervical avec signes neurologiques nécessite bilan IRM en urgence. 3 – Les entorses graves du rachis cervical impliquent une atteinte du segment mobile rachidien. 4 – Parmi les signes radiologiques en faveur d'une entorse grave du rachis cervical on notera : • Cyphose angulaire avec pincement discal antérieur. • Luxation des articulaires postérieurs. • Baillement inter épineux. • Épaississement des parties molles pré-vertébrales. 5 – Dans la suspicion d'entorse grave du rachis cervical Bilan radiographique normal dont clichés dynamiques à distance, on peut éliminer ce diagnostic 6 – L'apparition du souffrance médullaire et/ou radiculaire est la complication à craindre dans les entorses cervicales Epu-H, Le Touquet, 5-6 octobre 2002 Experts : Drs Nowtash et Poirier ; Formateur : Dr Vives F SO Radiologie du rachis 40 EPU-H CANAUX LOMBAIRES RÉTRÉCIS Pour chaque affirmation, indiquez d'une croix votre opinion dans la colonne correspondante V F 1 – Un patient de 45 ans, 100 kgs, chauffeur poids lourd, vous consulte pour sciatalgies S1 à bascule, tronquées au mollet et résistant au traitement antalgique depuis plusieurs mois. Vous demandez un bilan radiographique dorso-lombaire Le bilan radiographique objective une lombarthrose sans pincement discal, vous complétez par un scanner lombaire. 2 – Une jeune femme de 30 ans, 50 kgs, sans antécédent, consulte pour cruralgie gauche isolée apparue il y a un mois, résistant aux antalgiques. Vous demandez un bilan radiographique standard à la recherche de canal lombaire étroit. Le radiologue conclut à un bilan normal, mais la cruralgie persiste. Vous concentrez votre recherche vers une autre étiologie : musculaire, neuropathie périphérique, voire psychogène. 3 - Une patiente de 65 ans consulte pour lombo-sicatalgies bilatérales, mal systématisées, évoluant depuis 1 an mais aggravées depuis 2 mois. Vous demandez un bilan radiographique standard du rachis lombaire Le radiologue vous répond : "Discopathie dégénérative avec lombarthrose sans signe de canal lombaire étroit". Devant la persistance des douleurs, vous demandez une IRM lombaire. Une tomodensitométrie lombaire réalisée montre : "Hypertrophie des ligaments jaunes, arthrose inter somatique et inter apophysaire postérieure, bombement discal pluri étagé sans conflit discoradiculaire.La TDM n'apporte donc pas la réponse aux sciatalgies. Epu-H, Le Touquet, 5-6 octobre 2002 Experts : Drs Nowtash et Poirier ; Formateur : Dr Vives SO 41 EPU-H 4 – Devant une lombo-sciatalgie présentant tous les caractères d'une lombo-sciatique commune par lésions dégénératives, une IRM est indiquée si l'examen scanographique est normal. 5 – Il n'y a pas lieu de prescrire de scanographie ni de myélographie ni de myélo-scanner dans le cadre d'une lombalgie isolée. 6 – Le scanner est un examen performant pour l'exploration des canaux lombaires étroits ou rétrécis Epu-H, Le Touquet, 5-6 octobre 2002 Experts : Drs Nowtash et Poirier ; Formateur : Dr Vives Radiologie du rachis Radiologie du rachis 42 EPU-H METASTASES RACHIDIENNES Pour chaque affirmation, indiquez d'une croix votre opinion dans la colonne correspondante V F 1 – Un patient de 75 ans, aux antécédents de néoplasie de prostate, se plaint de lombalgies depuis 2 mois, survenues après effort de soulèvement. Le bilan standard objective une lombarthrose évoluée, isolée. Vous le rassurez et lui donnez un traitement antalgique. Les métastases vertébrales de cancer de prostate sont plutôt ostéocondensantes 2 - La majorité des métastases rachidiennes sont ostéolytiques, érodant les corticales. 3 – L'apparition de signes neurologiques à type de compression médullaire et/ou de radiculalgies dans les métastases rachidiennes s'explique par le tassement de celles-ci. 4 – Seul un abord chirurgical permet de faire le diagnostic étiologique de certitude d'un tassement vertébral dont l'origine tumorale est suspectée. 5 – Sur un bilan radiographique standard, la probabilité de trouver une infection maligne de 20 à 50 ans, en l'absence d'autre symptôme clinique que la lombalgie, n'est que de 1/2500. 6 – A l'heure de l'IRM, le scanner n'est plus indiqué dans la pathologie tumorale rachidienne. Epu-H, Le Touquet, 5-6 octobre 2002 Experts : Drs Nowtash et Poirier ; Formateur : Dr Vives SO 43 Radiologie du rachis EPU-H ATTEINTE CERVICALE DANS LES POLYARTHRITES RHUMATOÏDES Pour chaque affirmation, indiquez d'une croix votre opinion dans la colonne correspondante V 1 – L'atteinte cervicale de la polyarthrite rhumatoïde intéresse essentiellement l'étage occipito-axoïdo-atloïdien. 2 – Vous suivez une patiente atteinte d'une polyarthrite rhumatoïde sévère évolutive au niveau des extrémités. Devant l'absence de syndrome rachidien ou neurologique, aucun bilan radiographique du rachis cervical n'est nécessaire. A terme, elle présente une subluxation C1-C2, une érosion de l'odontoïde y est fréquemment associée. L'IRM ne présente pas ici d'indication. 3 – Les clichés en extension-flexion sont indispensables en cas de normalité du bilan standard dans les polyarthrites rhumatoïdes. 4 – Dans l'atteinte cervicale des polyarthrites rhumatoïdes, il faut rechercher un écart entre l'arc antérieur de C1 et l'odontoïde. 5 – Un panus de l'odontoïde peut à lui seul entraîner une compression médullaire Epu-H, Le Touquet, 5-6 octobre 2002 Experts : Drs Nowtash et Poirier ; Formateur : Dr Vives F SO Radiologie du rachis 44 EPU-H PRESCRIPTION RADIOLOGIQUE ET RACHIS Recommandations du CERF REPONSES 1 – Pas recommandée en routine. Les modifications dégénératives sont très fréquentes et peu spécifiques dès l'âge mûr sans parallélisme radio-clinique. Exceptions : douleur persistante, progressive ou présence de signes neurologiques. Recherche de lyse isthmique chez le jeune ou de tassement vertébral chez le sujet âgé. 2 – FAUX. Se voit uniquement si la déminéralisation est supérieure à 30 % de la masse osseuse. Indication des ostéodensitométries. 3– a) VRAI b) FAUX. La présence d'une asthénie doit inciter à la réalisation d'un bilan biologique. La recherche d'une spondylodiscite, d'un myélome (fréquence d'une déminéralisation osseuse isolée) ou d'une autre pathologie tumorale doit être faite. 4 – FAUX. Cf. Recommandations du CERF. 5 – Pas recommandé, environ 10% de la population présente des anomalies lombosacrées mineures. 6– a) FAUX. l'examen standard n'apportera rien de plus que le précédent b) FAUX. 7 –. a) FAUX. Celui-ci doit être différé de 2 semaines s'il n'existe pas de signe neurologique ou d'anomalie biologique b) FAUX. Le patient ne présente plus de douleur. En cas de persistance, le scanner doit être différé de 4 à 6 semaines (RMO) 8– a) VRAI. Recherche de tassement ou de fracture. b) FAUX. Ceci ne présente aucune conséquence thérapeutique 9– a) VRAI. Recherche de lésion inflammatoire b) FAUX. L'examen scanographique est incapable de différencier cicatrice de récidive de hernie discale dans 50% des cas. Par contre, dans cette circonstance, l'IRM est très performante (+ de 90% de bons résultats), et lorsque l'IRM ne donne pas la réponse (10%), la saccoradiculographie accouplée au scanner peut apporter des éléments intéressants. Epu-H, Le Touquet, 5-6 octobre 2002 Experts : Drs Nowtash et Poirier ; Formateur : Dr Vives 45 Radiologie du rachis EPU-H PRESCRIPTION RADIOLOGIQUE ET RACHIS Recommandations du CERF 10 – a) VRAI. b) FAUX. C'est l'indication idéale des IRM du rachis. 11 – a) VRAI. Recherche d'une lésion tumorale, inflammatoire et/ou un tassement. b) FAUX. Il s'agit d'une urgence diagnostique et thérapeutique. Le patient doit être adressé à un centre spécialisé pour réalisation d'une IRM lombaire en urgence, suivi d'avis spécialisé. 12 – FAUX. Il s'agit d'une irradiation et d'un coût d'examen inutile. 13 – FAUX. De nombreux patients souffrent de douleurs chroniques dans la région lombaire sans qu'il soit possible de mettre en évidence une quelconque anomalie discale ou vertébrale. A l'inverse, certaines personnes qui ne se plaignent d'aucune douleur présentent des anomalies parfois importantes des disques intervertébraux. 14 – FAUX. L'indication opératoire repose en grande partie sur les données de l'examen clinique. Environ 1% des hernies discales détectées sont opérées selon les études. Epu-H, Le Touquet, 5-6 octobre 2002 Experts : Drs Nowtash et Poirier ; Formateur : Dr Vives Radiologie du rachis 46 EPU-H TASSEMENTS OSTEOPOROTIQUES DU RACHIS REPONSES 1– a) VRAI. b) VRAI. Car il s'agit d'une douleur mécanique après effort dans un contexte d'ostéoporose isolée. c) FAUX. Le scanner peut avoir une indication dans les tassements vertébraux, nécessitant une intervention chirurgicale. d) FAUX. Il n'existe pas de suspicion de pathologie inflammatoire, infectieuse ou tumorale ici. 2 – FAUX. Le recul du coin postéro-supérieur de la vertèbre est un signe classique des tassements porotiques. L'IRM est inutile en cas d'absence de clinique de souffrance médullaire. 3 – VRAI. Il s'agit de la définition même de l'ostéoporose à l'étage vertébral. 4– a) VRAI. b) FAUX c) VRAI d) FAUX e) FAUX Cf. tableaux ci joints. 5– a) FAUX. Antécédents de néoplasie associés à un syndrome neurologique à type de radiculalgie. b) FAUX. C'est l'indication même de l'IRM. c) VRAI. 6– a) FAUX. Le repos au lit jusqu'à disparition des douleurs peut durer longtemps chez une patiente de 75 ans anciennement autonome, lui faire perdre la mobilité et l'exposer aux complications de décubitus. Epu-H, Le Touquet, 5-6 octobre 2002 Experts : Drs Nowtash et Poirier ; Formateur : Dr Vives 47 Radiologie du rachis EPU-H b) VRAI. Classiquement, on propose la vertébroplastie après un délai de 3 semaines après tassement porotique. Mais, chez des sujets âgés aux risques de complication de décubitus ou de perte d'autonomie, un avis doit être demandé au bout de 8 jours. c) FAUX. Il n'existe pas de limite d'âge à la réalisation d'une vertébroplastie. 7 – FAUX. Il s'agit d'un geste de radiologie interventionnelle sans aucun abord chirurgical de la vertèbre. 8 – VRAI. Une anesthésie générale par intubation ventilation n'est nécessaire que dans de rares cas. 9 – FAUX. Le but premier de la vertébroplastie dans les tassements porotiques est d'obtenir une sédation des douleurs là où les autres thérapies ont échoué. Epu-H, Le Touquet, 5-6 octobre 2002 Experts : Drs Nowtash et Poirier ; Formateur : Dr Vives Radiologie du rachis 48 EPU-H ENTORSES TRAUMATIQUES DU RACHIS CERVICAL REPONSES 1– a) VRAI. Les clichés dynamiques doivent être réalisés si le bilan standard est normal. En cas de torticolis important, empêchant la réalisation de ces clichés, la mise en place de minerve est nécessaire et il ne faut pas hésiter à répéter les clichés dynamiques à 15 jours. b) FAUX. Il faut renouveler les clichés dynamiques. 2 – VRAI. L'IRM est le bilan à réaliser devant tout traumatisme du rachis en général avec signes neurologiques permettant une étude fine de la moelle et du canal médullaire. 3 – VRAI. Le segment mobile rachidien comprend les structures ligamentaires et le disque donnant la stabilité architecturale au rachis (cf. cours). 4– a) VRAI. Il s'agit manifestement d'une atteinte discale faisant partie du segment mobile rachidien (FMR). b) FAUX. Une entorse cervicale représente une instabilité du rachis sans luxation. c) VRAI. Il s'agit d'une rupture des structures ligamentaires postérieures. d) VRAI. C'est le classique hématome pré-vertébral. Les autres signes à rechercher sur la radiographie standard sont : - Une angulation inter vertébrale supérieure à 11° - Une décoaptation des articulaires postérieures de plus de 50% - Un antélisthésis de plus de 2 mm au niveau du rachis cervical inférieur et de plus de 4 mm pour le rachis cervical supérieur (au-delà de C4). - Ce sont les clichés dynamiques qui peuvent démasquer l'ensemble de ces signes +++. 5 - VRAI. Si les clichés dynamiques à distance sont normaux, une entorse grave peut être éliminée. En effet, même s'il existe une atteinte ligamentaire d'un des éléments du segment mobile rachidien, il faut une atteinte de l'ensemble de ces éléments pour risquer une instabilité donc une entorse grave. 6 – VRAI. Il s'agit d'une lésion instable ! Epu-H, Le Touquet, 5-6 octobre 2002 Experts : Drs Nowtash et Poirier ; Formateur : Dr Vives 49 Radiologie du rachis EPU-H CANAUX LOMBAIRES RÉTRÉCIS REPONSES 1– a) FAUX. Il faut demander un bilan radiographique standard uniquement lombaire. b) VRAI. Devant un tableau classique de radiculalgies évoluant depuis plusieurs mois, l'indication d'un scanner lombaire se pose. 2– a) VRAI vu l'âge. b) FAUX. En effet, une authentique hernie discale peut exister une personne jeune, sans facteur de risque et un bilan radiologique normal. L'indication d'un scanner au niveau des 4 derniers disques lombaires mobiles se discutent devant la persistance et la résistance d'une cruralgie typique. 3– a) VRAI. b) FAUX. En effet, le scanner est aussi performant, d'accès rapide de coût moindre. c) FAUX. Il s'agit manifestement d'un canal lombaire rétréci. La tomodensitométrie faite en position allongée peut ne pas montrer toutes les contraintes radiculaires, mais cette sémiologie radiologique peut expliquer un tableau de cruralgie ou de sciatalgie à bascule ou mal systématisée. 4 – FAUX. L'IRM n'apporte rien de plus que l'examen scanographique dans les lésions dégénératives. 5 VRAI. La myélographie ou le myéloscanner n'ont leur place qu'en cas de contre indication à l'IRM ou d'impossibilité technique afin d'éliminer une lombalgie non commune. 6 – VRAI. Grâce à la qualité des reconstructions sagittales et coronales, le scanner volumique améliore les performances du scanner dans le bilan du canal lombaire rétréci ou étroit. Il montre bien l'étendue en hauteur de l'étroitesse canalaire, sans caractère central et/ou latéral et son origine constitutionnelle, acquise ou mixte. Epu-H, Le Touquet, 5-6 octobre 2002 Experts : Drs Nowtash et Poirier ; Formateur : Dr Vives Radiologie du rachis 50 EPU-H METASTASES RACHIDIENNES REPONSES 1– a) FAUX. Le contexte doit faire évoquer une localisation secondaire. b) VRAI. C'est la description classique des métatases vertébrales des cancers de prostate. 2 – VRAI. 70% des métastases rachidiennes sont ostéolytiques, 10% ostéocondensantes et 20% mixtes. 3 – FAUX. Des signes neurologiques sont possibles en cas d'extension épidurale, méningée ou intra canalaire de la masse tumorale, sans aucun tassement vertébral. 4 - FAUX. La ponction biopsie percutanée sous contrôle radiologique permet le diagnostic dans plus de 70ù des cas. C'est la technique de choix. 5 - VRAI. 6 - FAUX. Le scanner garde une place prépondérante pour l'analyse de la trame osseuse et de son altération. Des reconstructions multiplanaires sont possibles. Il s'agit d'indications spécialisées. Epu-H, Le Touquet, 5-6 octobre 2002 Experts : Drs Nowtash et Poirier ; Formateur : Dr Vives 51 Radiologie du rachis EPU-H ATTEINTE CERVICALE DANS LES POLYARTHRITES RHUMATOÏDES REPONSES 1 – VRAI. Cf. cours ci-joint. 2– a) FAUX. Les luxations C1-C2 sont fréquentes lors des mouvements de flexion du rachis et asymptomatiques longtemps. b) VRAI. Dans plus de 80% des cas. c) FAUX. L'IRM permet la recherche de panus, présent dans plus de 80% des cas avec séquences réalisées en extension flexion pouvant démasquer une compression médullaire et permet également la recherche des subluxations verticales qui sont à grand risque. 3 – VRAI. Le bilan standard peut être strictement normal alors que les clichés dynamiques démasquent une luxation atloïdo axoïdienne. 4 - VRAI. Il s'agit d'une subluxation si l'écart est supérieur ou égal à 3 mm. Le risque neurologique est important si cet écart est mesuré à plus de 9 mm. 5 – VRAI. Si celui-ci mesure plus de 10 mm d'épaisseur. Epu-H, Le Touquet, 5-6 octobre 2002 Experts : Drs Nowtash et Poirier ; Formateur : Dr Vives