/ 7BEUC/X/009/20025
Procédure rapide
La nécessité d’une procédure rapide reste discutable. Pour que la procédure rapide n'augmente
pas seulement le nombre global de médicaments sur le marché, il faut mettre en place des
systèmes veillant à ce que la procédure rapide ne soit pas utilisée à mauvais escient. La
procédure rapide ne peut être utile que pour une approbation plus rapide des médicaments
traitant des maladies mortelles. Elle doit alors s’accompagner d’une pharmacovigilance
particulièrement rigoureuse. Des délais d’approbation, une surveillance plus étroite et d'autres
points encore doivent également être introduits pour vérifier qu’un médicament se concentre
réellement sur une maladie spécifique et ne puisse être utilisé pour des maladies plus
conventionnelles.
Une transparence absolue est exigée après l’approbation de ces médicaments. Les
médicaments qui font l'objet d’une procédure rapide devraient par ailleurs être soumis à un
étiquetage particulier et faire l’objet d’un consentement étayé par des informations.
Proposition de directive du Parlement européen et du Conseil modifiant la directive
2001/83/EC instituant un code communautaire relatif aux médicaments à usage humain.
Les restrictions actuelles concernant la publicité des médicaments sur prescription auprès du
public ne doivent pas être levées
La législation actuelle n’autorise pas la publicité directe des médicaments sur prescription
auprès du public. Mais l’article 88 de la directive révisée sur les médicaments à usage humain
amende cette interdiction.
L'article permettra à l’industrie pharmaceutique, si elle y est autorisée par les autorités
nationales, à diffuser des informations sur le Sida, le diabète et l’asthme à des groupes de
patients particuliers. L’AEEM doit en être informée et doit s’y opposer dans les trente jours le
cas échéant. Un rapport d’évaluation après un nombre d’années encore indéterminé définira si
cette approche a été un succès.
Le BEUC est convaincu que l’adoption de l’article 88 marquera le début de la publicité directe
des médicaments aux consommateurs (DTCA). Nous sommes opposés à toute communication
directe entre l’industrie et les patients concernant les médicaments. Ce type de communication
relève des autorités nationales et de l’AEEM. Les patients ont besoin d’être mieux informés sur
les médicaments et les traitements, mais il est inopportun que l’industrie pharmaceutique se
charge de cette information.
Tout en reconnaissant que l’information des patients est une question très importante, et que
les patients sont de plus en plus demandeurs pour participer activement au choix de traitement
et des médicaments proposés par le système de soins de santé, nous pensons que les
propositions de la Commission sont discutables. Les patients sont répartis en plusieurs
catégories de manière à définir leurs besoins spécifiques d’information. Dans ce contexte, le
“patient expert” bénéficie de plus d’attention. Le BEUC s’inquiète des nouvelles compétences
que l’on semble attribuer aux patients “experts”, par exemple que ces patients ont des
connaissances supérieures ou égales à celles du médecin et sont presque capables de se
traiter eux-mêmes. En réalité, la majorité des patients n’ont pas suivi d’études médicales et ne
sont pas formés pour juger des informations qui peuvent leur être fournies. Le BEUC craint
également que les besoins des autres patients soient oubliés ou négligés dans ce débat
“d’experts”.
Le choix d’informations offert par l’industrie peut ne pas être totalement influencé par des
considérations commerciales, mais il le sera certainement dans une certaine mesure. Il n’y a
aucune raison de supposer que les informations offertes par l'industrie correspondront aux
besoins des patients.