l’
eradication bact
erienne
etait d’autant plus efficace
qu’elle
etait pr
ecoce apr
es l’infestation. Cependant,
m^
eme tardivement, alors qu’il existe d
ej
adesl
esions de
gastrite chronique atrophique, l’
eradication a un effet
pr
eventif mais avec une amplitude bien moindre. Chez
l’Homme, une grande campagne d’
eradication a
et
e
men
ee en Chine dans une province
a forte incidence de
cancer. Cette campagne a montr
e une r
eduction signi-
ficative de survenue des cancers chez les patients trait
es de
leur infection. Cependant, cette diff
erence n’
etait
observ
ee que chez les patients qui n’avaient pas de l
esion
pr
e-n
eoplasique lors de l’institution du traitement. En
revanche, il n’existait pas de diff
erence significative chez
ceux qui avaient d
ej
a de l’atrophie et/ou de la m
etaplasie
intestinale. Ces r
esultats sugg
eraient que, seul, le
traitement pr
ecoce de l’infection
aHelicobacter pylori
etait susceptible de pr
evenir efficacement le cancer
gastrique [8]. Depuis ce travail initial, plusieurs travaux ont
et
er
ealis
es qui, tous, vont dans le sens d’une r
eduction du
cancer gastrique et des l
esions pr
e-n
eoplasiques chez les
patients trait
es par
eradication de l’infection
aHelicobacter
pylori.Unem
eta-analyse a d’ailleurs pu ^
etre r
ealis
ee,
montrant une r
eduction significative de l’incidence des
cancers chez les patients trait
es, et ce qu’ils aient ou non des
l
esions pr
e-n
eoplasiques [9]. Une
equipe japonaise a pu
mettre en
evidence une r
eduction de l’incidence des cancers
m
etachrones apr
es r
esection endoscopique d’un cancer
superficiel gastrique chez les malades qui avaient une
infection
eradiqu
ee [10]. Cependant, il faut bien noter que
chez les patients trait
es avec succ
es de leur infection
a
Helicobacter pylori, certains pr
esentaient encore des cancers
mais
a un taux moindre que chez ceux qui n’avaient pas
et
e
trait
es. Ces r
esultats montrent donc que, m^
eme en pr
esence
de l
esions pr
e-n
eoplasiques, l’
eradication de l’infection
a
Helicobacter pylori diminue le risque de survenue de cancer
m^
eme si elle ne le supprime pas.
‘‘ Seul, le traitement pre´ coce de l’infection
a` Helicobacter pylori est susceptible
de pre´ venir efficacement le cancer
gastrique’’
Indications du traitement e´radicateur
pour pre´venir le cancer gastrique
La derni
ere conf
erence de consensus europ
eenne, dite de
Maastricht IV, a clarifi
e les indications du traitement
pr
eventif de l’infection
aHelicobacter pylori [11]. Il a
et
e
consid
er
e qu’en pratique il fallait tenir compte de
l’incidence des cancers dans les pays concern
es. Ainsi,
l’incidence du cancer gastrique est de 10/100 000 en
France et de 70/100 000 au Japon. Dans les pays
a
forte incidence, il paraı
ˆt utile de proposer un traitement
pr
eventif syst
ematique de l’infection
aHelicobacter pylori
et de mettre en place ce traitement le plus t^
ot possible
avant la survenue des l
esions pr
e-n
eoplasiques. La situation
est diff
erente pour les pays
a faible risque, comme le
France, o
u il convient manifestement de s
electionner les
patients
a haut risque pour leur proposer un traitement
pr
eventif de l’infection
aHelicobacter pylori.
‘‘ Dans un pays a` faible risque, comme
la France, il convient de se´ lectionner
les patients a` haut risque pour leur proposer
un traitement pre´ ventif de l’infection a` Helicobacter
pylori’’
Quels sont les patients que l’on peut
conside´rer comme a` haut risque
de cancer gastrique ?
Les deux cat
egories principales sont les apparent
es au
premier degr
e de malades ayant un cancer gastrique et les
malades ayant d
evelopp
e des l
esions pr
e-n
eoplasiques de
type atrophie marqu
ee m
etaplasie intestinale.
Pour la premi
ere cat
egorie de malades, il va falloir prendre
l’habitude de rechercher syst
ematiquement l’infection
a
Helicobacter pylori chez les apparent
es de cancer gastrique
pour
eradiquer la bact
erie lorsqu’elle est pr
esente. En
pratique, cette recherche peut se faire, soit par la
gastroscopie, soit par le test respiratoire
a l’ur
ee C13. La
gastroscopie avec biopsies est adapt
ee aux patients
a
risque de cancer, c’est-
a-dire les patients qui ont un ^
age
peu diff
erent de celui du cancer index ou qui ont d
epass
ela
cinquantaine. Pour les autres, une simple d
etection de
l’infection
aHelicobacter pylori est suffisante du fait du
faible risque de cancer et le test respiratoire
a l’ur
ee C13
paraı
ˆt bien adapt
e.
Le traitement des malades ayant des l
esions pr
e-
n
eoplasiques pose le probl
eme de la d
etection de ces
l
esions. En effet, on ne peut connaı
ˆtre l’
etat de la
muqueuse gastrique chez les patients qui n’ont pas eu
de biopsie lors de leur endoscopie. Cela veut dire qu’il faut
biopsier syst
ematiquement les patients ayant une endos-
copie gastrique, m^
eme en l’absence de l
esion macrosco-
pique
evidente. La pr
esence d’une atrophie marqu
ee et
d’une m
etaplasie intestinale, surtout si elle pr
edomine au
niveau de la partie haute de l’estomac, est une indication
a
traiter pr
eventivement l’infection
aHelicobacter pylori chez
ces patients.
8HEPATO-GASTRO et Oncologie digestive
vol. 20 n8suppl
ement 1, janvier 2013
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