L A b s t r a c t s s

publicité
Abstracts
A bstracts
Syndrome de Marshall
L
Le syndrome de Marshall ou syndrome
PFAPA (periodic fever, aphteus stomatitis, pharyngitis and adenitis) correspond à
l’association d’une fièvre récurrente, en général toutes les 3 à 4 semaines, accompagnée
d’une aphtose buccale, d’une pharyngite et
d’adénopathies cervicales. Il survient préférentiellement chez des enfants de moins de
5 ans, par ailleurs en bonne santé, sans trouble de la croissance staturopondérale et sans
neutropénie cyclique.
Les auteurs ont colligé les dossiers de 54 enfants ayant consulté pour un syndrome PFAPA
sur une période de 5 ans. Il y a une prédominance masculine. Le début des troubles peut
être très précoce : l’un des enfants avait un
mois lors du premier épisode. Le tableau n’est
pas toujours complet à chaque épisode. Il s’accompagne parfois de douleurs abdominales, de
nausées, d’une toux, de myalgies. La difficulté
est d’évoquer le diagnostic en se fondant la récurrence assez régulière des épisodes fébriles
et de faire le test thérapeutique : la fièvre cède
très rapidement après une dose de corticoïdes.
La dose recommandée est de 1 à 2 mg/kg de
prednisone ou équivalent. Il est rarement nécessaire d’administrer une deuxième dose le
lendemain. Beaucoup de parents étant terrifiés
à l’idée de donner des corticoïdes à leur enfant,
ils en donnent souvent une dose moindre que
celle prescrite. Les auteurs ont ainsi pu remarquer qu’une dose de 0,15 à 0,5 mg/kg de prednisone peut être tout à fait suffisante. Les corticoïdes n’ont aucun effet préventif à l’égard des
épisodes suivants. Chez la moitié des enfants,
les épisodes s’espacent puis disparaissent. Pour
des raisons non élucidées, l’amygdalectomie
peut être efficace pour éviter les récidives : sur
les 6 enfants opérés, aucun n’a refait d’épisode
fébrile dans les suites.
M. François
>>> Tasher D, Somekh E, Dalal I. PFAPA syndrome, new clinical aspects revealed. Arch Dis Child 2006;91(12):981-4. Epub
2006, 4 avril.
Helicobacter pylori ou reflux
gastro-œsophagien ?
■
Certains symptômes pharyngolaryngés
comme une toux chronique, une voix
éraillée, une gêne pharyngée seraient dus à
30
un reflux gastro-œsophagien mal toléré. De
fait, dans certains cas, ces symptômes disparaissent après traitement par inhibiteurs de
la pompe à protons. Mais s’ils étaient dus à
une infection par Helicobacter pylori plutôt
qu’au reflux ?
Pour tester cette hypothèse, les auteurs ont
repris rétrospectivement les dossiers de
42 patients ayant un reflux gastro-œsophagien prouvé par une endoscopie digestive,
qui se plaignaient de symptômes pharyngolaryngés et qui ont été mis sous traitement
par inhibiteurs de la pompe à protons. Ils ont
pu rechercher des anticorps contre H. pylori
sur des échantillons sanguins prélevés avant
le traitement et ils ont comparé les résultats
du traitement chez les patients qui avaient
une sérologie positive et chez ceux qui en
avaient une négative. Les résultats montrent
que l’évolution des symptômes œsophagiens
ne dépend pas du statut sérologique contre
H. pylori. En revanche, les symptômes pharyngolaryngés disparaissent significativement
plus dans le groupe des patients qui avaient
une sérologie positive (85 %) que dans le
groupe de ceux qui en avaient une négative
(30 %).
Si ces résultats sont confirmés par d’autres
études, cela pourrait déboucher sur la demande par les ORL d’une sérologie antiH. pylori à partir d’une simple prise de sang,
plutôt que d’une pHmétrie ou d’une endoscopie digestive, lesquelles sont plus contraignantes, avant de prescrire le traitement
par inhibiteurs de la pompe à protons.
MF
>>> Oridate N, Takeda H, Yamamoto J et al. Helicobacter
pylori seropositivity predicts outcomes of acid suppression therapy for laryngopharyngeal reflux symptoms. Laryngoscope
2006;116:547-53.
Surdité et problèmes
ophtalmologiques
■
Les auteurs ont fait une revue de la
littérature portant sur l’association surdité et troubles visuels. Cette association est
très fréquente puisque 40 à 60 % des enfants
sourds ont des problèmes visuels. La plupart
de ces troubles ne sont diagnostiqués que
très tardivement, si un dépistage n’est pas
systématiquement demandé et régulière-
ment répété. L’examen ophtalmologique est
impératif chez tout malentendant. Chez le
jeune enfant, il est parfois nécessaire de faire
faire un électrorétinogramme afin de pouvoir
diagnostiquer précocement une rétinite.
Avoir une bonne vue est d’autant plus important que l’audition est déficiente. Cela explique l’importance de détecter et de corriger rapidement tout trouble ophtalmologique
accessible à une correction : troubles de la
réfraction (myopie, astigmatisme…), troubles de la convergence, cataracte… Certains
troubles ophtalmologiques comme les rétinites pigmentaires sont actuellement au-delà
de nos ressources thérapeutiques, mais un
diagnostic précoce permet une adaptation
de l’environnement et une information sur
l’évolution du trouble visuel.
MF
>>> Nikolopoulos TP, Lioumi D, Stamataki S, O’Donoghue GM.
Evidence-based overview of ophtalmic disorders in deaf children: a literature review. Otol Neurotol 2006;27:S1-24.
Paralysie laryngée après
chirurgie du canal artériel
■
La ligature du canal artériel expose à un
traumatisme du nerf récurrent gauche.
Il est très difficile de savoir quelle est la fréquence de cette complication, et, surtout, le
nombre de cas où la paralysie est définitive.
Les auteurs ont fait un examen du larynx au
fibroscope chez 61 enfants opérés d’un canal
artériel une semaine après extubation. Ces enfants étaient presque tous de grands prématurés : le poids de naissance médian était de 740 g
et l’âge gestationnel médian de 25 semaines.
Sur ces 61 enfants, 7 avaient une paralysie laryngée gauche, qui était asymptomatique dans
5 cas et cause de stridor et de difficultés d’alimentation dans 2 cas. Ces deux enfants ont été
nourris par gavage pendant respectivement
1 et 3 mois. À distance, s’il n’y a pas eu de récupération de la paralysie, il y a eu disparition des
symptômes (pour les enfants symptomatiques)
et parfaite compensation par les mouvements
de la corde vocale droite.
MF
>>> Pereira KD, Webb BD, Blakely ML, Cox CS, Lally KP.
Sequelae of recurrent laryngeal nerve injury after patent
ductus arteriosus ligation. Int J Pediatr Otorhinolaryngol
2006;70:1601-8.
La Lettre d’ORL et de chirurgie cervico-faciale - n° 308 - janvier-mars 2007
Téléchargement