Helicobacter pylori - CLINIQUE ST

publicité
Prise en charge de l'Hélicobacter pylori en 2014
Dr Isabelle Bueres Dominguez
25 Octobre 2014
40 ans de la Clinique Saint Luc Bouge
Helicobacter pylori : histoire
●
●
●
En 1875 : découverte d'une bactérie hélicoïdale dans des
estomacs humains.
Récidive fréquente des ulcères gastro-duodénaux traités
longtemps traitement par anti-acides et Bismuth (toxicité)
1ère culture HP en 1982 par Warren et Marshall (Nobel de
médecine en 2005)
Helicobacter pylori
●
Bactérie gram -, hélicoïdale
●
4 à 6 flagelles
●
Microaérophile à croissance lente (culture délicate)
●
Bonne adaptation à environnement hostile (estomac humain) :
●
–
uréase + (neutralisation acide gastrique),
–
motilité dans le mucus,
–
capacité d'adhérence à la paroi gastrique
Infection chronique la plus fréquente chez l'homme : 50 %
population mondiale
Helicobacter pylori
●
Prévalence de l'infection dépend du niveau socio-économique :
–
●
●
●
surpopulation, grande fratrie, accès difficile à l'eau potable
En France : 25% des adultes infectés
Contamination :
–
Réservoir : estomac humain
–
Contamination : vomissures, salives et selles (si diarrhée)
–
Transmission : enfance, intra-familiale, orale-orale ou oro-fécale
–
Ré-infection : rare
Possible susceptibilté héréditaire
Helicobacter pylori et pathologies digestives
Helicobacter pylori et pathologies digestives
●
Ulcères gastro-duodénaux :
–
AINS et HP sont les 2 grandes causes de UGD
–
Ulcères non HP, non AINS : <6%, surestimation
(échec détection HP et
prise AINS inavouée)
–
●
Infection à HP ↑ risque d'hémorragie chez le patient prenant des
AINS
Cancer gastrique :
–
30-50% des cancers gastriques sont liés à HP
–
HP multiplie le risque de cancer gastrique par un facteur de 2.8-6
Cancer gastrique
●
●
●
Patients à haut risque :
–
Gastrectomie partielle ou résection endoscopique
–
Zone à forte incidence
–
Contexte de polypose familiale ou de syndrome de Lynch
–
IPP au long cours
–
Lésions pré-néoplasiques (atrophie, métaplasie intestinale, Biermer)
–
ATCD familiaux de cancer gastrique au premier degré
Forte présomption d'efficacité de l'éradication sur la prévention du
cancer
Effet bénéfique de l'éradication sur l'évolution des lésions prénéoplasiques :
–
stabilisation ou régression de l'atrophie,
–
pas d'effet sur la métaplasie qui semble être le « point de non
retour »
Helicobacter pylori et pathologies extra-digestives
●
●
Mythe ou réalité? : ischémie cardiaque, asthme, obésité, diabète,
Parkinson , Alzheimer,...
Pathogénie encore inconnue.
●
Grande hétérogénéité dans la qualité des études menées.
●
Liens clairement établis :
●
Purpura thrombocytopénique idiopathique (PTI)
●
Carence en fer
●
Biodisponibité thyroxine et L-Dopa
Méthodes de recherche de l'Hélicobacter pylori
●
Toujours stopper IPP et AB 14 jours avant
●
Biopsies gastriques :
–
Anatomo-pathologie : visualisation des muqueuses, recherche de
métaplasie intestinale et d'atrophie, perfomances ++, Se ↓ postéradication
–
Test rapide uréase : non remboursé, rapide, spécifique mais moins
sensible
–
Culture : difficultés techniques (transport), délai (3-12j), disponibilité,
spécifique 100%, sensibilité fct labo, antibiogramme
–
PCR : faible disponibilité, coût élevé et non remboursé, perfomances
++, évite problèmes liés au transport, permet de déterminer les
mutations impliquées dans la résistance aux antibiotiques
Méthodes de recherche de l'Hélicobacter pylori
●
Tests non invasifs
– Inconnue sur maladie associée à l ’infection
–
Sérologie : si risque élevé de faux négatifs
(hémorragies, atrophie, MALT ), pas valable en postéradication
–
Test respiratoire à l'urée : délai après AB 4sem,
2sem pour IPP, performances ++ qqs âge,
standardisation, disponibilité
–
Détection Ag fécal : peu réalisée, facile,
performances ++, délai après AB et IPP
Indications de la recherche d'Hélicobacter pylori :
Maastricht IV
●
●
●
●
●
●
●
●
●
●
Cancer gastrique et lésions pré-néoplasiques
Ulcère gastrique et duodénal, gastrite
MALT (lymphome extra-ganglionnaire de la zone marginale)
Prévention des lésions induites par les AINS ou l'aspirine
Prévention chez les patients devant subir un by-pass gastrique
Anémie par carence martiale
Carence de vitamine B12
Purpura thrombopénique chronique idiopathique
Dyspepsie fonctionnelle
RGO avec utilisation d'IPP au long cours
Traitement
●
Principale cause d'échec d'éradication = Résistance aux AB
–
●
●
Nette augmentation de la prévalence des résistances aux AB
–
28 % pour la lévofloxacine en Belgique (surconsommation des quinolones)
–
22 % pour la clarithromycine en Belgique
(macrolides à longue durée
d'action (Azithromycine) et persistance dans les sécrétions gastriques)
Taux de résistance au métronidazole stable: 35%
–
●
70% efficacité de la tri-thérapie classique (avant 90%)
Peu d'impact sur l'efficacité du traitement :
(peut être contrecarrée en
augmentant la durée du traitement ou en ajoutant du Bismuth)
Eviter le traitement empirique si le taux de résistance à la
clarithromycine est élevé (>20%)
Traitement : première ligne
●
●
●
Eviter la trithérapie classique (résisitance à la clarithromycine)
–
Amoxycilline ou mtronidazone si allergie
–
Clarithromycine
–
IPP X2
Traitement séquentiel de première ligne :
–
5 jours : amoxy (1g 2X) + IPP X2
–
5 jours : clarithro (500 mg 2X) + métro (500 mg 2X) + IPP X2
Si allergie aux bétalactamines ou si échec d'un premier traitement
par macrolides : quadrithérapie à base de bismuth
–
●
10 jours : Sous-citrate de bismuth (140 mg 4X) + métro (500mg 3X)
+ tétracycline HCL(500mg 4X) + IPP X2
Toujours vérifier l'efficacité de l'éradication par test respiratoire à
l'urée
Traitement après un échec d'éradication
●
●
Réaliser un antibiogramme (ou une PCR) et traiter en
conséquence
Si pas possible ou si échec de la culture
–
Si patient n'a pas encore reçu de clarithromycine
●
–
Si patient a déjà reçu de clarithromycine
●
●
●
Trithérapie séquentielle 10 jours
Quadrithérapie à base de bismuth
Si nouvel échec, refaire un antibiogramme
Toujours vérifier l'efficacité de l'éradication par test respiratoire à
l'urée
Traitement : et après ….
●
Nouvelles classes testées :
–
quinolone : levofloxacine
–
taux de résistance en augmentation
rifabutine (proche de la rifampicine, risque d ’induction de
résistance sur les mycobactéries)
●
●
Au terme de 3 lignes de traitement seulement 1-2% des patients
seront en échec.
Take-home messages
●
●
●
●
●
Recherche et éradication systématique chez les patients à haut
risque de cancer gastrique
Gastroscopie avec biopsies systématiques pour la recherche d'HP
et de lésions pré-néoplasiques
Résistance Clarithromycine élevée en Belgique :
–
traitement séquentiel
–
Alternative : quadrithérapie bismuthée
Antibiogramme
Contrôle systématique de l'efficacité de l'éradication par test
respiratoire à l'urée
Références
●
●
●
●
●
Management of Helicobacter pylori infection. The Maastricht IV Florence consensus report. Gut
2012;61:646-664
Helicobacter pylori resistance to antibiotics. Filipa F. Vale et al. Science against micobial
pathogenic : communicating current research and technogical advances.
Helicobacter pylori resistance to antibiotics in europe and its relationship to antibiotic
consumption. Megraud et al. Gut 2013;62:34-42
Bacteriology and epidemiology of Helicobacter pylori infection. UpToDate 2014
Association between Helicobacter pylori infection and gastrointestinal malignancy. UpToDate
2014
●
Helicobacter pylori : actualités thérapeutiques en 2012. Pr Jean-charles Delchier. Post'U 2012
●
Prise en charge de Helicobacter pylori en 2014. Anne Courillon-Mallet
●
Hélicobacter pylori : indications et traitement. Clémence Toullec, journée de DES 2012
Téléchargement