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Des cahiers neufs.
Il n’y a pas de changement sans un peu de danger,
sans audace. Il n’y a pas de rupture sans douleur ou
nostalgie. Il faut pourtant s’interroger sur nos manières
de communiquer et ne pas prendre le parti de l’habitude.
Cette habitude n’est d’ailleurs pas dans mes gènes, on
me le reproche parfois. Mais elle m’aura été salutaire
jusqu’ici. Je préconise donc un certain équilibre entre le
sens de la tradition et l’intrépidité de la création pour
nous garder alerte et sensible au temps qui passe, aux
générations qui naissent.
À partir d’aujourd’hui donc, en cet automne 2015, le
cahier d’accompagnement, que plusieurs d’entre vous
connaissent ou avez quelquefois côtoyé, prend un chemin
différent. Je vous propose un nouveau complément à
nos spectacles, un cahier qui respire au gré des saisons
et qui, sans perdre sa mission d’informer, offre une
réflexion sociale à la dramaturgie présentée au TDP. En
cette ère d’électronique et de réseaux, en ces temps où
nous trouvons des informations générales, pointues,
éclectiques, sur les autoroutes du savoir, nous repensons
donc les Cahiers du TDP et, après mûres réflexions, les
déclinons autrement.
mot du diRecteuR aRtistiQue
Le Cahier d’automne et le Cahier d’hiver - il y en aura
donc deux par année - sont de libres accompagnateurs,
concis et adaptés à tous les lecteurs, jeunes et moins
jeunes. Chaque Cahier est parrainé par un passionné,
qu’il soit théoricien, praticien, professeur, sociologue,
artiste ou journaliste. Ces concepteurs abordent les
œuvres, quelle qu’en soit l’époque, en les interrogeant
au cœur de l’instant présent. Ils ciblent des pistes de
réflexion, proposent des regards, abordent avec divers
collaborateurs les sujets et les thèmes que les quelques
spectacles, à l’affiche de septembre à décembre ou de
février à mai, leur ont inspirés.
Dans ce Cahier d’automne, pensé par le metteur en
scène et conseiller à l’artistique Jean-Simon Traversy,
les amours de Musset et Sand, par le biais de Perdican
et Camille, côtoient les histoires étonnantes du baron
de Münchhausen, la vie de solitaire de Sherlock Holmes
et les créations vibrantes de Guillaume Vincent, Martin
Bellemare et Sébastien David. Ainsi, le sentiment
amoureux, la foi, la liberté de parole, la bipolarité, le
suicide assisté, la fin de l’adolescence et Holmes lui-
même, sont les sujets invités de ce premier opus.
En lisant les textes proposés par Nathalie Boisvert et
Nicolas Gendron et les entrevues avec Mara Tremblay,
la comédienne Christiane Pasquier et sœur Violaine
Paradis, en plongeant dans les correspondances de
George Sand et d’Alfred de Musset, et leurs contemporains
Sophie Torris et Jean-François Caron, vous voyagerez de
thème en thème, entre les aspirations de la jeunesse, les
forces et les failles de la vérité et la peur de l’engagement.
Je souhaite que ce Cahier d’automne permette des
échanges, des apprentissages, des réflexions sur nos
responsabilités communes et individuelles. Et surtout,
je souhaite que tous les Cahiers qui suivront provoquent
de joyeuses rencontres entre les générations et entre
les cultures. Les feuilles commencent à tomber, la neige
viendra si vite, l’automne est déjà sur nos scènes.
Merci d’être là, chers spectateurs, aussi généreux
qu’exigeants.
Claude Poissant
© LM Chabot