À proprement parler, Lorenzaccio peut être considéré
comme la seule pièce française de l'époque à influence
shakespearienne (la scène du « lancer de drapeau » en
est d'ailleurs un exemple flagrant).
On sait même que ses cinq actes n'ont jamais été joués
intégralement ; leurs trente-six scènes exigeraient trois
soirées, une soixantaine de décors, plus de quatre cents
interprètes. Ils ne furent d'ailleurs pas portés à la scène
du vivant de Musset. En 1863, son frère Paul arrangea un
texte pour le Théâtre de l'Odéon. La censure impériale le
refusa, attendu que « la discussion du droit d'assassiner
un souverain dont les crimes et les iniquités crient
vengeance, le meurtre même du prince par un de ses
parents, type de dégradation et d'abrutissement,
paraissent un spectacle dangereux à montrer au public ».