![](//s1.studylibfr.com/store/data-gzf/9042f6e757357e542d1a4f6f1f801e64/1/004359341.htmlex.zip/bg5.jpg)
dues. Dans notre série, la longueur maximale a été de
13 cm avec un greffon de la face interne du bras. Dans
une série de 40 patients, WESSELS a utilisé des greffons
de longueur maximale de 17 cm pour la muqueuse
buccale (en 3 greffons), de 11 cm pour la muqueuse
vésicale, de 9 cm pour la peau pénienne et de 8 cm
pour le prépuce [26]. Pour DEVINE, il n'y a pas de limi-
te pour la longueur d'un greffon [12]. DESYa utilisé un
greffon préputial spiralé permettant de traiter des sté-
noses de l’urètre de plus de 20 cm [6], confirmant l’af-
firmation de DE V I N E. Cependant, l’utilisation de
l’UGC pour des sténoses supérieures à 10 cm exposent
à un pourcentage de récidive plus élevé [25].
-La technique chirurgicale
L'UGC nécessite le respect de principes afin de ne pas
compromettre le résultat à long terme. Lors de l'abord
de l'urètre, la dissection doit se faire plan par plan afin
de ménager l'intégrité des tissus de couverture qui
seront à l'origine de la vascularisation du greffon [6].
L'incision de la sténose doit être prolongée au delà de
la jonction muqueuse saine - muqueuse pathologique.
Afin de prévenir les urétrocèles et les fistules,
BARBAGLI préconise de placer le greffon sur la face
dorsale de l'urètre, plaqué contre les corps caverneux
[2]. Pour cela, ils mobilisent complètement le corps
spongieux afin de le faire tourner de 180°. Le greffon
est suturé sur les corps caverneux puis il est suturé par
2 hémi-surjets à l'urétrotomie.
De même, la bonne couverture du greffon, outre ses
effets bénéfiques sur la vascularisation, permet une
bonne application du greffon sur la sonde urétrale et
évite la survenue d'une urétrocèle. L'hémostase de ce
plan de couverture doit être soigneuse [6]. En effet, la
survenue d'un hématome peut compromettre la prise
du greffon. Cela justifie la réalisation d'un pansement
légèrement compressif en fin d'intervention.
-Le matériel de greffe
Parmi les différents greffons utilisables, le prépuce,
tissu glabre, fin et souple, reste le plus simple, offrant
des résultats superposables aux greffons de sites extra-
génitaux. Son faible coefficient de rétraction (< 15%)
permet un ajustement simple sur le segment à ponter
[9,25]. En cas d'antécédent de circoncision ou de fistu-
le urétro-cutanée, il peut être nécessaire de se tourner
vers un autre site de prélèvement :
* La peau pénienne offre les mêmes avantages que le
prépuce. Par contre, elle ne permet pas de fournir de
grande longueur.
* La peau de la face interne du bras permet des prélè-
vements de grande longueur sur une peau quasiment
glabre. Son accès est simple et la cicatrisation du site
de prélèvement rapide. Cependant, il s'agit d'une peau
épaisse, d'un maniement moins aisé d'autant plus que
l'indice de rétraction est supérieur par rapport au pré-
puce (entre 15 et 25%) [9,25]. Notre série rapporte 2
bons résultats sur 2 utilisations.
* La muqueuse vésicale est utilisée régulièrement dans
la prise en charge des hypospadias [18]. Elle offre
l'avantage de pouvoir fournir une grande longueur et
d'être naturellement destinée à être au contact de l'uri-
ne. Son indice de rétraction est similaire à celui du pré-
puce (5 à 15%) [9]. JORDAN et DEVINE réservent ce type
de greffon aux cas où un abord vésical est nécessaire
pour une autre raison [15]. MONTFORTa rapporté une
série de 8 sténoses de l’urètre de l'enfant avec 6 bons
résultats à 19 mois [17].
* la muqueuse buccale offre les mêmes avantages que
la muqueuse vésicale. Une intervention en double équi-
pe permet de diminuer le temps opératoire [19]. Le
greffon doit être dégraissé comme le prépuce, préservé
du dessèchement par une conservation dans du liquide
physiologique auquel certains ajoutent un antibiotique
[13, 18]. Les différentes séries donnent entre 90 et
100% de résultats excellents, mais les suivis restent
courts (entre 11 et 18 mois) [13, 20, 26]. MOREY,
depuis 1996, utilise de principe ce site de prélèvement
pour les urétroplasties bulbaires [20].
CONCLUSION
La prise en charge des sténoses de l’urètre nécessite la
connaissance des différentes techniques afin de pou-
voir adapter le traitement aux caractéristiques de la
lésion ainsi qu'aux différentes contraintes associées
(antécédents, siège de la sténose). L’urétroplastie par
greffe cutanée permet une réparation en un temps avec
des résultats satisfaisants préférentiellement au niveau
de l’urètre bulbaire. Le prépuce et la peau pénienne
donnent les lambeaux permettant d'obtenir les
meilleurs résultats du fait de leur qualité. Au vue de la
littérature, la muqueuse buccale semble être une solu-
tion de rechange satisfaisante. Dans tous les cas, une
surveillance prolongée est nécessaire afin de dépister
une récidive.
REFERENCES
1. BARBAGLI G., SELLI C., TO S TO A. Reoperative surgery for recurrent
strictures of the penile and bulbous urethra. J. Urol., 1996, 156, 76-77.
2. BARBAGLI G., SELLI C., TOSTO A., PALMINTERI E. Dorsal free
graft urethroplasty. J. Urol., 1996, 155, 123-126.
3. BLUM J.A., FEENEY M.J., HOWE G.E., STEEL J.F. Skin patch
urethroplasty : 5-year followup. J. Urol. 1982, 127, 909.
4. BOCCON-GIBOD L., LE PORTZ B. One-stage urethroplasty for
urethral stricture. Eur. Urol., 1984, 10, 32-35.
5. BRANNAN W., OCHSNER M.G., FUSELIER H.A., GOODLET
J.S. Free full thickness skin graft urethroplasty for urethral stricture:
experience with 66 patients. J. Urol., 1976, 115, 677-680.
116
N. Gaschignard et coll., Progrès en Urologie (1999), 9, 112-117