Prise en charge endoscopique des sténoses au cours de la maladie de Crohn Maryan CAVICCHI, 7 juin 2013 Histoire naturelle et fréquence Histoire naturelle et fréquence Histoire naturelle et fréquence Récidive post-opératoire à 5 ans Nouvelle chirurgie : 15 à 45 % à 5 ans Clinique et explorations Clinique Douleurs de type Koenig voire syndrome occlusif Mais absence de parallélisme entre la clinique et l’importance de la sténose Evolution souvent à bas bruit Auto-régime +++ Endoscopie : score i4 de Rutgeerts si post-opératoire TDM notamment dans les situations d’urgences Entéro-IRM +++ Sténose Longueur Caractère inflammatoire Dilatation d’amont Dilatations endoscopiques : résultats Etudes non contrôlées, rétrospectives, procédures et indications hétérogènes Une étude poolée sur 347 patients et suivi médian de 33 mois (Hassan et al, 2007) 70-100 % de sténoses anastomotiques Succès technique : 85 à 95 % des cas (étude poolée 86 %) 41– 75 % : pas de recours à la chirurgie (étude poolée 58 %) Recours à la chirurgie : 25 à 59 % (étude poolée 42 %) 30 – 70 % ont nécessité au moins deux dilatations (41 % étude poolée) Complications : 0 à 15 %, dont 2-4 % de complications graves (perforation, hémorragie )(2 %) Facteurs prédictifs de succès Longueur de la sténose < 4 cm Sténose anastomotique vs sténose de novo : résultats contradictoires mais le consensus ECCO recommande la chirurgie pour ces dernières Ulcérations, franchissement de la sténose, injections de corticoïdes, diamètre du ballonnet : NS Dilatations endoscopiques : bonnes indications Sténoses anastomotiques Symptomatiques Courtes (< 4 cm) Part fibreuse > part inflammatoire Ulcérées ou non Echec du traitement médical Absence de complications : abcès, fistules Accessibles à l’endoscopie Dilatation endoscopique : technique Préparation colique dans la mesure du possible Anesthésie générale Ambulatoire possible Ballonnet Rigiflex de 3 à 8 cm Avec ou sans opacification, avec ou sans fil-guide Dilatations jusqu’à 18 mm (max 20 mm, au-delà, augmentation des complications) Une à deux minutes Franchissement de la sténose : non impératif mais probable facteur prédictif de succès Prothèses extractibles Série prospective coordonnée par le GETAID sur 11 patients (Attar et al., 2012) 8 sténoses anastomotiques Prothèses couvertes extractibles à J28 Un seul patient a pu compléter la procédure sans récidive de symptômes 6 migrations 2 chirurgies liées au geste Série espagnole (Loras et al., 2012) 17 patients dont 14 échecs de dilatation 64 % d’efficacité à 60 semaines 1 migration 4 difficultés d’extraction (impaction) Prothèses extractibles à J7, prothèses bio-dégradables en cours d’évaluation Prothèses couvertes extractibles à J28 Un seul patient a pu compléter la procédure sans récidive de symptômes Injections locales Corticoïdes d’action retard (Triamcinolone) Plusieurs études non contrôlées plutôt positives Une étude contrôlée négative sur 13 patients (East et al., 2007) Une étude pédiatrique bien conduite encourageante (Di Nardo et al., 2010) 29 enfants suivis à un an 1/15 dans le groupe CTC a nécessité une nouvelle dilatation 5/14 dans le groupe placebo Recours à la chirurgie significativement plus élevé dans le groupe placebo Infliximab : quelques cas rapportés (sténoses coliques notamment) Le choix entre l’endoscopie et la chirurgie Pas d’étude comparative Traitement endoscopique Traitement chirurgical Anastomotique De novo Axiale (+/- angulation) Non cathétérisable Courte (< 4 cm) Longue Unique Multiples Non compliquée Abcès, fistules Questions non ou incomplètement résolues Comment attribuer de façon formelle les symptômes à la sténose ? Comment faire la part des choses entre une sténose inflammatoire et une sténose fibreuse ? Faut-il traiter les sténoses asymptomatiques ? Un traitement médical agressif permet-il de limiter la récidive après prise en charge endoscopique ? Ono et al., 2012 Etude rétrospective sur 185 patients sous IFX, suivi médian 24 mois 33 (17,8 %) des patients avec sténose symptomatique Taux de chirurgie significativement moindre dans le groupe avec dilatation Cas clinique : Mme R. Thérèse, 60 ans Novembre 1987 : Occlusion intestinale. Diagnostic de maladie de Crohn iléale. Septembre 1988 : Cortico-dépendance. Résection iléo-caecale. Novembre 1990: Occlusion intestinale aiguë. Corticothérapie. Janvier 1991 – Juin 1995 : corticodépendance avec épisodes d’occlusion intestinale. Iléo-coloscopie retrouvant une sténose anatomotique ulcérée (Rutgeerts i4). 1996 : Résection iléo-colique droite pour sténose sympomatique associée à une corticodépendance avec ostéo-nécrose des genoux droits et gauches. IMUREL postopératoire. Décembre 1998: Nouvelle poussée digestive. Nutrition parentérale exclusive. Janvier 1999: Nouvelle poussée digestive. Nutrition parentérale exclusive. Iléocoloscopie : sténose anastomotique ulcérée non franchissable. Augmentation de l'IMUREL. Cas clinique : Mme R. Thérèse, 60 ans 2000 à 2009 : Plusieurs poussées peu intenses traitées de façon symptomatique. Poursuite de l’IMUREL. Mai 2009 : Nouvelle poussée digestive + fistule anopérinéale avec un abcès de la marge anale. Septembre 2009 à Mars 2012 : 19 perfusions de REMICADE. Echappement progressif non récupéré malgré l’augmentation de la posologie à 10 mg/kg. Réaugmentation de l’IMUREL qui avait été diminué au cours du traitement par REMICADE. Coloscopie retrouvant une anastomose ulcérée mais franchissable (i2). Mai 2012 à Mai 2013 : Switch par HUMIRA 160/80 en association à IMUREL. Amélioration initiale de la symptomatologie qui progressivement réapparait au cours du temps. Nouvelle iléocoloscopie : Anastomose perméable partiellement ulcérée. Mai 2013 : Nouvelle hospitalisation pour occlusion intestinale aiguë à priori au niveau de l’anastomose iléocolique droite. Levée spontanée et rapide de l’occlusion après mise à jeun. TDM : probable imputabilité de la sténose dans l’épisode actuel, discrète dilatation du grêle au-dessus de l’anastomose Proposition de dilatation endoscopique