FIMFA 2006-2007-TD d’algèbre I
Rachel Ollivier
TD 9 - Formes quadratiques
Exercice 1. 1. Les corps Q[i]et Cne sont pas isomorphes, pourtant ils sont tous deux de
niveau 1.
2. (a) Soit pun nombre premier et n1. Si p= 2, alors Fpnest de niveau 1. Supposons
que pest impair. Dans Fp,1est somme de deux carrés. En effet, dans Fp, il y a
(p+ 1)/2carrés. Donc l’ensemble des carrés de Fpet l’ensemble des éléments de la
forme 1y2,yFpest d’intersection non vide. Par conséquent, le niveau de Fpn
est inférieur ou égal à 2. D’autre part, 1est un carré dans Fpsi et seulement si p1
mod 4. Donc dans ce cas, ν(Fpn) = 1. Si p3 mod 4, alors X2+ 1 est irréductible
sur Fp. Dire que 1est un carré dans Fpnéquivaut à dire que Fpncontient le corps
Fp2Fp[X]/(X2+ 1) c’est-à-dire que nest pair.
(b) Un base de Q(i2) comme Q-espace vectoriel est {1, i2}donc in’appartient pas à
Q(i2) et ce corps est de niveau 2. Puisque 1 = 12+ (i2)2, il est exactement
de niveau 2.
(c) De même, Q(j)est de niveau 2. (On a 1 = j+j2=j4+j2).
(d) Le corps Q(j21/3)est isomorphe Q[X]/(X32) c’est-à-dire à Q(21/3)R. Il est
donc de niveau .
3. Soit Kun corps de niveau fini. Il est clair que ν(K)ν(K(X)). On note ν:= ν(K(X)) et
R1, ..., RνK(X)tels que
1 = R1(X)2+...+Rν(X)2.
En réduisant au même dénominateur on obtient une famille P0, P1,...,PνK[X]telle que
P0(X)2+P1(X)2+. . . Pν(X)2= 0. En regardant par exemple les coefficients dominants,
on obtient une somme de au plus ν+ 1 carrés qui est nulle donc 1est somme de νcarrés
dans Ket ν(K)ν.
4. Soit Kun corps de caractéristique différente de 2. Pour n1, on considère la forme
quadratique Q(X1,...,Xn) = Pn
i=1 X2
i.On suppose qu’elle admet dans Knun vecteur
isotrope non nul noté x= (x1, ..., xn). Puisque Qest non dégénérée, il existe un plan
hyperbolique Ppour Qcontenant x. Dans une base bien choisie, la restriction de Qà ce
plan est représentée par
0 1
1 0.
On a Q(P) = Kdonc Q(Kn) = K.
Ou bien : Soit j∈ {1, ..., n}tel que xj6= 0. Soit cK. On pose u:= c/(4x2
j)et yi=xi(1 u)pour i6=j,
yj=xj(1 + u). Alors
Q(y1, ..., yn) = Xy2
j=X
i
x2
i+ 2(x2
jX
i6=j
x2
i)u+u2X
i
x2
i
= 4x2
ju=c.
5. Supposons que n= 2kavec kNet que Qn’a pas de vecteur isotrope. Soit x=
(x1,...,xn)Kn{0}. Nous allons montrer l’existence d’une matrice Txavec les propriétés
(a) et (b) par récurrence sur k0.
Si k= 0, on pose Tx= [x1].
Si k= 1, on pose Tx=x1x2
x2x1.
1
Supposons la propriété vraie pour k11. Soient n= 2ket xKnque l’on écrit
x= (y1, ..., y2k1, z1, ..., z2k1).
On désigne par Qk1la forme quadratique sur K2k1donnée par Qk1(X1, ..., X2k1) =
P2k1
i=1 X2
i.En posant y= (y1, ..., y2k1)et z= (z1, ..., z2k1)on a
Q(x) = Qk1(y) + Qk1(z).
Par hypothèse de récurrence, si y(resp. z) est non nul on dispose de Ty(resp. Tz)
correspondant à la forme Qk1.
Si z6= 0 et y= 0, on pose Tx=0Tz
Tz0.
Si z= 0 et y6= 0, on pose Tx=Ty0
0Ty.
Si z6= 0 et y6= 0, on pose Tx=TyTz
TztT1
ztTyTz.
6. D’après la question 4, si Qkest isotropique, alors l’ensemble des sommes non nulles de 2k
carrés est Ktout entier. Sinon, pour tous vecteurs non nuls x, y K2k, on a Q(x)Q(y)6= 0
et Q(x)Q(y) = Q(x)tyy =ty(Q(x) Id)y=ty(tTxTx)y=t(Txy)Txy=Q(z)zest
l’image de ypar la matrice Tx. Donc Q(x)Q(y)est une somme de 2kcarrés. De même
Q(x)Q(y)1=Q(zQ(y)1)est une somme de 2kcarrés.
7. Soit νle niveau fini du corps Ket 2kla plus grande puissance de 2telle que 2kν. On a
une écriture
1 = x1+... +x2
2k1+x2
2k+... +x2
ν
avec a= 1 + x1+... +x2
2k16= 0 sinon 1serait somme de 2k1< ν carrés. On pose
b=x2
2k+... +x2
ν. C’est une somme de (au plus) 2kcarrés. Ainsi, a1b=1est une somme
de 2kcarrés d’après la question précédente d’où ν2k.
Exercice 2. Soit Eun K-espace vectoriel de dimension finie n2et Qune forme quadratique
non dégénérée sur Ede forme polaire B. Soient Hun hyperplan de Eet uO(Q)vérifiant
u|H= IdH. Puisque Qest non dégénérée, l’orthogonal de Hest une droite Kx.
1. Sous l’hypothèse Q|Hnon dégénérée, on a HH={0}et E=HKx xest un
vecteur non isotrope. Puisque u(H) = H, on a u(Kx) = Kx et xest un vecteur propre
pour upour la valeur propre λ. Or Q(u(x)) = Q(x) = λ2Q(x)avec Q(x)6= 0, donc λ=±1.
2. Sous l’hypothèse Q|Hdégénérée, on a HH=Kx. Soit zE\H. On a u(z) = λz +y
avec yHet λK. On veut montrer que u(z) = z. Or, puisque z6∈ H, on a B(x, z)6= 0.
D’autre part, B(x, z) = B(u(x), u(z)) = B(x, λz +y) = λB(x, z)donc λ= 1. Mais alors,
pour tout hH, on a B(z, h) = B(u(z), h) = B(z+y, h)donc B(y, h) = 0 et yHH=
Kx : il existe µKtel que y=µx. On a donc Q(z) = Q(u(z)) = Q(z) + 2µB(z, x)donc
µ= 0.
Exercice 3. Soient Eun K-espace vectoriel de dimension finie n2,Qune forme quadratique
non dégénérée sur E.
1. Soient xE{0}un vecteur isotrope et λK. L’endomorphisme de multiplication par
λest une isométrie de Kx relative à Q|Kx . Par le théorème de Witt, elle s’étend en une
isométrie uO(Q).
2. La valeur propre λrelative à un vecteur propre pour uet non isotrope vérifie λ2= 1.
3. Il existe p∈ {1, ..., n}tel que uest un produit de préflexions orthogonales r1, ..., rpd’hy-
perplans respectifs H1, ..., Hp.
(a) On suppose que nest impair et det(u) = 1. Dans ce cas, pest pair et p < n.
L’intersection des Hiest un sous-espace vectoriel de F1dimension np > 0.
(b) On suppose que nest impair et det(u) = 1. Appliquer ce qui précède à u.
(c) ...
4. ...
Exercice 4. Soit pun nombre premier impair et aF
p. On pose s=a2. L’endomorphisme
Fp-linéaire de F2
p
(x, y)7→ (x+ay, x ay)
est bijectif car pest impair. Pour yF
p, le nombre de couples (x, y)tels que (x+ay)(xay) = t
est donc égal au nombre de couples (u, v)tels que uv =tc’est à dire p1.
Exercice 5. 1. Par la formule de polarisation, 2B(x, y) = B(x+y, x+y)B(x, x)B(y, y)...
2. Montrons par récurrence sur sa dimension que Vadmet une base orthogonale pour B.
Si V={0}c’est clair. Sinon, il existe e1V− {0}tel que B(e1, e1)6= 0. On a V=
Ke1(Ke1)car e1est non isotrope et on applique l’hypothèse de récurrence à (Ke1).
Exercice 6. 1. Le R-espace vectoriel Eest de dimension 3de base
I=1 0
01, J =0 1
1 0, K =0i
i0.
2. Pour x=a b
¯
ba=aI +RbJ +IbK E, on a Q(x) = a2+b¯
b=a2+(Rb)2+(Ib)2. C’est
donc une forme quadratique définie positive pour laquelle I, J, K est une base orthogonale.
3. ...
Exercice 7. La forme quadratique qest définie positive (resp. négative) sur les matrices symé-
triques (resp. antisymétriques) donc sa signature est (n(n+ 1)/2, n(n1)/2) et son rang est
n2.
Exercice 8. Soit Eun K-espace vectoriel sur un corps Kalgébriquement clos de caractéris-
tique différente de 2. Soient Qet Qdeux formes quadratiques de formes polaires respectives
B, Bsur Etelles que Q1(0) = Q1(0). Montrons qu’il existe aKtel que Q=aQ. Si
Q1(0) = Q1(0) = Ela propriété est claire. Sinon, soit uEtel que Q(u)6= 0. On pose
a=Q(u)(Q(u))1. Pour tout vEet sK, on a
aQ(u+sv) = aQ(u) + 2saB(u, v) + s2aQ(v), Q(u+sv) = Q(u) + 2sB(u, v) + s2Q(v).
Par hypothèses, ces polynômes (qui ont le même coefficient constant) ont les mêmes racines.
Par conséquent ils sont égaux et aQ(v) = Q(v). Un contre exemple est donné en étudiant
Q(x, y) = x2+y2et Q(x, y) = x2+ 2y2sur R2.
Exercice 9.
Exercice 10. Soit aEtel que Q(a) = s. On définit la forme linéaire f(x) = Q(a+x)
Q(a)Q(x) = 2B(a, x)Bdésigne la forme polaire associée à Q. Elle vaut 2sen adonc elle
est non nulle. On note Fson noyau. C’est un hyperplan de E. Si Q1(s)n’engendre pas E, il
existe une forme linéaire non nulle gs’annulant sur Q1(s). Soit xEnon isotrope. On pose
r=f(x)Q(x)1et y=a+rx. On vérifie que yQ1(s)donc g(y) = 0. Mais g(y) = rg(x)
donc f(x)g(x) = 0. On a donc Qfg = 0.
Or, les noyaux de fet gsont distincts donc il existe un élément bEqui n’est pas dans
leur réunion et best un vecteur isotrope d’après l’égalité Qfg = 0. Puisque Kest distinct de
F3, on peut alors choisir tKqui soit distinct de 0,f(a)f(b)1,sf(b)1et l’on a alors
f(a+tb)g(a+tb)Q(a+tb) = (f(a) + tf(b))(tg(b))(s+tf(b)) 6= 0. Contradiction.
Exercice 11.
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