1780 et sa formalisation analytique a dur´e `a peu pr`es un si`ecle, quasiment tout le XIX`e si`ecle, grˆace aux
travaux notamment de S.-D. Poisson, W.-R. Hamilton, C. Jacobi, G. Darboux, H. Poincar´e et E. Cartan.
Symplectique vient d’une racine grecque ”sum-plektikos” signifiant ”complexe”. Ce terme a ´et´e choisi car le
mot complexe, venant du latin, avait d´ej`a un tout autre sens en math´ematiques (Siegel,1943;Weyl,1946).
La g´eom´etrie symplectique est un langage permettant de poser et de r´esoudre des probl`emes d’origines di-
verses et elle est ´etroitement li´ee `a d’autres th´eories notamment la g´eom´etrie alg´ebrique pour les syst`emes
compl`etement int´egrables, la th´eorie des ´equations aux d´eriv´ees partielles pour la m´ecanique quantique
et l’´etude des milieux continues et la topologie de dimension faible.
L’outil principal de la g´eom´etrie symplectique est la forme symplectique. Celle-ci, bien que trait´ee comme
un produit scalaire, poss`ede des r`egles diff´erentes que ce dernier. Par exemple, avec le produit scalaire,
nous pouvions d´efinir des longueurs. Mais cela n’est pas le cas avec la forme symplectique qui, par contre,
permet de mesurer des surfaces.
Par ailleurs, il sied de noter que la g´eom´etrie symplectique est la th´eorie des vari´et´es symplectiques.
Cependant cette g´eom´etrie n’existe qu’`a partir de la dimension 4 car la dimension 3 est exclue par une
propri´et´e de la forme symplectique (non d´eg´en´erescence) ´eliminant les espaces de dimension impaire.
Contrairement `a la g´eom´etrie euclidienne, la g´eom´etrie symplectique est peu visuelle du fait qu’elle
´evolue g´en´eralement en grande dimension 4. L’objectif de cette note est de proc´eder `a une initiation `a la
g´eom´etrie symplectique.
Le reste du papier s’organise comme suit. La section 2pr´esente les concepts associ´es `a la notion de la
structure d’alg`ebre. La section 3d´erive la vari´et´e symplectique `a partir de la structure symplectique. La
section 4d´efinit l’alg`ebre de Poisson sur une vari´et´e symplectique. Enfin, la section 4conclut.
2 Alg`ebre sur le corps K
Cette section se propose d’´etudier de fa¸con g´en´erale les concepts associ´es `a la notion de la structure
d’alg`ebre. Plus loin, cette notion de la structure d’alg`ebre servira de fil conducteur dans le d´eveloppement
de cette note.
D´
efinition 2.1 (K-alg`ebre).Une K-alg`ebre (ou une alg`ebre sur un corps K) est un ensemble A muni
d’une structure d’espace vectoriel sur Ket d’une application K-bilin´eaire 5appel´ee multiplication.
D´
efinition 2.2. Une K-alg`ebre est dite :
1. associative (respectivement commutative) lorsque la multiplication est associative (respectivement
commutative) et est unif`ere lorsque la multiplication admet un ´el´ement neutre.
2. de Lie lorsque sa multiplication appel´ee crochet de Lie est antisym´etrique et v´erifie l’identit´e de
Jacobi.
Proposition 2.1. Une K-alg`ebre associative A est un K-espace vectoriel A muni d’une multiplication
qui, avec l’addition de l’espace vectoriel, fait de A un anneau tel que :
λ.(xy)=(λ.x)y=x(λ.y),∀λ∈K,∀x, y ∈A(1)
D´emonstration. Si A est une K-alg`ebre associative, il est ´evidemment un K-espace vectoriel. Il est de
plus muni d’une multiplication interne associative qui est distributive par rapport `a l’addition en vertu
4. La g´eom´etrie symplectique est la g´eom´etrie d’une forme oblique-sym´etrique ferm´ee. Il s’av`ere ˆetre tr`es
diff´erent de la g´eom´etrie riemannienne que nous connaissons. Une diff´erence importante est que, bien que tous
ses concepts soient initialement exprim´es dans la cat´egorie lisse (par exemple, en termes de formes diff´erentielles),
d’une mani`ere intrins`eque, ils n’impliquent pas de d´eriv´es. Ainsi, la g´eom´etrie symplectique est essentiellement de
nature topologique. En effet, on parle souvent de topologie symplectique. Une autre caract´eristique importante
est qu’il s’agit d’une g´eom´etrie bidimensionnelle qui mesure l’aire des courbes complexes au lieu de la longueur
des courbes r´eelles. Voir McDuff (1998) pour les d´etails.
5. Soient E,F,G des espaces vectoriels sur un corps K. On appelle application bilin´eaire de E×Fdans G, une
application v´erifiant les propri´et´es suivantes : ∀x1, x2, x ∈E, ∀y1, y2, y ∈F, ∀λ, µ ∈K, ona : (i)f(x1+x2, y) =
f(x1, y) + f(x2, y),(ii)f(λx, y) = λf (x, y),(iii)f(x, y1+y2) = f(x, y1) + f(x, y2),(iv)f(x, µy) = µf (x, y).
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