I. Pharmacologie des traitements de l'asthme et de la bronchite
chronique
L'objectif du cours est d'avoir une première idée sur les mécanismes d'action des médicaments, sur leurs
effets pharmacodynamiques (ce qui revient au même, la pharmacodynamie étant l'étude des mécanismes
d'action des médicaments), sur leur efficacité, mais aussi leurs risques car ceux-ci existent même pour les
traitements qu'on administre par voie inhalée. Pour les traitements inhalés, il n'y a pas vraiment de contre-
indications, mais il faut connaître un certain nombre de précautions d'emploi qui sont importantes. On
verra donc les différentes classes des médicaments qu'on utilise aujourd'hui (les bronchodilatateurs, les
corticoïdes), et qu'on administre par voie locale, inhalée ou systémique, c'est-à-dire orale ou intra-veineuse.
On va donc voir les bronchodilatateurs et les corticoïdes inhalés dans un premier temps.
1. Rappels en physiopathologie
Le but est d'avoir quelques idées fortes sur les maladies en cause.
1.1Asthme
Si on doit comprendre la maladie asthmatique, on doit comprendre les caractéristiques qui s'en
dégagent. Il s'agit d'une part d'une inflammation des voies aériennes qui se crée sur le long terme, c'est-à-
dire plusieurs années. Chez certains sujets, on administre quelques traitements de temps en temps,
d'autres prennent les traitements tous les jours, ces traitements étant parfois lourds dans les asthmes les
plus sévères. En tout cas, la caractéristique commune à tous ces patients est la réaction inflammatoire.
L'inflammation est souvent une définition par défaut, on ne connaît pas la cause de la maladie, mais on
sait que ce n'est pas lié à une infection, à un cancer, à un problème vasculaire, et ce n'est pas une maladie
iatrogène non plus. Il y a néanmoins un facteur de risque commun pour beaucoup d'asthmatiques, mais
pas pour tous, et c'est le fait d'être allergique à des pneumallergènes (les plus fréquents sont les acariens,
les pneumallergènes de la poussière, les pollens, les phanères de chat(++), de chien, le latex qui donne des
asthmes très sévères si on en inhale les particules, les moisissures). Cette inflammation d'origine allergique
est régulée par les IgE. Cette première caractéristique est fondamentale.
La deuxième caractéristique, c'est une tendance à la contraction des bronches. Cette contraction des
bronches peut être mesurée lors des explorations fonctionnelles respiratoires, elle peut être soit au niveau
des petites voies aériennes (distale), soit au niveau des grosses voies aériennes (proximale).
Une troisième caractéristique qui est proche de la contraction est l'hyperréactivité bronchique
(tendance des bronches à se contracter de manière excessive en réponse à des stimuli physiques,
chimiques, biologiques). Cette hyperréactivité bronchique peut être mesurée chez l'homme par le test à la
métacholine (test de provocation bronchique par la métacholine). Pour faire le diagnostic d'une
hyperréactivité bronchique, on inhale des concentrations croissantes de métacholine, chez les
asthmatiques, les bronches se contractent, le VEMS chute pour des concentrations faibles de métacholine.
La PD20 est la concentration de métacholine qui fait chuter de 20% le VEMS. Plus la PD20 est faible, plus
l'hyperréactivité bronchique est forte.
La quatrième caractéristique de l'asthme est le remodelage des voies aériennes qui survient surtout chez
les asthmatiques sévères, mais peut survenir aussi dans les cas moins sévères, avec une modification de
l'architecture des bronches au niveau histologique. Notamment, il y a une augmentation de la taille du
muscle lisse bronchique.
Au total, ces quatre mécanismes physiopathologiques provoquent ce qu'on appelle une obstruction
bronchique qui se manifeste cliniquement par des épisodes de gêne respiratoire, parfois par de la toux etc.
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