maintenue par l’examinateur et doit suivre son doigt ; attention,
on doit toujours voir en entier l’iris du patient dans le regard
latéral) ; nerfs V et VII (sensibilité et motricité de la face) ; nerfs
IX et X (réflexe nauséeux et contraction du voile du palais), nerf
XII (protraction de la langue) et nerf XI (en demandant au
patient de tourner la tête et de hausser les épaules).
Recherche de signes vestibulaires :
nystagmus et déviations segmentaires
Le nystagmus est un mouvement des yeux composé d’une
phase lente (réflexe vestibulo-oculaire) et d’une phase rapide
(saccade de retour) qui détermine le sens du nystagmus. Si la
phase rapide est dirigée vers la droite du patient, on dit que le
nystagmus « bat » à droite. Le nystagmus doit être recherché
avec fixation (lors de l’examen de l’oculomotricité) et sans
fixation en utilisant des lunettes de type « Bartels » ou « Fren-
zel » (inhibant la fixation oculaire) ou mieux des lunettes vidéo
(le patient est alors dans le noir).
Le nystagmus est dit « spontané » quand il apparaît dans le
regard direct. Le nystagmus positionnel est recherché en
demandant au patient de s’asseoir face à l’examinateur ; puis, de
se coucher sur un côté, de se redresser et enfin de se coucher
sur le côté opposé. En cas de vertige positionnel paroxystique
bénin, le nystagmus n’apparaît que d’un côté (celui du vertige),
bat vers l’oreille la plus basse et s’inverse lors du retour à
l’orthostatisme. Il n’est pas utile de faire pendre la tête du
patient en dehors de la table d’examen comme dans la manœu-
vre de Dix et Hallpike.
Les déviations segmentaires impliquent la déviation des
index, le signe de Romberg ou encore la marche en « étoile ».
En pratique, on demande au patient de se tenir debout, les yeux
fermés et les bras tendus vers l’avant comme s’il voulait attraper
l’examinateur.
Lors d’une atteinte périphérique, le syndrome vestibulaire est
dit « harmonieux » car la phase lente du nystagmus et les
déviations segmentaires ont lieu dans le même sens et du côté
de la lésion. Lors d’une atteinte centrale, le syndrome vestibu-
laire est dit « dysharmonieux ».
Recherche de signes cérébelleux
On recherche une dysmétrie et une adiadococinésie et au
moindre doute, on pratique un examen neurologique.
Tension artérielle
La tension artérielle est prise aux deux bras, après repos en
position assise et en demandant au patient de se lever rapide-
ment (recherche d’hypotension orthostatique).
Au terme de cet examen, plusieurs explorations fonctionnel-
les de l’appareil cochléovestibulaire sont réalisées (Tableau 1).
Explorations fonctionnelles de l’appareil
cochléovestibulaire
• Examen audiométrique tonal (mesure du seuil auditif en
conduction aérienne et osseuse), vocal (mesure de la compré-
hension du patient) et impédancemétrie (mesure de la
compliance du tympan et du réflexe stapédien).
• Examen vestibulaire calorique : après avoir vérifié l’état des
tympans (il ne doit pas y avoir de perforation), on introduit
de l’eau chaude (44 °C) et de l’eau froide (30 °C) dans le méat
acoustique externe du patient et l’on analyse les nystagmus
produits. L’eau chaude stimule et l’eau froide inhibe le
vestibule. Les résultats sont reportés sur le diagramme du
professeur Freyss. Un vestibule « malade » donne moins de
réponses qu’un vestibule « sain », c’est l’hypovalence vestibu-
laire.
• Potentiels évoqués auditifs précoces : ils mesurent le seuil
auditif objectif et confirment le caractère endocochléaire
(atteinte de l’oreille interne) ou rétrocochléaire (atteinte des
voies centrales) d’une surdité de perception (Fig. 1).
■Diagnostic étiologique
Causes périphériques
Vertige positionnel paroxystique bénin
C’est l’une des premières causes de vertige se manifestant le
plus souvent le matin au réveil. Le patient en se retournant
dans son lit ressent un violent vertige durant quelques secon-
des. Ce vertige disparaît s’il ne bouge pas la tête et réapparaît
dès qu’il reprend la position déclenchante. Il peut être accom-
pagné de nausées, voire de vomissements. L’interrogatoire est
caractéristique et l’examen clinique est normal ainsi que les
explorations fonctionnelles. Seule la manœuvre consistant à
coucher le patient sur le côté de son vertige induit un nystag-
mus qui s’inverse au retour à l’orthostatisme. Si et uniquement
si ces critères sont respectés, on peut parler de vertige position-
nel paroxystique bénin et effectuer une manœuvre libératoire
(Sémont ou Epley).
Névrite vestibulaire
C’est une perte brutale de la fonction vestibulaire, le plus
souvent d’origine virale, entraînant un grand vertige rotatoire
pouvant empêcher le patient de se lever. Ce vertige est isolé,
sans signe auditif ni neurologique mais est accompagné de
signes neurovégétatifs tels que nausées et vomissements. À
l’examen, le patient présente un violent nystagmus spontané
battant du côté opposé à sa lésion et inhibé ou fortement
diminué par la fixation. Une IRM cérébrale est systématique-
ment demandée, surtout en présence de facteurs de risque
vasculaires. Il faut soulager le patient avec des antivertigineux
par voie veineuse et le lever le plus rapidement possible pour
favoriser sa compensation. Il peut aussi bénéficier de séances de
rééducation vestibulaire.
Maladie de « Ménière »
La crise de « Ménière » se caractérise par une triade compre-
nant une surdité avec acouphènes et/ou sensation d’oreille
pleine associée à des vertiges vrais. Entre les crises, le patient
peut être asymptomatique ou parfois instable. Au cours de
l’évolution de la maladie, le patient devient de plus en plus
sourd et peut présenter des acouphènes. Enfin, la maladie peut
atteindre l’autre oreille ; toutefois, c’est une maladie rare ne
touchant que 10 % des patients consultant pour vertige. Le
Tableau 1.
Signes et symptômes d’un syndrome vestibulaire périphérique ou central.
Signes
et symptômes
Syndrome vestibulaire
périphérique
Syndrome
vestibulaire central
Nystagmus Horizontorotatoire,
unidirectionnel
Inhibé par la fixation
Vertical, horizontal,
multidirectionnel
Non inhibé
par la fixation
Signes
d’accompagnement
Végétatifs
Cochléaires
Végétatifs
Neurologiques
Syndrome harmonieux Syndrome
non harmonieux
“Point fort
Après ces différents examens, il est possible de classer les
symptômes des patients en « périphériques » du ressort
de l’ORL et en « centraux » du ressort du neurologue.
Devant une atteinte cochléovestibulaire unilatérale et
surtout si elle est rétrocochléaire, une imagerie par
résonance magnétique (IRM) cérébrale avec injection de
gadolinium est demandée.
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Vertiges
2Traité de Médecine Akos
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