LES CUISSONS Au fil des siècles, l’homme a appris à apprivoiser le feu pour cuire les aliments qu’il consomme. Il a ainsi pu constater qu’il pouvait modifier les plats en fonction du type de cuisson utilisé. Aujourd’hui, le cuisinier est devenu un expert en mode de cuissons. Il peut ainsi travailler sur une grande palette de recettes. 1- CUIRE UN ALIMENT, C’EST : - Améliorer sa présentation, son goût et sa saveur Modifier la couleur et l’odeur L’attendrir, le rendant plus facile à mastiquer et digérer Détruire partiellement les Micro-Organismes (selon la température et la durée de cuisson) 2- LES CLASSIFICATIONS : Aujourd’hui, de nombreux appareils permettent de cuire de multiples façons. On peut cependant classer ces procédés de cuissons en 7 familles, réparties en Ambiance sèche Avec coloration Contact Rayonnement Dans un corps gras Rôtir Rôtir à la broche Frire Micro-ondes Confire Sans coloration Ambiance humide Court Dans un liquide mouillement Sous vide, glacer à blanc Pocher(à chaud Sous vide, glacer ou à froid) à brun Frire en 2 bains Combiné Braiser, ragoût Dans un gaz Papillote, Vapeur Coction (par action chimique) Marinade, sel, citron... Poêler MATERIEL UTILISE Poly cuiseur, four à gaz broche Friteuse, négresse Enceinte à micro-ondes Russe, rondeau, marmite, turbotière… Poches sous vide, poly cuiseur, four vapeur Couscoussier, poly cuiseur, four vapeur … Cocotte en fonte, rondeau Plaque à débarrasser EXEMPLE D’ALIMENTS Pièce de boucherie de 1ère et 2ème catégorie, volailles . Viandes, volailles Blancs d’œufs en neige, poisson Pommes de terre, beignets… Œuf coque, Fruits pochés Légumes, viandes de petite taille… Poisson, légumes, fruits Viandes (grosses pièces) Poisson… 3- LES DIFFERENTS MODES DE CUISSON Pocher : + On distingue 2 façons de pocher : ■ Dans un liquide départ à froid Action de cuire partiellement ou en totalité un aliment, en le plongeant dans un liquide à froid ou en augmentant la température de ce dernier jusqu’au frémissement ou à l’ébullition. a) Pourquoi ? • pour obtenir un échange des saveurs entre l’aliment cuit et le liquide (osmose). Le liquide enrichi des substances aromatiques, on l’utilise souvent pour la réalisation de la sauce. • pour éviter le dessèchement de l’aliment durant la cuisson b) Comment ? - Préparations préliminaires des aliments à cuire (ex : viande + Garniture Aromatique > GA) Blanchir la viande en écumant DERIVES Ajouter la GA et cuire à frémissement cuire des poissons au court-bouillon de légumes Décanter et réaliser la sauce blanchir des viandes salées ou fumées (pour Réaliser le roux éliminer l’excès de sel ou le goût de fumée), Réaliser le velouté mais aussi des pommes de terre (pour enlever Lier la sauce l’excès d’amidon) ou des légumes secs (pour Changement d’eau (blanquette) pas d’intérêt car le bouillon a déjà pris des saveurs à part si la fraicheur de la viande est douteuse>éliminer une odeur ou goût. éliminer les impuretés et faciliter le réhydratation. cuire à court mouillement : sur une plaque beurrée, disposer l’aliment à cuire, mouiller à hauteur, cuire au four (poisson, riz pilaf) ■ Dans un liquide départ à chaud Action de cuire un aliment par immersion dans un liquide chaud au frémissement ou à l’ébullition. a) Pourquoi ? • pour préserver les éléments nutritifs à l’intérieur des aliments. (NB : on appelle « cuisson à l’anglaise » l’action de pocher un aliment dans de l’eau bouillante salée) DERIVES blanchir : cuisson partielle de l’aliment afin d’en fixer la couleur ou d’atténuer un goût ou une odeur indésirable (choux) monder : action de plonger un fruit ou b) Comment ? légume dans l’eau bouillante quelques secondes, puis dans l’eau glacée pour en - Préparer les aliments à pocher retirer la peau plus facilement (tomate) - Porter l’eau salée à ébullition cuire dans un blanc : cuire un aliment - Pocher départ à chaud (dès la reprise de l’ébullition, dans de l’eau bouillante + citron+farine+ réduire le feu pour obtenir un léger frémissement) sel+ huile pour garder la couleur blanche - Vérifier la cuisson, égoutter de l’aliment (pied de veau, artichaut) - Refroidir dans de l’eau glacée Cuire à blanc : même principe que cipour les légumes (afin de fixer la chlorophylle) dessus, sans farine et huile remplacée par du beurre (champignons) Remarque : pour ces deux procédés, le liquide de cuisson peut être de l’eau, du lait, du vin, du sirop, un fond, un fumet… Différence entre blanchir à froid et à chaud Pas de sauce à chaud, peu d’échange de saveur Bœuf à la ficelle ?? Cuire au bain-marie et à la vapeur ■ La cuisson au bain marie Elle consiste à cuire une préparation déposée dans un récipient creux contenant de l’eau chaude proche de l’ébullition. L’aliment subit alors une cuisson douce. On utilise cette technique pour la cuisson d’aliments fragiles. a) Pourquoi ? • le transfert de la chaleur se fait par l’eau, par conduction lente à une température faible et régulière, on obtient ainsi une cuisson douce des aliments. b) Comment ? - - Température de l’eau 100°C Etat de l’eau : solide, liquide, gazeux Préparation du bain-marie o Disposer une feuille de papier sulfurisé au fond de la plaque de cuisson o Verser de l’eau frémissante à l’intérieur Disposer le moule contenant la préparation à cuire dans le bain marie (l’eau doit arriver à mihauteur) Cuire sur la plaque ou dans un four. NB : le bain-marie peut aussi être utilisé comme outil de maintien en température. ■ La cuisson à la vapeur Il s’agit de disposer un aliment dans une ambiance de vapeur d’eau. Cette technique s’applique à tous les aliments pouvant être cuits « pochés dans un liquide bouillant ». a) Pourquoi ? • pour cuire rapidement un aliment en limitant la perte de ses vitamines hydrosolubles (vit C, Vit B…) • pour conserver la sapidité de l’aliment et respecter sa saveur d’origine • pour valoriser l’aspect diététique de la technique (pas de matière grasse utilisée) b) Comment ? - - Préparer les aliments à cuire à la vapeur. Selon le matériel employé, les placer dans un récipient perforé et le disposer dans une ambiance de vapeur (four vapeur, couscoussier…) Vérifier la cuisson, débarrasser, servir aussitôt. REMARQUE • Ce procédé permet de remettre en température des plats cuisinés élaborés à l’avance (PCEA) • On peut blanchir certaines volailles, viandes ou légumes • Ce procédé permet de cuire des aliments conditionnés sous vide Selon le type d’aliment à cuire on pourra utiliser un cuiseur vapeur triple pression (de 0,4 à 1 bar) : - pression haute (+/- 120°C) pour les pièces le moins fragiles (haricots verts); pression basse + /- 110°C ; sans pression (+100°C) pour les aliments très fragiles (filets de poisson). ROTIR + Rôtir, c’est exposer un aliment à de la chaleur sèche (transmise par un four ou par le rayonnement d’une rôtissoire) pour le cuire. La température doit être élevée (200°C) et on contrôle la température à cœur de l’aliment avec une sonde. a) Pourquoi ? • Pour obtenir une croûte croustillante en surface (coagulation des protéines). C’est la réaction de Maillard. • Garder une texture tendre à l’intérieur du produit et développer sa saveur. Cette texture est obtenue en laissant la viande reposer après la cuisson, de façon à ce que les fibres se décontractent et que les jus situés au centre de la pièce se répartissent vers la surface. b) Comment ? - Rappel moyen age, bouillir avant de rôtir, microbes préparer la viande Préchauffer le four Marquer la viande en cuisson (colorer dans un rondeau, avec un peu d’huile chaude, assaisonner. Rôtir (enfourner sans couvrir, arroser régulièrement) Débarrasser la viande Laisser reposer la viande Réaliser le jus de rôti (dégraisser, pincer les sucs, déglacer, réduire, mouiller à l’eau, réduire, passer au chinois, rectifier l’assaisonnement) Griller et Sauter + DERIVES rôtir à la broche : procédé qui permet une coloration uniforme sur toutes les surfaces de l’aliment. rôtir à basse température : elle s’applique surtout aux grosses pièces de viande. La cuisson se fait à 55°C pendant plusieurs heures, avec contrôle de température à cœur. Cette technique donne une viande très tendre mais sans brunissement (moins de goût) ou + ■ Griller C’est l’action de soumettre un aliment à l’action directe d’une chaleur rayonnante (ex : barbecue) ou d’une chaleur par contact (ex : grill). Le corps gras facilitant le décollage de la pièce du grill et la coloration est l’huile de la marinade instantanée qui précède toujours ce procédé de cuisson. a) Pourquoi ? • développer des saveurs spécifiques (goût de caramel, de noisette, de bois brûlé) • conserver la tendreté des aliments traités b) Comment ? - Mariner la pièce dans la marinade instantanée Griller l’aliment en le quadrillant Lustrer avec du beurre clarifié Pièces rondes 9h12h Pièces allongées 10h12H DERIVES griller au barbecue : feu de bois, de sarments de vignes (souvent remplacés par du charbon) la plancha : plaque en fonte non nervurée (origine Espagne) griller par rayonnement : utilisé en restauration rapide. La viande est soumise à un rayonnement électrique qui permet la coloration en surface des protéines. ■ Sauter C’est cuire un aliment de petite taille à l’aide d’une faible quantité de matière grasse, sur un feu vif et à découvert. Les professionnels utilisent souvent à tort le terme « poêler » lorsqu’ils réalisent une cuisson rapide dans une poêle. Or il s’agit de la cuisson « sauter ». a) Pourquoi ? • pour développer des saveurs spécifiques (beurre mousseux, goût de noisette) • conserver la tendreté de la viande b) Comment ? - Préparer l’aliment Saisir sur feu vif, dans de la matière grasse très chaude Assaisonner Reperes sur la main pour les Laisser reposer cuissons Servir rapidement NB : la cuisson des viandes rouges : A point de cuisson Bleu Saignant Température à cœur 40°C 45°C A point Bien cuit 50°C 70°C Poêler + REMARQUE • certaines pièces peuvent être panées ou farinées avant cuisson pour faciliter la formation de la croûte. • il existe 3 finitions possibles : « sauter simple »(débarrasser et servir aussitôt) ; « sauter meunière » (réaliser un beurre meunière à la fin de la cuisson) ; « sauter déglacer » (débarrasser l’aliment puis faire la sauce). Température Caractéristiques après repos 43°C Très souple, de couleur rouge vif et intérieur tiède 52°C Molle au centre et légèrement ferme en surface, intérieur rouge à rosé, chaud 60-62°C Ferme en surface, liseré rouge au centre, chaud 80°C Ferme, de couleur rouge foncé à marron, intérieur très chaud + + La cuisson « poêler » se réalise au four, dans un récipient épais, profond et clos, dans lequel on ajoute une garniture aromatique qui apporte une ambiance humide et parfumée. a) Pourquoi ? • Pour éviter le dessèchement de l’aliment (cuisson à l’étouffée) • Pour que l’aliment s’imprègne des saveurs de la garniture aromatique b) Comment ? - Préparer la viande Marquer en cuisson (colorer la viande, assaisonner, couvrir) Enfourner au four 200°C A mi-cuisson ajouter la garniture aromatique Arroser régulièrement Débarrasser la viande Réaliser le fond de poêlage (pincer les sucs, déglacer, réduire, mouiller au fond, réduire, passer au chinois, glacer les pièces) REMARQUE Cette cuisson ne s’applique qu’aux viandes de première et seconde catégorie (bonne qualité) La taille de la garniture aromatique variera selon la taille de la pièce de viande poêlée. Braiser et Ragoût (à blanc et à brun) + + + ■ Braiser Cette technique s’applique sur une pièce entière de viande, de poisson ou de légume, cuite dans un fond, avec une garniture aromatique, à couvert. En fin de cuisson, la pièce est glacée (nappée et lustrée avec son fond) et servie généralement avec son fond de braisage. Braiser à blanc Braiser à brun l’aliment est raidi (pas de coloration) Mouillement avec un liquide clair lié (ex : fond blanc lié) L’aliment est rissolé (coloration) Mouillement avec un liquide brun non lié (fond brun non lié) a) Pourquoi ? • Pour parfumer l’aliment avec la garniture aromatique et le liquide de cuisson (fond non lié, bouillon, eau…) • Pour obtenir un aliment moelleux et tendre. b) Comment ? Braiser à blanc - Préparer l’aliment et la garniture aromatique Raidir la viande, ajouter la G. aromatique Mouiller avec le fond blanc Cuire Décanter Glacer la pièce Braiser à brun - Préparer l’aliment et la garniture aromatique Rissoler la viande, ajouter la G. aromatique Mouiller avec le fond brun non lié Cuire Décanter, terminer le fond de braisage (dégraisser et réduire si nécessaire) Glacer la pièce braisée. ■ Ragoût Cette technique s’applique sur des morceaux de viande, de volaille ou de gibier cuits dans une sauce . Ils sont généralement accompagnés d’une garniture et de leur sauce de cuisson. Ragoût à blanc Mêmes caractéristiques que ci-dessus Appelés aussi « fricassées » La sauce est liée à la crème Ragoût à brun Mêmes caractéristiques que ci-dessus La liaison peut se faire au sang (civet) on ajoute souvent du concentré de tomate pour donner du goût et prononcer la couleur. a) Comment ? Ragoût à blanc - Préparer l’aliment et la garniture aromatique Raidir la viande, ajouter la G. aromatique Singer Mouiller avec le fond blanc Cuire Décanter Lier la sauce avec la crème. Terminer le ragoût Ragoût à brun - Préparer l’aliment et la garniture aromatique Rissoler la viande, ajouter la G. aromatique Singer et torréfier Mouiller avec le fond brun Cuire Décanter Terminer le ragoût Frire 3 bains pommes soufflées Frire, c’est cuire un aliment par immersion dans un bain de matière grasse portée à haute température. En fonction de la taille ou de la nature de l’aliment, la friture peut se faire en un ou deux bains. L’aliment frit doit être aussitôt servi pour éviter un ramollissement de la croûte. a) Pourquoi ? • Pour développer le croustillant de l’aliment (créé par la coagulation des protéines) b) Comment ? - REMARQUE Comment savoir si la cuisson « frire » est suffisante ? : Elle l’est lorsqu’il n’y a presque plus d’ébullition du bain d’huile autour de la pièce. Cela indique que l’humidité de surface des pièces est quasi absente, donc que la croûte est bien formée. Pour les petites pièces, elles vont avoir tendance à remonter à la surface. Préparations préliminaires Fariner les pièces à frire (ou paner ou tremper dans une pâte à frire) Plonger les aliments dans le bain de friture Frire Egoutter sur du papier absorbant Servir aussitôt Glacer et étuver des légumes + + + beurre ■ Glacer Action de cuire un aliment de petite taille à l’aide de beurre, de sel, de sucre et d’eau (départ à froid, à couvert). Le liquide de cuisson réduit, les légumes seront enrobés d’une pellicule brillante et plus ou moins colorée. a) Pourquoi ? • Pour obtenir un légume brillant, imbibé du beurre et du sucre du liquide de cuisson. b) Comment ? - Préparer les légumes Marquer en cuisson Porter à frémissement puis couvrir d’un papier sulfurisé Glacer (l’eau doit être évaporée en totalité, vérifier la cuisson et enrober les légumes dans le sirop restant) ■ Etuver REMARQUE Tous les légumes ne se glacent pas. On glace surtout les carottes, navets et petits oignons. DERIVES Le glaçage à brun : prolonger le glaçage des légumes jusqu’à ce que le sucre caramélise pour leur donner une couleur dorée (petites oignons) Cuire un légume dans son eau de végétation avec un peu de beurre et à couvert. Cette cuisson est destinée à des légumes taillés finement. Le résultat est une cuisson sans coloration, et des légumes brillants. a) Pourquoi ? Pourquoi on sale et pkoi on met du beurre ? • pour conserver la saveur originelle de l’aliment. • car on traite des aliments fragiles (julienne de légumes) qui pourraient se casser. b) Comment ? - Préparer les aliments dans une russe ou sautoir (beurre + légume) Cuire à couvert Cuire sous vide et en papillote ■ La cuisson sous vide C’est cuire un aliment enfermé hermétiquement dans une poche thermorésistante (soumise au vide partiel ou total). La source de chaleur utilisée est soit la vapeur, soit un four à basse température. a) Pourquoi ? • Pour concentrer et conserver les saveurs de l’aliment • Pour réduire les pertes occasionnées par la cuisson b) Comment ? - Préparer l’aliment Saisir (facultatif) Mettre en poche sous vide avec la garniture Faire le vide d’air et souder Cuire dans un four vapeur ou pocher REMARQUE Le port de gants est indispensable lors de cette technique (prolifération des microorganismes). Coction On parle de coction lorsqu’il y a une transformation des protéines par une action chimique et non un contact avec la chaleur. a) Pourquoi ? • car sous l’action d’un acide, ou de sel, les protéines vont changer d’état (marinades, macération) 4- EXERCICES Relier par une flèche la cuisson correspondante à la caractéristique correspondante.(plusieurs options possibles) Braiser ● ● pièces de petite taille Pocher ● ● dans un liquide Sous vide ● ● coloration Frire ● ● dans un corps gras Rôtir ● ● garniture aromatique Poêler ● ● dans une poche hermétique Coction ● ● sans contact avec la chaleur