Par le Rav Morde’haï Bendrihem
Pour dédicacer un Dvar Torah : [email protected] - 06.07.31.27.14
Ce Dvar Torah est un extrait de "Ciel et Essentiel", le livre du
Rav Bendrihem en librairie à partir du 7 avril prochain
Nous vous remercions de ne pas jeter ce Dvar Torah, ni de l’introduire dans des endroits ne correspondant pas à son contenu,
ni de le transporter à l’extérieur pendant chabbat.
Trois questions soulevées par un Midrach
vont nous permettre de comprendre des
notions essentielles : le sacrifice, l’utilisation
du monde matériel et la paix…
Dans le Midrach qui commente le début
de la paracha de Tsav, il est écrit : « zoth
torath hachelamim » : voici la loi du sacrifice
Chelamim. Nous allons donc nous pencher
cette semaine sur une notion qui ne fait
pas partie de notre quotidien, et qui nous
semble, de ce fait, étrangère, pour ne pas dire
incompréhensible. Mais la notion de sacrifice
(dont la nature était diverse : on pouvait faire
un sacrifice avec des produits céréaliers, des
animaux, ou de l’argent) fait partie intégrante
de l’héritage légué par D.ieu au mont Sinaï.
Cette notion de sacrifice reste parfaitement
actuelle dans la mesure où nous attendons
chaque jour la reconstruction du Temple, et la
remise en service des sacrifices. Aujourd’hui,
nous remplaçons les sacrifices par des prières.
Le Midrach raconte que les représentants
des Nations du monde ont questionné Bilam,
leur prophète : « Pourquoi ne nous a-t-on pas
prescrit de faire le sacrifice Chelamim ? » Bilam
leur répondit : « Il n’y a que le peuple juif, qui
a reçu la Torah, qui peut faire ce sacrifice, car
c’est le sacrifice de la paix » (Tan’houma, Tsav
4).
On le sait, il existe d’autres sacrifices
(korbanoth). Et les Nations du monde n’ont
pas exprimé le regret de ne pouvoir les faire.
Maïmonide statue d’ailleurs qu’un non-Juif,
à l’époque du Temple, peut s’il le souhaite,
présenter un sacrifice Ola à titre personnel
(cf. Rambam Hil’hoth Mela’him 10 ; 10). Mais
la plainte des Nations réside dans le fait que
quelque soit le sacrifice qu’ils souhaitent faire,
il sera considéré comme Ola. Ils n’ont donc
as la possibilité de faire
un sacrifice Chelamim
(cf. Rambam Maassé
Hakorbanoth 3 ; 3).
Trois questions vont
nous permettre de
comprendre la plainte des
Nations du monde et de
mieux saisir une notion
centrale du judaïsme,
dont la conception la
plus universelle n’est pas
forcément la plus juste…
Quelle est la différence
entre le sacrifice Ola et le
Chelamim ? En quoi le fait
que les Bné-Israël aient reçu
la Torah leur offre un lien
plus fort avec le sacrifice
Chelamim ? Enfin, quel
rapport entre la paix et ce
sacrifice ?
La matière : lien vers D.ieu
Pour répondre à ces
interrogations, il faut savoir
que la particularité du
sacrifice Ola est, comme
son nom l’indique, d’être
entièrement « monté » sur
l’autel (misbéa’h), c'est-à-
dire que ce sacrifice était
totalement consumé sur
l’autel, et qu’il n’en revenait
aucune part ni au Cohen, ni
à celui qui l’avait apporté.
En revanche, le sacrifice
Chelamim était destiné à
plusieurs destinataires :
une part était consumée pour D.ieu sur le
misbéa’h, une part était consommée par les
prêtres qui étaient en charge des sacrifices, et
une part était consommée par celui qui avait
apporté ce sacrifice.
Pour les Nations du monde, un homme saint
s’imposera des privations, qu’elles soient dans
le domaine de la nourriture ou de l’alcool ;
il ne se mariera pas ou décidera même de
vivre en hermite au sommet d’une montagne,
coupant tous les liens avec la société des
hommes. Pour le peuple juif, la définition
de la sainteté (kedoucha), c’est d’être saint
dans l’utilisation du monde matériel. Comme
le dit Na’hmanide au début de la sidra de
Kedochim : « Sanctifie-toi par ce qui t’es
permis ». Le Juif accomplit une mitsva lorsqu’il
mange ce que D.ieu lui a demandé, lorsqu’il se
marie dans la sainteté et en suivant
les directives divines. Ainsi, il pourra
profiter des plaisirs de ce monde
tout en les élevant. Ces plaisirs sont
même le moyen d’accomplir les
prescriptions de D.ieu. La kedoucha
du peuple juif est déjà dans ce
monde-ci, elle est liée à eux de
façon sensible et quotidienne. Pour
les non-Juifs, la sainteté commence
là où le monde physique s’arrête.
Les Nations du monde ont donc
une conception de la sainteté très
différente du peuple juif.
Nous comprenons donc à présent
pourquoi les nations du monde
ne pouvaient pas avoir accès au
sacrifice Chelamim : même s’ils
faisaient un sacrifice dans l’idée
de faire un Chelamim, ce sacrifice
devenait de fait un sacrifice Ola, qui
correspondait à leur conception de
la sainteté (Rambam idem.). Leur
sacrifice est totalement consumé sur
le misbéa’h, totalement consumé
pour monter vers D.ieu.
Et c’est pour cette raison que leur
prophète leur répondit : « Parce que
vous n’avez pas la Torah. La Torah
est le seul moyen d’être saint dans
notre monde physique, en élevant la
matière vers D.ieu. »
Mais quel est le rapport avec la paix,
dont Bilam, prophète des nations,
fait mention dans sa réponse ?
C’est que Bilam n’ignorait pas
la conception des sages d’Israël
concernant la paix : la paix, c’est ce
qui permet l’harmonie entre deux
éléments qui semblent opposés.
La paix, c’est l’harmonie entre le ciel et la
terre. Les Bné-Israël parviennent, grâce aux
prescriptions de la Torah et au sacrifice
Chelamim, à faire le lien entre notre monde
physique et le monde d’en-haut, à élever la
matière vers ce qu’elle a de plus spirituel. La
mitsva, c’est donner une forme (tsoura) à la
matière (‘homer), la forme que D.ieu a voulu
quand il créa le monde. L’accomplissement
des commandements est le seul moyen pour
les hommes de se rapprocher de D.ieu.
Chabbath Chalom
Parachat Tsav
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Le sacrifice de la paix
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