Mathématiques Spéciales SÉRIES ENTIÈRES
Corollaire 5.1.2
Soit (an)n∈Nune suite de nombres complexes. On pose
Ac={r>0|((anrn))n∈Nconverge absolument} A0={r>0|lim
n→∞anrn=0}
et Ab={r>0|(anrn)n∈Nest bornée}
Alors SupAc=SupA0=SupAb.
On rappelle que, par convention, l’ensemble vide a un supremum, qui est −∞; et un en-
semble non majoré a pour supremum +∞.
Preuve : Il est clair que Ac⊂A0⊂Abet que 0 ∈Ac. On note Rc, R0et Rbles suprema respectifs de
ces ensembles ; on a d’ores-et-déjà 0 6Rc6R06Rb.
Du coup, si Ab={0}, les deux autres ensembles sont aussi {0}. Réciproquement, si Ab6= {0},
il contient un R >0 et le lemme d’Abel assure que ]0; R[⊂Ac. Donc Acet Abne sont pas {0}. Donc
Ab={0} ⇐⇒ A0={0} ⇐⇒ Ac={0}
En particulier, si Ac={0}, alors Rb=R0=Rc=0.
Supposons maintenant que Ac6= {0}. Les deux autres ensembles ne sont pas {0} et l’on a alors
0<Rc6R06Rb6+∞. Considérons deux cas :
•Si Abn’est pas majoré : Soit M >0 ; il existe R ∈Abtel que R >M. D’après le lemme d’Abel,
M∈Ac. Donc Ac=R?
+et il s’ensuit que A0et Absont aussi égaux à R?
+d’où Rc=R0=Rb=+∞.
•Si Abest majoré : Alors Rc, R0et Rbsont des réels positifs. On fixe ε>0 ; il existe R ∈Abtel que
Rb−ε<R6Rb. D’après le lemme d’Abel, Rb−εse trouve dans Ac, ce qui assure Rc>Rb−ε.
Comme εétait quelconque, on a bien Rb=Rc. Et il s’ensuit que Rb=Rc=R0.
Il ne faut pas faire dire n’importe quoi à ce théorème : il ne dit certainement pas que les
ensembles Ab, Acet A0sont égaux. Seuls leurs suprema sont égaux, ce qui n’est pas du tout
la même chose.
Par exemple, prenons pour (an)n∈Nla suite constante égale à 1. Alors
Ab=[0; 1] A0=[0; 1[ Ac=[0; 1[
Définition 5.1.3 (Rayon de convergence)
Soit (an)n∈Nune suite à valeurs dans C. On appelle rayon de convergence de la série entière
((anXn))n∈Nle réel
Rc=Sup{r>0|((anrn))n∈Nconverge absolument}
On appelle disque ouvert de convergence de la série entière ((anXn))n∈Nle disque D(0,Rc).
Proposition 5.1.4 (Propriété fondamentale du rayon de convergence)
Soit ((anXn))n∈Nune série entière de rayon de convergence Rcnon nul. Elle converge normalement
dans tout compact inclus dans D(0,Rc).
Preuve : C’est une conséquence immédiate du lemme d’Abel. En effet, si K ⊂D(0,Rc) est un com-
pact, il est non vide et borné. Notons
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