Chapitre 3 – Polynômes 1 BCPST 851 11 octobre 2011 Chapitre 3 Polynômes Dans tout ce chapitre, K désignera R ou C. On utilisera parfois le terme scalaire pour désigner un élément de K. 1 Algèbre des polynômes à coefficients dans K 1.1. Définitions Définition 1 Pour n ∈ N, on note X n : K → K | x → 7 xn . On appelle monômes de degré n les application de la forme λX n : K → K | x 7→ λxn avec λ ∈ K. Remarques • On a donc X = X 1 = IdK (i.e. X : K → K | x 7→ x). • X 0 est l’application constante égale à 1 : X 0 : K → K | x 7→ 1. Par abus de notation, on écrira simplement X 0 = 1 et −4 pour −4X 0 (par exemple). Définition 2 Une application P : K → K est appelée polynôme à coefficients dans K s’il existe n ∈ N et a0 , a1 , . . . , an ∈ K tels que P= n X ai X i i.e. ∀x ∈ K, P(x) = i=0 n X ai x i i=0 On note K[X] l’ensemble des polynômes à coefficients dans K. Remarque Il est clair qu’une même fonction peut avoir plusieurs écritures différentes de ce type : il suffit de rajouter des coefficients nuls à la fin. Ainsi, X 3 + 2X − 1 = 0.X 5 + 0.X 4 + X 3 + 2X − 1 (dans le premier cas, on a n = 3, a0 = −1, a1 = 2, a2 = 0 et a3 = 1 alors que dans le deuxième cas on a n0 = 5, a00 = −1, a01 = 2, a02 = 0, a03 = 1, a4 = 0 et a05 = 0). Nous allons voir que c’est en fait la seule manière d’obtenir deux écritures différentes de cette forme pour une même fonction. Exercice 1 cients. Montrer que les applications suivantes sont des polynômes et préciser leurs coeffiÄ 1. f : R → R | x 7→ x − √ ä3 2 2. g : C → C | x 7→ (x + 2)2 + ix4 − 3i(x − ix2 ) 3. h : R → R | x 7→ (2x + 1) cos2 x + ((x + 1) sin x)2 − x2 sin2 x Chapitre 3 – Polynômes 2 Propriété 1 Soit P ∈ K[x], P = n P i=0 ai X i . On a : P = 0 ⇔ ∀i ∈ ~0, n, ai = 0 Propriété 2 Soient P = n P i=0 ai X i et Q = m P i=0 bi X i dans K[X] et λ ∈ K. Quitte à échanger le rôle de P et Q, on peut supposer n > m et poser bi = 0 pour m < i 6 n. On a alors : n P • P + Q = Q + P = (ai + bi )X i • λP = n P i=0 i=0 λai X i Remarque On note P − Q = P + (−1) × Q = n P (ai − bi )X i . i=0 Propriété 3 Si P, Q, R ∈ K[X] et λ ∈ K, on a : • P + (Q + R) = (P + Q) + R = P + Q + R • λ(P + Q) = λP + λQ • P−P=0 Théorème 4 Soient P = n P i=0 ai X i et Q = m P i=0 bi X i dans K[X]. Si • an , 0 et bm , 0 et • ∀x ∈ K, P(x) = Q(x) (i.e. P = Q), alors • n = m et • ∀i ∈ ~0, n, ai = bi . Remarque À condition d’imposer que le coefficient de plus haut degré soit non nul, on pourra donc parler de l’écriture (unique) d’un polynôme comme somme de monômes. Définition 3 Soit P ∈ K[X], P , 0. n P P s’écrit de manière unique P = ai X i avec an , 0. i=0 • Le degré de P est deg(P) = n. • Le coefficient dominant de P est an . • Le terme dominant de P est an X n . • P est dit unitaire si son coefficient dominant vaut 1. • Le coefficient constant de P est a0 . Par convention, le degré du polynôme nul est −∞. Chapitre 3 – Polynômes 3 Remarque Si P = n P i=0 ai X i avec P , 0, alors deg(P) = max{i ∈ N, ai , 0}. Définition 4 Pour n ∈ N, on note Kn [X] = {P ∈ K[X], deg(P) 6 n}. 1.2. Opérations sur les polynômes Propriété 5 Produit et substitution n Soit P, Q ∈ K[X], P = • P×Q = Q×P = • P ◦ Q = P(Q) = P i=0 n+m P i=0 n P i=0 ai X i et Q = m P i=0 bi X i . ci X i où, pour 0 6 i 6 m+n, on a ci = P k+l=i al bk . ai Qi Remarque n P i=0 2 La notation P(Q) pour P ◦ Q est très usitée mais elle peut être ambiguë. Ainsi P(X 2 ) signifie n P ai (X 2 )i , mais P(X 2 + 1) peut signifier soit P ◦ (X 2 + 1) = ai (X 2 + 1)i soit P × (X 2 + 1) = X ×P+P= n P i=0 ai X 2+i + n P i=0 i=0 i ai X , suivant le contexte. Soient P = X 3 − X + 3 et Q = X 2 − 1. Calculer PQ, P(Q) et Q(P). Exercice 2 Soit P ∈ K[X]. Déterminer deg(P(X + 1)) et deg(P(X + 1) − P(X)). Exercice 3 Définition 5 Soit P ∈ K[X]. • P est dit pair si P(−X) = P(X). • P est dit impair si P(−X) = −P(X). Remarque Cette définition correspond à la notion usuelle de parité d’une fonction dans le cas particulier des polynômes. Propriété 6 Un polynôme P est n P • pair ssi il s’écrit ai X 2i ; i=0 • impair ssi il s’écrit n P i=0 ai X 2i+1 . Chapitre 3 – Polynômes 4 Exercice 4 On considère un polynôme P ∈ K[X]. Montrer qu’il existe un unique couple (A, B) ∈ K[X] tel que P = A + B avec A pair et B impair. 2 Propriété 7 Soient P, Q ∈ K[X]. On pose par convention n + (−∞) = −∞ + n = −∞ si n ∈ N. • deg(P + Q) 6 max(deg(P), deg(Q)) • deg(PQ) = deg(P) + deg(Q) • deg(P ◦ Q) = deg(P) deg(Q) si P , 0 et Q , 0. Trouver P, Q ∈ K[X] tels que deg(P + Q) < max(deg(P), deg(Q)). Exercice 5 Propriété 8 Soient P, Q ∈ K[X]. Si deg(P) , deg(Q), alors deg(P + Q) = max(deg(P), deg(Q)). Propriété 9 Soient P, Q ∈ K[X] tels que P , 0 et Q , 0. On a • PQ , 0 • Le coefficient dominant de PQ est le produit des coefficients dominants de P et de Q. • Le terme dominant de PQ est le produit des termes dominants de P et de Q. 2 Dérivée d’un polynôme Définition 6 Soit P ∈ K[X], P = n P i=0 ai X i . • Le polynôme dérivé de P est P0 = n P i=1 iai X i−1 . • On définit par récurrence P(k) pour k ∈ N : P(0) =P Ä ä0 = P(k) P(k+1) Remarques • La dérivée du polynôme nul est égale au polynôme nul. • Cette définition est compatible avec celle de la dérivée d’une fonction d’une variable réelle. Chapitre 3 – Polynômes 5 Propriété 10 Soient P, Q ∈ K[X], λ ∈ K et k ∈ N. • (P + Q)0 = P0 + Q0 et (P + Q)(k) = P(k) + Q(k) . • (λP)0 = λP0 et (λP)(k) = λP(k) . • (P ◦ Q)0 = Q0 × (P0 ◦ Q) • (P × Q)0 = P0 × Q + P × Q0 • (P×Q)(k) = k Ä ä P k P(i) Q(k−i) i i=0 = k Ä ä P k P(k−i) Q(i) (formule de Leibniz) i=0 i Propriété 11 Soit P ∈ K[X] et k ∈ N. (k) P = deg(P) X i=k i! ai X i−k (i − k)! Cette somme étant nulle si k > deg(P), on a deg(P(k) ) deg(P(k) ) = deg(P) − k = −∞ si k 6 deg(P) si k > deg(P) Remarque En particulier, on a : • deg(P0 ) = deg(P) − 1 si P , 0. • P(k) = 0 si k > deg(P). Exercice 6 Montrer que exp : R → R n’est pas une fonction polynôme. Théorème 12 Formule de Taylor pour les polynômes Soit P ∈ K[X], P = n P k=0 ak X k et b ∈ K. On a P= n X k=0 P(k) (b) (X − b)k k! En particulier, avec b = 0, on obtient P= n X k=0 P(k) (0) k X k! et donc par identification ∀k ∈ ~0, n, ak = Exercice 7 P(k) (0) k! Appliquer la formule de Taylor en −1 au polynôme X 3 − 2X 2 + 3X − 4. Chapitre 3 – Polynômes 3 6 Factorisation 3.1. Racines d’un polynôme Définition 7 Soient P, Q ∈ K[X] avec Q , 0. On dit que Q divise P s’il existe R ∈ K[X] tel que P = QR. Propriété 13 Soient P, Q ∈ K[X] avec P , 0 et Q , 0. Si Q divise P, alors deg(Q) 6 deg(P). Définition 8 Soit P ∈ K[X] et α ∈ K. On dit que α est une racine de P si P(α) = 0. Propriété 14 Soient P, Q ∈ K[X] et n ∈ N. On a Pn − Qn = (P − Q) n−1 P k=0 Pk Qn−1−k = (P − Q) En particulier, si a, b ∈ C : an − bn = (a − b) n−1 P n−1 P Pn−1−k Qk . k=0 ak bn−1−k . k=0 Théorème 15 Soit P ∈ K[X] et α ∈ K. α est une racine de P ssi X − α divise P. Remarque Autrement dit, α est une racine de P ssi P s’écrit (X − α)Q avec Q ∈ K[X] (ou si P = 0). Propriété 16 Soient P ∈ K[X] non nul et α1 , . . . , αn ∈ K deux à deux distincts. On a P(α1 ) = · · · = P(αn ) = 0 ssi P = (X − α1 ) . . . (X − αn )Q avec Q ∈ K[X]. Propriété 17 Soit n ∈ N • Un polynôme non nul de degré n a au plus n racines distinctes. • Si P ∈ Kn [X] et si P a au moins n + 1 racines, alors P = 0. • Si P ∈ K[X] a une infinité de racines, alors P = 0. • Si un polynôme de degré n a n racines distinctes, alors ce sont ses seules racines. Exercice 8 1. Montrer que sin : R → R n’est pas une application polynôme. 2. Soient P, Q ∈ R[X] tels que ∀n ∈ N, P(n) = Q(n). Montrer que P = Q. Chapitre 3 – Polynômes 7 3.2. Ordre de multiplicité d’une racine Définition 9 Soit P ∈ K[X] non nul et α ∈ K une racine de P. Si (X − α)n divise P, alors n 6 deg(P) d’après la propriété 13. On appelle ordre (de multiplicité) de α comme racine de P le plus grand entier n tel que (X − α)n divise P. Remarques • On a utilisé ici le principe du maximum pour les entiers : toute partie de N non vide et majorée admet un plus grand élément (appelé également maximum). Ici, {n ∈ N∗ , (X − α)n divise P} est non-vide (α étant une racine de P, (X − α)1 divise P) et majoré (par deg(P)). Il admet donc un plus grand élément, qu’on appelle ordre de multiplicité de α comme racine de P. • Une racine d’ordre 1 est dite racine simple, une racine d’ordre 2 racine double. Propriété 18 Soient P ∈ K[X], P , 0, α ∈ K et n ∈ N∗ . α est racine d’ordre n de P ⇔ ∃Q ∈ K[X], P = (X − α)n Q et Q(α) , 0. Montrer que 1 est racine double de X 4 − 7X 3 + 17X 2 − 17X + 6 et déterminer les autres racines éventuelles de ce polynôme, ainsi que leur ordre de multiplicité. Exemple 9 Propriété 19 Soit P ∈ K[X] non nul et α1 , . . . , αn des racines distinctes de P d’ordre respectif p1 , . . . , pn . P s’écrit alors P = (X − α1 ) p1 × · · · × (X − αn ) pn Q où Q est un polynôme n’admettant aucun des αi comme racine. 3.3. Racines et dérivée Théorème 20 Soit P ∈ K[X], α ∈ K et r ∈ N∗ . • α est racine d’ordre r de P ssi P(α) = P(1) (α) = · · · = P(r−1) (α) = 0 et P(r) (α) , 0. • En particulier, α est racine simple de P ssi α est racine de P mais pas de P0 . Soit P = X 4 − X 3 + X 2 − 3X + 2. En utilisant le théorème précédent, montrer que 1 est racine d’ordre 2 de P. Exercice 10 Chapitre 3 – Polynômes 8 3.4. Factorisation sur C Théorème 21 D’Alembert-Gauss Tout polynôme non constant à coefficients dans C admet au moins une racine dans C. Remarques • En anglais, ce théorème s’appelle «fundamental theorem of algebra», ce qui traduit bien son importance. • En particulier, tout polynôme non constant à coefficients dans R admet au moins une racine dans C. • L’exemple de X 2 +1 montre qu’il n’y a en revanche pas forcément de racine réelle. Intuitivement, l’ensemble des nombres complexes est construit précisément de manière à ce que ce théorème soit vrai. Théorème 22 Factorisation dans C[X] Soient • P ∈ C[X] tel que deg(P) > 1 (i.e. P non constant), • c son coefficient dominant, • α1 , . . . , αn ses racines, d’ordre respectif r1 , . . . , rn . On a : n P=c (X − αi )ri Y i=1 Remarques • Un polynôme de C[X] de degré n a donc exactement n racines comptées avec leur ordre de multiplicité. Autrement dit, avec les notations du théorèmes, deg(P) = r1 + · · · + rn . • On parle de forme factorisée d’un polynôme. • On peut donc écrire tout polynôme (à coefficients réels ou complexes) comme un produit de polynômes de C[X] de degré 1. Exercice 11 Factoriser dans C[X] X 4 − 1, X 4 − 4 et X 4 + 1. Exercice 12 Soit a ∈ C et n ∈ N∗ . 1. Déterminer les racines de X n − an . 2. En déduire la forme factorisée de X n − an . 3. En déduire la forme factorisée de an−1 + an−2 X + · · · + aX n−2 + X n−1 . Chapitre 3 – Polynômes 9 3.5. Factorisation sur R Propriété 23 Soit P ∈ R[X], P , 0 et α ∈ C. α est racine de P d’ordre r ssi ᾱ est racine de P d’ordre r. Théorème 24 Factorisation dans R[X] Soient • P ∈ R[X] tel que deg(P) > 1 (i.e. P non constant), • c son coefficient dominant, • α1 , . . . , α p ses (éventuelles) racines réelles et r1 , . . . , r p leur ordre respectif, • β1 , β¯1 , . . . , βq , β¯q ses (éventuelles) racines complexes non réelles et s1 , . . . , sq leur ordre respectif. On a ! q Å ã p P=c (X − αi )ri Y Y i=1 j=1 2 s j X 2 − 2<(β j )X + β j Remarque Tout polynôme à coefficients réels se factorise donc en un produit de polynômes à coefficients réels de degré au plus 2. Exercice 13 Factoriser dans R[X] X 4 − 1, X 4 − 4 et X 4 + 1. Exercice 14 Montrer à l’aide du théorème 24 (i.e. sans argument analytique) que tout polynôme à coefficients réels de degré impair a au moins une racine réelle. Chapitre 3 – Polynômes 10 Travaux dirigés Exercice 15 Soit n ∈ N∗ . 1. Montrer que Å n Ä ä ã2 P n k X k=0 n P 2. En déduire que k=0 k Ä ä2 n k = = 2n Ä ä P 2n Xk. k=0 k Ä ä 2n n . Exercice 16 Soit (Pn )n∈N la suite de polynômes définie par P0 = 1 et ∀n ∈ N, Pn+1 = P3n + X. 1. Pour n ∈ N, déterminer le coefficient constant de Pn . 2. Pour n ∈ N, déterminer le coefficient dominant et le degré de Pn . Exercice 17 Soit n ∈ N∗ . Montrer que 1 est racine de nX n+2 − (n + 2)X n+1 + (n + 2)X − n et déterminer son ordre de multiplicité. Exercice 18 Soit n ∈ N∗ . Montrer que (X − 3)(X − 2) divise (X − 3)2n + (X − 2)n − 1. Exercice 19 1. Factoriser 1 + X + X 2 + X 3 + X 4 dans C[X] puis dans R[X]. 2. En déduire la valeur de cos Ä 2π 5 ä et sin Ä 2π 5 ä . Exercice 20 Résoudre dans C[X] les équations suivantes. 1. P = P0 + X 2. (X 2 + 1)P00 = 2P 3. P(X 2 ) = P(X)2 4. P(X) = P(X + 1) Exercice 21 On considère l’équation (E) : P = P0 P00 , d’inconnue P ∈ C[X]. Chapitre 3 – Polynômes 11 1. Soit P ∈ C[X] un polynôme non nul. On suppose que P est solution de (E). (a) Déterminer deg(P). (b) Déterminer le coefficient dominant de P. (c) Justifier l’existence d’une racine α de P0 et montrer que P(α) = 0, puis que P00 (α) = 0. (d) Donner alors la factorisation de P. 2. Déterminer l’ensemble des solutions de (E). Exercice 22 Ä ä On veut déterminer les polynômes de P de C [X] solutions de P X 2 = P (X) P (X + 1) (E). 1. Quels sont les polynômes constants qui conviennent ? 2. On suppose maintenant que P est solution de (E), que deg P > 1 et que a est une racine de P. (a) Montrer que |a| ∈ {0, 1}. (b) Montrer que (a − 1)2 est racine de P. n iπ iπ o (c) En déduire que a ∈ 0, 1, e 3 , e− 3 . (d) En déduire que P est de la forme P = λX p (X − 1)q , avec p, q ∈ N et λ ∈ C. 3. Conclure. Exercice 23 Polynômes de Lagrange 1. Soient a, b et c dans R. (a) Montrer qu’il existe un unique P1 ∈ R2 [X] tel que P1 (−1) = 1, P1 (1) = 0 et P1 (2) = 0, puis le calculer. (b) Montrer qu’il existe un unique P2 ∈ R2 [X] tel que P2 (−1) = 0, P2 (1) = 1 et P2 (2) = 0, puis le calculer. (c) Montrer qu’il existe un unique P3 ∈ R2 [X] tel que P3 (−1) = 0, P3 (1) = 0 et P3 (2) = 1, puis le calculer. (d) En déduire qu’il existe un unique P ∈ R2 [X] tel que P (−1) = a, P (1) = b et P (2) = c, puis le calculer. 2. Soit n ∈ N et a0 ,. . . ,an dans C distincts deux à deux. On pose, pour tout k ∈ [[0, n]], QÄ j,k X − aj ä ä. Lk = Q Ä ak − a j j,k Ä ä (a) Calculer, pour tous k ∈ [[0, n]] et p ∈ [[0, n]], Lk a p . (b) En déduire que tout P ∈ Cn [X] s’écrit de manière unique sous la forme n P k=0 λk Lk , et expri- mer λk en fonction de P. 3. Soient n ∈ N, a0 , . . . , an dans C deux à deux distincts et b0 , . . . , bn dans C. Montrer qu’il existe un unique P ∈ Cn [X] tel que ∀i ∈ ~0, n, P(ai ) = bi et l’exprimer en fonction des Lk .