Limites d’une fonction — Continuité ponctuelle Bcpst 1 — 27 février 2017 I — Parties de R et ordre I.1 — Intervalles Définition 1.1 — Intervalle de R Un intervalle de R est un ensemble d’une des formes suivantes (a, b) ∈ R2 , a < b ∅, ]a ; b[, {a} , ]a ; + ∞[, ]a ; b], R, [a ; b[, [a ; + ∞[, [a ; b], ] −∞ ; a [ , ] −∞ ; a ] Propriété 1.2 — Un intervalle I de R vérifie la propriété de continuité ∀(α, β ) ∈ I 2 , α < x < β =⇒ x ∈ I Dém. En énumérant les différentes formes d’intervalles. Définition 1.3 — Segment de R Un segment de R est un intervalle de la forme [ a ; b ] avec (a, b) ∈ R2 , a < b. Définition 1.4 — Voisinage Soit x 0 ∈ R. Un voisinage de x 0 est un intervalle ouvert de la forme ]x 0 − α ; x 0 + α[ avec α > 0. x0 − α x0 x0 + α Un voisinage de +∞ est un intervalle ouvert de la forme ]a ; + ∞[ avec a ∈ R. II — Limites d’une fonction en un point 2 a II — Limites d’une fonction en un point Notations du chapitre — Dans tout ce chapitre, D est un domaine de R, c’est-à-dire un intervalle de R non vide et non réduit à un point, ou bien une réunion finie de tels intervalles de R. Typiquement : D = R+ ou D = R∗+ . D a (exclu) Figure I.1 — Un exemple de domaine de définition II.1 — Limites finies Définition 2.2 — Limite finie en un point Soit f est une fonction de D dans R et x 0 un point ou une borne finie de D. La fonction f tend vers ` en x 0 si et seulement si ∀ε > 0, ∃α > 0, ∀x ∈ D ∩ ]x 0 − α ; x 0 + α[ , | f (x) − `| < ε y `+ε `−ε O x0 − α x0 x0 + α x1 x La fonction représentée ci-dessus admet une limite en x 0 . Elle n’admet pas de limite en x 1 . II — Limites d’une fonction en un point 3 Remarque I.0 – On demande à x d’être dans D ∩ ]x 0 − α ; x 0 + α[ afin d’une part que f soit définie en x et d’autre part que x soit dans un voisinage de x 0 . – On peut montrer que les inégalités dans la définition précédente peuvent être larges ou strictes : la notion définie est la même. Proposition 2.3 — Unicité de la limite Soit f est une fonction de D dans R et x 0 un point ou une borne finie de D. Si f tend vers ` en x 0 , alors il existe un seul réel ` vérifiant cette propriété. Dém. Soit ` et `0 deux réels vérifiant ∀ε > 0, ∃α > 0 tel que x ∈ D ∩ ]x 0 − α ; x 0 + α[ =⇒ | f (x) − `| < ε x ∈ D ∩ x 0 − α0 ; x 0 + α0 =⇒ f (x) − `0 < ε ∗ 00 0 Prenons dans ε quelconque R+ et α = inf(α, α ). Prenons alors x quelconque dans 00 00 D ∩ x 0 − α ; x 0 + α . Comme f (x) − `0 < ε | f (x) − `| < ε et ` − `0 = ` + f (x) − f (x) − `0 < | f (x) − `| + f (x) − `0 < 2ε avec l’inégalité triangulaire Ainsi, pour tout ε > 0, ` − `0 < 2ε , ce qui prouve que ` = `0 . Notation On parle de la limite de f en x 0 et on note indifféremment lim f = `, x0 lim f (x) = ` ou f (x) −−−→ `. x→x 0 x→x 0 Exemple On peut démontrer que lim x 2 = 0 : on prend α = x→0 de la limite. p ε dans la définition Théorème & Définition 2.4 — Continuité ponctuelle Soit f est une fonction de D dans R et x 0 un point de D. Si f admet une limite en x 0 alors nécessairement cette limite est égale à f (x 0 ). Dans ce cas, on dit que f est continue en x 0 . Dém. Revenons à la définition de la limite ∀ε > 0, ∃α > 0 tel que II — Limites d’une fonction en un point x ∈ D ∩ ]x 0 − α ; x 0 + α[ =⇒ 4 | f (x) − `| < ε Si x 0 ∈ D, alors on peut toujours prendre x = x 0 dans la seconde partie de la formule. On ainsi ∀ε > 0, | f (x 0 ) − `| < ε Ce qui prouve que ` = f (x 0 ). La différence entre la notion de limite en x 0 et la notion de continuité en x 0 est qu’une fonction continue en x 0 doit être définie en x 0 . Exemple La plupart des fonctions usuelles sont réputées continues sur leur domaine de définition. II.2 — Limites infinies – Limite en l’infini Définition 2.5 — Limites infinies en un point fini Soit f : D −→ R et x 0 un point ou une borne finie de D. La fonction f tend vers +∞ en x 0 si et seulement si ∀M > 0, ∃α > 0 ∀x ∈ D ∩ ]x 0 − α ; x 0 + α[ , f (x) > M . La fonction f tend vers −∞ en x 0 si et seulement si − f tend vers +∞. On note lim f (x) = +∞, lim f = +∞, ou encore f (x) −−−→ +∞. Dans ce cas x→x 0 x→x 0 x0 la courbe représentative de f présente une asyptote verticale en x 0 . y O x0 Figure I.2 — Asymptote verticale x = x 0 . x II — Limites d’une fonction en un point 5 Définition 2.6 — Limite finie en +∞ On suppose que D contient un voisinage de +∞. Soit f : D −→ R. La fonction f tend vers ` ∈ R en +∞ si et seulement si ∀ε > 0, ∃A > 0, x ∈ D ∩ ]A ; + ∞[ =⇒ | f (x) − `| < ε Dans ce cas, la courbe représentative de f présente une asymptote horizontale en +∞. y ` x O Figure I.3 — Asymptote horizontale y = ` Définition 2.7 — Limite infinie en +∞ On suppose que D contient un voisinage de +∞. Soit f : D −→ R. La fonction f tend vers +∞ en +∞ si et seulement si ∀M > 0, ∃A > 0 x ∈ D ∩ ]A ; + ∞[ =⇒ f (x) > M . On définit de même les limites en −∞. Notez qu’il y a également unicité de la limite finie en +∞ ou en −∞. II — Limites d’une fonction en un point 6 y x O Figure I.4 — Différents comportements possibles en +∞ Application I.0 — Limite de ln en +∞ Voici la démonstration d’un résultat que nous avons vu dans la partie sur le logarithme : ln(x) −−−−→ +∞. x→+∞ R∗+ . Soit A ∈ Alors pour tout réel x plus grand que 3bAc+1 , ln x > (bAc + 1) ln 3 > ln 3 × A > A. Ainsi, ∀A ∈ R∗+ , ∃M ∈ R, x > M =⇒ ln(x) > A Définition 2.8 — Limites par valeurs supérieures, inférieures f : D −→ R, x 0 un point ou une borne finie ou infinie de D. La fonction f tend vers ` par valeurs supérieures en x 0 si et seulement si lim f (x) = ` x→x 0 et si f (x) ¾ ` sur un voisinage de x 0 . On note lim f (x) = `+ ou bien f (x) −−−→ `+ . x→x 0 x→x 0 La fonction f tend vers ` par valeurs inférieures quand x tend vers x 0 si et seulement si lim f (x) = ` et si f (x) < ` sur un voisinage de x 0 . x→x 0 On note lim f (x) = `− ou bien f (x) −−−→ `− . x→x 0 x→x 0 II — Limites d’une fonction en un point 7 II.3 — Limite à gauche, à droite Définition 2.9 — Limite à gauche en x 0 Soit f : D −→ R et x 0 un point ou une borne supérieure de D. La fonction f admet une limite à gauche en x 0 si et seulement si la restriction de f à D ∩ ] −∞ ; x 0 [ admet une limite en x 0 . Cette limite est notée lim f (x) = ` ou f (x) −−−→ `. x→x 0 x<x 0 x→x 0 x<x 0 Définition 2.10 — Limite à droite en x 0 Soit f : D −→ R et x 0 un point ou une borne inférieure de D. La fonction f admet une limite à droite en x 0 si et seulement si la restriction de f à D ∩ ] x 0 ; + ∞ [ admet une limite en x 0 . Cette limite est notée lim f (x) = ` ou x→x 0 x>x 0 f (x) −−−→ `. x→x 0 x>x 0 Ces limites peuvent être finies ou infinies. y O x0 x0 x Figure I.5 — Limites à gauche et à droite Exemple La fonction φ : R+ −→ R x 7−→ admet 1 comme limite à gauche x 1 en 2 et 2 comme limite à droite en x 0 = 2. x>2 sinon II — Limites d’une fonction en un point 8 y f (x 0 ) = 2 x0 O x Remarquez que la limite à gauche est différente de la valeur de la fonction en 2. En effet, pour étudier la limite à gauche, on prend la restriction de f à [ 0 ; 2 [, ce qui permet d’obtenir une limite différente de f (2). Important ! Aux bornes de D, il est sous-entendu qu’on prend la limite à gauche ou à droite, selon les cas. Exemple p – lim x = 0 (en fait c’est une limite à droite) ; x→0 – Soit f : R −→ R . À droite en 0, la fonction tend vers 0. À gauche elle tend x 7−→ bxc vers 1. – lim H(x) = 1 et lim H(x) = 0 où H désigne la fonction de Heaviside, qui vaut 1 x→0 x>0 sur R∗+ et 0 sur x→0 x<0 R∗− . Définition 2.11 — Continuité à gauche, à droite Soit f : D −→ R et x 0 un point de D. La fonction f est continue... – ...à gauche en x 0 si elle admet une limite à gauche en x 0 et que lim f = f (x 0 ) ; x→x 0 x<x 0 – ...à droite en x 0 si elle admet une limite à droite en x 0 et que lim f = f (x 0 ) ; x→x 0 x>x 0 Proposition 2.12 — Lien entre limite, limites à gauche et à droite Soit x 0 un point ou une borne de D et f : D \ {x 0 } −→ R. II — Limites d’une fonction en un point 9 La fonction f admet une limite en x 0 si et seulement si elle admet une limite à gauche et à droite en x 0 et que lim f (x) = lim f (x) x→x 0 x<x 0 x→x 0 x>x 0 auquel cas lim f (x 0 ) = lim f (x) x→x 0 x→x 0 x<x 0 Dém. Il suffit d’aligner les définitions. Exemple L’exemple typique d’application de ce théorème est la fonction sinuscardinal, définie sur R∗ par ∀x ∈ R∗ , f (x) = sin(x) x Cette fonction, non définie en 0, admet tout de même une limite en 0, à savoir 1. Proposition 2.13 — Lien entre continuité, limites à gauche et à droite Soit f : D −→ R et x 0 un point à l’intérieur de D. La fonction f est continue en x 0 si et seulement si elle admet une limite à gauche et à droite en x 0 et que lim f (x) = lim f (x) = f (x 0 ) x→x 0 x<x 0 x→x 0 x>x 0 Dém. Il suffit d’aligner les définitions. La dernière condition est rendu nécessaire par le fait que la limite à gauche ou à droite exclut le point x 0 . Exemple La fonction φ : R+ −→ R x 7−→ n’est donc pas continue en 2. x −1 x>2 sinon Exemple La fonction sinus-cardinal peut être prolongé par continuité en 0 de la façon suivante sin(x) x 6= 0 ∀x ∈ R, f (x) = x 1 sinon Cette façon de procéder est tellement commode qu’elle mérite un théorème. Théorème & Définition 2.14 — Prolongement par continuité Soit x 0 un point de D et f : D \ {x 0 } −→ R. Si f admet une limite en x 0 , alors il existe un unique prolongement f˜ de f à D ∪ {x 0 } tel que f˜ soit continue en x 0 . III — Opérations sur les limites 10 On parle du prolongement par continuité de f en x 0 . Dém. Soit f˜ une telle fonction. Comme c’est un prolongement de f , on a bien sûr f˜(x) = f (x) pour x ∈ D. Comme f˜ est continue en x 0 , nécessairement f˜(x 0 ) = lim f˜ x0+ f˜(x 0 ) = lim f puisque f˜(x) = f (x) sur D x0+ Ce qui fixe la valeur de f˜ en x 0 . Ainsi ( ∀x ∈ D ∪ {x 0 } , f˜(x) = f (x) x∈D lim f x = x0 x→x 0 Cette fonction est bien un prolongement de f sur D ∪ {x 0 } continue en x 0 , et c’est le seul. Au sens strict, f et f˜ ne sont pas la même fonction. Mais elles partagent de nombreuses propriétés en commun, ce qui conduit en pratique à confondre f et f˜. y O x Figure I.6 — Prolongement par continuité III — Opérations sur les limites III.1 — Opérations algébriques J’appelle « théorèmes généraux » les résultats permettant de calculer une limite à partir d’autres limites connues. Ces résultats sont admis. III — Opérations sur les limites 11 Théorème 3.1 — Opérations algébriques – Limites finies Soit f : D −→ R, g : D −→ R, x 0 un point ou une borne éventuellement infinie de D et λ ∈ R. On suppose que f (x) −−−→ ` et que g(x) −−−→ `0 , avec ` et `0 deux réels. x→x 0 x→x 0 f (x) + g(x) −−−→ ` + `0 x→x 0 f (x) × g(x) −−−→ ` × `0 λ f (x) −−−→ λ ` x→x 0 x→x 0 1 1 −−−→ x→x 0 ` f (x) si ` 6= 0 Ce théorème est également valable pour des limites à gauche et à droite. Il se transcrit directement en terme de continuité ponctuelle. Corollaire 3.2 — Opérations algébriques et continuité ponctuelle Soit f : D −→ R, g : D −→ R, x 0 un point de D et λ ∈ R. Si f et g sont continues en x 0 alors λ f , f + g et f × g sont continues en x 0 . Si, de plus, f (x 0 ) 6= 0 alors 1/ f est continue en x 0 . Théorème 3.3 — Opérations algébriques – Limites infinies Soit f : D −→ R, g : D −→ R et x 0 un point ou une borne éventuellement infinie de D. 1 – Si f (x) −−−→ +∞ alors −−−→ 0 et − f (x) −−−→ −∞ ; x→x 0 x→x 0 f (x) x→x 0 1 – si f (x) −−−→ 0+ alors −−−→ +∞ ; x→x 0 f (x) x→x 0 – si f (x) −−−→ ` et g(x) −−−→ +∞ alors f (x) + g(x) −−−→ +∞ ; x→x 0 x→x 0 x→x 0 – si f (x) −−−→ ` > 0 et g(x) −−−→ +∞ alors f (x) × g(x) −−−→ +∞ x→x 0 x→x 0 x→x 0 – Si f (x) −−−→ +∞ et g(x) −−−→ +∞ alors f (x) + g(x) −−−→ +∞ et f (x) × x→x 0 g(x) −−−→ +∞. x→x 0 x→x 0 x→x 0 En modifiant le signe de f et/ou de g, on traite le cas des limites −∞, etc. Tous les autres cas relèvent de ce qu’on appelle les « formes indéterminées ». Aucun théorème général ne s’applique dans ces cas-là. Des méthodes plus pointues peuvent parfois permettre de déterminer ces limites. «∞−∞» « 1∞ ». 0 ∞ « »=«∞×0»=« » 0 ∞ III — Opérations sur les limites 12 III.2 — Composée Théorème 3.4 — Composée Soit f : Df −→ R et g : Dg −→ R deux fonctions numériques et x 0 un point ou une borne éventuellement infinie de Df , On suppose que f admet une limite (finie ou infinie) ` en x 0 , ` est un point ou une borne éventuellement infinie de Dg et que g admet une limite `0 en `. Dans ce cas g ◦ f (x) −−−→ `0 . x→x 0 Ce théorème a l’énoncé complexe est extrêmement utile. Il permet, en pratique, de calculer la plupart des limites. Exemple p – lim sin x = x→0 p – lim sin(1/ x) = x→+∞ 1 – lim e sin(x) = x→0+ Corollaire 3.5 — Continuité d’une composée Soit f : Df −→ R et g : Dg −→ R et x 0 un point de Df . On suppose que f est continue en x 0 , que f (x 0 ) ∈ Dg et que g est continue en f (x 0 ). Alors g ◦ f est continue en x 0 . Le théorème de composition peut se particulariser dans le cas de la composée d’une fonction et d’une suite. Théorème 3.6 — Limite de fonction et de suite Soit f : D −→ R et x 0 un point de D ou une borne de D. Soit (un )n∈N ∈ D N telle que un −−−−→ x 0 . n→+∞ Si f tend vers ` en x 0 alors f (un ) −−−−→ `. n→+∞ Exemple Limite de 4n sin(4−n ) : Application I.0 — Fonction n’admettant pas de limite en 0 La fonction f (x) = sin(1/x) n’a pas de limite en 0. De même la faonction sin n’admet pas de limite en +∞. IV — Limites et ordre 13 y 1 un = π + 2π n 2 x O vn = 1 π − + 2π n 2 Figure I.7 — Une fonction sans limite en 0 IV — Limites et ordre IV.1 — À partir d’une limite connue, renseignements sur f Soit f : D −→ R. Soit x 0 un point de D, éventuellement une borne finie ou infinie. Proposition 4.1 — Si f admet une limite finie en x 0 alors f est bornée sur un voisinage de x 0 . Dém. On prend ε = 1 dans la définition. y M m x0 x Proposition 4.2 — Si f admet une limite strictement positive en x 0 alors f est strictement positive sur un voisinage de x 0 . Dém. On prend ε = `/2 dans la définition. Ce résultat rend de multiples services : par exemple il assure que 1/ f est définie sur un voisinage de x 0 . IV — Limites et C fordre 14 y x0 O x Figure I.8 — 1/ f est définie sur un voisinage de x 0 Corollaire 4.3 — Si f admet une limite strictement négative en x 0 alors f est négative sur un voisinage de x 0 . Corollaire 4.4 — Si f admet une limite finie non nulle en x 0 alors f est non nulle sur un voisinage de x 0 . En particulier, si f admet une limite non nulle en x 0 alors 1/ f est définie sur un voisinage de x 0 . IV.2 — À partir d’un encadrement sur f , renseignements sur la limite Proposition 4.5 — Soit f : D −→ R et x 0 un point ou une borne finie ou infinie de D. On suppose que f admet une limite en x 0 . f (x) > a ∀x ∈ D, =⇒ lim f ¾ a x0 Dém. Considérons le cas d’une limite finie, le seul qui soit vraiment intéressant ici. ∀ε > 0, ∃α > 0 tel que x ∈ D ∩ ]x 0 − α ; x 0 + α[ =⇒ | f (x) − `| < ε Ainsi, ε étant quelconque, ∀x ∈ D ∩ ]x 0 − α ; x 0 + α[ f (x) − ε < ` < f (x) + ε ou encore, puisque f (x) > a, ∀ε > 0, a−ε <` Cette inégalité assure que ` ¾ a, mais aucunement que ` > a. De façon symétrique si ∀x ∈ D, f (x) < a alors lim f < a. x0 IV — Limites et ordre 15 Exemple Par exemple 1/x > 0 sur R∗+ , mais 1/x −−−−→ 0. x→+∞ y x O Corollaire 4.6 — Soit f : D −→ R et g : D −→ R, soit x 0 un point ou une borne finie ou infinie de D. Si f et g admettent toutes deux une limite en x 0 , et si f (x) < g(x) ∀x ∈ D, alors lim f < lim g x0 x0 Dém. En appliquant la proposition précédente à la fonction f − g. Exemple – sin x < x sur ]0 ; 1[ et pourtant elles ont la même limite en 0. – de même avec 1/x 2 et 1/x en l’infini : IV.3 — Théorèmes d’encadrement Nous voyons maintenant les résultats les plus puissants permettant de déterminer l’existence et la valeur d’une limite. Théorème 4.7 — Théorème d’encadrement Soit f , u et v trois fonctions définies sur D et x 0 un point ou une borne finie ou infinie de D. Si si u(x) < f (x) < v(x) ∀x ∈ D \ {x 0 } , u et v admettent une limite en x 0 et si lim u = lim v alors f admet une limite en x 0 et x0 x0 lim f = lim u = lim v x0 x0 x0 IV — Limites et ordre 16 Théorème 4.8 — Théorème de minoration/majoration Soit x 0 un point de D, ou une borne finie ou infinie de D. Soit f et g deux fonctions définies sur D telles que f (x) < g(x) ∀x ∈ D \ {x 0 } , Si lim f = +∞ alors lim g = +∞. Si lim g = −∞ alors lim f = −∞. x0 x0 x0 x0 IV.4 — Limites et monotonie Théorème 4.9 — Soit f est une fonction monotone sur un intervalle ] a ; b [, avec éventuellement a et b infinis. Alors f admet une limite (finie ou infinie) en a et en b. La démonstration de ce théorème touche à la définition même de R. Corollaire 4.10 — Si f est une fonction monotone sur un intervalle I alors f admet une limite finie à gauche et à droite en tout point de I. Attention ! On ne peut pas affirmer, en toute généralité, que ces limites soient égales à la valeur de f , ni même qu’elles soient égales entre elles. Pensez par exemple à la fonction x 7→ bxc.