( S u i t e d e l a p a g e 1 M a n g e r b i o , p o u r l a d i f f é r e n c e )
(...) En retour, les microbes stimulés attaquent par leur action enzymatique les réserves nutritives du sol, organi-
ques et minérales, les mettant ainsi à la disposition directe des poils absorbants. » Cette étroite collaboration entre
les microorganismes du sol et les végétaux en croissance garantit leur équilibre minéral, leur valeur nutritive ainsi
que leur saveur supérieure.
Depuis 1984, année de la publication d’Introduction au jardinage écologique, mon premier ouvrage sur la culture
biologique, j'ai colligé et publié des informations objectives sur la valeur nutritive supérieure des aliments biologi-
ques. On peut les retrouver dans La culture écologique pour petites et grandes surfaces, La culture écologique des
plantes légumières ainsi que dans Le jardin écologique. J'en reprends ici certaines qui figurent dans Le festin quoti-
dien au chapitre Dix raisons pour manger bio.
Diverses études font état de taux élevés de nitrites cancérogènes dans les aliments industriels, fertilisés avec des
doses massives de nitrates, lesquels se transforment en nitrites après la récolte. Dans son livre
L’agriculture biologi-
que — Pourquoi et comment la pratiquer,
l’ingénieur agronome Claude Aubert relatait déjà dans les années 80 que des
épinards fertilisés avec 160 kg d’azote à l’hectare — dose courante en agriculture industrielle — recelaient, quatre
jours après la récolte, des taux de nitrites 50 fois plus élevés que ceux observés dans des épinards cultivés naturel-
lement. (...)
La diététique moderne reconnaît l’importance des substances bioactives présentes dans les fruits et les légumes
pour prévenir le cancer et les maladies dégénératives et cardiovasculaires. Citons le lycopène, les polyphénols, les
glucosinolates, les anthocyanines, les phytostérols, les sulfides et les flavonoïdes, pour ne nommer que ceux-là. Or,
de nombreuses études rapportées notamment par l’Agence française de sécurité sanitaire de l'alimentation (AFSSA)
démontrent que les aliments biologiques en contiennent davantage. Claude Aubert citait dans un article publié
dans
Les Quatre Saisons du jardinage
intitulé « Manger bio protège-t-il du cancer? » une étude danoise de Grinder-
Petersen réalisée en 2003 qui relatait « [...] qu'avec un régime alimentaire par ailleurs rigoureusement identique, les
quantités de polyphénols absorbés et celles présentes dans les urines étaient nettement plus élevées lorsqu'ils man-
geaient bio que lorsqu'ils mangeaient conventionnel. Une autre étude danoise révélait que les légumes biologiques
recèlent davantage de flavonoïdes, un puissant antioxydant
1
.
Des études menées par le docteur Henri Joyeux, pro-
fesseur de cancérologie à la faculté de médecine de Montpellier, indiquent que les tomates biologiques contiennent
davantage de vitamine C, de bêta-carotène et de lycopène protecteur. Enfin, une étude menée par l’Université de
Californie a démontré que des kiwis biologiques recelaient des taux plus élevés de polyphénols et de vitamine C que
des kiwis non biologiques
2
.
1 — Étude menée par le ministère de l'Alimentation du Danemark et l'Université royale d'Agriculture. Source :
IFOAM 2003.
2 — AMODIO, Ml, COLELLI, G. et al, “A comparative study of composition and postharvest performance of organi-
cally and conventionally grown kiwifruits.” Journal of the Science of Food and Agriculture. Passeport Santé. 2007.
Et je ne traite même pas ici de la question de la contamination scandaleuse des aliments industriels par des rési-
dus de pesticides. Selon le site www.ewg.org/foodnews/dirty_dozen_list.php
mis en ligne par l'organisme améri-
cain Environmental Working Group, les fraises, les pommes, les nectarines, les pêches, les céleris, les raisins, les
cerises, les épinards, les tomates, les poivrons, les tomates cerises, les concombres, les piments, les kales et les
collards étaient, dans cet ordre, en novembre 2016 les aliments industriels les plus contaminés. Un autre
site www.whatsonmyfood.org publié par l'organisme américain Pesticide Action Network donne pour la plupart des
légumes les pesticides décelés par les analyses les plus récentes du Département de l'agriculture américain
(USDA) et les principales conséquences de leur consommation sur la santé humaine.
Or si le pharmachien ne voit pas de différence entre le bio et le conventionnel, qu'il se prépare donc un jus vert
avec des pommes, des fraises, du céleri et du kale : il ingurgitera ainsi un cocktail pouvant contenir jusqu'à 200
pesticides, selon les chiffres de Pesticide Action network. À ce compte, je lui donne raison : mieux vaut boire du
Coke que du jus vert! Un peu de Roundup avec ça?
Yves Gagnon Les Jardins du Grand-Portage
Article originalement publié sur
covivia.com