LP350 TD2 : Ordres de grandeurs Ann´ee universitaire 2009-2010
1 La taille des mol´ecules
En 1774, Benjamin Franklin se rend au bord d’un ´etang (`a Clapham pr`es de Londres) et verse
doucement une cuill´er´ee d’huile d’olive, soit 2 mL, sur l’´etang. L’huile s’´etale mais l’aspect optique
de la surface ne change pas. Franklin arrive quand mˆeme `a reconnaˆıtre les r´egions recouvertes car en
l’absence d’huile la brise cr´ee des vaguelettes sur l’´etang. En pr´esence d’huile, on ne voit plus les rides
et la surface est lisse. La peau de l’eau est devenue rigide. Grˆace `a ce test, Franklin peut estimer assez
bien la surface du film d’huile ∼2000 m2.
Cette exp´erience porte en elle-mˆeme un r´esultat consid´erable qui ne sera pas exploit´e par Franklin
mais seulement cent ans plus tard par Lord Rayleigh. En supposant que le film d’huile est mono-
mol´eculaire d´eterminer l’ordre de grandeur de la taille des mol´ecules d’huile.
L’hypoth`ese forte ici consiste `a supposer que le film est monomol´eculaire, c’est-`a-dire que l’´epaisseur
est ´egale `a la taille d’une mol´ecule not´ee a. En notant Vle volume d’huile d´epos´e et Sla surface du
film on a
V=S×a
On en d´eduit a
a=V
S∼2×10−6
2000 = 10−9m = 1 nm
2 Le gaz de sph`eres dures
N particules de rayon r dans un r´ecipient de volume V n’exercent pas d’interaction entre elles autre
que celle qui interdit `a deux particules de se recouvrir. Il s’agit d’un gaz de sph`eres dures, un syst`eme
mod`ele important de physique statistique et un point de d´epart utile pour des th´eories pertubatives
d´ecrivant des interactions plus complexes. On se propose d’estimer l’entropie de ce gaz en comptant les
´etats accessibles dans l’espace des phases du gaz ( ~q1,. . ., ~qN,~p1,. . ., ~pN). L’´energie du gaz de sph`eres
dures ne d´ependant pas de la position des particules, toutes les positions dans l’espace des positions
sont ´equiprobables et on peut s´eparer la contribution `a l’entropie de l’espace des positions et de l’espace
des impulsions. L’entropie peut ainsi ˆetre ´ecrite S=SV(V, N) + SU(U, N) o`u SV(V, N) = kBTln(ΩV)
est appel´ee entropie de configuration et ΩVest le nombre d’´etats accessibles dans l’espace des positions
(~q1,. . ., ~qN).
1. – On consid`ere pour commencer que les particules sont discernables (on peut diff´erencier une
particule i d’une particule j). On admet que l’´etat d’une particule i occupe un volume donn´e
ve(ce volume est issu de la physique quantique) dans l’espace des positions (~qi) de cette
particule. On construit un ´etat du gaz de N particules en ajoutant une `a une les particules.
Combien d’´etats possibles pour la particule 1 ? Combien d’´etats possibles pour la particule 2 ?
D´eduire une expression du nombre d’´etats Ωdisc
V(V, N) possibles pour l’ensemble de N particules
discernables. Calculer l’entropie de configuration Sdisc
V(V, N) associ´ee dans l’hypoth`ese d’un
gaz suffisamment dilu´e (volume libre volume occup´e par les particules).
Particule 1 : V
ve´etats
Particule 2 : V−e
veo`u e=4π(2r)3
3est le volume exclu (ne pas oublier le facteur 2)
Ainsi
Ωdisc
V(V, N) = 1
vN
e
N−1
Y
n=0
(V−ne)
1