Université de Pau et des pays de l’Adour Année 2008-2009
Mmms, tmuzuPartiel du 17 novembre
oduleŊ projectifŊ
ans tout ce qui suit, Adésigne un anneau commutatif. Les termes
« module » et « linéaire » seront employés au sens de « A-module »
et « A-linéaire ».
1 Préliminaires
a) Soient Eet Fdes modules et f:EFune application linéaire. On
dit que fest scindée, ou admet une section s’il existe un morphisme
s:FEtel que fs= 1F. On dit alors que sest une section de f
et que fest une projection de Esur F. Montrer que
(i) si fest scindée, elle est surjective et ses sections sont injectives ;
(ii) si Fest libre et fsurjective, alors fest scindée ;
(iii) pour tous modules Pet Q, la surjection canonique πP:P×QP
est scindée par l’injection canonque iP:PPQ=P×Q.
b) Montrer que tout module isomorphe à un module libre est libre.
c) Soient Pet Edes modules. Montrer que les conditions suivantes sont
équivalentes :
(i) Pest isomorphe à un facteur direct de E;
(ii) il existe un module Qet un isomorphisme ϕ:E
PQ;
(iii) il existe des applications linéaires E
f//P
g
ootelles que fg= 1P.
2 Modules projectifs. Soit Pun A-module. On considère les asser-
tions suivantes :
(i) toute surjection linéaire f:EPest scindée ;
(ii) il existe un module Qet un module libre Ltels que PQ'L;
(iii) Pest facteur direct d’un module libre, i.e., il existe un module Qet un
module libre Ltels que PQ=L;
(iv) pour tous modules Eet Fet toute surjection linéaire f:EF,
l’application
f: HomA(P, E)HomA(P, F )
u7−fu
est surjective ;
(v) si f:EFest une surjection linéaire, tout morphisme
de Pdans Fse factorise par f(il n’est pas demandé
qu’une telle factorisation soit unique ; par contre, il est en-
tendu qu’elle se doit d’être composée d’applications linéaires).
P
@
@
@
@
@
@
@
Ef//F
a) Montrer que tout module libre satisfait (v).
b) En déduire que tout facteur direct d’un module libre satisfait (v).
c) Montrer que ces cinq assertions sont équivalentes.
Le module Pest dit projectif si ces conditions sont satisfaites.
3 Modules projectifs de type fini. Montrer que les conditions sui-
vantes sont équivalentes :
(i) Pest projectif de type fini ;
(ii) il existe un module Qet un entier ntels que PQ'An.
4 Exemples et contre-exemples.
a) Montrer que
(i) Z/3Zest un Z/6Z-module projectif ;
(ii) pour n6= 0,Z/nZn’est pas un Z-module projectif ;
(iii) tout A-module libre est projectif.
b) Donner un exemple d’anneau Aet de A-module projectif qui n’est pas
libre.
5 Changement d’anneau. Soit ϕ:ABun morphisme d’anneaux.
Montrer que pour tout A-module projectif P, le B-module ϕ(P)obtenu par
extension des scalaires est projectif. Cela reste-t-il valable pour les modules
projectifs de type fini ?
2
Université de Pau et des pays de l’Adour Année 2008-2009
Mmms, tmuzuExercices
orrection du partiel du 17 novembre
1 a) (i) Supposons fscindée ; soient sune section de fet xun élément
de F. Alors x=fs(x)im fet s(x) = 0 =x=f(0) = 0. Par suite,
im f=Fet ker s={0}:fest surjective et sinjective.
(ii) Supposons Flibre et fsurjective. Choisissons une base (ei)iIde F
et, pour tout iI, choisissons un élément uide Etel que f(ui) = ei. Soit
s:FEl’unique application linéaire telle que pour tout iI,s(ei) = ui.
Alors fsest l’unique application linéaire de Fvers Ftelle que
iI(fs)(ei) = f(ui) = ei.
Donc fs= 1Fet fest scindée.
(iii) L’injection canonique iP:PP×Pest définie par iP(x)=(x, 0) et πP
est la première projection. Donc pour tout xP, πPi(x)=πP(x, 0) = x.
b) Si f:EFest un isomorphisme, alors l’image de toute base de Eest
une base de F. Si Eest libre, il possède une base et par conséquent Faussi.
c) Supposons (i). Existent alors des sous-modules P0et Qde Eet un
isomorphisme f:P0
Ptels que P0Q=E. Étant donné xE, il existe
un unique couple (y, z)P0×Qtel que x=y+z. Poser
ϕ(x) = f(y), z)P×Q=PQ
définit une application ϕ:EPQqui est clairement un isomorphisme.
Supposons (ii). Notons iP:PPQ=P×Qet πP:P×QP
l’injection et la projection canoniques ; les morphismes
f=πPϕ:EPet g=ϕ1iP:PE
sont tels que fg=πPϕ ϕ1iP=πPiP= 1P.
Supposons (iii). Alors gest injective, donc réalise un isomorphisme de P
sur son image. Remarquons que tout élément xde Ese décompose en
x= (gf)(x) + x(gf)(x).
Posons P0= im g,q=gfet Q= im(1Eq); de la décomposition ci-dessus
résulte (puisque im qim g=P0) que E=P0+Qet il reste à montrer que
cette somme est directe.
Soit xP0Q; alors
xP0= im g, donc il existe yPtel que x=g(y);
xQ= im(1Eq), donc il existe zEtel que x=zq(z);
fg= 1P, donc
y=f(x) = f(z)fgf(z)=f(z)(fg)f(z)=f(z)f(z) = 0
et par suite x=g(y) = 0.
2 a) Soient f:EFune surjection linéaire, Lun module libre et
v:LFune application linéaire. Fixons une base (ei)iIde L; pour chaque
iI, choisissons xiEtel que f(xi) = v(ei)et notons ul’application
linéaire de Lvers Etelle que pour tout i,u(ei) = xi. Alors pour tout i,
v(ei) = fu(ei), de sorte que v=fu:Lsatisfait la condition (v).
b) Soient f:EFune surjection linéaire, Lun mo-
dule libre, Pun facteur direct de Let v:LFune
application linéaire. D’après
1 c), existent des appli-
cations linéaires Lπ//P
i
ootelles que πi= 1P.
Lπ//
u1
P
i
ii
v
@
@
@
@
@
@
@
Ef//F
D’après la question précédente, le morphisme v1:= vπse factorise par f:
il existe u1:LElinéaire tel que f u1=v1.
Posant u=u1i, il vient fu =f u1i=v1i=v π i =v.
c) (i) (ii) Supposons (i) ; la surjection A(P)Pest alors scindée, donc
d’après
1 c), il existe un module Qet un isomorphisme entre PQet le
module libre A(P).
(ii) (iii) D’après
1 b), si PQest isomorphe à un module libre, alors
il est libre.
(iii) (iv) est l’objet de la question b) ci-dessus.
(iv) (v) Si fHomA(E, F ), la surjectivité de fsignifie que
vHomA(P, F ),uHomA(P, E): v=f(u) = fu
i.e., que toute application linéaire PFse factorise par f.
(v) (i) Supposons (v). Soit f:EPune surjec-
tion linéaire. Appliquant (v) à F=Pet v= 1P, on
en déduit que cette application se factorise par f,i.e.,
qu’il existe s:PEtel que fs= 1P.
P
@
@
@
@
@
@
@
@
@
@
@
@
@
@
s
Ef//P
3Si (ii) est satisfaite, alors Pest projectif (2econdition de la définition) et
de type fini car, choisissant une projection fde Ansur P(qui existe d’après
2
les préliminaires) et notant (e1, . . . , en)la base caononique de An, on a que
f(e1), . . . , f(en)est génératrice de P.
Supposons (i). Pétant de type fini, il existe un entier net une famille
génératrice à néléments de P. Si (u1, . . . , un)est une telle famille, poser
f(e1) = u1, . . . , f(en) = undéfinit une surjection linéaire AnP, qui
est scindée puisque Pest projectif. Par suite, il existe un module Qet un
isomorphisme PQ'An.
4 a) (i) On a (grâce au théorème chinois, par exemple)
Z/6Z'Z/2Z×Z/3Z=Z/2ZZ/3Z
et il est aisé de voir que cet isomorphisme de groupes abéliens est Z/6Z-
linéaire. Donc Z/3Z,Z/6Z-module facteur direct du Z/6Z-module libre
Z/6Z, est projectif en tant que Z/6Z-module.
(ii) Quand nest non nul, il n’existe aucun morphisme de Z-modules (de
groupes abéliens) de Z/nZvers Z,a fortiori aucune section de la surjection
canonique ZZ/nZ. Ce dernier n’est donc pas projectif en tant que Z-
module.
(iii) est conséquence immédiate (et triviale) de
1 a)(ii).
b) Z/3Zest un Z/6Z-module projectif mais n’est pas libre, car sinon il exis-
terait un isomorphisme Z/3Z'(Z/6Z)n. Or (Z/6Z)npossède 6néléments
et Z/3Zen possède 3, qui n’est pas une puissance de 6.
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