c’est-`a-dire le cadre conceptuel et th´eorique devenu le standard par rapport auquel toutes les
exp´eriences et ´elaborations de projets exp´erimentaux sont analys´ees. L’objet de ces notes est
de pr´esenter une br`eve introduction `a la construction du Mod`ele Standard, et `a quelques-unes
de ses cons´equences ph´enom´enologiques les plus imm´ediates, de mani`ere `a en souligner tout au
moins les points essentiels et fondamentalement ´el´egants, et ainsi servir le cas ´ech´eant de point
de d´epart `a une ´etude en profondeur de la physique de la structure fondamentale de la mati`ere.
De par la nature de ces notes, il n’est ´evidemment pas possible de donner une discussion
d´etaill´ee ni des diverses cons´equences ph´enom´enologiques fondamentales du Mod`ele Standard,
ni d’ailleurs des outils math´ematiques n´ecessaires `a la mise en place du Mod`ele Standard. Ainsi
`a titre d’illustration, seuls les quarks participent aux interactions fortes en raison de leur degr´e
de libert´e de couleur. Cette interaction est caract´eris´ee par la propri´et´e du confinement de
ce degr´e de libert´e, conduisant ainsi aux m´esons—´etats li´es d’un quark et d’un antiquark—et
aux baryons—´etats li´es de trois quarks. Or, ces divers ´etats hadroniques s’organisent dans
des repr´esentations sp´ecifiques des groupes de sym´etries approximatives de saveur, `a savoir la
sym´etrie d’isospin SU(2)Fou la sym´etrie SU(3)F. L’existence de ces sym´etries approximatives
est possible de par ce que les masses des quarks u,det ssont petites en comparaison de
l’´echelle des interactions fortes1, typiquement la masse des nucl´eons ou la masse du m´eson
vectoriel ρ(Mρ=770 MeV/c2). Cependant, ces sym´etries approximatives de saveur sont en
fait encore plus larges, sous la forme des sym´etries de l’alg`ebre des courants associ´ees aux deux
´etats de chiralit´e possibles des quarks, soit la sym´etrie SU(2)L×SU(2)R×U(1)Bdans le cas
de deux saveurs de quarks de masse nulle, ou encore la sym´etrie SU(3)L×SU(3)R×U(1)B
dans le cas de trois saveurs de quarks de masses nulles. Ces sym´etries chirales ne sont pas
explicitement r´ealis´ees dans le spectre de la th´eorie, mais sont dynamiquement bris´ees par la
structure du vide—c’est-`a-dire l’´etat d’´energie minimale—avec pour cons´equences, en raison
de ces sym´etries mˆeme approximatives, d’une part l’existence de bosons pseudo-scalaires de
faible masse en comparaison `a l’´echelle typique des interactions fortes, `a savoir les pions, les
kaons et le η, et d’autre part une justification a posteriori de l’hypoth`ese de PCAC. Or, la
dynamique des interactions fortes entre quarks, telle que d´ecrite en terme du Lagrangien de
la chromodynamique quantique, poss`ede ces sym´etries de mani`ere explicite, constituant ainsi
l’une des nombreuses raisons pour lesquelles cette th´eorie fournit certainement la description
correcte des interactions fortes, bien qu’il ne soit pas possible `a l’heure actuelle de faire des
pr´edictions d´etaill´ees dans le r´egime non perturbatif de cette th´eorie, except´e par simulations
num´eriques pour quelques observables hadroniques statiques, mais certainement pas pour les
collisions d’ions lourds par exemple.
Cet exemple est mentionn´e ici afin d’indiquer que de nombreux aspects fondamentaux du
Mod`ele Standard ne seront pas mˆeme effleur´es dans ces notes. Avant tout, l’accent est mis sur
le secteur des interactions ´electrofaibles telles que d´ecrites dans le cadre de ce mod`ele. Avec
pour vis´ee premi`ere une compr´ehension du m´ecanisme de Higgs `a l’origine des masses de toutes
les particules tel que le Mod`ele Standard en rend compte.
Jusqu’ici, nous avons rappel´e quelle est la connaissance actuelle que nous avons de la
structure fondamentale de la mati`ere en terme des quarks et leptons. Il convient ´egalement
de consid´erer les interactions fondamentales agissant entre ces diverses particules ´el´ementaires.
Aujourd’hui, toutes ces interactions, au nombre de quatre, sont comprises comme ´etant dues
`a l’´echange entre les quarks et leptons de particules de spin entier, des bosons interm´ediaires,
1C’est pour cette raison que les effets de brisure explicite de la sym´etrie d’isospin sont moins importants que
ceux de la brisure de la sym´etrie SU(3)F, puisque la masse du quark sest plus grande que celles des quarks u
et d, mais ces trois types de masses restant malgr´e tout nettement plus petites que l’´echelle d’´energie typique
des interactions fortes, `a savoir essentiellement la masse du proton, mp≃938 MeV/c2. De plus, les charges
´electriques non nulles des quarks elles-aussi contribuent aux effets de brisure explicite des sym´etries de saveur.
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