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I. Introduction
Bien qu’elle garde classiquement l’image d’une affection qui touche les enfants et les adultes
jeunes, l’épilepsie atteint depuis plusieurs années un nombre croissant de personnes âgées. En
effet, les données épidémiologiques depuis les travaux de Hauser en 1975 indiquent que
l’incidence de l’épilepsie augmente nettement au-delà de 60 ans. La distribution bimodale des
crises d’épilepsie, avec une forte incidence dans l’enfance et après l’âge de 60 ans, est
classique.
Aussi, les médecins qu’ils soient généralistes, neurologues, gériatres ou médecins d’urgence,
sont de plus en plus confrontés au diagnostic et au traitement de l’épilepsie chez les personnes
âgées. En effet, avec le vieillissement de la population, il est possible de prévoir dans les
années à venir, une augmentation du nombre de sujets âgés présentant une première crise
comitiale.
Cependant, diagnostiquer une épilepsie chez la personne âgée peut s’avérer délicat étant
donné l’intrication des pathologies, la multiplicité des diagnostics différentiels (syncopes,
hypoglycémie, accidents ischémiques transitoires, ictus amnésiques…) et la présentation
parfois trompeuse des manifestations épileptiques (état confusionnel prolongé par exemple).
De plus, l’isolement du sujet âgé peut être responsable d’un retard diagnostique. Une crise
d’épilepsie dans cette tranche d’âge peut donc être longtemps ignorée. De ce fait, l’incidence
des crises d’épilepsie demeure probablement sous-estimée.
Une fois le diagnostic d’épilepsie porté, la décision de mettre en route un traitement anti-
épileptique devra également se poser en fonction de la fréquence et du caractère invalidant
des manifestations épileptiques. De plus, la mise en route d’un traitement antiépileptique chez
la personne âgée devra prendre en compte les caractéristiques et spécificités de cette tranche
d’âge.
Dans le service de soins de suite et réadaptation à orientation gériatrique de Madame le Dr
Cottin à l’Hôpital intercommunal de Créteil, nous avons été frappés par la fréquence
importante des crises d’épilepsie diagnostiquées et surtout de leur atypie électroclinique.