miesen fin d’hiverouauprintemps,en vaste
majoritéavantl’âge de 10ans.Moinsde 5% des
individus s’infectentaprèsl’âge de 15 ans[3](II)
tandisque laprévalence danslespays tropicaux
ou subtropicaux est plus basse qu’en Europe ou
aux Etats-Unis[4,5].Parconséquent,lesimmi-
grants de ces régions représentent un groupe à
risque plus élevé de varicelle chezl’adulte. Le
virus est excrété dansles sécrétions respiratoi-
res,etla contagion se produitpar voie aérogène
voire mucocutanée parcontactdirectavecle
contenudes vésicules.Lesportesd’entrée sont
lasphèreORL etlesconjonctives.
Varicelle chez l’enfant
Suiteà10–21 jours d’incubation,lamoitié des
enfants présententdesprodromes(fièvre <39 °C,
malaise, céphaléesetdouleurs abdominales) qui
précèdentl’exanthème de 24–72 heures.Ce der-
nier se manifeste d’abord pardesmaculesetpa-
pules sur latête etle troncquisetransforment
rapidementen vésiculesprurigineusesetpustu-
les.Ontrouvetypiquementdeslésionsd’âge dif-
férent simultanément sur une partie donnée du
corps.Des vésiculesoudes ulcérations sontfré-
quemmentobservéesauniveaumuqueux.De
nouvelleslésionscontinuentd’apparaître pen-
dant1–7jours,maisle plus souvent 3–6jours.
Cette durée d’apparition, ainsi que ladurée de la
fièvre,sontplus longueschezlesenfants infectés
pardescontacts intra-familiaux [6].Lescas secon-
daireset tertiairesdanslamême maisonnée sont
àrisque de varicelle plus sévère etpourraientbé-
néficierd’untraitementantiviral[7](B).
La sévérité de lamaladie augmenteavecl’âge.
Deslésionscutanéespréexistantescomme par
exemple un eczémafavorisent une extension ra-
pide deslésions[8].La formation de cicatrices
importantesest extrêmement rare. Parcontre,
une dépigmentation peut persisterquelques se-
maines.Letaux d’hospitalisation est de l’ordre
de 9/10000 casde varicelle [9].Descas sévères,
voire mortels,sontobservéschezdesenfants
recevant untraitement systémique ouintranasal
de stéroïdes,en particulierlorsque le traitement
est administré durantl’incubation de lavaricelle
[10,11].Descasde récidive de varicelle ontété
décrits,mais sont très rares[12].Lescomplica-
tionsde lavaricelle chezl’enfant sont recensées
dansle tableau2p .Leredoutable syndrome de
Reye[13]n’est plus qu’exceptionnellementob-
servé depuisqu’on prohibe les salicylésdurant
lavaricelle.
Letraitementde lavaricelle chezl’enfantimmu-
nocompétentne requiert généralementpasd’an-
tiviraux.Danscette indication,l’aciclovir raccour-
citlégèrementlamaladie (I)[6,14].Chezl’enfant
immunocompromis,l’acyclovirintraveineux est
indiqué pour limiterleslésionscutanéesetles
disséminations viscérales(tab.3p ). Levalaci-
clovirpar voie orale,un promédicamentde l’aci-
cloviràla biodisponibilitéaméliorée,produitdes
taux sériquesd’aciclovircomparablesàl’aciclovir
intraveineux [15]maisen raison de donnéeslimi-
téesne peut être prescritqu’àdesenfants peu
sévèrementatteints (C). Lesenfants devraientêtre
exclus descrèches,jardinsd’enfants etécolesjus-
qu’à ce quetoutesleslésions soientcouvertesde
croûtes(C). Lescontacts séronégatifsimmuno-
déficients ouadultesdevraientêtre identifiés(C).
Varicelle chez l’adulte
La varicelle àl’âge adultes’accompagne d’un
prodrome souventplus marqué[8].Lerisque de
complications sérieuses,voire mortellescroît
avecl’âge (tab.2). La mortalitéchezlesadultes
est de 17/100000 [16]etest avant tout liée àla
pneumonie varicelleuse[17](II). Cette dernière
débute entre 1 et 6 jours aprèsle début de l’érup-
tion et se manifeste parde lafièvre,toux,dys-
pnée,douleurs thoraciqueset tachypnée. En
casde dyspnée,une radiographie du thoraxet
une hospitalisation sont recommandées(IV, C).
La mortalité de lapneumonie varicelleusechez
l’adulte parailleurs sain atteint10%[18](II).
L’encéphalite (incidence de 1–2/10000) est une
complication neurologiquerare de lavaricelle,
quise manifeste durantles 7 premiers jours du
rash parde lafièvre,descéphalées,de la confu-
sion,uncomportementbizarre,de laléthargie,
un méningisme etdescrisesconvulsives[19]et
est associée àune mortalité de 5–10%[20](II).
Chezl’adulte,untraitementantiviral précoce
est recommandé en casde varicelle dansles
24 heuresquisuiventl’apparition du rash[2,21]
(tab.3) (C). Chezl’adulte immunocompétent sus-
ceptible (séronégatif),lavaricelle peut être pré-
venue par une vaccination post-exposition,sicette
dernière est administrée dansles 24 heures sui-
vants le contage (tab.3).
Varicelle chez l’hôte immunodéficient
L’évolution de lavaricelle chezl’hôte immuno-
déficientest marquée par une sévérité et une fré-
quence élevée de complications[22–24].Il existe
unrisque élevé d’atteinte d’organes suiteàladis-
recommandations Forum Med Suisse 2007;7:895–905 896
Tableau 1. Niveaux de preuve et de recommandation.
Abréviation Type d’étude
IEtude contrôlée et randomisée (ou revue systématique de telles études)
II Etude contrôlée mais non randomisée
III Etude de cohorte prospective
IV Etude de cohorte rétrospective ou étude cas-témoin
VEtude de série de cas, opinion d’experts
Abréviation Niveau de preuve
APreuves solides à l’appui de la recommandation (en général, niveau I)
BPreuves acceptables (en général, niveau II ou III)
CPreuves inadéquates (en général niveau IV ou V). Une recommandation
peut être faite sur d’autres bases
DPreuves acceptables à l’encontre de la recommandation
(en général, niveau II ou III)
EPreuves solides à l’encontre de la recommandation (en général, niveau I)
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