Figure 1.
A : aspect initial : lésion bourgeonnante du canthus interne droit
touchant les paupières inférieure et supérieure.
B : aspect après 13 mois de vismodégib ; disparition totale de la lésion
observée dès le 6
e
mois et stable à 13 mois. Notez la clarification
des sourcils liée à la prise du médicament.
A
B
La Lettre du Cancérologue • Vol. XXIII - n° 4 - avril 2014 | 121
Carcinome basocellulaire oculaire
avancé : une exentération évitée
grâce au vismodégib
Advanced basal cell carcinoma: eye exenteration spared thanks to vismodegib
N. Basset-Seguin*
Mots-clés :
Carcinome basocellulaire avancé – Exentération – Thérapie ciblée – Vismodégib.
Keywords:
Basal cell carcinoma – Exenteration – Targeted therapy – Vismodegib.
U
n homme de 55 ans est adressé pour avis thérapeutique
devant une volumineuse tumeur du canthus interne de
l’œil droit évoluant depuis 2 ans, qui l’empêche d’avoir
toute vie sociale. Il ne sort même plus faire ses courses.
Observation
Il s’agit d’un patient sans antécédent médical particulier connu,
en dehors d’une hypertension artérielle.
L’examen retrouve une tumeur végétante du canthus interne
de l’œil droit touchant la paupière inférieure et supérieure de
plus de 3 cm de grand axe (figure 1 A et B). L’analyse histolo-
gique de cette tumeur retrouve un carcinome basocellulaire
(CBC) infiltrant. Une IRM de la région oculaire est demandée
et montre une masse tumorale de 23 × 12 mm, sans extension
au cône oculaire.
Le dossier est présenté à la réunion de concertation pluridisci-
plinaire (RCP), et l’avis des chirurgiens est l’exentération de l’œil.
Pour tenter d’éviter un geste agressif pour ce patient déjà meurtri
par sa tumeur, une proposition de mise sous vismodégib, une
nouvelle thérapie ciblée anti-smo, un élément clé de la voie molé-
culaire patch sonic hedgehog activée dans les CBC, est proposée
dans le cadre de l’étude STEVIE, une étude multicentrique permet-
tant l’accès à la molécule. Dès le premier mois de traitement, une
réponse nette est observée, et la tumeur va totalement régresser
au 6e mois de traitement. L’évaluation préliminaire montre que
la rémission reste stable après 13 mois de traitement. Les effets
indésirables observés chez ce patient sont une perte de poids (10 kg
en 13 mois) et une chute de cheveux. En revanche, le patient ne
rapporte pas les autres effets indésirables fréquents et parfois
Cet article a initialement été publié dans Images en Dermatologie 2014;VII(1):22-3.
* Polyclinique de dermatologie, hôpital Saint-Louis, AP-HP ; université Paris-7.