Le mouvement brownien I/ Mouvement brownien Premières découvertes -Ingenhousz (1785) observe le mouvement erratique de poussières de charbon dans de l’alcool -Buffon et autres naturalistes montrent que les particules de toutes natures, organiques ou inorganiques, en suspension dans un fluide ont un mouvement surprenant et désordonné dont on ignore l’origine -Robin Borin : goutte d’eau emprisonnée dans le quartz – dans la goutte d’eau, grand nombre de particules minuscules animées d’un mouvement irrégulier et incessant (plus question de vitalité conservée longtemps après la mort d’un organisme -Brown (1773-1858) observe le mouvement imprévisible de particules dans des grains de pollen en suspension dans l’eau -Einstein (1905) propose une méthode pour déterminer le nombre d’Avogadro N A pour convaincre de la réalité des atomes. La relation relie deux phénomènes à priori distincts, à savoir la diffusion de particules dans un fluide, et la dissipation visqueuse : D= kT 6π aη Propriétés Lorsqu’une particule solide est placée dans un fluide, elle est soumise au bombardement incessant des molécules qui composent le fluide. Ces molécules sont très petites par rapport à la particule. Par contre, elles sont en très grand nombre. Leur vitesse est isotrope, régulièrement répartie dans l’espace. Le phénomène se retrouve dans tous les fluides. Le mouvement est : -très irrégulier et imprévisible, (il n’est pas possible d’assigner des tangentes à la trajectoire) - indépendant de la nature de la particule - d’autant plus erratique que la particule est petite, la température élevée, la viscosité faible - est incessant (éternel et spontané) -Il y a indépendance complète des mouvements de deux particules, même quand elles s’approchent à une distance inférieure à leur diamètre On peut dire que la caractéristique essentielle du mouvement brownien réside dans une façon très particulière de transporter la matière. En effet, alors que dans un mouvement « habituel », balistique, le déplacement est proportionnel au temps, pour une particule brownienne, c’est le carré du déplacement moyen qui est proportionnel au temps. II/ Equation de Langevin et relation d’Einstein Si on appliquait le principe fondamental de la dynamique, il faudrait écrire toutes les équations relatives à toutes les molécules et les résoudre pour déterminer la dynamique du système. Il est bien plus simple d’utiliser le modèle de Langevin qui consiste à « simuler » l’effet du fluide sur la particule par : • Une force de frottement : -mαv(t) qui représente l’effet systématique du fluide • Une force aléatoire f(t) qui représente la partie fluctuante de l’effet du fluide On obtient alors : Equation de Langevin Les hypothèses sur f sont : • <f(t)>=0 • où une impulsion de Dirac. g est appelée fonction de corrélation Evolution de la vitesse à partir d’un état initial bien défini On suppose La résolution de l’équation de Langevin nous donne : Comme <f(t)>=0, <v>= La vitesse moyenne s’amortit avec le temps de relaxation d s’interprète comme le coefficient de diffusion dans l’espace des vitesses donc Or, la physique statistique nous dit qu’à l’équilibre thermodynamique Finalement : Evolution de la position à partir d’un état initial bien défini Par intégration de la vitesse que l’on moyenne ensuite, il vient : Pour t , diffusion spatiale : , de même que , croit en . On peut donc définir un coefficient de Relation d’Einstein Expérimentalement, il est facile de mesurer la mobilité : On obtient alors : , qui s’écrit, si on considère que la force de frottement fluide est la force de Stokes et que la particule est une sphère de rayon a , . C’est la relation d’Einstein. III/ Expérience pour déterminer le nombre d’Avogadro NA But de l’expérience : En observant le mouvement brownien des particules en suspension dans un liquide et en utilisant la relation entre le libre parcours moyen des particules microscopiques et NA, on peut déterminer NA. Principe de l’expérience : - un microscope à objectifs à immersion avec de l’huile à immersion à déposer sur la lamelle) - émulsion qu’il faut diluer plusieurs fois - lames creuses et lamelles, thermomètre, lampe puissante pour éclairer le microscope + miroir plan, cuvette avec quadrillage, feuille de papier, règle graduée, chrono ou une caméra intégrée au microscope et reliée à un magnétoscope + pc muni d’une carte d’acquisition vidéo et un logiciel de traitement d’images La manipulation s’effectue pendant un temps raisonnable (pour éviter que T n’augmente trop sous l’effet de la lampe). Elle consiste à suivre une particule dans son mouvement désordonné et à pointer sa position à intervalle de temps régulier. En joignant toute ces positions, on obtient la trajectoire Si on appelle L la distance entre deux positions (supposées horizontales) successives (2 chocs) ; la valeur quadratique moyenne de cette grandeur est : L2 = x 2 + y 2 = 2 Dt = 2 kT RT t= 2 t 6π aη 6π aη N a Les expériences effectuées par J. Perrin et Brillouin (1908) donnèrent : 5,5 × 10 23 < N a < 8,0 × 10 23 D : coefficient de diffusion d’Einstein a : rayon d’une particule (0,5 μm) η : viscosité du liquide (0,8513 mPa.s) k : constante de Boltzmann R : constante des gaz parfaits (8,32 J.mol.K) T : température (298K)