LOI DE PROBABILITE A DENSITE
I.Introduction :
1) Variables aléatoires discrètes et continues :
Si on a un shéma de Bernoulli ( n épreuves successives et indépendantes pour lesquelles la probabilité
d'un succès est p ) , la variable aléatoire X qui compte le nombre de succès suit une loi binomiale de
paramètres n et p , notée B(n,p). On sait également que :
P(X = k ) =
n
k pk ( 1 p )nk ; E(X) = np ; Var(X) = np ( 1 p ) et X = np ( 1 p )
Dans ce cas, la variable aléatoire X ne prend qu'un nombre fini de valeurs ( le nombre de succès
possibles). On dit que cette variable aléatoire est discrète.
Lorsque la variable aléatoire est discrète, on peut remplir un tableau de ce genre :
X = xi
x1
x2
x3
…….
xn
TOTAL
P(X = xi )
p1
p2
p3
…….
pn
1
On a alors E(X) = p1
x1 + p2
x2 + p3
x3 + …. + pn
xn
et Var(X) = ( p1
x1 ² + p2
x2 ² + p3
x3² + …. + pn
x) (E(X)) ²
X = Var(X)
Or, dans les domaines économiques et industriels, on est amené à étudier des variables aléatoires pouvant
prendre, au moins théoriquement, n'importe quelle valeur dans IR ou dans un intervalle de IR.
On dit alors que ces variables aléatoires sont continues.
X prend alors toutes les valeurs d'un intervalle de IR.
Exemple : Dans une fabrique d'ampoules, on peut s'interresser à la durée de vie en heures d'une ampoule choisie au hasard.
La variable aléatoire associée à cette durée de vie est alors continue.
Elle pourra prendre toutes les valeurs possibles entre 0 et +
!
Pour ce type de variable aléatoire , ce n'est pas la probabilité de l'événement X = 400 qui va être interressante,
mais plutôt la probabilité de l'événement X
400 ou 400
X
1000.
On ne pourra pas faire, dans le cas d'une variable aléatoire continue, de tableau comme pour les variables
aléatoires discrètes. Pour ce type de variable aléatoire, les valeurs isolées prises par les variables
aléatoires discrètes vont être remplacées par des intervalles.
Au niveau graphique, la hauteur des bâtons sera remplacée par l'aire d'une portion de plan située dans un
intervalle et au dessous d'une courbe représentative d'une fonction liée à la loi de probabilité utilisée :
la fonction de densité de la loi de probabilité .
Pour calculer la probabilité que X appartienne à un intervalle fixé, il faudra alors calculer une aire
donc le plus souvent, une intégrale.
2) Fonction densité d'une loi continue :
a) Définition :
Une fonction f définie sur IR sera une fonction de densité d'une loi continue si :
f(x)
0 pour tout x de IR
f est continue sur IR
L'aire du domaine limité par la courbe représentative de f et l'axe des abscisses vaut 1.
b) Probabilité d'un événement avec une loi continue, de densité f :
P( a
X
b) =
ab f(x)dx
c) Propriétés :
P(X = k ) = P( k
X
k ) =
kk f(x)dx = 0 et P(a
X
b)=P(a < X
b)=P(a
X < b)=P(a < X < b)
d) Propriétés :
E(X) =
i=1
i=n
xi P( X = xi ) pour une loi discrète. Cette définition n'a pas de sens pour une loi continue.
On prolonge cette définition par :
Si X est une variable aléatoire continue sur [a;b] de densité f alors E(X) =
ab x f(x)dx
II. Deux lois continues :
1) La loi uniforme :
a) Exemple :
1. a) Il y a 10 nombres ayant au plus une décimale
dans [0;1[ donc la probabilité est 1
10 .
b) Il y a 10 nombres ayant au plus deux
décimales dans [0;0,1[ donc 100 dans [0,1[
la probabilité est 1
100 .
c) Il y a 10n nombres ayant au plus n décimales
dans [0,1[ la probabilité est 1
10n .
2. S'il n'a aucune indication, le nombre de
possibilités est 10n qui tend vers +
donc la
probabilité de trouver le nombre tend vers 0.
3. a) La longueur des deux intervalles est de 0,2.
La longueur de l'intervalle [0;1[ est de 1.
Donc la probabilité d'être dans un de ces deux
intervalles est la même : 0,2
1 = 2
10 = 1
5.
b) La longueur du premier intervalle est 0,1,
celle du second est 0,4 donc la probabilité
d'être dans le second sera 4 fois plus
importante que d'être dans le premier.
b) Champ d'intervention de la loi uniforme :
La loi uniforme intervient à chaque fois que l'on est amené à choisir un nombre au hasard dans un
intervalle.
c) La loi uniforme sur [a;b] :
Si la variable aléatoire X suit une loi uniforme sur [a;b], sa fonction densité est définie sur IR
par : f(x) =
1
b a si a
x
b
0 sinon
Représentation graphique :
Calcul d'une probabilité :
Si c et d sont deux nombres de l'intervalle [ a ; b ]
P( c
X
d ) =
c
d 1
b a dx = 1
b a ( d c ) = d c
b a
Espérance de X : E(X) =
a
b x
1
b a dx = 1
b a
ab x dx = 1
b a
2 = a + b
2
2) Passage de la loi binomiale à la loi normale :
Exemple : Dans un club de sport, Julien joue au basket. Il sait que, lors d'un lancer, sa probabilité de
marquer un panier est de 0,6. Julien lance n fois de suite la ballon en direction du panier.
Les n lancers sont indépendants les uns des autres.
X est la variable aléatoire qui compte le nombre de paniers marqués.
1) Montrer que X suit une loi binomiale dont on précisera les paramètres.
On a n lancers successifs et indépendants. On appelle succès l'événement S " marquer un panier ".
P(S) = 0,6 . X est la variable aléatoire qui compte le nombre de succès.
Elle suit donc une loi binomiale de paramètres n et 0,6.
2) Etablir la loi de probabilité de X pour n = 4 et n = 10.
0
1
2
3
4
Total
4
0 ( 0,6)0 (0,4)4 =
0,0256
0,1536
0,3456
0,3456
0,1296
1
Avec la calculette, on tape 2nde VARS puis A:binomFdp(nombre d'essais,probabilité succès,xi )
X = xi
0
1
2
3
4
5
6
7
8
9
10
Total
P(X = xi )
1.104
0,0016
0,0106
0,0424
0,1115
0,2007
0,2508
0,215
0,1209
0,0403
0,006
1
3) Représenter à l'aide d'un histogramme chacun de ces deux cas.
Animation geogebra : binomiale_observation.ggb
4) Calculer E(X) et X .
Pour n = 4 E(X) = np = 4
0,6 = 2,4 ; = np(1p) = 2,4
0,4 = 0,96
0,98
Pour n = 10 E(X) = np = 10
0,6 = 6 ; = np(1p) = 6
0,4 = 2,4
1,55
Sur chacun des diagrammes en bâtons, je vais tracer la courbe représentative de la fonction f définie par :
f(x) = 1
2 e 1
2
x
2 . avec représentant l'espérance ou la moyenne .
Donc pour n = 4 on trace f4(x) = 1
0,96
2 e 1
2
x 2,4
0,96
2 = 2,4 et = 0,96
et pour n = 10 on trace f10(x) = 1
2,4
2 e 1
2
x 6
2,4
2 avec = 6 et = 2,4
Animation geogebra : BinomialeApproxNormale.ggb
On observe que la courbe passe presque par les sommets de chaque bâton.
On admettra que si n est assez grand, si p n'est pas trop voisin de 0 ou de 1, la loi binomiale de paramètres n et
p peut être approchée par une loi dite loi normale, de paramètres = np et = np(1p).
Cette loi sera notée N( ,² ) ou N( , ) sur certains livres.
3) La loi normale :
La loi normale N( , ² ) est une loi de probabilité continue dont la densité est
f(x) = 1
2 e 1
2
x
2 . Ces paramètres sont = E(X) et ( écarttype ). Donc Var(X) = ²
Remarques :
f est continue sur IR et f(x)
0 pour tout x de IR
L'aire du domaine limité par la courbe représentative de f et l'axe des abscisses vaut 1.
Champ d'intervention de la loi normale :
Elle intervient dans la modélisation de phénomènes aléatoires possédant de nombreuses causes
indépendantes, dont les effets s'ajoutent sans que l'un soit prédominant. Etant donné la complexité des
phénomènes économiques, sociaux ou naturels, elle intervient dans la plupart des phénomènes
aléatoires d'où son nom.
Rôle de et sur la courbe de la fonction densité de la loi normale :
a) Rôle de :
La courbe se centre sur la droite d'équation x = .
b) Rôle de :
Plus augmente, plus l'ordonnée du sommet est petite et plus l'intervalle autour de est large.
Le sommet de la courbe a pour coordonnées ( ; f () ) avec f(x) = 1
2 e 1
2
x
2
donc ( ; 1
2 ) . 1
2 diminue quand augmente .
Animation geogebra : B Effet de mu et de sigma.ggb
1 / 13 100%
La catégorie de ce document est-elle correcte?
Merci pour votre participation!

Faire une suggestion

Avez-vous trouvé des erreurs dans linterface ou les textes ? Ou savez-vous comment améliorer linterface utilisateur de StudyLib ? Nhésitez pas à envoyer vos suggestions. Cest très important pour nous !