EN SAVOIR PLUS Informations pratiques relatives à l’hémostase Lorsque ça saigne Les hémorragies graves peuvent entraîner la mort. Chez l’adulte, la perte d’un litre de sang suffit à provoquer un état de choc (voir encadré). 1 2 3 Sur la photo : matériaux avec lesquels il est possible de pratiquer l’hémostase. Chaque fois que c’est possible, le sauveteur se protège à l’aide de gants à usage unique. Si le port de gants est systématique durant les services sanitaires, il n’est pas toujours possible lors de secours spontanés. Grave hémorragie au niveau de l’avant-bras La personne blessée est couchée à plat. 8 nous, samaritains 11/03 EN SAVOIR PLUS 4 5 6 On surélève le bras blessé, sauf si l’on suspecte une fracture ; une position détendue aide à réduire la perte de sang. Le sauveteur exerce au niveau de la plaie une compression à l’aide d’un rembourrage épais et absorbant. Il s’agit d’une mesure supplémentaire enseignée depuis l’introduction du nouveau cours de sauveteur. Si ces mesures ne suffisent pas à arrêter l’hémorragie, une compression digitale sera pratiquée au niveau de l’artère humérale. État de choc L’état de choc résulte d’une défaillance du système circulatoire qui entraîne un déséquilibre entre l’apport en oxygène et les besoins de l’organisme. Il se traduit le plus souvent par une chute importante de la pression artérielle et peut entraîner des lésions au niveau des organes. Il risque, dans le pire des cas, d’évoluer vers la mort par anoxie (manque d’oxygène). L es hémorragies artérielles sont particulièrement dangereuses. Mais une perte de sang à partir d’une grosse veine peut aussi rapidement menacer le pronostic vital. L’hémostase – ou arrêt de l’hémorragie – est un geste qui sauve. Toute autre mesure de secours est vouée à l’échec si, l’hémorragie n’ayant pas pu être enrayée, un collapsus circulatoire survient (chute importante de la tension artérielle). La conduite à tenir dépendra non pas du type, mais de l’intensité de l’hémorragie, c’est-à-dire de la quantité de sang perdu. Presque toutes les hémorragies visibles peuvent être jugulées par une compression locale, c’est-à-dire en exerçant une pression suffisante sur le point de saignement. Afin de se prémunir de maladies infectieuses graves telles que le sida ou l’hépatite B, le sauveteur devra veiller à éviter tout contact non protégé avec le sang de la victime et donc – chaque fois que c’est possible – porter des gants à usage unique. Le sang constitue environ 7 % du poids corporel de l’être humain. Ainsi, un adulte pesant dans les 70 kg a environ 5 litres de sang. La perte d’un litre à un litre et demi de sang pouvant déjà s’avérer fatale chez une telle personne, toute hémorragie massive doit être impérativement stoppée sans tarder. Les hémorragies externes étant très impressionnantes, le danger qu’elles présentent est souvent surestimé. En cas de rupture d’une artère, le sang jaillit en jets saccadés, rythmés par les battements du cœur, et il est de couleur rouge vif. La lésion d’une veine se manifeste en 왘 nous, samaritains 11/03 9 EN SAVOIR PLUS 7 8 9 Le point de compression se situe sur la face externe du bras, entre le triceps et le biceps. Un autre sauveteur prépare un pansement compressif, par exemple avec une écharpe. Au poste sanitaire, les samaritains portent toujours des gants. Le rembourrage est fixé avec le triangle plié en cravate. revanche par un écoulement régulier de sang rouge foncé. En présence d’une hémorragie externe, il importe de coucher le patient à plat et de surélever le membre qui saigne, ce qui permet de réduire l’écoulement. On exercera ensuite au niveau de la plaie une compression à l’aide d’un matériau absorbant. On peut, à cet effet, recourir à une cartouche de pansement, une com- Plaies importantes 왘 Panser la plaie avec un bandage aussi propre que possible. 왘 Si elle est sale, il faudra la faire nettoyer par un médecin. Les corps étrangers qui ont pénétré dans la blessure doivent impérativement y être laissés. Ils ne doivent être retirés que par un médecin. 왘 Il est interdit de nettoyer une telle plaie. 왘 Éviter de toucher la plaie. 왘 N’appliquer sur une plaie importante aucune crème, pommade, spray, poudre ou produit désinfectant. 왘 Toute plaie doit être examinée le plus vite possible par le médecin. 10 nous, samaritains 11/03 presse, une bande de gaze, une écharpe ou tout autre morceau de tissu. Si la pression manuelle suffit à contenir l’hémorragie, le sauveteur devra la maintenir jusqu’à la prise en charge du blessé par le médecin ou les services de secours. La pose d’un garrot est interdite pour les non-professionnels. Au cas où l’hémorragie persisterait malgré ces mesures, le sauveteur pourra effectuer une compres- Les artères peuvent être comprimées aux points suivants : 왘 En cas d’hémorragie au niveau du bras : repérer l’artère humérale sur la face interne du bras en captant ses pulsations et la comprimer contre l’os. 왘 En cas d’hémorragie au niveau de la jambe : chercher le pouls dans le pli de l’aine et comprimer fermement l’artère fémorale en appuyant le poing contre le bassin. sion à distance, c’est-à-dire comprimer l’artère en amont de la lésion, soit entre la blessure et le cœur (voir encadré). On appliquera ensuite un pansement compressif directement sur le rembourrage. L’afflux de sang est ainsi stoppé (le membre en question, qui n’est plus irrigué, devient blanc). Si elle ne se poursuit pas au-delà de 20 minutes, la compression n’entraîne aucun dommage durable. Les hémorragies internes échappent souvent à la vigilance des sauveteurs car, dans un tel cas, on ne voit pas le sang couler. Il convient d’être particulièrement attentif à des symptômes tels que l’accélération du pouls ou la chute de la pression artérielle, qui peuvent traduire un état de choc. En pareil cas, les patients présentent une pâleur, des sueurs froides, une désorientation, une confusion, voire un état comateux. Les hémorragies au niveau de l’appareil digestif se manifestent par un durcissement de l’abdomen. Face à une hémorragie grave, on donnera l’alerte en composant le numéro d’urgence 144. S’il ne s’agit que de petites plaies avec hémorragie bénigne, on contactera, si nécessaire, l’hôpital le plus proche ou le médecin de famille. Kurt Venner/td EN SAVOIR PLUS 10 11 12 Le nœud est effectué directement au niveau de la plaie, ce qui accroît la pression. Les extrémités de l’écharpe sont immobilisées. La pression digitale est lentement relâchée. En cas de reprise de l’hémorragie, on procède à une nouvelle compression digitale et à la pose d’un deuxième pansement compressif. Le blessé est pris en charge et surveillé. Son bras est surélevé. Suivant l’état du blessé, les services de secours seront alertés ou le patient sera acheminé vers un médecin. 13 14 15 Les hémorragies du bras sont stoppées en comprimant l’artère humérale sur la face interne du bras. Le sauveteur stoppe les importantes hémorragies à la jambe en exerçant une pression sur l’artère. Le sauveteur pose la jambe du blessé sur sa cuisse et appuie avec le poing sur le pli de l’aine. Afin d’accroître la pression, le sauveteur peut procéder à une compression digitale en se servant des deux mains. Si l’on suspecte une fracture, la jambe est laissée à plat. nous, samaritains 11/03 11